Journal d'Efilon
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Journal d'Efilon
An de grâce 2521, dixième jour de la saison des fleurs
C'est mon anniversaire aujourd'hui. Ma petite soeur, Saenya, vient de m'offrir ce journal. Je ne sais trop qu'y mettre et je n'en vois guère l'intérêt, mais par égard pour elle je tâcherai d'y narrer ma vie.
J'ai vingt-quatre ans ce printemps. Je suis un jeune homme plus petit que la moyenne, mais mon père a toujours veillé à ce que je n'en sois pas ennuyé. Je me suis largement etoffé depuis mon adolescence, et on m'a parfois qualifié de trapu bien que le terme dénote à mon sens un penchant pour l'excès. Il est cependant vrai que mes épaules, mes bras et mes cuisses sont suffisamment larges pour impressioner ceux qui me chercheraient quelque tort. Mes traits traits sont grossiers, sans non plus être taillés à la hache, mais l'on m'a toujours dit qu'ils me donnaient une allure aussi bien aimable que bourrue suivant les circonstances.
Mon père est un marchand à la richesse en pleine ascension, du nom d'Avery Yarev. Ma mère est morte en couches lorsque je n'avais que trois ans, et je n'ai d'elle qu'une esquisse de mon père. J'espère qu'il ne savait pas dessiner.
Etant l'héritier de la fortune et du commerce Anereve, mon père m'apprend depuis mon plus jeune âge les ficelles du métier. Tenir les comptes me donne rapidement mal au crâne et marchander n'est pas une passion, mais je me débrouille honorablement.
Saenya est une charmante jeune fille, et très douée. Elle a passé la plus grande partie de son enfance à rester assise derrière moi pendant mes leçons, écoutant attentivement. Arrivée à un certain âge, elle a commencé à me poser des questions sur les affaires de père. Très vite, je n'étais plus en mesure de lui répondre. Elle m'a souvent aidé lors de négociations pour père, ou couvert lorsque je m'éclipsai au lieu de tenir les comptes.
An de grâce 2521, quinzième jour de la saison des fleurs
Saenya me connaissait mieux que je ne me connais moi-même. Avait-elle prévu ce carnet comme un moyen de m'épancher ? Comme un moyen de me rendre compte de mes erreurs ? En tout cas, j'en avais besoin.
Réfléchir à ce que j'allais coucher sur le papier m'a amené à réfléchir sur moi-même, sur ma vie et mes envies. Je reconnais bien là ma petite soeur : sans un mot, par un simple présent, elle m'a fait prendre conscience de qui j'étais.
Je suis las de toutes ces intrigues et manigances qui font le lot du marchand. Je suis las de ces nobles et bourgeois imbus d'eux-même et inconscient de ceux qui les entourent. Je suis las de tous ces hommes qui ne jurent que par la richesse et le pouvoir et ne reculent devant rien pour acquérir l'objet de leur désir. Lorsque j'hériterai de la richesse de père, je dois à tout prix me garder de leur ressembler. L'Empire, que dis-je le monde ne saura avancer de cette manière.
An de grâce 2521, quarantième jour de la saison des fleurs
Je croyais avoir compris le message de ma soeur. Je croyais m'être compris. Je croyais avoir tout compris. J'étais aussi imbu de moi-même que ceux que je méprisais.
Je crois que Saenya préparait ce jour. Et qu'elle l'attendait. Comme toujours, elle a obtenu ce qu'elle voulait et, comme toujours, elle l'a fait en douceur. Elle fera, j'en suis sûr, une très bonne marchande.
J'ai été convié aujourd'hui à une réception chez un duc sans importance du comté de Middenheim. Ou plutôt, père y avait été convié mais n'avait pas de temps à accorder à de telles imbécilités, et m'avait envoyé à sa place pour éviter d'offenser un bon client.
Ce genre de réceptions m'a toujours ennuyé à mourir. Le pire, je pense, est qu'il faut conserver bonne figure face à ces paons, requins ours et serpents.
Je m'attendais donc à vivre une passionante soirée constituée de sourires plaqués sur le visage, d'intrigues, de faux-semblants et d'heures passées à lorgner le buffet sans pouvoir vraiment en profiter. Je me trompais du tout au tout, sauf malheureusement pour le dernier point.
A mon arrivée, un homme m'a tout de suite interpelé. Son expression sereine et intéressée, aimable sans être mielleuse et ses vêtements riches mais sans ostentation m'a tout de suite inspiré confiance. Celui-ci n'est pas comme les autres, me suis-je tout de suite dit. Et j'avais raison.
Je l'abordai, prononçant pour la première fois avec une sincérité non feinte les salutations quasi-rituelles en vogue lors de ces occasions.
L'homme dut s'en rendre compte, car il me sourit et me répondit avec autant de chaleur.
Il se présenta sous le nom de Datavare Arenev, mais ne précisa pas sa profession. Il me conta quelques anecdotes sur les personnes présentes présentes, qu'il arrivait à présenter de façon amusante sans les rendre risibles. J'appris par exemple comment la belle épouse d'un riche marchand charmait les jeunes hommes puis leur soutirait des contrats avec son mari, ou comment deux bourgeois riant ensemble se seraient volontiers etripés pour un avantage commercial si leur progéniture n'était pas en passe de se marier ensemble.
Son ton ne contenait pas une once de mépris, mais je puis dire sans équivoque qu'il ne s'adonnait pas à ce genre de jeux de cour.
L'homme ne m'avait posé aucune question, mais je dois avouer avoir été curieux de la raison de sa présence ici. Je le questionnai donc.
Il braqua sur mon un regard d'une intensité insoutenable, je fus pourtant incapable de détourner le mien. Ses yeux semblèrent pénétrer mon crâne et fouiller les profondeurs de mon esprit. A cet instant, le monde se réduisait à ses pupilles d'un gris profond.
Après ce qui me sembla une éternité, je recouvrai mes sens. La musique joua de nouveau, les danseurs repartirent de leurs frivoles démarches et le fond sonore des intrigues chuchotées ou clamées reprit. Anerev me sourit, et m'entraina légèrement à l'écart en se saisissant d'une coupe de vin. Je l'imitai et, ma foi, ce cru du Middenheim est fort goûteux.
_Cette réception a été organisée sur l'instance de Dame Sionsour, commença-t-il. Son nom lui vient d'un bourgeois riche mais un peu benêt qu'elle a épousé il y a un peu moins de trois ans. Or, notre gracieux hôte, un jeune homme intelligent et plein d'avenir, n'a point encore pris femme.
Connaissant la dame en question, et ayant eu vent de l'affaire, j'ai mené une petite investigation qui m'a amené à la certitude qu'elle cherche à pousser le duc à assassiner son mari et la prendre pour femme.
D'ailleurs, la voilà qui danse avec ce seigneur. Elle lui chuchote quelque propos aguicheur à l'oreille, j'en suis certain... Malheureusement pour elle, j'ai prévenu le duc. C'est un homme astucieux, il jouera le jeu mais ne s'y laissera pas prendre. S'il s'avère que j'ai raison, elle lui proposera avant tard l'irréparable, et l'on pourra admirer sa dépouille au gibet demain midi.
Je restai éberlué un instant, et seul l'expérience me permit de me constituer un sourire aimable avant que quelqu'un s'en aperçoive. Mais qui était donc cet homme, pour oser ainsi s'immiscer au coeur des intrigues et les déjouer ? me dis-je. Comment en avait-il la force, et le pouvoir ?
_Je suis le disciple de Verena, continua-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. Je me dois de rendre justice partout où je le peux.
Je n'ai jamais été intéressé par les religions. Je remercie Sigmar lors des jours appropriés, comme tout le monde, mais les prêtres m'ont toujours ennuyé avec leurs longs discours et leurs considérations théologiques rhétoriques. Mais cet homme, je l'admire.
Sans le savoir, c'est ce à quoi j'avais aspiré ma vie entière. Je croyais qu'il me suffirait de ne pas tomber dans la décadence pour me satisfaire. Mais qu'est-ce que cela aurait changé, finalement ? Ce sont des gens comme lui qui font avancer l'Empire, qui repoussent les ténèbres du Chaos. Je me découvris une soif de justice, présente depuis longtemps mais inavouée et enfouie sous des années de mensonges.
Il dut s'en apercevoir, car il enchaina :
_Les ordres de Verena sont ouverts à tous ceux qui souhaitent rendre la vraie justice, mon fils.
Je m'étonne encore de cette capacité à exprimer exactement ce que j'espérais. Etait-ce un hasard ? En tout cas, il avait vu juste.
J'annonce la nouvelle à mon père, demain : je quitte la maison et ne reprendrai pas son entreprise. J'accompagnerais à présent le père Arenev lorsqu'il dispensera la Justice dans l'Empire.
Il ne va pas bien le prendre, je le crains. Mais il finira par se résigner : ma décision est prise, et il ne peut me faire changer d'avis. De plus, nous savons tous deux que bien qu'elle soit une femme, Saenya fera une bien meilleure héritière que moi.
Elle attend depuis si longtemps... je regrette de ne pas m'être compris plus tôt. Mais elle est patiente, et sa démarche était parfaite. Elle ne pouvait le suggérer, fût-ce discrètement, sans nous braquer à l'idée qu'une femme ait les rennes en main.
Ce cahier, son présent, je le garderai. Je le chérirai et y écrirai mes mémoires. Petite soeur, tu m'as délivré en même temps que tu t'es délivrée...
An de grâce 2521, quarantième et unième jour de la saison des fleurs
Il s'est énervé. Il a braillé toute la journée, et je pense que s'il pesait cent livres de moins il m'aurait décerné une mémorable torgnole. Mais ce soir, j'ai retrouvé dans ma sacoche de selle une bourse pansue remplie de couronnes et son couteau préféré, une fine lame utile aussi bien à table que pour tailler du bois. La garde et le pommeau sont sertis d'onyx et je pourrais en tirer un bon prix, mais je ne m'en séparerai pas pour tout l'or du monde.
Saenya a assistée à tout, aussi silencieuse qu'à son habitude. Elle n'aurait pu faire qu'empirer la situation. Et la partie était déjà gagnée...
Tout est pour le mieux. En cette période d'après-guerre, Saenya pourrait bien conquérir les marchés comme la peste fauche un village.
Je suis dans une auberge sur la route pour le comté de Middenheim, dans laquelle je me suis arrêté pour manger et écrire cette note. Mon maître se trouve encore au duché pour assister à l'exécution, qui aura lieu demain à l'aube. En chevauchant toute la nuit, je devrai arriver à temps.
An de grâce 2521, quarante deuxième de la saison des fleurs
Sans l'aura d'autorité et de confiance presque palpable qui émanait de mon maître, jamais je ne l'aurai reconnu. Il a troqué ses beaux vêtements pour une longue robe de bure noire, fendue aux jambes devant et derrière et cousue d'un blanc symbole de Véréna. Une longue capuche, noire elle aussi, ombrait son visage sans le dissimuler – bien qu'il l'ait repoussé après l'éxecution. Le soleil ne se leva pas avant une bonne heure. Il ne bougea ni ne prononça mot de tout ce temps, et je le laissais à sa contemplation. Des gens de tous âges et rangs vinrent bientôt assister à la Justice, mais ils restèrent silencieux. A l'instant où le soleil apparaissait au-dessus des Crocs du Monde, deux hommes arrivèrent en soutenant la bourgeoise. Elle avait dû se débattre toute la nuit, car elle pendait mollement dans les bras de ses gardiens. Mon maître déclara soudain :
_Véréna reconnait cette femme comme l'intrigante d'un meurtre envers son époux. La sentence est la mort.
La femme fit une vaine et molle tentative alors qu'on lui appuyait la tête contre le billot, puis mon maître prit une lourde hache et l'abattit avec force. Il fendit le bois sur plus de la moitié de sa hauteur, et la tête vola à quelques mètres de là.
Nous avons aussitôt pris la route, en discutant à dos de cheval. Il me parla de Véréna, de la Justice et de la nécéssité d'être impartial. Ah, oui, la Justice est le nom de sa croisade contre le Chaos qui infeste l'Empire de l'intérieur malgré notre récente victoire contre leurs armées.
Nous dormons dans une auberge. Mon maître n'a pas de résidence, car il parcourt l'Empire en rendant Justice où ses pas le mènent, et menant ses pas là où Justice il y a à rendre.
An de grâce 2521, quarante cinquième jour de la saison des fleurs
Nous avons arrêté un petit marchand qui avait saccagé les stocks de son voisin. Il fut interdit de vente sur le marché. Mon maître a traité l'affaire avec autant de sérieux que la précédente. Il m'a expliqué qu'il n'y a pas de priorités dans la Justice, que toute injustice mérite châtiment.
Nous avons retrouvé un voleur dont on coupa la main, et un meurtrier qui était déjà mort, la gorge tranchée.
An de grâce 2521, soixantième-dix et huitième jour de la saison des fleurs
Nous voyageons toujours, et partout mon maître accomplit la Justice. Plus que des leçons orales interminables, il me montre la vie d'adèpte de Véréna et m'explique les raisons de ses actes. Nous débattons chaque jour interminablement d'un sujet particulier choisi par lui et sans rapport aucun avec le précédent.
An de grâce 2521, trente et deuxième jour de la saison des fruits
Mon maître dit que j'apprends bien, et que je suis un bon disciple. Il est heureux de m'enseigner son savoir.
J'ai tué un homme aujourd'hui. Mon maître dit qu'un disciple de Véréna se doit d'infliger ses châtiments de sa propre main, afin de peser le verdict en son coeur. Il est facile d'ordonner la mort d'un homme, mais abattre soi-même la hache sur le cou d'un homme sans défense, de sang froid – à moins d'être totalement convaincu que l'homme le mérite. Le disciple n'ordonnera ainsi point de sentence plus lourdes que nécéssaires.
Le froid commence à s'installer. Les rues étaient pleines du peuple qui festoient à l'occasion du Solstice.
An de grâce 2521, quatre-vingtième jour de la saison des fruits
Nous n'avons pas marché aujourd'hui. En me réveillant à l'aube, j'ai vu une tunique de cuir rembourré et des gants de même facture. Mon maître m'a appris les rudiments du combat à mains nues. Il a dit que nous resterions sur place jusqu'à ce que je sache me défendre. Un disciple de Véréna ne doit pas pouvoir être détourné de sa Juste mission par la force.
An de grâce 2521, trentième jour de la saison des pluies
Je soupçonnes le maître de pouvoir m'étaler à terre en un seul mouvement, mais il semble satisfait de mes aptitudes. Nous avons repris notre chemin.
An de grâce 2521, trente et troisième jour de la saison des pluies
Cet entrainement s'est déjà montré utile. Pendant que nous pistions un criminel fugitif dans les bas-fonds de la ville, quatre misérables nous ont attaqué. Je ne les ai pas senti venir, mais mon maître les accueillit sans montrer de surprise. Nous étions dos à dos, deux hommes venaient sur moi. Je me décalais brusquement sur ma gauche lorsqu'ils passèrent tous deux à l'attaque, forçant l'un des gueux à contourner son camarade pour m'attaquer. Il choisit de continuer sa lancée vers le dos exposé de mon maître, mais j'avais déjà pivoté pour bloquer le poignet de mon second adversaire, et le projeter sur celui qui menaçait mon maître.
Je pris mal mon appui et l'homme résista – je devrais travailler de nouveau cette prise -, mais mon maître esquiva souplement la lame et asséna un coup de poing sur le crâne de l'assaillant – qui perdit aussitôt conscience.
J'évitais un coup de poignard de mon propre adversaire, et prit appui sur mes jambes endurcies par l'entraînement pour foncer subitement vers lui. Il fut à peine destabilisé, mais suffisamment pour me donner le temps de le cueillir au menton.
Nous les avons tous tués. L'un était mort d'un coup du maître, les yeux révulsés et du sang coulant de la bouche. Nous ne pouvions transporter les trois autres à une caserne en vue d'une exécution publique : le temps et les moyens nous manquaient.
Nous avons finalement réussi à appréhender le criminel en fuite.
- Suite post suivant -
C'est mon anniversaire aujourd'hui. Ma petite soeur, Saenya, vient de m'offrir ce journal. Je ne sais trop qu'y mettre et je n'en vois guère l'intérêt, mais par égard pour elle je tâcherai d'y narrer ma vie.
J'ai vingt-quatre ans ce printemps. Je suis un jeune homme plus petit que la moyenne, mais mon père a toujours veillé à ce que je n'en sois pas ennuyé. Je me suis largement etoffé depuis mon adolescence, et on m'a parfois qualifié de trapu bien que le terme dénote à mon sens un penchant pour l'excès. Il est cependant vrai que mes épaules, mes bras et mes cuisses sont suffisamment larges pour impressioner ceux qui me chercheraient quelque tort. Mes traits traits sont grossiers, sans non plus être taillés à la hache, mais l'on m'a toujours dit qu'ils me donnaient une allure aussi bien aimable que bourrue suivant les circonstances.
Mon père est un marchand à la richesse en pleine ascension, du nom d'Avery Yarev. Ma mère est morte en couches lorsque je n'avais que trois ans, et je n'ai d'elle qu'une esquisse de mon père. J'espère qu'il ne savait pas dessiner.
Etant l'héritier de la fortune et du commerce Anereve, mon père m'apprend depuis mon plus jeune âge les ficelles du métier. Tenir les comptes me donne rapidement mal au crâne et marchander n'est pas une passion, mais je me débrouille honorablement.
Saenya est une charmante jeune fille, et très douée. Elle a passé la plus grande partie de son enfance à rester assise derrière moi pendant mes leçons, écoutant attentivement. Arrivée à un certain âge, elle a commencé à me poser des questions sur les affaires de père. Très vite, je n'étais plus en mesure de lui répondre. Elle m'a souvent aidé lors de négociations pour père, ou couvert lorsque je m'éclipsai au lieu de tenir les comptes.
An de grâce 2521, quinzième jour de la saison des fleurs
Saenya me connaissait mieux que je ne me connais moi-même. Avait-elle prévu ce carnet comme un moyen de m'épancher ? Comme un moyen de me rendre compte de mes erreurs ? En tout cas, j'en avais besoin.
Réfléchir à ce que j'allais coucher sur le papier m'a amené à réfléchir sur moi-même, sur ma vie et mes envies. Je reconnais bien là ma petite soeur : sans un mot, par un simple présent, elle m'a fait prendre conscience de qui j'étais.
Je suis las de toutes ces intrigues et manigances qui font le lot du marchand. Je suis las de ces nobles et bourgeois imbus d'eux-même et inconscient de ceux qui les entourent. Je suis las de tous ces hommes qui ne jurent que par la richesse et le pouvoir et ne reculent devant rien pour acquérir l'objet de leur désir. Lorsque j'hériterai de la richesse de père, je dois à tout prix me garder de leur ressembler. L'Empire, que dis-je le monde ne saura avancer de cette manière.
An de grâce 2521, quarantième jour de la saison des fleurs
Je croyais avoir compris le message de ma soeur. Je croyais m'être compris. Je croyais avoir tout compris. J'étais aussi imbu de moi-même que ceux que je méprisais.
Je crois que Saenya préparait ce jour. Et qu'elle l'attendait. Comme toujours, elle a obtenu ce qu'elle voulait et, comme toujours, elle l'a fait en douceur. Elle fera, j'en suis sûr, une très bonne marchande.
J'ai été convié aujourd'hui à une réception chez un duc sans importance du comté de Middenheim. Ou plutôt, père y avait été convié mais n'avait pas de temps à accorder à de telles imbécilités, et m'avait envoyé à sa place pour éviter d'offenser un bon client.
Ce genre de réceptions m'a toujours ennuyé à mourir. Le pire, je pense, est qu'il faut conserver bonne figure face à ces paons, requins ours et serpents.
Je m'attendais donc à vivre une passionante soirée constituée de sourires plaqués sur le visage, d'intrigues, de faux-semblants et d'heures passées à lorgner le buffet sans pouvoir vraiment en profiter. Je me trompais du tout au tout, sauf malheureusement pour le dernier point.
A mon arrivée, un homme m'a tout de suite interpelé. Son expression sereine et intéressée, aimable sans être mielleuse et ses vêtements riches mais sans ostentation m'a tout de suite inspiré confiance. Celui-ci n'est pas comme les autres, me suis-je tout de suite dit. Et j'avais raison.
Je l'abordai, prononçant pour la première fois avec une sincérité non feinte les salutations quasi-rituelles en vogue lors de ces occasions.
L'homme dut s'en rendre compte, car il me sourit et me répondit avec autant de chaleur.
Il se présenta sous le nom de Datavare Arenev, mais ne précisa pas sa profession. Il me conta quelques anecdotes sur les personnes présentes présentes, qu'il arrivait à présenter de façon amusante sans les rendre risibles. J'appris par exemple comment la belle épouse d'un riche marchand charmait les jeunes hommes puis leur soutirait des contrats avec son mari, ou comment deux bourgeois riant ensemble se seraient volontiers etripés pour un avantage commercial si leur progéniture n'était pas en passe de se marier ensemble.
Son ton ne contenait pas une once de mépris, mais je puis dire sans équivoque qu'il ne s'adonnait pas à ce genre de jeux de cour.
L'homme ne m'avait posé aucune question, mais je dois avouer avoir été curieux de la raison de sa présence ici. Je le questionnai donc.
Il braqua sur mon un regard d'une intensité insoutenable, je fus pourtant incapable de détourner le mien. Ses yeux semblèrent pénétrer mon crâne et fouiller les profondeurs de mon esprit. A cet instant, le monde se réduisait à ses pupilles d'un gris profond.
Après ce qui me sembla une éternité, je recouvrai mes sens. La musique joua de nouveau, les danseurs repartirent de leurs frivoles démarches et le fond sonore des intrigues chuchotées ou clamées reprit. Anerev me sourit, et m'entraina légèrement à l'écart en se saisissant d'une coupe de vin. Je l'imitai et, ma foi, ce cru du Middenheim est fort goûteux.
_Cette réception a été organisée sur l'instance de Dame Sionsour, commença-t-il. Son nom lui vient d'un bourgeois riche mais un peu benêt qu'elle a épousé il y a un peu moins de trois ans. Or, notre gracieux hôte, un jeune homme intelligent et plein d'avenir, n'a point encore pris femme.
Connaissant la dame en question, et ayant eu vent de l'affaire, j'ai mené une petite investigation qui m'a amené à la certitude qu'elle cherche à pousser le duc à assassiner son mari et la prendre pour femme.
D'ailleurs, la voilà qui danse avec ce seigneur. Elle lui chuchote quelque propos aguicheur à l'oreille, j'en suis certain... Malheureusement pour elle, j'ai prévenu le duc. C'est un homme astucieux, il jouera le jeu mais ne s'y laissera pas prendre. S'il s'avère que j'ai raison, elle lui proposera avant tard l'irréparable, et l'on pourra admirer sa dépouille au gibet demain midi.
Je restai éberlué un instant, et seul l'expérience me permit de me constituer un sourire aimable avant que quelqu'un s'en aperçoive. Mais qui était donc cet homme, pour oser ainsi s'immiscer au coeur des intrigues et les déjouer ? me dis-je. Comment en avait-il la force, et le pouvoir ?
_Je suis le disciple de Verena, continua-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. Je me dois de rendre justice partout où je le peux.
Je n'ai jamais été intéressé par les religions. Je remercie Sigmar lors des jours appropriés, comme tout le monde, mais les prêtres m'ont toujours ennuyé avec leurs longs discours et leurs considérations théologiques rhétoriques. Mais cet homme, je l'admire.
Sans le savoir, c'est ce à quoi j'avais aspiré ma vie entière. Je croyais qu'il me suffirait de ne pas tomber dans la décadence pour me satisfaire. Mais qu'est-ce que cela aurait changé, finalement ? Ce sont des gens comme lui qui font avancer l'Empire, qui repoussent les ténèbres du Chaos. Je me découvris une soif de justice, présente depuis longtemps mais inavouée et enfouie sous des années de mensonges.
Il dut s'en apercevoir, car il enchaina :
_Les ordres de Verena sont ouverts à tous ceux qui souhaitent rendre la vraie justice, mon fils.
Je m'étonne encore de cette capacité à exprimer exactement ce que j'espérais. Etait-ce un hasard ? En tout cas, il avait vu juste.
J'annonce la nouvelle à mon père, demain : je quitte la maison et ne reprendrai pas son entreprise. J'accompagnerais à présent le père Arenev lorsqu'il dispensera la Justice dans l'Empire.
Il ne va pas bien le prendre, je le crains. Mais il finira par se résigner : ma décision est prise, et il ne peut me faire changer d'avis. De plus, nous savons tous deux que bien qu'elle soit une femme, Saenya fera une bien meilleure héritière que moi.
Elle attend depuis si longtemps... je regrette de ne pas m'être compris plus tôt. Mais elle est patiente, et sa démarche était parfaite. Elle ne pouvait le suggérer, fût-ce discrètement, sans nous braquer à l'idée qu'une femme ait les rennes en main.
Ce cahier, son présent, je le garderai. Je le chérirai et y écrirai mes mémoires. Petite soeur, tu m'as délivré en même temps que tu t'es délivrée...
An de grâce 2521, quarantième et unième jour de la saison des fleurs
Il s'est énervé. Il a braillé toute la journée, et je pense que s'il pesait cent livres de moins il m'aurait décerné une mémorable torgnole. Mais ce soir, j'ai retrouvé dans ma sacoche de selle une bourse pansue remplie de couronnes et son couteau préféré, une fine lame utile aussi bien à table que pour tailler du bois. La garde et le pommeau sont sertis d'onyx et je pourrais en tirer un bon prix, mais je ne m'en séparerai pas pour tout l'or du monde.
Saenya a assistée à tout, aussi silencieuse qu'à son habitude. Elle n'aurait pu faire qu'empirer la situation. Et la partie était déjà gagnée...
Tout est pour le mieux. En cette période d'après-guerre, Saenya pourrait bien conquérir les marchés comme la peste fauche un village.
Je suis dans une auberge sur la route pour le comté de Middenheim, dans laquelle je me suis arrêté pour manger et écrire cette note. Mon maître se trouve encore au duché pour assister à l'exécution, qui aura lieu demain à l'aube. En chevauchant toute la nuit, je devrai arriver à temps.
An de grâce 2521, quarante deuxième de la saison des fleurs
Sans l'aura d'autorité et de confiance presque palpable qui émanait de mon maître, jamais je ne l'aurai reconnu. Il a troqué ses beaux vêtements pour une longue robe de bure noire, fendue aux jambes devant et derrière et cousue d'un blanc symbole de Véréna. Une longue capuche, noire elle aussi, ombrait son visage sans le dissimuler – bien qu'il l'ait repoussé après l'éxecution. Le soleil ne se leva pas avant une bonne heure. Il ne bougea ni ne prononça mot de tout ce temps, et je le laissais à sa contemplation. Des gens de tous âges et rangs vinrent bientôt assister à la Justice, mais ils restèrent silencieux. A l'instant où le soleil apparaissait au-dessus des Crocs du Monde, deux hommes arrivèrent en soutenant la bourgeoise. Elle avait dû se débattre toute la nuit, car elle pendait mollement dans les bras de ses gardiens. Mon maître déclara soudain :
_Véréna reconnait cette femme comme l'intrigante d'un meurtre envers son époux. La sentence est la mort.
La femme fit une vaine et molle tentative alors qu'on lui appuyait la tête contre le billot, puis mon maître prit une lourde hache et l'abattit avec force. Il fendit le bois sur plus de la moitié de sa hauteur, et la tête vola à quelques mètres de là.
Nous avons aussitôt pris la route, en discutant à dos de cheval. Il me parla de Véréna, de la Justice et de la nécéssité d'être impartial. Ah, oui, la Justice est le nom de sa croisade contre le Chaos qui infeste l'Empire de l'intérieur malgré notre récente victoire contre leurs armées.
Nous dormons dans une auberge. Mon maître n'a pas de résidence, car il parcourt l'Empire en rendant Justice où ses pas le mènent, et menant ses pas là où Justice il y a à rendre.
An de grâce 2521, quarante cinquième jour de la saison des fleurs
Nous avons arrêté un petit marchand qui avait saccagé les stocks de son voisin. Il fut interdit de vente sur le marché. Mon maître a traité l'affaire avec autant de sérieux que la précédente. Il m'a expliqué qu'il n'y a pas de priorités dans la Justice, que toute injustice mérite châtiment.
Nous avons retrouvé un voleur dont on coupa la main, et un meurtrier qui était déjà mort, la gorge tranchée.
An de grâce 2521, soixantième-dix et huitième jour de la saison des fleurs
Nous voyageons toujours, et partout mon maître accomplit la Justice. Plus que des leçons orales interminables, il me montre la vie d'adèpte de Véréna et m'explique les raisons de ses actes. Nous débattons chaque jour interminablement d'un sujet particulier choisi par lui et sans rapport aucun avec le précédent.
An de grâce 2521, trente et deuxième jour de la saison des fruits
Mon maître dit que j'apprends bien, et que je suis un bon disciple. Il est heureux de m'enseigner son savoir.
J'ai tué un homme aujourd'hui. Mon maître dit qu'un disciple de Véréna se doit d'infliger ses châtiments de sa propre main, afin de peser le verdict en son coeur. Il est facile d'ordonner la mort d'un homme, mais abattre soi-même la hache sur le cou d'un homme sans défense, de sang froid – à moins d'être totalement convaincu que l'homme le mérite. Le disciple n'ordonnera ainsi point de sentence plus lourdes que nécéssaires.
Le froid commence à s'installer. Les rues étaient pleines du peuple qui festoient à l'occasion du Solstice.
An de grâce 2521, quatre-vingtième jour de la saison des fruits
Nous n'avons pas marché aujourd'hui. En me réveillant à l'aube, j'ai vu une tunique de cuir rembourré et des gants de même facture. Mon maître m'a appris les rudiments du combat à mains nues. Il a dit que nous resterions sur place jusqu'à ce que je sache me défendre. Un disciple de Véréna ne doit pas pouvoir être détourné de sa Juste mission par la force.
An de grâce 2521, trentième jour de la saison des pluies
Je soupçonnes le maître de pouvoir m'étaler à terre en un seul mouvement, mais il semble satisfait de mes aptitudes. Nous avons repris notre chemin.
An de grâce 2521, trente et troisième jour de la saison des pluies
Cet entrainement s'est déjà montré utile. Pendant que nous pistions un criminel fugitif dans les bas-fonds de la ville, quatre misérables nous ont attaqué. Je ne les ai pas senti venir, mais mon maître les accueillit sans montrer de surprise. Nous étions dos à dos, deux hommes venaient sur moi. Je me décalais brusquement sur ma gauche lorsqu'ils passèrent tous deux à l'attaque, forçant l'un des gueux à contourner son camarade pour m'attaquer. Il choisit de continuer sa lancée vers le dos exposé de mon maître, mais j'avais déjà pivoté pour bloquer le poignet de mon second adversaire, et le projeter sur celui qui menaçait mon maître.
Je pris mal mon appui et l'homme résista – je devrais travailler de nouveau cette prise -, mais mon maître esquiva souplement la lame et asséna un coup de poing sur le crâne de l'assaillant – qui perdit aussitôt conscience.
J'évitais un coup de poignard de mon propre adversaire, et prit appui sur mes jambes endurcies par l'entraînement pour foncer subitement vers lui. Il fut à peine destabilisé, mais suffisamment pour me donner le temps de le cueillir au menton.
Nous les avons tous tués. L'un était mort d'un coup du maître, les yeux révulsés et du sang coulant de la bouche. Nous ne pouvions transporter les trois autres à une caserne en vue d'une exécution publique : le temps et les moyens nous manquaient.
Nous avons finalement réussi à appréhender le criminel en fuite.
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Mandal- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
/hrp : Et bien sur, il a la compétence "lire et écrire", n'est ce pas ?
nikoleis- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
[hrp]D'ailleurs les gars, j'vous jure, dans le contrat il est stipulé que la moitié de la récompense doit être versée aux ordres de Verena !
PS : j'écris en éditant au fur et à mesure, vérifiez de temps en temps si l'histoire vous intéresse ^^[/hrp]
PS : j'écris en éditant au fur et à mesure, vérifiez de temps en temps si l'histoire vous intéresse ^^[/hrp]
Mandal- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
/hrp excellent J'attend la suite avec impatience, ton texte se lit super bien c'est un régal
Re: Journal d'Efilon
An de grâce 2522, quatre-vingt et cinqième jour de la saison des pluies
J'ai reçu une importante leçon en ce jour. Les apparences sont parfois trompeuses, et il ne faut pas s'y fier.
Nous sommes à Altdorf. Nous pourchassions depuis plusieurs jours un groupe de cambrioleurs qui avait à plusieurs reprises lesé des marchands de leurs fortunes durement acquises. Ou plutôt, je le faisais car mon maître n'est pas intervenu : il m'a dit qu'il était temps pour moi de pratiquer.
Lorsque nous les avons enfin retrouvé, l'or n'était pas avec eux. Ils dirent qu'il était retourné là où était sa place. Ils n'ont même pas essayé de combattre.
Intrigué, je leur demandai quelle était cet endroit. Ils me répondirent que leur maître avait perdu cet or lors d'une affaire crapuleuse avec le marchand en question. Il avait récupéré l'or sans donner la marchandise en échange.
J'investigai pour vérifier leurs dires, et ils s'avérèrent vrais. Finalement, justice était rendu, m'étais-je dit. Je laissai là l'affaire et mon maître m'en donna une autre, apparemment sans relation : une cargaison de biens précieux disparue, et toute son escorte avec.
Je m'aperçus qu'à peine quelques jours après cette disparition, le marchand qui avait embauché les cambrioleurs de l'affaire précédente avait effectué une grosse vente de bijoux. Une enquête révéla que c'était bien là la même cargaison...
Je voulus sur-le-champ rendre Justice et faire pendre ce meurtrier puis inculper le deuxième marchand pour vol, mais mon maître me conseilla, avec un sourire, une approche plus discrète. Grâce aux combrioleurs, que nous avions gardé sous la main, nous avons récupéré l'or. Nous nous sommes ensuite rendus chez chacun des marchands, nous faisant passer pour des subordonnés de l'autre. Nous avons ainsi organisé un rendez-vous discret entre eux, à un endroit connu de nous.
Dissimulés, nous les avons écouté se quereller à propos de l'or. Il s'est avéré qu'ils avaient oeuvré de concert pour récupérer les marchandises, et que le premier marchand avait doublé l'autre en récupérant la totalité, puis que le second avait voulu récupérer l'or mal acquis, et caetera.
Nous avons executé les deux marchands pour le massacre de l'escorte et j'ai appris que nous, disciples de Véréna, devons outrepasser les apparences et les préjugés.
Le maître est content de moi. Il m'a permis de passer une nuit et une journée chez mon père. Il a accueilli d'un air bougon ma bure blanche, mais il a semblé heureux de voir ma mine réjouie.
Saenya s'est jetée dans mes bras. Par Véréna, qu'est-ce qu'elle a grandi ! Non en taille, mais dans ses manières. La jeune fille effacée bien qu'efficace est devenue une damoiselle qui a dû faire chavirer plus d'un coeur. Je gage que cela sert bien ses intérêts et ceux de mon père. Elle m'a d'ailleurs raconté comment ils avaient réussi à gagner des contrats d'exclusivité dans plusieurs domaines. Comme je le pensais, l'affaire de mon père a bien prospéré. Saenya est plus heureuse et épanouie que jamais. Nous avons passé la nuit à bavarder de choses et d'autres, puis la journée d'aujourd'hui également. J'ai très peu dormi, et je tombe de sommeil.
An de grâce 2522, cinquantième jour de la saison des neiges
J'ai quitté mon maître aujourd'hui.
Nous venions de résoudre une affaire particulièrement difficile. Nous sommes allé nous restaurer à l'auberge, et je lui demandai où nous irions ensuite. Il me répondit en ces termes :
_Nous n'irons plus nulle part, mon fils, du moins pas avant un moment.
_Mais... ne rendrons-nous plus Justice ?
_Si, mon fils. Mais il est temps pour toi de voler de tes propres ailes. Nous parcourrons l'Empire chacun de notre côté, désormais.
_Maître... j'ai encore tant à apprendre de vous ! Je ne le puis.
_Non, mon fils. La Justice, la vraie justice est celle qui se trouve dans ton coeur. Tu ne dois pas apprendre d'une seule personne, mais de tout le monde. Qui serais-je pour me déclarer détenteur de la vérité ? Nous ne sommes que des hommes, Efilon, nous ne pouvons égaler Véréna seuls. Mais c'est notre nombre, et notre diversité qui nous permet d'approcher ce but.
Développe tes propres idées, ta propre Justice. Voici ma dernière leçon, et la plus importante de toutes.
J'étais subjugué. Il ne m'était jamais venu à l'esprit que le maître put se tromper. Je le sais maintenant, c'était une insidieuse entrave à la Justice. Il dégage une telle une confiance en soi, pourtant ! Mais peut-être est-ce la confiance de celui qui sait ne pas tout savoir.
Je m'inclinai en un signe de respect et d'acceptation, et il reprit la parole.
_Cela ne signifie pas pour autant que nous ne nous reverrons pas. Lorsque les devoirs d'un initié n'auront plus de secrets pour toi, je viendrai.
En attendant, prends ceci avec toi.
Il sortit de son sac deux avant-bras de métal, prolongés de gantelets dont l'un s'orne d'une lame longue comme ma cuisse. Je l'ai déjà vu les utiliser, en de rares occasions.
_Ils m'ont accompagné durant mes pérégrinations, lorsque j'avais ton âge. J'ai maintes fois évité la mort grâce à eux. Va, mon fils, tu en as plus besoin que moi.
J'ai, je l'avoue, versé une larme lors de nos séparations.
Je voyage à présent seul, et la sensation est étrange. Je me sens plus vulnérable. Mais plus libre, aussi.
An de grâce 2522, cinquante sixième jour de la saison des neiges
Je suis pourchassé. Une bande de coupe-gorges n'a pas apprecié que je vienne fourrer mon nez dans leurs petites affaires. J'ai réussi à leur échapper de justesse, et je me cache dans le cellier d'une maison abandonnée en attendant qu'ils se lassent.
An de grâce 2522, cinquante neuvième jour de la saison des neiges
Je les ai traqué, j'ai attendu qu'ils soient seuls et je les ai tous tués. Un par un. Justice est rendue.
An de grâce 2522, soixante troisième jour de la saison des neiges
L'écriture est irrégulière et quelques taches d'encre gênent la lecture.
Je ne voyage pas seul ce soir. J'ai suis sur la charette d'un homme que j'ai rencontré dans la journée.
J'avais besoin d'une information sur un groupe de malandrins, j'ai donc rejoint la lie de l'humanité dans les bas-fonds de la ville. En chemin, je suis tombé sur une scène hélas bien courante : quatre hommes, dont l'un avait sorti un couteau, menaçaient un cinquième – probablement pour de l'argent.
Tous ont été surpris lorsque je suis intervenu, demandant à ces malfrats de laisser le pauvre homme tranquille.
Le pêcheur au couteau s'avança vers moi, la mine patibulaire.
_Rentre chez toi, le curé, si tu veux pas avoir d'ennuis.
En guise de réponse, j'ai passé la main dans mon gantelet de combat. Le malandrin a tout de suite réagi par un coup d'estoc vers mon foie. Un coup ni précis, ni rapide, ni assuré. J'ai devié son attaque d'un revers de mon avant-bras gauche gainé de métal, puis enroulé mon bras autour du sien par en-dessous afin de repousser son poignet vers le haut en appuyant sur son articulation de ma main et en remontant mon biceps. Je remontai alors ma main gauche pour lui attraper le poignet à revers, et le tenais fermementpendant que je lui plantais le ceste dans la paume. Les tendons tranchés, il ne pourrait jamais plus se servir de ses doigts. Le châtiment classique infligé aux voleurs. L'homme cria comme une pucelle et tomba à genoux lorsque je retirais ma lame. Je l'envoyais dans l'inconsience d'un coup de gantelet.
J'espérais que les trois autres retiendraient la leçon, mais il n'en fut rien. Leurs visages formèrent des rictus de rage et l'un ramassa une planche, un autre deux gros cailloux. Deux d'entre eux étaient solidement bâtis, et ils étaient en nette supériorité numérique. Une boule se forma dans ma gorge et mon estomac se noua. C'était la première fois que j'engageais un combat que je n'étais pas sûr de gagner, mais si ces malfrats n'avaient même pas tenté de discuter c'est qu'ils avaient quelque chose à se reprocher. Je ne pouvais fuir. J'avais peur, oui, mais le brave n'est-il pas celui qui surmonte sa peur plutôt que celui qui ne la ressent pas ? C'est une réaction physique, au même titre que la douleur. Une information, qu'il convient de prendre en compte dans son raisonnement mais pas de s'y abandonner sans réflexion. En l'occurence, je savais que j'avais une chance de gagner. J'écoutais ma peur et compris le danger, mais je leur fis face. Toutefois, je ne pense pas oublier jamais ce jour.
Celui du milieu, qui n'avait que ses poings pour se battre, était le plus grand, le plus imposant. Je ne sais ce qu'il cherchait à démontrer, ou s'il était simplement stupide, mais il s'élança sans attendre ses camarades qui suivirent un pas derrière lui.
Je bloquais son crochet du droit de ma main gantelée, et m'avançais jusqu'à sentir son souffle sur le sommet de mon crâne. Il tenta de me frapper de l'autre main, mais il manquait du recul nécessaire pour mettre assez de force dans son coup. Mon ceste, lui, n'avait pas besoin d'élan.
Tenant toujours son poing dans le mien, j'enfonçai la lame dans son abdomen. A son crédit, il grogna à peine et tenta même de se dégager.
Je pivotais sur la gauche pour le placer entre moi et le second malandrin, celui qui serrait des pierres dans ses poings. Le mouvement remua mon arme dans la plaie, et le blessé s'agita plus mollement. Je lâchai sa main et levai le bras gauche pour bloquer la planche du troisième homme. Le bois à demi pourri parles intempéries sur brisa sur le métal de mon avant-bras, et le choc se répercuta jusque dans ma colonne vertébrale. Mon bras était gourd, et je ne pus que le laisser retomber sur ma hanche.
Je donnais un furieux coup d'épaule dans mon bouclier humain, criant pour expulser la douleur et l'énergie tel que je l'avais appris, et je pesais de tout mon poids pour l'envoyer percuter son allié. Cette fois, il hurla lorsque la lame ressortir en déchirant à nouveau ses chairs.
Le troisième homme voulut se servir du bout de bois brisé pour me poignarder, mais je me tournais juste à temps pour la laisser passer devant moi et lui portais un coup de taille au niveau du coude qui fit gicler le sang jusque sur ma bur blanche. Je lui ai, je crois, tranché une artère. Je pivotais de nouveau, certain que le dernier lascar tenterait de profiter de ma position pour me frapper dans le dos, mais il était déjà à plus de dix mètres, courant comme un dératé.
Je m'apprétais à le laisser partir, mais le marchand sortit de je ne sais où un arc court qu'il banda lentement, calmement. Je ne l'arrêtais pas, et le dernier malfrat fut abattu en plein dos.
J'ai pansé leurs blessures. Il était trop tard pour celui à qui j'ai tranché le coude. Celui qui avait une blessure au ventre vivra peut-être, si je n'ai pas touché les intestins. Je lui ai coupé les doigts. Justice a été rendue.
Je voyage à présent en compagnie du marchand. Il erre lui aussi de ville en ville, et sa charette est plus confortable que mes bottes usées. Il est difficile d'écrire avec tous ces cahots, mais je me devais de consigner cette journée.
J'ai reçu une importante leçon en ce jour. Les apparences sont parfois trompeuses, et il ne faut pas s'y fier.
Nous sommes à Altdorf. Nous pourchassions depuis plusieurs jours un groupe de cambrioleurs qui avait à plusieurs reprises lesé des marchands de leurs fortunes durement acquises. Ou plutôt, je le faisais car mon maître n'est pas intervenu : il m'a dit qu'il était temps pour moi de pratiquer.
Lorsque nous les avons enfin retrouvé, l'or n'était pas avec eux. Ils dirent qu'il était retourné là où était sa place. Ils n'ont même pas essayé de combattre.
Intrigué, je leur demandai quelle était cet endroit. Ils me répondirent que leur maître avait perdu cet or lors d'une affaire crapuleuse avec le marchand en question. Il avait récupéré l'or sans donner la marchandise en échange.
J'investigai pour vérifier leurs dires, et ils s'avérèrent vrais. Finalement, justice était rendu, m'étais-je dit. Je laissai là l'affaire et mon maître m'en donna une autre, apparemment sans relation : une cargaison de biens précieux disparue, et toute son escorte avec.
Je m'aperçus qu'à peine quelques jours après cette disparition, le marchand qui avait embauché les cambrioleurs de l'affaire précédente avait effectué une grosse vente de bijoux. Une enquête révéla que c'était bien là la même cargaison...
Je voulus sur-le-champ rendre Justice et faire pendre ce meurtrier puis inculper le deuxième marchand pour vol, mais mon maître me conseilla, avec un sourire, une approche plus discrète. Grâce aux combrioleurs, que nous avions gardé sous la main, nous avons récupéré l'or. Nous nous sommes ensuite rendus chez chacun des marchands, nous faisant passer pour des subordonnés de l'autre. Nous avons ainsi organisé un rendez-vous discret entre eux, à un endroit connu de nous.
Dissimulés, nous les avons écouté se quereller à propos de l'or. Il s'est avéré qu'ils avaient oeuvré de concert pour récupérer les marchandises, et que le premier marchand avait doublé l'autre en récupérant la totalité, puis que le second avait voulu récupérer l'or mal acquis, et caetera.
Nous avons executé les deux marchands pour le massacre de l'escorte et j'ai appris que nous, disciples de Véréna, devons outrepasser les apparences et les préjugés.
Le maître est content de moi. Il m'a permis de passer une nuit et une journée chez mon père. Il a accueilli d'un air bougon ma bure blanche, mais il a semblé heureux de voir ma mine réjouie.
Saenya s'est jetée dans mes bras. Par Véréna, qu'est-ce qu'elle a grandi ! Non en taille, mais dans ses manières. La jeune fille effacée bien qu'efficace est devenue une damoiselle qui a dû faire chavirer plus d'un coeur. Je gage que cela sert bien ses intérêts et ceux de mon père. Elle m'a d'ailleurs raconté comment ils avaient réussi à gagner des contrats d'exclusivité dans plusieurs domaines. Comme je le pensais, l'affaire de mon père a bien prospéré. Saenya est plus heureuse et épanouie que jamais. Nous avons passé la nuit à bavarder de choses et d'autres, puis la journée d'aujourd'hui également. J'ai très peu dormi, et je tombe de sommeil.
An de grâce 2522, cinquantième jour de la saison des neiges
J'ai quitté mon maître aujourd'hui.
Nous venions de résoudre une affaire particulièrement difficile. Nous sommes allé nous restaurer à l'auberge, et je lui demandai où nous irions ensuite. Il me répondit en ces termes :
_Nous n'irons plus nulle part, mon fils, du moins pas avant un moment.
_Mais... ne rendrons-nous plus Justice ?
_Si, mon fils. Mais il est temps pour toi de voler de tes propres ailes. Nous parcourrons l'Empire chacun de notre côté, désormais.
_Maître... j'ai encore tant à apprendre de vous ! Je ne le puis.
_Non, mon fils. La Justice, la vraie justice est celle qui se trouve dans ton coeur. Tu ne dois pas apprendre d'une seule personne, mais de tout le monde. Qui serais-je pour me déclarer détenteur de la vérité ? Nous ne sommes que des hommes, Efilon, nous ne pouvons égaler Véréna seuls. Mais c'est notre nombre, et notre diversité qui nous permet d'approcher ce but.
Développe tes propres idées, ta propre Justice. Voici ma dernière leçon, et la plus importante de toutes.
J'étais subjugué. Il ne m'était jamais venu à l'esprit que le maître put se tromper. Je le sais maintenant, c'était une insidieuse entrave à la Justice. Il dégage une telle une confiance en soi, pourtant ! Mais peut-être est-ce la confiance de celui qui sait ne pas tout savoir.
Je m'inclinai en un signe de respect et d'acceptation, et il reprit la parole.
_Cela ne signifie pas pour autant que nous ne nous reverrons pas. Lorsque les devoirs d'un initié n'auront plus de secrets pour toi, je viendrai.
En attendant, prends ceci avec toi.
Il sortit de son sac deux avant-bras de métal, prolongés de gantelets dont l'un s'orne d'une lame longue comme ma cuisse. Je l'ai déjà vu les utiliser, en de rares occasions.
_Ils m'ont accompagné durant mes pérégrinations, lorsque j'avais ton âge. J'ai maintes fois évité la mort grâce à eux. Va, mon fils, tu en as plus besoin que moi.
J'ai, je l'avoue, versé une larme lors de nos séparations.
Je voyage à présent seul, et la sensation est étrange. Je me sens plus vulnérable. Mais plus libre, aussi.
An de grâce 2522, cinquante sixième jour de la saison des neiges
Je suis pourchassé. Une bande de coupe-gorges n'a pas apprecié que je vienne fourrer mon nez dans leurs petites affaires. J'ai réussi à leur échapper de justesse, et je me cache dans le cellier d'une maison abandonnée en attendant qu'ils se lassent.
An de grâce 2522, cinquante neuvième jour de la saison des neiges
Je les ai traqué, j'ai attendu qu'ils soient seuls et je les ai tous tués. Un par un. Justice est rendue.
An de grâce 2522, soixante troisième jour de la saison des neiges
L'écriture est irrégulière et quelques taches d'encre gênent la lecture.
Je ne voyage pas seul ce soir. J'ai suis sur la charette d'un homme que j'ai rencontré dans la journée.
J'avais besoin d'une information sur un groupe de malandrins, j'ai donc rejoint la lie de l'humanité dans les bas-fonds de la ville. En chemin, je suis tombé sur une scène hélas bien courante : quatre hommes, dont l'un avait sorti un couteau, menaçaient un cinquième – probablement pour de l'argent.
Tous ont été surpris lorsque je suis intervenu, demandant à ces malfrats de laisser le pauvre homme tranquille.
Le pêcheur au couteau s'avança vers moi, la mine patibulaire.
_Rentre chez toi, le curé, si tu veux pas avoir d'ennuis.
En guise de réponse, j'ai passé la main dans mon gantelet de combat. Le malandrin a tout de suite réagi par un coup d'estoc vers mon foie. Un coup ni précis, ni rapide, ni assuré. J'ai devié son attaque d'un revers de mon avant-bras gauche gainé de métal, puis enroulé mon bras autour du sien par en-dessous afin de repousser son poignet vers le haut en appuyant sur son articulation de ma main et en remontant mon biceps. Je remontai alors ma main gauche pour lui attraper le poignet à revers, et le tenais fermementpendant que je lui plantais le ceste dans la paume. Les tendons tranchés, il ne pourrait jamais plus se servir de ses doigts. Le châtiment classique infligé aux voleurs. L'homme cria comme une pucelle et tomba à genoux lorsque je retirais ma lame. Je l'envoyais dans l'inconsience d'un coup de gantelet.
J'espérais que les trois autres retiendraient la leçon, mais il n'en fut rien. Leurs visages formèrent des rictus de rage et l'un ramassa une planche, un autre deux gros cailloux. Deux d'entre eux étaient solidement bâtis, et ils étaient en nette supériorité numérique. Une boule se forma dans ma gorge et mon estomac se noua. C'était la première fois que j'engageais un combat que je n'étais pas sûr de gagner, mais si ces malfrats n'avaient même pas tenté de discuter c'est qu'ils avaient quelque chose à se reprocher. Je ne pouvais fuir. J'avais peur, oui, mais le brave n'est-il pas celui qui surmonte sa peur plutôt que celui qui ne la ressent pas ? C'est une réaction physique, au même titre que la douleur. Une information, qu'il convient de prendre en compte dans son raisonnement mais pas de s'y abandonner sans réflexion. En l'occurence, je savais que j'avais une chance de gagner. J'écoutais ma peur et compris le danger, mais je leur fis face. Toutefois, je ne pense pas oublier jamais ce jour.
Celui du milieu, qui n'avait que ses poings pour se battre, était le plus grand, le plus imposant. Je ne sais ce qu'il cherchait à démontrer, ou s'il était simplement stupide, mais il s'élança sans attendre ses camarades qui suivirent un pas derrière lui.
Je bloquais son crochet du droit de ma main gantelée, et m'avançais jusqu'à sentir son souffle sur le sommet de mon crâne. Il tenta de me frapper de l'autre main, mais il manquait du recul nécessaire pour mettre assez de force dans son coup. Mon ceste, lui, n'avait pas besoin d'élan.
Tenant toujours son poing dans le mien, j'enfonçai la lame dans son abdomen. A son crédit, il grogna à peine et tenta même de se dégager.
Je pivotais sur la gauche pour le placer entre moi et le second malandrin, celui qui serrait des pierres dans ses poings. Le mouvement remua mon arme dans la plaie, et le blessé s'agita plus mollement. Je lâchai sa main et levai le bras gauche pour bloquer la planche du troisième homme. Le bois à demi pourri parles intempéries sur brisa sur le métal de mon avant-bras, et le choc se répercuta jusque dans ma colonne vertébrale. Mon bras était gourd, et je ne pus que le laisser retomber sur ma hanche.
Je donnais un furieux coup d'épaule dans mon bouclier humain, criant pour expulser la douleur et l'énergie tel que je l'avais appris, et je pesais de tout mon poids pour l'envoyer percuter son allié. Cette fois, il hurla lorsque la lame ressortir en déchirant à nouveau ses chairs.
Le troisième homme voulut se servir du bout de bois brisé pour me poignarder, mais je me tournais juste à temps pour la laisser passer devant moi et lui portais un coup de taille au niveau du coude qui fit gicler le sang jusque sur ma bur blanche. Je lui ai, je crois, tranché une artère. Je pivotais de nouveau, certain que le dernier lascar tenterait de profiter de ma position pour me frapper dans le dos, mais il était déjà à plus de dix mètres, courant comme un dératé.
Je m'apprétais à le laisser partir, mais le marchand sortit de je ne sais où un arc court qu'il banda lentement, calmement. Je ne l'arrêtais pas, et le dernier malfrat fut abattu en plein dos.
J'ai pansé leurs blessures. Il était trop tard pour celui à qui j'ai tranché le coude. Celui qui avait une blessure au ventre vivra peut-être, si je n'ai pas touché les intestins. Je lui ai coupé les doigts. Justice a été rendue.
Je voyage à présent en compagnie du marchand. Il erre lui aussi de ville en ville, et sa charette est plus confortable que mes bottes usées. Il est difficile d'écrire avec tous ces cahots, mais je me devais de consigner cette journée.
Dernière édition par Mandal le Dim 2 Mar - 23:50, édité 7 fois
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Re: Journal d'Efilon
[hrp]Maj avec la rencontre de Cal Gon.[/hrp]
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Re: Journal d'Efilon
/hrp pas mal
rp/ comment ca j'attaque dans le dos moi
rp/ comment ca j'attaque dans le dos moi
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Re: Journal d'Efilon
hrp/ je rattrape un peu ma lecture en retard à cause de mon week end assez chargé !! Toujours aussi excellent !!!
Re: Journal d'Efilon
An de grâce 2522, soixante troisième jour de la saison des neiges
L'écriture est chaotique, et des taches de sang jonchent la page.
Véréna en soit témoin, quelle soirée !
La journée a commencé comme beaucoup d'autres avant elle : Roger et moi nous sommes arrêtés dans une ville - Haubert, je crois, ou quelque autre nom stupide du genre. Il faut dire que nous sommes en plein Mout, et si ces halfelins dodus sont doués pour la cuisine ils ne le sont certes pas pour l'érudition.
Depuis une semaine que nous avons pénétré dans ce comté ravagé par la récente guerre avec le Chaos, j'ai parfois mieux mangé dans une petite auberge de campagne que lors des réceptions auxquelles j'assistais sur les instances de père. Il est par contre très déroutant de devoir se baisser pour entrer dans certains bâtiments et de visiter des villages peuplés de gamins jovials, pas plus hauts que trois pommes mais plus ronds que des boulets de canon.
Mais je m'égare. Les évènements intéressants ont commencé peu avant la tombée de la nuit. Je m'étais installé à la seule auberge de la ville afin de déguster un repas bien mérité, et Roger revint de je ne sais où accompagné de deux inconnus et en me désignant un papier rempli d'inepties.
Plus important, des clameurs commencèrent à se faire entendre à travers les murs du bâtiment. Les ignorant dans un premier temps pour me concentrer sur mon délicieux repas, une spécialité locale composée de pommes de terres, de lard et de fromage fondu, j'ai fini par y prêter attention lorsqu'ils devinrent assourdissants.
J'ai dû interrompre mon souper ! Je ne leur pardonnerai jamais. Mais je ne dois pas prendre en compte mon intérêt personnel. C'est trop futile. Je dois voir plus grand, prendre plus de recul. Peut-être y a-t-il une raison derrière tout ça ?
Ah, je m'égare à nouveau. C'est qu'il y a beaucoup à dire. En sortant de l'auberge, la surprise a été totale. Les bâtiments alentours étaient en feu. Des volées de flèches obscurcissaient le ciel. Un contingent de miliciens se massait craintivement à la porte est, d'autres fuyaient par l'ouest et le sud en bousculant des groupes de civils affolés. Les bruits sourds qui m'irritaient depuis un moment venaient de la lourde porte de chêne, qui subissait des coups titanesques.
J'ai, comme tout le monde je pense, passé des heures et des heures de mon enfance à écouter quelque vieil homme aviné raconter ses aventures épiques (probablement inventées pour la plupart) et ses batailles héroiques. Et bien, je peux vous le dire maintenant, ce n'est pas du tout comme dans les histoires.
La porte ne tarda pas à céder. Une marée de créatures mortes depuis longtemps dégorgea de la brèche comme la bière coule d'une chope renversée. Certains arboraient encore des lambeaux de chair décomposée, des yeux mangés par les vers ou des cheveux filasses. Et l'odeur, oh Véréna quelle odeur ! J'en ai presque perdu l'appétit.
Roger, les deux inconnus et quelques autres - probablement des mercenaires de passage - se sont jetés dans la mêlée. Quels imbéciles ! Leur vision est trop étriquée. L'humanité verra-t-elle jamais plus loin que le bout de son nez ? Mais je ne peux leur en vouloir. On n'est pas ce que l'on a été, mais ce que l'on devient. J'espère leur déssiller la vue un jour.
Par chance, l'écurie n'avait pas encore pris feu. J'ai pu récupérer la charette et calmer la mule, puis la guider vers le sud à travers les débris et quelques mourants pour lesquels je ne pus rien faire. L'un d'eux avait fui sa maison en flammes en sautant par la fenêtre. Il avait tout le côté droit brûlé, tel un coquelet que l'on aurait oublié sur le feu sans le tourner. Ses deux jambes étaient brisées dans un angle improbable, les cuisses étant parcourues de spasmes de douleur. Une flèche l'avait atteint à l'abdomen, et sa main gauche glissait vainement sur la hampe couverte de sang dans une futile tentative de retirer ce corps étranger qui traversait son estomac. Ses hurlements d'agonie faiblirent alors que je m'éloignais, pour finir par s'éteindre dans un gargouillement.
Un cri de Roger attira mon attention. Il était posté sur un toit, l'arc à la main, et regardait avec effarement en direction de l'ouest. Une colonne de morts-vivants avançait à pas lents, massacrant et brûlant tout sur son passage. A sa tête, un homme chevauchait un effrayant destrier plus noir que le charbon. Son corps était protégé par une imposante armure complète de même couleur, qui ne laissait que sa tête à découvert. Même à cette distance, je pouvais voir ses yeux. Des yeux rouge sang qui reflétaient la mort... Sa vue seule m'aurait glacé le sang s'il ne l'avait déjà été.
Je ne donne pas cher de ceux qui ont tenté de fuir par ce côté.
Je me hâtais vers le sud, vociférant par-dessus le vacarme pour adjoindre la poignée de survivants à m'imiter. Roger cria en retour d'abattre leur chef, et je lançai un nouveau regard à ce dernier. Il chevauchaut lentement, sûr et fier de lui, se repaissant du massacre et de la destruction. Un instant, la colère surpassa la raison et je faillis me retourner pour l'affronter arme en main.
C'est le moment que choisit mon compagnon marchand pour lui décocher un trait. A son crédit, le tir était parfait. Il aurait tué net n'importe qui. Mais l'inhumaine créature, la flèche en travers de la gorge, se contenta de retrousser les lèvres et de plisser les yeux en direction de Roger. Un rictus de heine mêlée de douleur sur le visage, il lança sa monture au galop et se leva, pieds sur la selle - en armure complète !
Ma colère fut soudain rattrapée par la panique. Puis complètement dépassée lorsqu'il sauta sur Roger, atteignant d'un bond le toit d'une maison de deux étages. Mon sang ne fit qu'un tour. Je me mis à courir éperdument vers la porte sud, le plus loin possible de ce... je pense que c'est un vampire. J'ai entendu les légendes, les rumeurs et les histoires à leur sujet. On dit qu'ils nous ont aidé dans la guerre contre Archaon, et j'espérais qu'ils étaient plus raisonnables, plus... humains que ne le disaient les répurgateurs. Mais ça... ce type a détruit une ville entière et y a manifestement pris plaisir.
Je me serais jeté sur lui sans réfléchir si j'avais eu une chance de vaincre. Et si mes jambes ne s'évertuaient pas à courir le plus vite possible dans la direction opposée. Mais mourir à ses pieds n'aurait servi à rien. Mieux valait aider les quelques survivants qui avaient pu fuir. C'est dur à admettre, mais j'ai fait le bon choix.
J'arrivais bientôt à la porte sud. Le vampire se fichait qu'il y ait des survivants, ou une quelconque divinité me vint en aide car nulle créature ne m'intercepta. Seuls quelques cadavres jonchaient le sol, et j'apercevais au loin de pauvres hommes fuyant la ville - tous dans la même direction, notai-je.
La mule effrayée fuyait elle aussi la ville en flammes, du plus vite qu'elle pouvait au vu de son harnachement. Je sautais sur la charette lorsqu'elle passa à mon niveau, et pris fermement les rênes en main pour la stopper. Mon coeur avait cessé d'essayer de bondir hors de ma poitrine, et je voulais permettre aux derniers fuyards de se reposer dans le véhicule.
En me retournant, je vis une scène qui m'intrigue encore. Le vampire semblait aux prises avec un homme vêtu d'une robe noire. Les deux silhouettes s'échangeaient des coups d'une force et d'une vitesse surnaturelles. Les chocs de l'acier contre l'acier se répercutaient jusqu'ici.
Roger semblait tétanisé par cet affrontement spectaculaire. J'allais lui crier de me rejoindre au plus vite, mais un des mercenaires que j'avais entre-aperçu lui asséna un coup de poing qui le réveilla de sa torpeur. Ils se mirent à courir et bientôt nous fûmes six dans la charette. Parmis les quatres inconnus, je reconnus les deux qui accompagnaient Roger lorsqu'il a interrompu mon repas.
L'une est une femme vêtue d'une longue pélerine noire (il est étonnant de constater que la plupart des gens souhaitant rester discret s'habillent de noir, ce qui ne les rend finalement que plus remarquable), dissimulant son visage à la faible lueur de la ville enflammée.
L'autre est un homme, probablement du commun bien qu'il porte une lame. Sûrement un simple voyageur tombé au mauvais endroit... comme nous tous, d'ailleurs.
Celui qui a sauvé Roger est sans équivoque un mercenaire. Il crie haut et fort être le garde du corps de la dernière personne, une jeune femme vêtue d'élégantes robes et d'un voile opaque. Ses oreilles la désignent comme une elfe, j'avoue être curieux mais je ne voudrais pas être malpoli envers la seule personne qui semble avoir un minimum d'éducation et de manières. C'est une magicienne, affirme-t-elle. Je ne connais pas grand-chose de leur caste, mais si je sais une chose c'est que l'on ne devient pas sorcier sans de longues études.
Nous suivons les réfugiés vers ce qui semble être une ancienne place forte en ruines. J'espère que nous pourrons repartir au plus vite.
L'écriture est chaotique, et des taches de sang jonchent la page.
Véréna en soit témoin, quelle soirée !
La journée a commencé comme beaucoup d'autres avant elle : Roger et moi nous sommes arrêtés dans une ville - Haubert, je crois, ou quelque autre nom stupide du genre. Il faut dire que nous sommes en plein Mout, et si ces halfelins dodus sont doués pour la cuisine ils ne le sont certes pas pour l'érudition.
Depuis une semaine que nous avons pénétré dans ce comté ravagé par la récente guerre avec le Chaos, j'ai parfois mieux mangé dans une petite auberge de campagne que lors des réceptions auxquelles j'assistais sur les instances de père. Il est par contre très déroutant de devoir se baisser pour entrer dans certains bâtiments et de visiter des villages peuplés de gamins jovials, pas plus hauts que trois pommes mais plus ronds que des boulets de canon.
Mais je m'égare. Les évènements intéressants ont commencé peu avant la tombée de la nuit. Je m'étais installé à la seule auberge de la ville afin de déguster un repas bien mérité, et Roger revint de je ne sais où accompagné de deux inconnus et en me désignant un papier rempli d'inepties.
Plus important, des clameurs commencèrent à se faire entendre à travers les murs du bâtiment. Les ignorant dans un premier temps pour me concentrer sur mon délicieux repas, une spécialité locale composée de pommes de terres, de lard et de fromage fondu, j'ai fini par y prêter attention lorsqu'ils devinrent assourdissants.
J'ai dû interrompre mon souper ! Je ne leur pardonnerai jamais. Mais je ne dois pas prendre en compte mon intérêt personnel. C'est trop futile. Je dois voir plus grand, prendre plus de recul. Peut-être y a-t-il une raison derrière tout ça ?
Ah, je m'égare à nouveau. C'est qu'il y a beaucoup à dire. En sortant de l'auberge, la surprise a été totale. Les bâtiments alentours étaient en feu. Des volées de flèches obscurcissaient le ciel. Un contingent de miliciens se massait craintivement à la porte est, d'autres fuyaient par l'ouest et le sud en bousculant des groupes de civils affolés. Les bruits sourds qui m'irritaient depuis un moment venaient de la lourde porte de chêne, qui subissait des coups titanesques.
J'ai, comme tout le monde je pense, passé des heures et des heures de mon enfance à écouter quelque vieil homme aviné raconter ses aventures épiques (probablement inventées pour la plupart) et ses batailles héroiques. Et bien, je peux vous le dire maintenant, ce n'est pas du tout comme dans les histoires.
La porte ne tarda pas à céder. Une marée de créatures mortes depuis longtemps dégorgea de la brèche comme la bière coule d'une chope renversée. Certains arboraient encore des lambeaux de chair décomposée, des yeux mangés par les vers ou des cheveux filasses. Et l'odeur, oh Véréna quelle odeur ! J'en ai presque perdu l'appétit.
Roger, les deux inconnus et quelques autres - probablement des mercenaires de passage - se sont jetés dans la mêlée. Quels imbéciles ! Leur vision est trop étriquée. L'humanité verra-t-elle jamais plus loin que le bout de son nez ? Mais je ne peux leur en vouloir. On n'est pas ce que l'on a été, mais ce que l'on devient. J'espère leur déssiller la vue un jour.
Par chance, l'écurie n'avait pas encore pris feu. J'ai pu récupérer la charette et calmer la mule, puis la guider vers le sud à travers les débris et quelques mourants pour lesquels je ne pus rien faire. L'un d'eux avait fui sa maison en flammes en sautant par la fenêtre. Il avait tout le côté droit brûlé, tel un coquelet que l'on aurait oublié sur le feu sans le tourner. Ses deux jambes étaient brisées dans un angle improbable, les cuisses étant parcourues de spasmes de douleur. Une flèche l'avait atteint à l'abdomen, et sa main gauche glissait vainement sur la hampe couverte de sang dans une futile tentative de retirer ce corps étranger qui traversait son estomac. Ses hurlements d'agonie faiblirent alors que je m'éloignais, pour finir par s'éteindre dans un gargouillement.
Un cri de Roger attira mon attention. Il était posté sur un toit, l'arc à la main, et regardait avec effarement en direction de l'ouest. Une colonne de morts-vivants avançait à pas lents, massacrant et brûlant tout sur son passage. A sa tête, un homme chevauchait un effrayant destrier plus noir que le charbon. Son corps était protégé par une imposante armure complète de même couleur, qui ne laissait que sa tête à découvert. Même à cette distance, je pouvais voir ses yeux. Des yeux rouge sang qui reflétaient la mort... Sa vue seule m'aurait glacé le sang s'il ne l'avait déjà été.
Je ne donne pas cher de ceux qui ont tenté de fuir par ce côté.
Je me hâtais vers le sud, vociférant par-dessus le vacarme pour adjoindre la poignée de survivants à m'imiter. Roger cria en retour d'abattre leur chef, et je lançai un nouveau regard à ce dernier. Il chevauchaut lentement, sûr et fier de lui, se repaissant du massacre et de la destruction. Un instant, la colère surpassa la raison et je faillis me retourner pour l'affronter arme en main.
C'est le moment que choisit mon compagnon marchand pour lui décocher un trait. A son crédit, le tir était parfait. Il aurait tué net n'importe qui. Mais l'inhumaine créature, la flèche en travers de la gorge, se contenta de retrousser les lèvres et de plisser les yeux en direction de Roger. Un rictus de heine mêlée de douleur sur le visage, il lança sa monture au galop et se leva, pieds sur la selle - en armure complète !
Ma colère fut soudain rattrapée par la panique. Puis complètement dépassée lorsqu'il sauta sur Roger, atteignant d'un bond le toit d'une maison de deux étages. Mon sang ne fit qu'un tour. Je me mis à courir éperdument vers la porte sud, le plus loin possible de ce... je pense que c'est un vampire. J'ai entendu les légendes, les rumeurs et les histoires à leur sujet. On dit qu'ils nous ont aidé dans la guerre contre Archaon, et j'espérais qu'ils étaient plus raisonnables, plus... humains que ne le disaient les répurgateurs. Mais ça... ce type a détruit une ville entière et y a manifestement pris plaisir.
Je me serais jeté sur lui sans réfléchir si j'avais eu une chance de vaincre. Et si mes jambes ne s'évertuaient pas à courir le plus vite possible dans la direction opposée. Mais mourir à ses pieds n'aurait servi à rien. Mieux valait aider les quelques survivants qui avaient pu fuir. C'est dur à admettre, mais j'ai fait le bon choix.
J'arrivais bientôt à la porte sud. Le vampire se fichait qu'il y ait des survivants, ou une quelconque divinité me vint en aide car nulle créature ne m'intercepta. Seuls quelques cadavres jonchaient le sol, et j'apercevais au loin de pauvres hommes fuyant la ville - tous dans la même direction, notai-je.
La mule effrayée fuyait elle aussi la ville en flammes, du plus vite qu'elle pouvait au vu de son harnachement. Je sautais sur la charette lorsqu'elle passa à mon niveau, et pris fermement les rênes en main pour la stopper. Mon coeur avait cessé d'essayer de bondir hors de ma poitrine, et je voulais permettre aux derniers fuyards de se reposer dans le véhicule.
En me retournant, je vis une scène qui m'intrigue encore. Le vampire semblait aux prises avec un homme vêtu d'une robe noire. Les deux silhouettes s'échangeaient des coups d'une force et d'une vitesse surnaturelles. Les chocs de l'acier contre l'acier se répercutaient jusqu'ici.
Roger semblait tétanisé par cet affrontement spectaculaire. J'allais lui crier de me rejoindre au plus vite, mais un des mercenaires que j'avais entre-aperçu lui asséna un coup de poing qui le réveilla de sa torpeur. Ils se mirent à courir et bientôt nous fûmes six dans la charette. Parmis les quatres inconnus, je reconnus les deux qui accompagnaient Roger lorsqu'il a interrompu mon repas.
L'une est une femme vêtue d'une longue pélerine noire (il est étonnant de constater que la plupart des gens souhaitant rester discret s'habillent de noir, ce qui ne les rend finalement que plus remarquable), dissimulant son visage à la faible lueur de la ville enflammée.
L'autre est un homme, probablement du commun bien qu'il porte une lame. Sûrement un simple voyageur tombé au mauvais endroit... comme nous tous, d'ailleurs.
Celui qui a sauvé Roger est sans équivoque un mercenaire. Il crie haut et fort être le garde du corps de la dernière personne, une jeune femme vêtue d'élégantes robes et d'un voile opaque. Ses oreilles la désignent comme une elfe, j'avoue être curieux mais je ne voudrais pas être malpoli envers la seule personne qui semble avoir un minimum d'éducation et de manières. C'est une magicienne, affirme-t-elle. Je ne connais pas grand-chose de leur caste, mais si je sais une chose c'est que l'on ne devient pas sorcier sans de longues études.
Nous suivons les réfugiés vers ce qui semble être une ancienne place forte en ruines. J'espère que nous pourrons repartir au plus vite.
Mandal- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
pommes de terres, de lard et de fromage fondu
Ca me rappelle quelque chose ...
(il est étonnant de constater que la plupart des gens souhaitant rester discret s'habillent de noir, ce qui ne les rend finalement que plus remarquable)
Tiens, je suis pas le seul a le penser !
nikoleis- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
hrp/ Magnifique ! Frachement je viens de le lire et je n'ai pas vu le temps passer.
Re: Journal d'Efilon
J'adore cette façon de conter notre rencontre. Merci bien pour ce petit bout de nous, habilement raconté.
millenia- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
j'adore !!
tu racontes vraiment bien, c'est très agréable à lire.
J'espère que tu vas continuer à nous raconter l'histoire de ton point de vue ^_^
tu racontes vraiment bien, c'est très agréable à lire.
J'espère que tu vas continuer à nous raconter l'histoire de ton point de vue ^_^
sypha- Duc/Duchesse
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Re: Journal d'Efilon
An de grâce 2522, soixante-dixième jour de la saison des neiges
Notre groupe se compose désormais d'une cinquantaine de réfugiés, de quatre gardes en état de marcher, d'un marchand, de trois ou quatre mercenaires, d'un initié de Verena et d'un goblin apeuré caché dans la charette. Nous marchons vers l'ouest, loin de la Sylvanie et du berceau des vampires. Nous sommes sur les traces de l'armée, et la ville que nous voulions rejoindre est en cendres. J'espérais trouver d'autres réfugiés, mais il n'en fut rien.
J'écris ces pages à la lueur d'un feu de camp, enroulé dans une couverture pour me protéger du froid perçant que les flammes ne peuvent totalement dissiper. Je n'ai pu que voler quelques instants de sommeil durant les trois derniers jours, mais je vais tâcher de les narrer avant que nous reprenions la route.
Les réfugiés avaient rejoint une vieille forteresse en ruines, procurant un abri symbolique contre un éventuel ennemi, mais substantiel contre le vent.
J'ai fait ce que j'ai pu pour les blessés, mais certaines injuries étaient trop graves. Je m'en suis mieux tiré avec les blessures de l'esprit : j'espère avoir réussi à apaiser la douleur de la perte d'un proche, calmer les peurs et rassurer sur l'avenir. Quelques enfants erraient, hébétés, appelant leurs parents massacrés par les morts-vivants. Je les ai confiés à des veuves, esseulées par la mort de leur mari ou de leurs enfants, voir des deux. Je pense avoir ainsi redonné un sens à leur vie en leur donnant une personne ayant besoin de leur amour.
La bénédiction de Verena a touché beaucoup de coeurs. Une quinzaine de gens est même intéressée par l'eseignement de notre déesse. C'est pour moi une joie de pouvoir leur parler de notre dogme.
Un des mercenaires a trouvé un escalier dans les ruines. Il nous a mené dans ce qui devait être l'armurerie, car quelques équipements rouillés s'y trouvaient. Un groupe de trois gobelins s'y était installé, probablement depuis assez longtemps. Peut-être vivaient-ils dans le château entier, et s'étaient-ils terré ici devant le débarquement de réfugiés.
Quoi qu'il en soit, nous avons déboulé armes en main et, poussés dans leurs derniers retranchements, les petites créatures ont attaqué.
Malgré mes cris, mes compagnons n'ont fait preuve d'aucune merci. Je n'ai pu en sauver un qu'en l'assomant de mes propres mains avant qu'il ne soit abattu, et encore m'a-t-il fallu lui faire rempart de mon corps pour que ces sauvages ne lui tranchent pas la gorge. Damnée soit l'influence de Slaanesh sur le coeur des hommes...
J'ai appelé le gobelin Billou. Je l'ai soigné et nourri, en l'installant à l'écart près d'un petit feu. Il n'est pas à l'aise parmi tous ces humains : je pense qu'il ne comprend pas. J'espère qu'il s'habituera, à moins qu'il émette le souhait de partir.
Notre groupe se compose désormais d'une cinquantaine de réfugiés, de quatre gardes en état de marcher, d'un marchand, de trois ou quatre mercenaires, d'un initié de Verena et d'un goblin apeuré caché dans la charette. Nous marchons vers l'ouest, loin de la Sylvanie et du berceau des vampires. Nous sommes sur les traces de l'armée, et la ville que nous voulions rejoindre est en cendres. J'espérais trouver d'autres réfugiés, mais il n'en fut rien.
J'écris ces pages à la lueur d'un feu de camp, enroulé dans une couverture pour me protéger du froid perçant que les flammes ne peuvent totalement dissiper. Je n'ai pu que voler quelques instants de sommeil durant les trois derniers jours, mais je vais tâcher de les narrer avant que nous reprenions la route.
Les réfugiés avaient rejoint une vieille forteresse en ruines, procurant un abri symbolique contre un éventuel ennemi, mais substantiel contre le vent.
J'ai fait ce que j'ai pu pour les blessés, mais certaines injuries étaient trop graves. Je m'en suis mieux tiré avec les blessures de l'esprit : j'espère avoir réussi à apaiser la douleur de la perte d'un proche, calmer les peurs et rassurer sur l'avenir. Quelques enfants erraient, hébétés, appelant leurs parents massacrés par les morts-vivants. Je les ai confiés à des veuves, esseulées par la mort de leur mari ou de leurs enfants, voir des deux. Je pense avoir ainsi redonné un sens à leur vie en leur donnant une personne ayant besoin de leur amour.
La bénédiction de Verena a touché beaucoup de coeurs. Une quinzaine de gens est même intéressée par l'eseignement de notre déesse. C'est pour moi une joie de pouvoir leur parler de notre dogme.
Un des mercenaires a trouvé un escalier dans les ruines. Il nous a mené dans ce qui devait être l'armurerie, car quelques équipements rouillés s'y trouvaient. Un groupe de trois gobelins s'y était installé, probablement depuis assez longtemps. Peut-être vivaient-ils dans le château entier, et s'étaient-ils terré ici devant le débarquement de réfugiés.
Quoi qu'il en soit, nous avons déboulé armes en main et, poussés dans leurs derniers retranchements, les petites créatures ont attaqué.
Malgré mes cris, mes compagnons n'ont fait preuve d'aucune merci. Je n'ai pu en sauver un qu'en l'assomant de mes propres mains avant qu'il ne soit abattu, et encore m'a-t-il fallu lui faire rempart de mon corps pour que ces sauvages ne lui tranchent pas la gorge. Damnée soit l'influence de Slaanesh sur le coeur des hommes...
J'ai appelé le gobelin Billou. Je l'ai soigné et nourri, en l'installant à l'écart près d'un petit feu. Il n'est pas à l'aise parmi tous ces humains : je pense qu'il ne comprend pas. J'espère qu'il s'habituera, à moins qu'il émette le souhait de partir.
Dernière édition par Mandal le Jeu 11 Sep - 17:45, édité 2 fois
Mandal- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
/hrp Roger te remercie ^^ ! J'ai hate de voir la rencontre avec les gobs spartiat !!!
torocarre- Artificier de la Rose
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Re: Journal d'Efilon
j'adore !!
la suite, la suite, la suite, la suite, la suite, la suite, .... !!
la suite, la suite, la suite, la suite, la suite, la suite, .... !!
sypha- Duc/Duchesse
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Date d'inscription : 09/01/2008
Re: Journal d'Efilon
Il y a une faute d'ort - * Est écrabouillé *
Bon, d'accord, ca fait du bien d'avoir un résumé clair et sympathique (où on passe pour des barbares, certes).
Bon, d'accord, ca fait du bien d'avoir un résumé clair et sympathique (où on passe pour des barbares, certes).
nikoleis- Comte/Comtesse
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Date d'inscription : 12/12/2007
Re: Journal d'Efilon
An de grâce 2522, soixante-douzième jour de la saison des neiges
Nous sommes arrivés trop tard. La ville n'est plus que ruines et cendres, et la vue était abominable.
Je n'ai pu tenir bien longtemps devant tant d'horreur. Deux d'entre nous sont restés fouiller, menés par un appat du gain typique de l'ignorant.
Néanmoins, ils sont revenus en vie et le charretier a reçu un (violent) message de la part de cet étrange personnage qui nous a sauvé à [x]. Je note qu'il a tout de même fallu insister et jouer de ce que m'a appris mon Maître pour lui soutirer les informations.
L'inconnu en noir nous a conseillé un itinéraire, et demandé d'envoyer les villageois en sécurité, vers le nord.
Ce pourrait être un piège. S'il a combattu le vampire, ce n'est pas pour autant qu'il est notre allié. Mais s'il avait voulu notre peau, il aurait probablement pu l'avoir séance tenante.
Post scriptum : j'émets l'hypothèse que nous soyons en plein coeur d'une lutte intestine entre vampire. Ce type n'est pas humain, c'est sûr.
An de grâce 2522, soixante-quinzième jour de la saison des neiges
Le convoi s'est séparé en deux. Avec moi restent Roger, la grande femme un peu fluette qui utilise la magie profane (je crois bien que c'est une elfe), le mercenaire qui semble la protéger et cette guerrière qui sent à trois kilomètres. On lui a pourtant demandé d'aller se laver ! Billou se planque toujours dans la charette. Il surmonte peu à peu sa peur, et nous commençons même à échanger quelques mots. J'ai appris "akada miam miam" qui veut dire "manger".
Ah, oui, il y a aussi ce petit homme. Je ne sais pas trop ce qu'il fait là mais il a l'air à l'aise, bien qu'il ne se fasse pas remarquer.
Nous avons rejoint la ville indiquée par notre bénéficiaire anonyme, juste à temps. En voyant apparaître les murailles à l'horizon, se découpant sur le ciel, j'avoue avoir rêvé d'un repas gargantuesque, d'un bain chaud et d'un lit moelleux. C'aurait été un vrai plaisir dans en cet hiver plus froid que l'expression de ma tante. Mes espoirs ont été quelques peu déçus. La ville subit chaque soir les assauts des troupes mort-vivantes, et elle ne tiendra pas beaucoup plus.
Le soir venu, les autres ont aidé à la défense. J'ai préféré soigner les blessés, et j'ai du coup pu en apprendre plus sur notre inconnu. Il se battait à nouveau contre le vampire. Ou plutôt, il lui mettait une sacrée raclée. J'ai pu me rapprocher. C'est un homme, plutôt beau gosse selon les critères standards. Ses mouvements sont rapides, fluides et puissants. Son visage est radieux, et il a la peau hâlée par le soleil. Autant pour l'hypothèse du vampire !
Il connait le vampire. Il a dit "Les Von Carstein sont devenus bien faibles !" avant de le laisser fuir. Il faut que je me renseigne sur cette famille.
Mais d'abord, nous devons convaincre l'armée de fuir vers Middenheim. Elle ne tiendra pas une nuit de plus.
An de grâce 2522, quatre vingtième jour de la saison des neiges
Nous sommes arrivés à Nuln. J'ai été intronisé dans le Clergé de Véréna ! Ca y est, je suis prêtre !
Une chose me chiffonne néanmoins, ils ont dit que mon Maître avait été radié de l'ordre. Pourquoi ? J'ai confiance en lui. Que s'est-il passé ? Mais je n'ai pas le temps de m'attarder là-dessus. Nous partons pour Miragliano. Et oui, en Tilée ! On va en voir du pays.
Des bonshommes nous ont agressé alors qu'on discutait tranquillement. On a dû les réprimander pour avoir dérangé notre repas, et c'était sale. La garde n'a pas aimé que l'on rendre justice (je note d'ailleurs pour plus tard que les gardes sont remarquablement stupides et ennuyeux. Ne pas recruter parmis eux). Apparemment, ils cherchaient Roger. On mettra cela au clair plus tard. Nous allons à Miragliano pour demander l'aide des prêtres de Morr qui pourront venir à bout définitivement du vampire.
An de grâce 2522, troisième jour de la saison des fleurs
Nous voilà à Nuln. Un nain s'est joint à nous, va savoir pourquoi. En tout cas, la charette est plus confortable maintenant. C'est un espèce de carosse blindé, rien dans la subtilité. Un truc de nain, quoi. Mais je dois avouer qu'il nous a bien servi quand cette compagnie du Lys nous a attaqué à nouveau. En plus, Roger était bourré cet imbécile ! J'ai bien failli perdre mon bras pour le sauver. Et maintenant, cette brute de nain dont Roger est si admiratif s'est mis dans la tête que plus c'était gros mieux c'était (ca a créé un mauvais précédent...). Il nous a fait un monstre de guerre (et de discrétion...), fonctionnant à la vapeur et tout le tointoin.
Billou, pour sa part, est de plus en plus assuré. On arrive à discuter, maintenant. Il viendrait de Sparte, une loitaine cité de fiers guerriers gobelins dont le roi serait Léonidas. J'ai découvert qu'il adorait autant la bière que le saucisson. Un sacré point en commun !
Nous sommes arrivés trop tard. La ville n'est plus que ruines et cendres, et la vue était abominable.
Je n'ai pu tenir bien longtemps devant tant d'horreur. Deux d'entre nous sont restés fouiller, menés par un appat du gain typique de l'ignorant.
Néanmoins, ils sont revenus en vie et le charretier a reçu un (violent) message de la part de cet étrange personnage qui nous a sauvé à [x]. Je note qu'il a tout de même fallu insister et jouer de ce que m'a appris mon Maître pour lui soutirer les informations.
L'inconnu en noir nous a conseillé un itinéraire, et demandé d'envoyer les villageois en sécurité, vers le nord.
Ce pourrait être un piège. S'il a combattu le vampire, ce n'est pas pour autant qu'il est notre allié. Mais s'il avait voulu notre peau, il aurait probablement pu l'avoir séance tenante.
Post scriptum : j'émets l'hypothèse que nous soyons en plein coeur d'une lutte intestine entre vampire. Ce type n'est pas humain, c'est sûr.
An de grâce 2522, soixante-quinzième jour de la saison des neiges
Le convoi s'est séparé en deux. Avec moi restent Roger, la grande femme un peu fluette qui utilise la magie profane (je crois bien que c'est une elfe), le mercenaire qui semble la protéger et cette guerrière qui sent à trois kilomètres. On lui a pourtant demandé d'aller se laver ! Billou se planque toujours dans la charette. Il surmonte peu à peu sa peur, et nous commençons même à échanger quelques mots. J'ai appris "akada miam miam" qui veut dire "manger".
Ah, oui, il y a aussi ce petit homme. Je ne sais pas trop ce qu'il fait là mais il a l'air à l'aise, bien qu'il ne se fasse pas remarquer.
Nous avons rejoint la ville indiquée par notre bénéficiaire anonyme, juste à temps. En voyant apparaître les murailles à l'horizon, se découpant sur le ciel, j'avoue avoir rêvé d'un repas gargantuesque, d'un bain chaud et d'un lit moelleux. C'aurait été un vrai plaisir dans en cet hiver plus froid que l'expression de ma tante. Mes espoirs ont été quelques peu déçus. La ville subit chaque soir les assauts des troupes mort-vivantes, et elle ne tiendra pas beaucoup plus.
Le soir venu, les autres ont aidé à la défense. J'ai préféré soigner les blessés, et j'ai du coup pu en apprendre plus sur notre inconnu. Il se battait à nouveau contre le vampire. Ou plutôt, il lui mettait une sacrée raclée. J'ai pu me rapprocher. C'est un homme, plutôt beau gosse selon les critères standards. Ses mouvements sont rapides, fluides et puissants. Son visage est radieux, et il a la peau hâlée par le soleil. Autant pour l'hypothèse du vampire !
Il connait le vampire. Il a dit "Les Von Carstein sont devenus bien faibles !" avant de le laisser fuir. Il faut que je me renseigne sur cette famille.
Mais d'abord, nous devons convaincre l'armée de fuir vers Middenheim. Elle ne tiendra pas une nuit de plus.
An de grâce 2522, quatre vingtième jour de la saison des neiges
Nous sommes arrivés à Nuln. J'ai été intronisé dans le Clergé de Véréna ! Ca y est, je suis prêtre !
Une chose me chiffonne néanmoins, ils ont dit que mon Maître avait été radié de l'ordre. Pourquoi ? J'ai confiance en lui. Que s'est-il passé ? Mais je n'ai pas le temps de m'attarder là-dessus. Nous partons pour Miragliano. Et oui, en Tilée ! On va en voir du pays.
Des bonshommes nous ont agressé alors qu'on discutait tranquillement. On a dû les réprimander pour avoir dérangé notre repas, et c'était sale. La garde n'a pas aimé que l'on rendre justice (je note d'ailleurs pour plus tard que les gardes sont remarquablement stupides et ennuyeux. Ne pas recruter parmis eux). Apparemment, ils cherchaient Roger. On mettra cela au clair plus tard. Nous allons à Miragliano pour demander l'aide des prêtres de Morr qui pourront venir à bout définitivement du vampire.
An de grâce 2522, troisième jour de la saison des fleurs
Nous voilà à Nuln. Un nain s'est joint à nous, va savoir pourquoi. En tout cas, la charette est plus confortable maintenant. C'est un espèce de carosse blindé, rien dans la subtilité. Un truc de nain, quoi. Mais je dois avouer qu'il nous a bien servi quand cette compagnie du Lys nous a attaqué à nouveau. En plus, Roger était bourré cet imbécile ! J'ai bien failli perdre mon bras pour le sauver. Et maintenant, cette brute de nain dont Roger est si admiratif s'est mis dans la tête que plus c'était gros mieux c'était (ca a créé un mauvais précédent...). Il nous a fait un monstre de guerre (et de discrétion...), fonctionnant à la vapeur et tout le tointoin.
Billou, pour sa part, est de plus en plus assuré. On arrive à discuter, maintenant. Il viendrait de Sparte, une loitaine cité de fiers guerriers gobelins dont le roi serait Léonidas. J'ai découvert qu'il adorait autant la bière que le saucisson. Un sacré point en commun !
Dernière édition par Mandal le Jeu 11 Sep - 18:28, édité 1 fois
Mandal- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
super ça permet de se remémorer la campagne ^_^
bon d'acc pas changer de fringue depuis un moment mais bon ...
comment ça je puais ??? meme pas vraicette guerrière qui sent à trois kilomètres. On lui a pourtant demandé d'aller se laver
bon d'acc pas changer de fringue depuis un moment mais bon ...
sypha- Duc/Duchesse
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Re: Journal d'Efilon
Et tu te lavais pas parce que t'avais peur de l'eau ^^
Mandal- Comte/Comtesse
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Re: Journal d'Efilon
Petite leçon sur les vampires pour mandal ^_^
De un, sur un vampire la crasse ne reste pas (si je suis recouverte de suie je me frotte fortement et j'ai plus rien)
De 2, un vampire est un cadavre donc ne sue pas, ni ne produit aucune substance (liquide ou solide)
mais si je crache ca sera du sang, idem pour les larmes => seule substance que peut évacuer le corps d'un vampire
De 3, je pense pas qu'un vampire sente le cadavre
Bon je dis tous ca mais je ne suis pas sur que c'est le cas pour les vampires de warhammer car les auteurs arrange souvent les créatures à leur sauce (donc pour ça je m'en remet à butcher)
De un, sur un vampire la crasse ne reste pas (si je suis recouverte de suie je me frotte fortement et j'ai plus rien)
De 2, un vampire est un cadavre donc ne sue pas, ni ne produit aucune substance (liquide ou solide)
mais si je crache ca sera du sang, idem pour les larmes => seule substance que peut évacuer le corps d'un vampire
De 3, je pense pas qu'un vampire sente le cadavre
Bon je dis tous ca mais je ne suis pas sur que c'est le cas pour les vampires de warhammer car les auteurs arrange souvent les créatures à leur sauce (donc pour ça je m'en remet à butcher)
sypha- Duc/Duchesse
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