Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
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Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
Les premiers rayons d’un soleil lourd venaient se réverbérer sur les épaisses parois d’ivoire de la citadelle, éblouissante et altière, dominant depuis le piton rocheux le pieux peuple de la ville qui traînait péniblement le pas dans la terre grenat des ruelles poussiéreuses, où la moiteur printanière se faisait suffocante.
C’était ce tissu d’artères, tranchant vivement avec le blanc crayeux des bâtisses, qu’il observait depuis la haute fenêtre de son bureau particulier, tout en prêtant une oreille distraite aux échanges confus de ses conseillers.
« Su Gracia ? … Duque ? »
La voix nasillarde de l’intendant le sortit de sa torpeur.
« ¿ Qué tiene, Javier ?
- Una misiva para Su Gracia.
- ¿ De qui es ?
- Viene de Altdorf, Señor…
***
La barbe ! Des formules, des traités, des piles de livres, des grimoires, des recueils, des tomes et des tomes, et toujours plus de papier, à n’en plus finir. Je n’en peux plus !
Si mon esprit avait été estomac, il aurait déjà éclaté de l’intérieur.
Ah la belle affaire ! Troquer les livres de comptes de l’entreprise familiale pour finir ici, assommé par des centaines de bouquins, du verbiage à en crever d’ennui. Merci de m’avoir sauvé ! Je vais bientôt reposer en paix, étouffé par les feuillets qui sortiront de mes narines.
Quand on voit l’envers des collèges de magie, il n’y a rien d’étonnant à ce que la maîtrise magique des humains fasse tant rire nos anciens.
Ah ! Demain : pratique de la magie. Jour de fête ! Nous allons pouvoir tenter d’endormir un rat ou faire briller une cuillère de bois. J’en trépigne d’impatience.
Et qu’est-ce qu’il a lui, au bout du comptoir, à me regarder comme ça, hein ? Il n’a jamais vu d’elfe de sa vie misérable ? A Altdorf ? C’est bien triste. Ah, voyons voir… Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour égayer son quotidien…
***
La matinée de Sire Frederick avait été fort chargée, entre l’orchestration des divers corps de métiers devant intervenir dans la réhabilitation de la vétuste aile ouest de sa demeure, le jugement d’un haut truand dans lequel il tenait siège en tant que partie civile, sa participation à l’un des conseils impériaux sur la question de la Croisade, et bien entendu les inévitables babillages mondains dans lesquels il était forcé de s’empêtrer dès lors qu’il foulait les dalles du Palaast.
Tant et si bien que midi était allégrement passé lorsqu’il put enfin retrouver la quiétude de sa vaste maison bourgeoise. Outre le ravissement de cette splendide demeure gothique et de ses jardins raffinés, le noble prisait plus que tout le calme que lui conféraient les épais remparts de son domaine, repoussant tant les odeurs nauséabondes que le vacarme assourdissant des rues bondées d’Altdorf.
Mais aujourd’hui malheureusement, comme depuis quelques jours, le mal était intérieur et Sire Frederick avait l’esprit préoccupé. Sur le seuil, Gustav, impeccable dans sa redingote d’un vert tirant sur le sapin, l’attendait :
« Monseigneur, votre déjeuner est prêt à être servi. Souhaitez-vous vous installer au salon ?
- Non, Gustav, faites-le moi porter dans mon bureau. J’ai encore de nombreuses affaires à traiter.
- Très bien, Monseigneur.
- Aucun courrier à mon intention, Gustav ?
- Non Monseigneur. »
Il marqua une pause, se rapprocha de son majordome.
- Rien de qui vous savez ?
- Non plus, Monseigneur. »
Sire Frederick se crispa un peu plus à ces réponses. Il lâcha un court soupir puis, résigné, se dirigea d’un pas vif vers les escaliers menant à son cabinet.
***
Süderich, midi sonnant. L’esplanade n’était qu’une mer de jambes, portant des corps empestant la sueur, une cacophonie de cris, d’invectives, dans lesquels surnageaient régulièrement l’harangue des vendeurs du Marketplatz, tentant d’attirer le chaland.
La tâche n’est déjà pas aisé pour les « petites gens » d’habitude, mais Brice devait également compter avec les stigmates de la terrible maladie qui avait bien failli l’emporter il y a de cela une dizaine de jours, un dernier cadeau des adorateurs de Grand-Père Nurgle infiltrés dans la Croisade. C’était un mal bien plus effrayant que les hordes de revenants qu’il avait dû braver (enfin fuir plus exactement), plus terrible que les démons ailés qui avait fondu sur lui et ses comparses, plus implacable que les vagues d’hommes-bêtes se fracassant sur les remparts du relais de poste dans lequel il avait bien cru voir son heure venir, au beau (l’adjectif est ici tout rhétorique) milieu de la Drakwald.
Mais cela ne l’avait pas empêché de se remettre aux affaires. Sitôt hors de danger, Brice avait insisté lourdement auprès d’Oncle Axel Drôlepied pour qu’il lui obtienne la gestion d’une de ses échoppes.
Il faut croire que le talent de Brice pour venir à bout de toute patience à force de jacassement fonctionnait également sur ses pairs, loin d’être avares en paroles.
Après avoir fermé, pour la pause méridienne, « Le Brochet Rieur », mi-poissonnerie, mi-échoppe de tourtes à base des divers produits de la pêche, il devait s’engouffrer à travers le marché aux poissons pour rejoindre sa chambre, spartiate en attendant meilleure fortune.
Son calvaire prenait bientôt fin, la masse s’étiolant légèrement en bout de marché, là où les étals jouaient des coudes avec les podiums improvisés des agitateurs, lorsque le discours d’un de ces derniers retint son attention – et celle de bon nombre de passants.
C’était ce tissu d’artères, tranchant vivement avec le blanc crayeux des bâtisses, qu’il observait depuis la haute fenêtre de son bureau particulier, tout en prêtant une oreille distraite aux échanges confus de ses conseillers.
« Su Gracia ? … Duque ? »
La voix nasillarde de l’intendant le sortit de sa torpeur.
« ¿ Qué tiene, Javier ?
- Una misiva para Su Gracia.
- ¿ De qui es ?
- Viene de Altdorf, Señor…
***
La barbe ! Des formules, des traités, des piles de livres, des grimoires, des recueils, des tomes et des tomes, et toujours plus de papier, à n’en plus finir. Je n’en peux plus !
Si mon esprit avait été estomac, il aurait déjà éclaté de l’intérieur.
Ah la belle affaire ! Troquer les livres de comptes de l’entreprise familiale pour finir ici, assommé par des centaines de bouquins, du verbiage à en crever d’ennui. Merci de m’avoir sauvé ! Je vais bientôt reposer en paix, étouffé par les feuillets qui sortiront de mes narines.
Quand on voit l’envers des collèges de magie, il n’y a rien d’étonnant à ce que la maîtrise magique des humains fasse tant rire nos anciens.
Ah ! Demain : pratique de la magie. Jour de fête ! Nous allons pouvoir tenter d’endormir un rat ou faire briller une cuillère de bois. J’en trépigne d’impatience.
Et qu’est-ce qu’il a lui, au bout du comptoir, à me regarder comme ça, hein ? Il n’a jamais vu d’elfe de sa vie misérable ? A Altdorf ? C’est bien triste. Ah, voyons voir… Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour égayer son quotidien…
***
La matinée de Sire Frederick avait été fort chargée, entre l’orchestration des divers corps de métiers devant intervenir dans la réhabilitation de la vétuste aile ouest de sa demeure, le jugement d’un haut truand dans lequel il tenait siège en tant que partie civile, sa participation à l’un des conseils impériaux sur la question de la Croisade, et bien entendu les inévitables babillages mondains dans lesquels il était forcé de s’empêtrer dès lors qu’il foulait les dalles du Palaast.
Tant et si bien que midi était allégrement passé lorsqu’il put enfin retrouver la quiétude de sa vaste maison bourgeoise. Outre le ravissement de cette splendide demeure gothique et de ses jardins raffinés, le noble prisait plus que tout le calme que lui conféraient les épais remparts de son domaine, repoussant tant les odeurs nauséabondes que le vacarme assourdissant des rues bondées d’Altdorf.
Mais aujourd’hui malheureusement, comme depuis quelques jours, le mal était intérieur et Sire Frederick avait l’esprit préoccupé. Sur le seuil, Gustav, impeccable dans sa redingote d’un vert tirant sur le sapin, l’attendait :
« Monseigneur, votre déjeuner est prêt à être servi. Souhaitez-vous vous installer au salon ?
- Non, Gustav, faites-le moi porter dans mon bureau. J’ai encore de nombreuses affaires à traiter.
- Très bien, Monseigneur.
- Aucun courrier à mon intention, Gustav ?
- Non Monseigneur. »
Il marqua une pause, se rapprocha de son majordome.
- Rien de qui vous savez ?
- Non plus, Monseigneur. »
Sire Frederick se crispa un peu plus à ces réponses. Il lâcha un court soupir puis, résigné, se dirigea d’un pas vif vers les escaliers menant à son cabinet.
***
Süderich, midi sonnant. L’esplanade n’était qu’une mer de jambes, portant des corps empestant la sueur, une cacophonie de cris, d’invectives, dans lesquels surnageaient régulièrement l’harangue des vendeurs du Marketplatz, tentant d’attirer le chaland.
La tâche n’est déjà pas aisé pour les « petites gens » d’habitude, mais Brice devait également compter avec les stigmates de la terrible maladie qui avait bien failli l’emporter il y a de cela une dizaine de jours, un dernier cadeau des adorateurs de Grand-Père Nurgle infiltrés dans la Croisade. C’était un mal bien plus effrayant que les hordes de revenants qu’il avait dû braver (enfin fuir plus exactement), plus terrible que les démons ailés qui avait fondu sur lui et ses comparses, plus implacable que les vagues d’hommes-bêtes se fracassant sur les remparts du relais de poste dans lequel il avait bien cru voir son heure venir, au beau (l’adjectif est ici tout rhétorique) milieu de la Drakwald.
Mais cela ne l’avait pas empêché de se remettre aux affaires. Sitôt hors de danger, Brice avait insisté lourdement auprès d’Oncle Axel Drôlepied pour qu’il lui obtienne la gestion d’une de ses échoppes.
Il faut croire que le talent de Brice pour venir à bout de toute patience à force de jacassement fonctionnait également sur ses pairs, loin d’être avares en paroles.
Après avoir fermé, pour la pause méridienne, « Le Brochet Rieur », mi-poissonnerie, mi-échoppe de tourtes à base des divers produits de la pêche, il devait s’engouffrer à travers le marché aux poissons pour rejoindre sa chambre, spartiate en attendant meilleure fortune.
Son calvaire prenait bientôt fin, la masse s’étiolant légèrement en bout de marché, là où les étals jouaient des coudes avec les podiums improvisés des agitateurs, lorsque le discours d’un de ces derniers retint son attention – et celle de bon nombre de passants.
kontos- Duc/Duchesse
- Nombre de messages : 733
Localisation : Fontaine
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
A ces mots, le regard noir du grand homme longiligne s’aviva, bien qu’il s’efforçait de ne rien faire paraître de son excitation à son assemblée. Il resta un instant sans rien dire, puis d’un simple revers de main pris congés des conseillers.
Javier s’avança, obséquieux, et prenant soin d’éviter les regards courroucés des sortants. Il referma la porte pendant que son maître se servait un verre de liqueur de melon, avant de s’enfoncer dans son fauteuil. Le bras tenant le verre haut, l’œil porté sur la représentation de la Señora Myrmidia, un imperceptible sourire de satisfaction au coin des lèvres, il s’adressa à Javier en desserrant légèrement l’étreinte de sa collerette, sobre, froide, austère, à l’image de son propriétaire, celle qu’il se plaisait à donner :
« Va, Javier, lees.
- Entendido, Señor :
A Su Gracia,
Hemos llegado la capital desde hace varios semanas. Nuestras informaciones fueron correctas : él gato fue aquí, con una pandilla de mercenarios. Quatros al más.
Hemos encontrado la albegue donde se ha quedado, pero se ha huido.
No es más que cuestión de tiempo. Uno de la sua pandilla es eliminado. No son discretos et sabemos, en delante, qué ruta siguen : la del este.
Su servidor,
El Sonrisa »
***
La mosaïque diaprée des costumes et robes de la cour se mouvait en gracieuses saccades, gouvernée par les doigts délicats de la harpiste d’exception, instrumentiste majeure du quatuor qui donnait représentation à la cour de la Comtesse von Liebwitz. Dans le cadre époustouflant du palais comtal, paré de mille feux pour accueillir l’un des innombrables bals qu’organisait la régente de Nuln, la scène tenait de l’envoutement et, depuis l’emplacement privilégié de l’orchestre, il aurait été aisé de se laisser distraire par le spectacle mondain.
Mais ces flots ordonnés et chamarrés, le ronronnement des discussions tamisées, parsemés d’éclats de rires, parfois feints, parfois dus aux subtils alcools pétillants dans les verres de cristal, ou encore la procession de certains des plus hauts nobles et bourgeois de l’Empire, rien de tout cela ne pouvait venir perturber la ravissante Sileanna.
Car ces bourdonnements et cette ostentation n’existaient pas véritablement, de vagues fantasmes fugaces qu’ils étaient.
Ce palais, comme le reste du Vieux Monde, s’était en réalité dissipé le temps d’une mélodie, parfaite, dont la complexité infinie se rejoignait en un ensemble divin, où chaque nuance était extraite avec une incomparable virtuosité des cordes cristallines. Sileanna, comme tous les membres de son peuple, était tout à son art, entier et jaloux, et la fin des temps eut pu être sonnée qu’elle n’en aurait pas sourcillé.
Les spectateurs, envoûtés, réservèrent aux musiciens une salve d’applaudissements soutenus quand finit le concert.
Du haut de son estrade, la jeune et talentueuse elfe saluait en retour son public, avec l’habituel flegme détaché dont font preuve les natifs d’Ulthuan. Non pas que cette ovation ne la toucha point, mais d’une part l’admiration des impériaux pour l’excellence dans l’art des elfes était somme toute logique, à mille lieux qu’ils étaient de pouvoir atteindre un tel achèvement en tout domaine, mais surtout, la belle aux yeux d’amande se préparait déjà pour sa seconde représentation, tout autre.
***
« Oyez braves assoiffés, respectables gens et minables ivrognes !
Oh que vous faites de drôles de têtes ! Jamais n’avez-vous vu un elfe enjoué ? Et bien, profitez du spectacle ! Ce soir, vous mouillerez vos gosiers à ma santé !
Oui nous fêtons une grande date, enfin surtout moi. Vous en fichez comme de vos vielles chausses et dans l’instant vous l’aurez oublié mais c’est le compagnonnage mes amis ! Le compagnonnage !
Fini de potasser les livres les plus soporifiques que compte cette belle ville, fini de faire le larbin pour des sorciers qui pratiquent plus la fourchette que le bâton.
A moi l’aventure, la pratique de la magie en toute légalité. Je vais aller débusquer le mutant et le démon, roussir le fessier poilu des Norses, défendre la veuve et l’orphelin, et surtout m’échapper de cette belle prison de pierre et de détritus. Revoir ce qui ressemble à un arbre et à la vie !
Ah ah ah ! Vous ne comprenez rien de ce que je raconte, hein ? C’est la chope qui vous intéresse ? Alors, que votre volonté soit faite : tavernier, faites couler l’alcool ! Et double ration pour ma pomme ! »
Javier s’avança, obséquieux, et prenant soin d’éviter les regards courroucés des sortants. Il referma la porte pendant que son maître se servait un verre de liqueur de melon, avant de s’enfoncer dans son fauteuil. Le bras tenant le verre haut, l’œil porté sur la représentation de la Señora Myrmidia, un imperceptible sourire de satisfaction au coin des lèvres, il s’adressa à Javier en desserrant légèrement l’étreinte de sa collerette, sobre, froide, austère, à l’image de son propriétaire, celle qu’il se plaisait à donner :
« Va, Javier, lees.
- Entendido, Señor :
A Su Gracia,
Hemos llegado la capital desde hace varios semanas. Nuestras informaciones fueron correctas : él gato fue aquí, con una pandilla de mercenarios. Quatros al más.
Hemos encontrado la albegue donde se ha quedado, pero se ha huido.
No es más que cuestión de tiempo. Uno de la sua pandilla es eliminado. No son discretos et sabemos, en delante, qué ruta siguen : la del este.
Su servidor,
El Sonrisa »
***
La mosaïque diaprée des costumes et robes de la cour se mouvait en gracieuses saccades, gouvernée par les doigts délicats de la harpiste d’exception, instrumentiste majeure du quatuor qui donnait représentation à la cour de la Comtesse von Liebwitz. Dans le cadre époustouflant du palais comtal, paré de mille feux pour accueillir l’un des innombrables bals qu’organisait la régente de Nuln, la scène tenait de l’envoutement et, depuis l’emplacement privilégié de l’orchestre, il aurait été aisé de se laisser distraire par le spectacle mondain.
Mais ces flots ordonnés et chamarrés, le ronronnement des discussions tamisées, parsemés d’éclats de rires, parfois feints, parfois dus aux subtils alcools pétillants dans les verres de cristal, ou encore la procession de certains des plus hauts nobles et bourgeois de l’Empire, rien de tout cela ne pouvait venir perturber la ravissante Sileanna.
Car ces bourdonnements et cette ostentation n’existaient pas véritablement, de vagues fantasmes fugaces qu’ils étaient.
Ce palais, comme le reste du Vieux Monde, s’était en réalité dissipé le temps d’une mélodie, parfaite, dont la complexité infinie se rejoignait en un ensemble divin, où chaque nuance était extraite avec une incomparable virtuosité des cordes cristallines. Sileanna, comme tous les membres de son peuple, était tout à son art, entier et jaloux, et la fin des temps eut pu être sonnée qu’elle n’en aurait pas sourcillé.
Les spectateurs, envoûtés, réservèrent aux musiciens une salve d’applaudissements soutenus quand finit le concert.
Du haut de son estrade, la jeune et talentueuse elfe saluait en retour son public, avec l’habituel flegme détaché dont font preuve les natifs d’Ulthuan. Non pas que cette ovation ne la toucha point, mais d’une part l’admiration des impériaux pour l’excellence dans l’art des elfes était somme toute logique, à mille lieux qu’ils étaient de pouvoir atteindre un tel achèvement en tout domaine, mais surtout, la belle aux yeux d’amande se préparait déjà pour sa seconde représentation, tout autre.
***
« Oyez braves assoiffés, respectables gens et minables ivrognes !
Oh que vous faites de drôles de têtes ! Jamais n’avez-vous vu un elfe enjoué ? Et bien, profitez du spectacle ! Ce soir, vous mouillerez vos gosiers à ma santé !
Oui nous fêtons une grande date, enfin surtout moi. Vous en fichez comme de vos vielles chausses et dans l’instant vous l’aurez oublié mais c’est le compagnonnage mes amis ! Le compagnonnage !
Fini de potasser les livres les plus soporifiques que compte cette belle ville, fini de faire le larbin pour des sorciers qui pratiquent plus la fourchette que le bâton.
A moi l’aventure, la pratique de la magie en toute légalité. Je vais aller débusquer le mutant et le démon, roussir le fessier poilu des Norses, défendre la veuve et l’orphelin, et surtout m’échapper de cette belle prison de pierre et de détritus. Revoir ce qui ressemble à un arbre et à la vie !
Ah ah ah ! Vous ne comprenez rien de ce que je raconte, hein ? C’est la chope qui vous intéresse ? Alors, que votre volonté soit faite : tavernier, faites couler l’alcool ! Et double ration pour ma pomme ! »
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Re: Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
Se frayant chemin à travers la foule de courtisans et de galants, jonché des regards captivés de la gente masculine, Sileanna se dirigeait vers ses cibles du soir : la Comtesse Emmanuelle von Liebwitz et les responsables des plus grandes guildes marchandes du Wissenland.
La belle était en quelque sorte une émissaire d’une compagnie considérable d’importation de marchandises depuis Ulthuan – celle de son bien-aimé père, la maison Sagecoeur - qu’elle servait aussi efficacement qu’irrégulièrement.
Sileanna se voulait un agent libre, consciencieuse mais prenant soin de n’être captive d’aucun filet, au grand dam de son père qui avait depuis fort longtemps abandonné toute ambition de lui faire entendre raison sur la question. Car sous son apparence placide, elle était ainsi : un être insaisissable, indépendant, réfléchi et qui n’entendait se faire dicter conduite que par elle-même.
Elle aimait donc à servir les intérêts de son père quand l’envie lui prenait et que l’occasion se faisait belle, sporadiquement, sans véritable concertation avec les plans mûrement réfléchis de Rynlor Sagecoeur, et donc parfois en contradiction ponctuelle avec ces derniers. Les avantages financiers qu’elle retirait de ces négociations demeuraient marginaux, et elle entendait garder cela ainsi, afin de ne jamais se détourner de sa passion pour la musique.
La soirée ainsi passa, et très naturellement, Sileanna défit les appréhensions de ses interlocuteurs avec la même dextérité qu’elle démontrait à la harpe. Bientôt, il fut déjà l’heure de regagner son hôtel dispendieux. Le lendemain elle repartirait vers la capitale, pour asséner à son père le résultat probant de ses tractations avec tout l’aplomb d’un respectueux garnement.
Elle regagnera enfin, après un long voyage, ses appartements délicatement ornés, où demeure encore, dans un coin de chambre, une attention jurant odieusement avec le reste de la décoration d’un goût exquis.
Une attention dont elle avait veillé au retardement du flétrissement avec grand soin, le même soin qu’elle prenait à prendre son monde à contre-pied.
***
Il écoutait Javier réciter ces lignes lapidaires – un trait qui valait presque signature pour leur auteur – avec la plus grande des attentions et une anxiété certaine.
Son regard, perdu sur le visage déterminé de la Dame Protectrice, glissa sans objet sur les portraits alignés à sa droite, séparés par les armes de Serpicio.
Lorsque l’intendant eut terminé sa lecture, le Duc ne cilla pas, le bras portant son verre haut toujours accoudé sur le rebord du fauteuil. Il tapotait uniquement de l’index sur le bureau de chêne, lentement, comme à chaque fois qu’il se perdait en réflexion.
Puis, il posa sa liqueur, qui n’avait jamais rencontré ses lèvres, sur le bureau et saisit sa plume. Il sortit une feuille et sans accorder le moindre regard à son serviteur, lui lança :
« No dejas el mensarejo irse, y doblas su precio. Tengo un misiva muy importante para él, y quiero estar seguro que se llegará a destino. También, haces venir el jefe de la guardia sin demora
- De inmediato, Señor. »
Dans l’intimité du cabinet ducal, la véritable nature du souverain de ces terres pouvait se dévoiler. Derrière le masque de la piété fanatique, de l’intransigeance garante des bonnes mœurs de ses sujets, de l’habileté politique au service du duché, se terrait l’ambition sans borne, la soif de pouvoir, le cynisme et la cruauté. Et sur l’échiquier de Serpicio, la stratégie du duc noir s’était déployée, lente, pernicieuse. Il ne restait plus, pour conclure la partie, que cette dernière pièce, un petit pion blanc, esseulé, perdu loin de ses bases…
***
Afin de tromper l’anxiété grandissante, Sire Frederick s’était immédiatement plongé dans les dizaines de feuillets encombrant son bureau, des affaires d’importance fluctuante. Mais il n’y avait rien à faire, son esprit se dérobait à cette lecture, et encore moins pouvait-il suffisamment se concentrer pour prendre la plume et rédiger réponse.
Car cela faisait maintenant une quinzaine de jours qu’il n’avait eu aucune nouvelle de la question qui l’emportait sur le reste haut la main : le sort de celui que beaucoup nommait l’Héritier de Sigmar.
Les dernières informations qu’il possédait, ils les tenaient des billets que lui faisait parvenir sporadiquement le groupe en qui, à travers sa personne, l’Empereur avait placé sa confiance.
Dernièrement, il était fait mention d’une embûche sur la route du groupe lancé à la poursuite du sorcier infâme, au beau milieu des sinistres Monts Hurlants régit tant bien que mal par le seigneur Theodoric.
A l’orée des régions les plus durement touchées par la Tempête du Chaos, ils devaient désormais s’être engouffrés dans la Forêt des Ombres et Sigmar seul savait ce qu’il avaient bien pu trouver dans ces bois maudits, où se tapissent encore une partie créatures des armées du Chaos venues s’écraser contre les remparts de Middenheim.
Mais depuis deux semaines, plus aucune lettre signée d’Esteban n’arrivait. Et cette après-midi d’attente infructueuse ne vint en rien le réconforter.
Le soleil printanier était particulièrement pesant en cette belle journée, et le visage rondelet et cireux du noble ne tardait pas à être dévalé par quelques gouttes de sueur salées.
Sire Frederick finit par reposer sa plume, puis se retira vers sa chambre en commanda à Gustav au passage de quoi se débarbouiller un peu.
Il lui fallait un vêtement plus léger, et surtout, un instant de pause, pour mûrir quelques peu les arguments qu’il devrait déployer ce soir, car il avait compte à rendre auprès des proches conseillers de son Altesse l’Empereur Karl Frantz, comme très souvent, au sujet de la troupe qu’il avait engagé pour suivre l’Héritier de Sigmar.
Frederick, dans un élan d’empathie, et devant le talent manifeste de ces recrues, avait intercédé en hautes sphères pour qu’il soit accordé à cette bande hétéroclite mais valeureuse, le privilège à double tranchant de se charger de cette mission d’importance. Sire Frederick jouait gros, il le savait, mais là n’était pas la question pour lui.
Il dépareillait en cela de la masse des courtisans que ses efforts pour maintenir son influence et les faveurs du plus puissant homme de l’Empire n’avait qu’une seule visée : la sauvegarde de l’Empire.
Après s’être rafraîchi, il retourna dans son cabinet afin d’achever sa correspondance avec Wilhelm de Marienbourg, avant de se faire conduire au Palais Impérial.
Il s’assit dans son fauteuil moelleux, pris sa plume d’un geste machinal, et se pencha vers le parchemin… puis s’interrompit net. Il aurait pu jurer avoir entendu un bruit, derrière lui…
L’instant d’après, il en était certain : quelque chose se tenait dans son dos, immobile. Le sang affluait dans ses tempes. Il jeta un œil vers les armes décorant ses murs. Trop loin. Trop long. L’angoisse lui serrant les entrailles, il reposa lentement sa plume, et tenta de diriger sa main fébrile vers le coupe-papier qui gisait juste à côté, lorsqu’une voix rauque et profonde résonna : « N’y songez pas. »
La belle était en quelque sorte une émissaire d’une compagnie considérable d’importation de marchandises depuis Ulthuan – celle de son bien-aimé père, la maison Sagecoeur - qu’elle servait aussi efficacement qu’irrégulièrement.
Sileanna se voulait un agent libre, consciencieuse mais prenant soin de n’être captive d’aucun filet, au grand dam de son père qui avait depuis fort longtemps abandonné toute ambition de lui faire entendre raison sur la question. Car sous son apparence placide, elle était ainsi : un être insaisissable, indépendant, réfléchi et qui n’entendait se faire dicter conduite que par elle-même.
Elle aimait donc à servir les intérêts de son père quand l’envie lui prenait et que l’occasion se faisait belle, sporadiquement, sans véritable concertation avec les plans mûrement réfléchis de Rynlor Sagecoeur, et donc parfois en contradiction ponctuelle avec ces derniers. Les avantages financiers qu’elle retirait de ces négociations demeuraient marginaux, et elle entendait garder cela ainsi, afin de ne jamais se détourner de sa passion pour la musique.
La soirée ainsi passa, et très naturellement, Sileanna défit les appréhensions de ses interlocuteurs avec la même dextérité qu’elle démontrait à la harpe. Bientôt, il fut déjà l’heure de regagner son hôtel dispendieux. Le lendemain elle repartirait vers la capitale, pour asséner à son père le résultat probant de ses tractations avec tout l’aplomb d’un respectueux garnement.
Elle regagnera enfin, après un long voyage, ses appartements délicatement ornés, où demeure encore, dans un coin de chambre, une attention jurant odieusement avec le reste de la décoration d’un goût exquis.
Une attention dont elle avait veillé au retardement du flétrissement avec grand soin, le même soin qu’elle prenait à prendre son monde à contre-pied.
***
Il écoutait Javier réciter ces lignes lapidaires – un trait qui valait presque signature pour leur auteur – avec la plus grande des attentions et une anxiété certaine.
Son regard, perdu sur le visage déterminé de la Dame Protectrice, glissa sans objet sur les portraits alignés à sa droite, séparés par les armes de Serpicio.
Lorsque l’intendant eut terminé sa lecture, le Duc ne cilla pas, le bras portant son verre haut toujours accoudé sur le rebord du fauteuil. Il tapotait uniquement de l’index sur le bureau de chêne, lentement, comme à chaque fois qu’il se perdait en réflexion.
Puis, il posa sa liqueur, qui n’avait jamais rencontré ses lèvres, sur le bureau et saisit sa plume. Il sortit une feuille et sans accorder le moindre regard à son serviteur, lui lança :
« No dejas el mensarejo irse, y doblas su precio. Tengo un misiva muy importante para él, y quiero estar seguro que se llegará a destino. También, haces venir el jefe de la guardia sin demora
- De inmediato, Señor. »
Dans l’intimité du cabinet ducal, la véritable nature du souverain de ces terres pouvait se dévoiler. Derrière le masque de la piété fanatique, de l’intransigeance garante des bonnes mœurs de ses sujets, de l’habileté politique au service du duché, se terrait l’ambition sans borne, la soif de pouvoir, le cynisme et la cruauté. Et sur l’échiquier de Serpicio, la stratégie du duc noir s’était déployée, lente, pernicieuse. Il ne restait plus, pour conclure la partie, que cette dernière pièce, un petit pion blanc, esseulé, perdu loin de ses bases…
***
Afin de tromper l’anxiété grandissante, Sire Frederick s’était immédiatement plongé dans les dizaines de feuillets encombrant son bureau, des affaires d’importance fluctuante. Mais il n’y avait rien à faire, son esprit se dérobait à cette lecture, et encore moins pouvait-il suffisamment se concentrer pour prendre la plume et rédiger réponse.
Car cela faisait maintenant une quinzaine de jours qu’il n’avait eu aucune nouvelle de la question qui l’emportait sur le reste haut la main : le sort de celui que beaucoup nommait l’Héritier de Sigmar.
Les dernières informations qu’il possédait, ils les tenaient des billets que lui faisait parvenir sporadiquement le groupe en qui, à travers sa personne, l’Empereur avait placé sa confiance.
Dernièrement, il était fait mention d’une embûche sur la route du groupe lancé à la poursuite du sorcier infâme, au beau milieu des sinistres Monts Hurlants régit tant bien que mal par le seigneur Theodoric.
A l’orée des régions les plus durement touchées par la Tempête du Chaos, ils devaient désormais s’être engouffrés dans la Forêt des Ombres et Sigmar seul savait ce qu’il avaient bien pu trouver dans ces bois maudits, où se tapissent encore une partie créatures des armées du Chaos venues s’écraser contre les remparts de Middenheim.
Mais depuis deux semaines, plus aucune lettre signée d’Esteban n’arrivait. Et cette après-midi d’attente infructueuse ne vint en rien le réconforter.
Le soleil printanier était particulièrement pesant en cette belle journée, et le visage rondelet et cireux du noble ne tardait pas à être dévalé par quelques gouttes de sueur salées.
Sire Frederick finit par reposer sa plume, puis se retira vers sa chambre en commanda à Gustav au passage de quoi se débarbouiller un peu.
Il lui fallait un vêtement plus léger, et surtout, un instant de pause, pour mûrir quelques peu les arguments qu’il devrait déployer ce soir, car il avait compte à rendre auprès des proches conseillers de son Altesse l’Empereur Karl Frantz, comme très souvent, au sujet de la troupe qu’il avait engagé pour suivre l’Héritier de Sigmar.
Frederick, dans un élan d’empathie, et devant le talent manifeste de ces recrues, avait intercédé en hautes sphères pour qu’il soit accordé à cette bande hétéroclite mais valeureuse, le privilège à double tranchant de se charger de cette mission d’importance. Sire Frederick jouait gros, il le savait, mais là n’était pas la question pour lui.
Il dépareillait en cela de la masse des courtisans que ses efforts pour maintenir son influence et les faveurs du plus puissant homme de l’Empire n’avait qu’une seule visée : la sauvegarde de l’Empire.
Après s’être rafraîchi, il retourna dans son cabinet afin d’achever sa correspondance avec Wilhelm de Marienbourg, avant de se faire conduire au Palais Impérial.
Il s’assit dans son fauteuil moelleux, pris sa plume d’un geste machinal, et se pencha vers le parchemin… puis s’interrompit net. Il aurait pu jurer avoir entendu un bruit, derrière lui…
L’instant d’après, il en était certain : quelque chose se tenait dans son dos, immobile. Le sang affluait dans ses tempes. Il jeta un œil vers les armes décorant ses murs. Trop loin. Trop long. L’angoisse lui serrant les entrailles, il reposa lentement sa plume, et tenta de diriger sa main fébrile vers le coupe-papier qui gisait juste à côté, lorsqu’une voix rauque et profonde résonna : « N’y songez pas. »
kontos- Duc/Duchesse
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Re: Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
Une lumière diaphane jaillissait depuis les larges œils-de-bœuf et venait mourir en rais vaporeux de part et d’autre de la longue table en noyer.
Sous la laque impeccable, les armoiries du Middenland se faisaient immenses, presque vivantes, comme un reflet de celles que l’on retrouvait partout dans la salle. Le loup blanc rôdait sur chaque mur, ici une tête empaillée conservant toue l’intensité du regard de ce terrible prédateur, là le blason gravé sur les armes fièrement exposées, ou bien encore ces sculptures de fer forgé trônant sous les arcades séparant le petit vestibule de l’aile ouest.
Dans la moiteur feutrée de la salle s’était réuni, comme très souvent ces derniers mois, le Conseil de Middenheim.
Depuis la fin de la guerre sanglante contre les Forces Sombres d’Archaon, le Graf Boris Todbringer convoquait régulièrement son assemblée, afin de prendre les décisions qui s’imposaient pour relever le comté et la cite emblématique.
Lorsque le devoir ne les retenait point, on comptait parmi ces membres du conclave le Chancelier Sparzam, les trois Seigneurs des Lois, le Grand Sorcier de la Guilde des Magiciens et des Alchimistes et les Midden Marshall. Mais récemment, la fréquence des convocations du Conseil avait fait prendre siège à divers intervenants, certains ponctuellement en tant que témoins ou experts que le Graf faisait mander séance tenante, d’autres de manière plus durable, par le biais des jeux politiques.
Tous se tenaient debout, attendant le signal d’Eberhard Richter pour s’installer. En l’absence du Comte Electeur, c’était lui, l’un des austères Seigneurs des Lois, qui administrerait cette séance, en suivant scrupuleusement l’ordre du jour établit par le Graf.
« Très bien messieurs, veuillez prendre siège. » Dans un mouvement uniforme, tous s’assirent. Une escouade de domestiques vint remplir les verres des conseillers et déposer quelques victuailles avant de repartir sans bruit par les hautes portes de bois denses, gardées par de stoïques et impressionnants Chevaliers Panthères. Chacun des lourds battants était rehaussé d’une plaque d’acier représentant la moitié de la gueule béante d’un loup blanc.
Sans plus d’oreilles indiscrètes, la réunion pouvait débuter.
***
« … tente ainsi désespérément de masquer son impotence. Chaque jour, toujours plus de vagabonds venus du Nord prennent racine dans nos rues, et que fait-il ? » La foule frémissait d’un faible murmure. « Rien, braves gens. De fait, le pain vient à manquer pour chacun d’entre nous, et les marchands de grain, honte à eux !
- Hou ! s’exclama la foule à l’unisson.
- Ces marchands de grain vendent leur denrée à des prix fantaisistes, et dorment sur leurs immenses sacs en attendant que le peuple se meure. Et notre bon empereur a-t-il levé le moindre doigt pour arrêter le manège de ces crapules ?
- Non ! Rien du tout ! fusa depuis l’attroupement de badauds.
- Doit-on encore croire dans les promesses d’un chef qui refuse la solde aux armées qui ont combattu pour l’Empire aux pieds des remparts de Middenheim ? »
A nouveau, un bruissement d’indignation secoua la foule. « Non, chers altdofiens, mais un monarque sur le déclin ne reculerait devant aucune intrigue pour s’octroyer encore quelques temps le trône impérial. Voilà plus d’une semaine que quiconque n’a pu apercevoir l’Enfant venu de l’Est, celui qui a terrassé, marteau à la main, la comète gravé sur sa poitrine, les plus vils sujets des Forces Sombres. Nous n’avons plus trace de celui qui porte l’espoir de tout un peuple déçu et lassé, miné par la misère et la guerre, l’Héritier de Sigmar.
Est-ce donc une coïncidence ? Saviez-vous qu’il avait été donné l’ordre de tirer sans sommation sur l’Enfant sacré s’il venait à s’approcher des remparts ? » L’argument faisait mouche, et l’on pouvait entendre en retour : « Honte à l’empereur ! Assassin ! »
Mais immédiatement, plusieurs autres voix répliquaient virulemment pour se faire entendre par-dessus le brouhaha : « Mensonge ! Balivernes ! Ce prêcheur doit finir au bout d’une corde ! » Ou encore : « Imposture ! La Croisade n’est qu’un ramassis d’escrocs et de pestiférés ! »
Brice, qui s’était rapproché pour entendre plus que voir l’agitateur, commençait à regretter sa curiosité car très vite, la situation devint incontrôlable.
La promiscuité, la chaleur, la véhémence des arguments étaient autant de facteurs inflammables qui rendirent ivres de rage une grande partie du public, et les coups fusèrent.
Le halfling tentait de se frayer un chemin vers l’air libre dans une forêt de jambes, ou résonnaient dans les frondaisons le claquement des phalanges et des mâchoires s’entrechoquant, les cris de douleurs, les grognements de rage, et faiblement au-dessus de la canopée, au loin, les menaces d’une garde totalement dépassée.
C’est avec quelques ecchymoses que Brice parvint à atteindre son logement dans la paisible petite enclave halfling d’Altdorf, imperméable aux perturbations extérieures, comme un fragment du Mootland que l’on aurait greffé à la capitale bouillonnante de l’Empire.
Encore marqué par l’échauffourée dont il avait réchappé, Brice jeta sa besace au sol, puis s’empressa d’ouvrir son ouvrage et de prendre sa plume.
Car en ces temps troublés, le récit qu’il relatait restait un petit îlot d’authenticité, dont le personnage principal était d’ailleurs un témoin privilégié du sujet qui agitait Altdorf. C’est ainsi qu’il laissa aller sa plume à un nouveau chapitre, sobrement intitulé : « Comment le téméraire Esteban Cervantes, et ses fidèles compagnons, mirent en déroute une armée d’outre-tombe », Chapitre IV, Chroniques des aventures fabuleuses de Don Esteban, bretteur de légende. »
Sous la laque impeccable, les armoiries du Middenland se faisaient immenses, presque vivantes, comme un reflet de celles que l’on retrouvait partout dans la salle. Le loup blanc rôdait sur chaque mur, ici une tête empaillée conservant toue l’intensité du regard de ce terrible prédateur, là le blason gravé sur les armes fièrement exposées, ou bien encore ces sculptures de fer forgé trônant sous les arcades séparant le petit vestibule de l’aile ouest.
Dans la moiteur feutrée de la salle s’était réuni, comme très souvent ces derniers mois, le Conseil de Middenheim.
Depuis la fin de la guerre sanglante contre les Forces Sombres d’Archaon, le Graf Boris Todbringer convoquait régulièrement son assemblée, afin de prendre les décisions qui s’imposaient pour relever le comté et la cite emblématique.
Lorsque le devoir ne les retenait point, on comptait parmi ces membres du conclave le Chancelier Sparzam, les trois Seigneurs des Lois, le Grand Sorcier de la Guilde des Magiciens et des Alchimistes et les Midden Marshall. Mais récemment, la fréquence des convocations du Conseil avait fait prendre siège à divers intervenants, certains ponctuellement en tant que témoins ou experts que le Graf faisait mander séance tenante, d’autres de manière plus durable, par le biais des jeux politiques.
Tous se tenaient debout, attendant le signal d’Eberhard Richter pour s’installer. En l’absence du Comte Electeur, c’était lui, l’un des austères Seigneurs des Lois, qui administrerait cette séance, en suivant scrupuleusement l’ordre du jour établit par le Graf.
« Très bien messieurs, veuillez prendre siège. » Dans un mouvement uniforme, tous s’assirent. Une escouade de domestiques vint remplir les verres des conseillers et déposer quelques victuailles avant de repartir sans bruit par les hautes portes de bois denses, gardées par de stoïques et impressionnants Chevaliers Panthères. Chacun des lourds battants était rehaussé d’une plaque d’acier représentant la moitié de la gueule béante d’un loup blanc.
Sans plus d’oreilles indiscrètes, la réunion pouvait débuter.
***
« … tente ainsi désespérément de masquer son impotence. Chaque jour, toujours plus de vagabonds venus du Nord prennent racine dans nos rues, et que fait-il ? » La foule frémissait d’un faible murmure. « Rien, braves gens. De fait, le pain vient à manquer pour chacun d’entre nous, et les marchands de grain, honte à eux !
- Hou ! s’exclama la foule à l’unisson.
- Ces marchands de grain vendent leur denrée à des prix fantaisistes, et dorment sur leurs immenses sacs en attendant que le peuple se meure. Et notre bon empereur a-t-il levé le moindre doigt pour arrêter le manège de ces crapules ?
- Non ! Rien du tout ! fusa depuis l’attroupement de badauds.
- Doit-on encore croire dans les promesses d’un chef qui refuse la solde aux armées qui ont combattu pour l’Empire aux pieds des remparts de Middenheim ? »
A nouveau, un bruissement d’indignation secoua la foule. « Non, chers altdofiens, mais un monarque sur le déclin ne reculerait devant aucune intrigue pour s’octroyer encore quelques temps le trône impérial. Voilà plus d’une semaine que quiconque n’a pu apercevoir l’Enfant venu de l’Est, celui qui a terrassé, marteau à la main, la comète gravé sur sa poitrine, les plus vils sujets des Forces Sombres. Nous n’avons plus trace de celui qui porte l’espoir de tout un peuple déçu et lassé, miné par la misère et la guerre, l’Héritier de Sigmar.
Est-ce donc une coïncidence ? Saviez-vous qu’il avait été donné l’ordre de tirer sans sommation sur l’Enfant sacré s’il venait à s’approcher des remparts ? » L’argument faisait mouche, et l’on pouvait entendre en retour : « Honte à l’empereur ! Assassin ! »
Mais immédiatement, plusieurs autres voix répliquaient virulemment pour se faire entendre par-dessus le brouhaha : « Mensonge ! Balivernes ! Ce prêcheur doit finir au bout d’une corde ! » Ou encore : « Imposture ! La Croisade n’est qu’un ramassis d’escrocs et de pestiférés ! »
Brice, qui s’était rapproché pour entendre plus que voir l’agitateur, commençait à regretter sa curiosité car très vite, la situation devint incontrôlable.
La promiscuité, la chaleur, la véhémence des arguments étaient autant de facteurs inflammables qui rendirent ivres de rage une grande partie du public, et les coups fusèrent.
Le halfling tentait de se frayer un chemin vers l’air libre dans une forêt de jambes, ou résonnaient dans les frondaisons le claquement des phalanges et des mâchoires s’entrechoquant, les cris de douleurs, les grognements de rage, et faiblement au-dessus de la canopée, au loin, les menaces d’une garde totalement dépassée.
C’est avec quelques ecchymoses que Brice parvint à atteindre son logement dans la paisible petite enclave halfling d’Altdorf, imperméable aux perturbations extérieures, comme un fragment du Mootland que l’on aurait greffé à la capitale bouillonnante de l’Empire.
Encore marqué par l’échauffourée dont il avait réchappé, Brice jeta sa besace au sol, puis s’empressa d’ouvrir son ouvrage et de prendre sa plume.
Car en ces temps troublés, le récit qu’il relatait restait un petit îlot d’authenticité, dont le personnage principal était d’ailleurs un témoin privilégié du sujet qui agitait Altdorf. C’est ainsi qu’il laissa aller sa plume à un nouveau chapitre, sobrement intitulé : « Comment le téméraire Esteban Cervantes, et ses fidèles compagnons, mirent en déroute une armée d’outre-tombe », Chapitre IV, Chroniques des aventures fabuleuses de Don Esteban, bretteur de légende. »
kontos- Duc/Duchesse
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Re: Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
« Venons-en à la première question : la situation dans les Collines Hurlantes. Plusieurs témoignages nous ont relaté la présence de mutants en nombre près d’Untergard. Le Graf tient à faire lumière au plus vite sur cette question, compte tenu de la position stratégique de la ville. »
« La dernière expédition aurait déjà dû revenir, ou nous faire parvenir nouvelles tout du moins », continua le timide Chancelier, laissant transparaitre une pointe d’inquiétude. « Probablement que la situation là-bas est pire que ce que l’on pouvait imaginer.
- Le problème ne vient point tant d’Untergard, mais plutôt du chemin qui y mène », répliqua le Général Johann Schwermutt, Commandant de la Garnison, d’une voix lente et grave, pleine de sous-entendu.
Il adressait, se faisant, un regard noir à l’un des conseillers de passage, relégué au coin opposé de la table. Un homme d’une quarantaine d’années, aux longs cheveux châtains clairs, dont les traits et l’habit témoignaient d’une noble ascendance. Il se dégageait de l’aristocrate un charisme qui tenait à la fois à son assurance naturelle qui confinait à la suffisance, mais également à sa renommée de combattant, qu’une faiblesse infantile au bras gauche n’avait su ternir. Sans répondre au regard de l’imposant général, il répondit après un temps de silence :
« Il est vrai que la route des Monts Hurlants n’est pas des plus sûres, général. Et veuillez croire que je suis le premier à en pâtir, car j’y ai demeure. Sa fréquentation s’amenuise, et aussi vrai qu’elle reste une voie nécessaire au commerce, c’est toute la région qui dépérit. Je sais bien qu’à travers ma personne, c’est à Manfred que l’on porte l’estoc. Mais ce serait oublier les services indéniables qu’il nous a, à tous, rendu jusqu’ici.
- Certes, poursuivit Hannes Brucker, le second Seigneur des Lois, mais nous ne pouvons écarter le fait que l’emprise de Sir Theodoric s’est relâchée ces derniers temps. Il se dit qu’un bandit ferait davantage la loi que le seigneur sur ses terres.
- Et tout ceci vient à nourrir l’audace des autres vauriens qui se sortent de leurs trous des collines comme des rats dans un grenier. Bientôt la situation nous aura complètement échappé », surenchérit son confrère Erich Kalzbad.
L’invité du bout de table ne put retenir un léger sourire un brin déplacé au regard du sérieux de la question, comme de la nature des liens qu’il avait avec celui que l’on accusait aujourd’hui.
Mais la plupart des conseillers, rompus aux rouages de la politique et de l’ambition, n’avaient pas cillé, tant le discours de l’invité était cousu de fil blanc. Celui-ci jubilait en son fond car, en tant que suppléant naturel de Sire Theodoric, les rênes de Fort Middenstag, et tous les avantages qu’une telle position entraînait, lui tendaient les bras.
***
« Frère, au rapport » susurra la voix rêche.
Dans le silence de la pénombre, une autre voix, plus rocailleuse répondit :
« Une épouse des flots s’est éloignée puis est revenue depuis que l’oiseau a quitté le nid. Il s’est posé sur les branches des noirs feuillages il y a peu et vole aujourd’hui vers la plus récente source à étudier.
- Des embûches ? reprit le premier, à peine audible.
- Certaines, survolées. De nombreuses prises de bec avec les habitants des bois. Mais j’ai bien peur qu’un filet se soit refermé sur l’oiseau, peut-être définitivement.
- Qui ?
- Celui qu’elle suivait. Ses associés plus exactement. A nouveau, une prise de bec. Plus délicate. Plus visible aussi. Certains disent ses plumes s’assombrissent. Les réactions ne vont pas tarder. »
L’homme à la voix rêche ne put retenir un bref soupir de contrariété, puis continua :
« Ce n’est pas dans nos coutumes, tant de spontanéité. Ni d’étalage.
- Mais il en est ainsi. Nous devrons nous en accommoder. La décision n’a pu être prise à la légère, naturellement. Nous allons vite apprécier sa pertinence. Le tableau nous échappe par manque de recul. Comme toujours.
- Très bien, frère, que l’ombre vous garde. »
Et sans plus de mots ni de bruit, les deux silhouettes immobiles dans la pénombre se séparèrent.
« La dernière expédition aurait déjà dû revenir, ou nous faire parvenir nouvelles tout du moins », continua le timide Chancelier, laissant transparaitre une pointe d’inquiétude. « Probablement que la situation là-bas est pire que ce que l’on pouvait imaginer.
- Le problème ne vient point tant d’Untergard, mais plutôt du chemin qui y mène », répliqua le Général Johann Schwermutt, Commandant de la Garnison, d’une voix lente et grave, pleine de sous-entendu.
Il adressait, se faisant, un regard noir à l’un des conseillers de passage, relégué au coin opposé de la table. Un homme d’une quarantaine d’années, aux longs cheveux châtains clairs, dont les traits et l’habit témoignaient d’une noble ascendance. Il se dégageait de l’aristocrate un charisme qui tenait à la fois à son assurance naturelle qui confinait à la suffisance, mais également à sa renommée de combattant, qu’une faiblesse infantile au bras gauche n’avait su ternir. Sans répondre au regard de l’imposant général, il répondit après un temps de silence :
« Il est vrai que la route des Monts Hurlants n’est pas des plus sûres, général. Et veuillez croire que je suis le premier à en pâtir, car j’y ai demeure. Sa fréquentation s’amenuise, et aussi vrai qu’elle reste une voie nécessaire au commerce, c’est toute la région qui dépérit. Je sais bien qu’à travers ma personne, c’est à Manfred que l’on porte l’estoc. Mais ce serait oublier les services indéniables qu’il nous a, à tous, rendu jusqu’ici.
- Certes, poursuivit Hannes Brucker, le second Seigneur des Lois, mais nous ne pouvons écarter le fait que l’emprise de Sir Theodoric s’est relâchée ces derniers temps. Il se dit qu’un bandit ferait davantage la loi que le seigneur sur ses terres.
- Et tout ceci vient à nourrir l’audace des autres vauriens qui se sortent de leurs trous des collines comme des rats dans un grenier. Bientôt la situation nous aura complètement échappé », surenchérit son confrère Erich Kalzbad.
L’invité du bout de table ne put retenir un léger sourire un brin déplacé au regard du sérieux de la question, comme de la nature des liens qu’il avait avec celui que l’on accusait aujourd’hui.
Mais la plupart des conseillers, rompus aux rouages de la politique et de l’ambition, n’avaient pas cillé, tant le discours de l’invité était cousu de fil blanc. Celui-ci jubilait en son fond car, en tant que suppléant naturel de Sire Theodoric, les rênes de Fort Middenstag, et tous les avantages qu’une telle position entraînait, lui tendaient les bras.
***
« Frère, au rapport » susurra la voix rêche.
Dans le silence de la pénombre, une autre voix, plus rocailleuse répondit :
« Une épouse des flots s’est éloignée puis est revenue depuis que l’oiseau a quitté le nid. Il s’est posé sur les branches des noirs feuillages il y a peu et vole aujourd’hui vers la plus récente source à étudier.
- Des embûches ? reprit le premier, à peine audible.
- Certaines, survolées. De nombreuses prises de bec avec les habitants des bois. Mais j’ai bien peur qu’un filet se soit refermé sur l’oiseau, peut-être définitivement.
- Qui ?
- Celui qu’elle suivait. Ses associés plus exactement. A nouveau, une prise de bec. Plus délicate. Plus visible aussi. Certains disent ses plumes s’assombrissent. Les réactions ne vont pas tarder. »
L’homme à la voix rêche ne put retenir un bref soupir de contrariété, puis continua :
« Ce n’est pas dans nos coutumes, tant de spontanéité. Ni d’étalage.
- Mais il en est ainsi. Nous devrons nous en accommoder. La décision n’a pu être prise à la légère, naturellement. Nous allons vite apprécier sa pertinence. Le tableau nous échappe par manque de recul. Comme toujours.
- Très bien, frère, que l’ombre vous garde. »
Et sans plus de mots ni de bruit, les deux silhouettes immobiles dans la pénombre se séparèrent.
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Re: Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
Il était entré dans son office avec toute la sérénité que lui offrait son antre bien gardée, et jamais il n’aurait eu l’idée saugrenue d’inspecter ce vaste cabinet, à la décoration chargée, offrant mille endroits où se tapir.
Les mots de l’homme qui se tenait dans son dos l’avaient frappé tels une lame, droit au cœur, un cœur désormais glacé d’effroi. Le souffle court, Sire Frederick attendait son heure.
L’autre alors reprit : « Ce serait porter un coup fatal à l’excellente réputation de cette maison, et vous m’en verriez absolument navré. »
A cet instant, l’angoisse de Sire Frederick s’échappa comme l’air d’un ballon pour laisser place à la colère et l’exaspération. Il bondit de son fauteuil, fit volte-face, et lâcha, plus haut que ce qu’il aurait pu se permettre en temps normal :
« Hernolt ! Par tous les dieux, n’avez-vous donc point passé l’âge pour de telles facéties ? Mon cœur demande encore à sortir de son étau. Quelle peur vous m’avez causé.
- Je vous avoue sans honte que jamais je ne me lasse de votre réaction, Sire.
- Et cela vous amuse ? Savez-vous qu’à travers vos manières, c’est le sérieux de votre ordre qui est jugé ?
- Mais je ne m’offre ce plaisir qu’au sein d’un cercle tout à fait restreint, si je peux vous rassurer.
- Vous m’en voyez parfaitement honoré. »
Il reprit un semblant de calme, réajusta son vêtement, puis continua :
« Que me vaut cette visite impromptue ?
- L’occasion de parler d’un sujet qui vous tient à cœur il me semble.
- L’Enfant ?
- Ses protecteurs plus exactement.
- Vous ont-ils écrits ? Je n’ai plus de nouvelles depuis trop longtemps désormais.
- Non, rassurez-vous, je n’entretiens plus aucun lien avec eux. Mais d’autres yeux les épient toujours.
- Ont-ils retrouvé l’Enfant ? Par Sigmar, arrêtez cette torture et livrez-moi ce que vous savez.
La naïve demande arracha un sourire ironique au charismatique personnage, qui connaissait plus que personne la valeur de l’information.
- Point encore. Les contrées qu’ils traversent ne sont en rien hospitalières, et nombres d’embûches se sont dressées sur leur chemin. La proie qu’ils traquent est retorse et bien épaulée. Plusieurs de ses sbires leur auraient tendu un piège, et nous ne savons s’ils s’en sont sortis indemnes, ou assez vaillants pour mener à bien la tâche qui leur incombe.
- La nouvelle est terrible…
- Mais incertaine. »
Sire Frederick sombra dans ses pensées un instant. Son regard s’abîma dans les motifs chatoyants du tapis importé des terres orientales.
« Quelles sont nos alternatives ? reprit le petit noble.
- Bien maigres, si ce n’est aucune. Nous ne savons où s’est réfugié le sorcier et ce qu’il prévoit de faire. Si tant est qu’il soit dans cette région, le débusquer prendrait des mois, des années peut-être.
- Peste soit de tout cela ! Maudits soient ces sectateurs ! La situation est grave, Hernolt. Les adorateurs de l’Enfant n’ont cessé de croitre en nombre, leur parole se répand comme une traînée de poudre dans la ville et partout ailleurs dans l’Empire. Son absence inquiète, et voilà que nos ennemis s’en servent en répandant des théories calomnieuses sur la volonté de l’Empereur de faire disparaître son rival naturel. On peut entendre pareille propagande à chaque coin de rue, et réprimer les agitateurs ne feraient qu’avérer leurs théories fallacieuses. Tout ceci sans compter cette marée humaine qui s’avance vers Wolfenburg, gangrénée par les truands en tous genre, sous couvert de prêcher la bonne parole de l’Enfant. Non, nous avons de sérieux ennuis, Hernolt.
- Et le premier d’entre eux vous attend en ce moment à la cour de l’Empereur, mon cher Sire… »
***
Il écoutait Javier réciter ces lignes lapidaires – un trait qui valait presque signature pour leur auteur – avec la plus grande des attentions et une anxiété certaine.
Son regard, perdu sur le visage déterminé de la Dame Protectrice, glissa sans objet sur les portraits alignés à sa droite, séparés par les armes de Serpicio.
Lorsque l’intendant eut terminé sa lecture, le Duc ne cilla pas, le bras portant son verre haut toujours accoudé sur le rebord du fauteuil. Il tapotait uniquement de l’index sur le bureau de chêne, lentement, comme à chaque fois qu’il se perdait en réflexion.
Puis, il posa sa liqueur, qui n’avait jamais rencontré ses lèvres, sur le bureau et saisit sa plume. Il sortit une feuille et sans accorder le moindre regard à son serviteur, lui lança :
« No dejas el mensarejo irse, y doblas su precio. Tengo un misiva muy importante para él, y quiero estar seguro que se llegará a destino. También, haces venir el jefe de la guardia sin demora
- De inmediato, Señor. »
Dans l’intimité du cabinet ducal, la véritable nature du souverain de ces terres pouvait se dévoiler. Derrière le masque de la piété fanatique, de l’intransigeance garante des bonnes mœurs de ses sujets, de l’habileté politique au service du duché, se terrait l’ambition sans borne, la soif de pouvoir, le cynisme et la cruauté. Et sur l’échiquier de Serpicio, la stratégie du duc noir s’était déployée, lente, pernicieuse. Il ne restait plus, pour conclure la partie, que cette dernière pièce, un petit pion blanc, esseulé, perdu loin de ses bases…
Les mots de l’homme qui se tenait dans son dos l’avaient frappé tels une lame, droit au cœur, un cœur désormais glacé d’effroi. Le souffle court, Sire Frederick attendait son heure.
L’autre alors reprit : « Ce serait porter un coup fatal à l’excellente réputation de cette maison, et vous m’en verriez absolument navré. »
A cet instant, l’angoisse de Sire Frederick s’échappa comme l’air d’un ballon pour laisser place à la colère et l’exaspération. Il bondit de son fauteuil, fit volte-face, et lâcha, plus haut que ce qu’il aurait pu se permettre en temps normal :
« Hernolt ! Par tous les dieux, n’avez-vous donc point passé l’âge pour de telles facéties ? Mon cœur demande encore à sortir de son étau. Quelle peur vous m’avez causé.
- Je vous avoue sans honte que jamais je ne me lasse de votre réaction, Sire.
- Et cela vous amuse ? Savez-vous qu’à travers vos manières, c’est le sérieux de votre ordre qui est jugé ?
- Mais je ne m’offre ce plaisir qu’au sein d’un cercle tout à fait restreint, si je peux vous rassurer.
- Vous m’en voyez parfaitement honoré. »
Il reprit un semblant de calme, réajusta son vêtement, puis continua :
« Que me vaut cette visite impromptue ?
- L’occasion de parler d’un sujet qui vous tient à cœur il me semble.
- L’Enfant ?
- Ses protecteurs plus exactement.
- Vous ont-ils écrits ? Je n’ai plus de nouvelles depuis trop longtemps désormais.
- Non, rassurez-vous, je n’entretiens plus aucun lien avec eux. Mais d’autres yeux les épient toujours.
- Ont-ils retrouvé l’Enfant ? Par Sigmar, arrêtez cette torture et livrez-moi ce que vous savez.
La naïve demande arracha un sourire ironique au charismatique personnage, qui connaissait plus que personne la valeur de l’information.
- Point encore. Les contrées qu’ils traversent ne sont en rien hospitalières, et nombres d’embûches se sont dressées sur leur chemin. La proie qu’ils traquent est retorse et bien épaulée. Plusieurs de ses sbires leur auraient tendu un piège, et nous ne savons s’ils s’en sont sortis indemnes, ou assez vaillants pour mener à bien la tâche qui leur incombe.
- La nouvelle est terrible…
- Mais incertaine. »
Sire Frederick sombra dans ses pensées un instant. Son regard s’abîma dans les motifs chatoyants du tapis importé des terres orientales.
« Quelles sont nos alternatives ? reprit le petit noble.
- Bien maigres, si ce n’est aucune. Nous ne savons où s’est réfugié le sorcier et ce qu’il prévoit de faire. Si tant est qu’il soit dans cette région, le débusquer prendrait des mois, des années peut-être.
- Peste soit de tout cela ! Maudits soient ces sectateurs ! La situation est grave, Hernolt. Les adorateurs de l’Enfant n’ont cessé de croitre en nombre, leur parole se répand comme une traînée de poudre dans la ville et partout ailleurs dans l’Empire. Son absence inquiète, et voilà que nos ennemis s’en servent en répandant des théories calomnieuses sur la volonté de l’Empereur de faire disparaître son rival naturel. On peut entendre pareille propagande à chaque coin de rue, et réprimer les agitateurs ne feraient qu’avérer leurs théories fallacieuses. Tout ceci sans compter cette marée humaine qui s’avance vers Wolfenburg, gangrénée par les truands en tous genre, sous couvert de prêcher la bonne parole de l’Enfant. Non, nous avons de sérieux ennuis, Hernolt.
- Et le premier d’entre eux vous attend en ce moment à la cour de l’Empereur, mon cher Sire… »
***
Il écoutait Javier réciter ces lignes lapidaires – un trait qui valait presque signature pour leur auteur – avec la plus grande des attentions et une anxiété certaine.
Son regard, perdu sur le visage déterminé de la Dame Protectrice, glissa sans objet sur les portraits alignés à sa droite, séparés par les armes de Serpicio.
Lorsque l’intendant eut terminé sa lecture, le Duc ne cilla pas, le bras portant son verre haut toujours accoudé sur le rebord du fauteuil. Il tapotait uniquement de l’index sur le bureau de chêne, lentement, comme à chaque fois qu’il se perdait en réflexion.
Puis, il posa sa liqueur, qui n’avait jamais rencontré ses lèvres, sur le bureau et saisit sa plume. Il sortit une feuille et sans accorder le moindre regard à son serviteur, lui lança :
« No dejas el mensarejo irse, y doblas su precio. Tengo un misiva muy importante para él, y quiero estar seguro que se llegará a destino. También, haces venir el jefe de la guardia sin demora
- De inmediato, Señor. »
Dans l’intimité du cabinet ducal, la véritable nature du souverain de ces terres pouvait se dévoiler. Derrière le masque de la piété fanatique, de l’intransigeance garante des bonnes mœurs de ses sujets, de l’habileté politique au service du duché, se terrait l’ambition sans borne, la soif de pouvoir, le cynisme et la cruauté. Et sur l’échiquier de Serpicio, la stratégie du duc noir s’était déployée, lente, pernicieuse. Il ne restait plus, pour conclure la partie, que cette dernière pièce, un petit pion blanc, esseulé, perdu loin de ses bases…
kontos- Duc/Duchesse
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Re: Pendant ce temps-là (épisodes hors campagne)
Il reprit insidieusement : « Je me garderai d’un jugement si sévère. Manfred doit composer avec des forces amoindries depuis la guerre, et bien que je sache l’effort qu’à déjà généreusement consentit son Altesse en la matière, il serait peut-être bon d’envoyer un nouveau contingent pour l’aider dans cette tâche ?
- Et puis quoi encore ? » rétorqua Schwermutt, moins enclin à voir ce qui se jouait ici, « on lui donnerait les Chevaliers Panthères qu’il ne s’en dépêtrait guère. C’est avec moitié moins d’hommes que Sire Rolf Theodoric a tenu en laisse tous ces vauriens des collines durant des décennies.
- Calmez-vous, je vous prie, coupa Richter, et venons-en au fait. Il apparait manifeste que l’espoir placé en Sire Manfred Theodoric a été déçu, et la situation ne peut ainsi perdurer. Aussi, il devra, si Son Altesse le Graf l’entend ainsi, remettre les armes du Fort à qui de droit revient. »
La joie de l’invité fut toute contenue à l’évocation de son nom, mais bien réelle, et elle allait maintenant exulter car les conseillers levaient leurs bras droit, un à un, pour voter l’évidente décision.
Le loup menaçant gardant l’ouverture principale de la salle se fendit à nouveau en deux pour laisser passer un groupe de soldats aux couleurs du comté, aussitôt contenus par les deux impressionnants chevaliers portant le casque à gueule de panthère.
L’assemblée se retourna d’un seul homme, décontenancée par l’entrée cavalière, et les quatre soldats, confrontèrent l’entrain de leurs mines réjouies aux regards noirs des conseillers. Le premier intrus leva doucement, au-dessus des armes qui l’entravaient, un sac de toile empestant la pourriture. Mesurant son effet, il lança à la salle : « Messeigneurs les conseillers, nous portons à vos éminences un cadeau de la part de Manfred Theodoric. En témoigne son sceau. » L’un des chevaliers panthères, après avoir déglutit de dégoût, saisit la lettre que le soldat jovial avait également brandit. Il adressa un hochement de tête à Richter, qui le lui rendit. La lettre décachetée, il commença la lecture d’une voix enroué par le mutisme de plusieurs heures :
«Sire Manfred Theodoric, Seigneur des Collines Hurlantes, par la grâce de son Altesse le Comte, et par celle d’Ulric notre protecteur, à l’attention de Son Altesse et Leurs Eminences ses conseillers.
En ce jour du 30 Pflugzeit de l’an 2522, j’ai l’immense honneur et réjouissance de vous faire savoir la fin de nos peines. Lle fléau qui sévissait sur la route que Fort garde n’est plus. En voici pour preuve son chef.
Quand mes hommes auront fini de chasser le reste des vauriens qui fuient vers les collines, je me ferai une joie de venir annoncer cela en personne à Son Altesse.
Puisse Ulric guider vos actes.
Seigneur Manfred Theodoric,
Fort Middenstag, Middenland »
Le soldat, que le second chevalier avait laissé aller, s’approcha de la table impeccable et y renversa vivement son contenu sordide. Une tête vaguement humaine, violacée et verdâtre, tuméfiée, roula longuement, presque surnaturellement sur le bois laqué. L’une des cavités orbitales demeurait vide et noire, le nez avait été tranché net comme les oreilles sous la tignasse figée dans le sang séché et pourrissant, si bien qu’il était presque impossible d’identifier à qui elle avait appartenu pour qui n’avait jamais croisé le regard du terrible Kreitzer. Le large crâne finit sa course ironiquement près de l’invité, ivre d’une rage interne, qui pu dévisager une dernière fois son homme de main.
***
…. Oulala… Là ça cogne… fort…Faudrait essayer d’ouvrir les yeux… AYYYEEUUH… Non non, c’était pas une bonne idée…
(Bruit de froissement de tissu non loin, de respirations, de pas trainant sur le sol) « (Voix qui chuchote) Hector, enfin là ? Très bien, nous sommes tous arrivés. Siegward, reste près de la porte, on ne sait jamais. Personne ne vous a suivi ? Vous en êtes bien sûrs ? »
Les mélanges, c’est pas bon… Pas bon du tout… Je suis où là ? Ca empeste la vinasse ici… Certain que j’ai pas fini dans ma chambre…
« Les amis, le plan a fonctionné à merveille. De la cargaison, j’ai pu récupérer ceci. On ne va pas pouvoir le garder ici, c’est bien trop dangereux et la protection ne va pas durer longtemps. »
C’est quoi ce vacarme, ils peuvent pas la boucler eux ? Attends, je vais leur expliqu… AYYYEEEUHHH ! Ah c’est pas le moment encore… Ah misère… Que la rançon du plaisir est lourde… Et qu’est-ce qu’ils bricolent ici eux…
« Il va falloir le sortir de la ville. Je connais un coin dans les bois où il sera à l’abri des regards indiscrets.
- Bon alors, on peut le voir ou non ? Retire donc ce tissu. Je veux voir pourquoi j’ai risqué l’exil.
- Très bien mais il faut faire vite.
- Par la barbe d’Ulric ! Pour sûr c’est une épée de grand magister !
- Regardez la pierre dans sa garde ! Incroyable.
- Vous avez vu ? Elle ne reflète rien !
- Bon, on se calme, il ne faut pas traîner. On va le dissimuler ici dans la cave, et demain on en reparle. »
La cave ! Ah ben bravo. Je devais en tenir une bonne couche hier soir…
« Trim, tu nous fais un petit sort de dissimulation, quelque chose de discret. Il n’y a que les apprentis à vie qui viennent ici mais on n’est jamais trop prudents. On va pouvoir se frotter à la haute magie d’ici peu les amis ! Ce soir, au service, on avise de la suite. Allez, tout le monde à ses quartiers. Et pas un bruit ! »
Ah les abrutis ! Qu’est-ce qu’ils ont bien pu trafiquer ? Ca sent la flagellation à plein nez cette histoire. Mais bon… Quand ce maudit mal de tête aura enfin lâché un peu la bride, faudrait que je jette un coup d’œil quand même… Juste comme ça. Un artefact magique… C’est pas tous les jours…
- Et puis quoi encore ? » rétorqua Schwermutt, moins enclin à voir ce qui se jouait ici, « on lui donnerait les Chevaliers Panthères qu’il ne s’en dépêtrait guère. C’est avec moitié moins d’hommes que Sire Rolf Theodoric a tenu en laisse tous ces vauriens des collines durant des décennies.
- Calmez-vous, je vous prie, coupa Richter, et venons-en au fait. Il apparait manifeste que l’espoir placé en Sire Manfred Theodoric a été déçu, et la situation ne peut ainsi perdurer. Aussi, il devra, si Son Altesse le Graf l’entend ainsi, remettre les armes du Fort à qui de droit revient. »
La joie de l’invité fut toute contenue à l’évocation de son nom, mais bien réelle, et elle allait maintenant exulter car les conseillers levaient leurs bras droit, un à un, pour voter l’évidente décision.
Le loup menaçant gardant l’ouverture principale de la salle se fendit à nouveau en deux pour laisser passer un groupe de soldats aux couleurs du comté, aussitôt contenus par les deux impressionnants chevaliers portant le casque à gueule de panthère.
L’assemblée se retourna d’un seul homme, décontenancée par l’entrée cavalière, et les quatre soldats, confrontèrent l’entrain de leurs mines réjouies aux regards noirs des conseillers. Le premier intrus leva doucement, au-dessus des armes qui l’entravaient, un sac de toile empestant la pourriture. Mesurant son effet, il lança à la salle : « Messeigneurs les conseillers, nous portons à vos éminences un cadeau de la part de Manfred Theodoric. En témoigne son sceau. » L’un des chevaliers panthères, après avoir déglutit de dégoût, saisit la lettre que le soldat jovial avait également brandit. Il adressa un hochement de tête à Richter, qui le lui rendit. La lettre décachetée, il commença la lecture d’une voix enroué par le mutisme de plusieurs heures :
«Sire Manfred Theodoric, Seigneur des Collines Hurlantes, par la grâce de son Altesse le Comte, et par celle d’Ulric notre protecteur, à l’attention de Son Altesse et Leurs Eminences ses conseillers.
En ce jour du 30 Pflugzeit de l’an 2522, j’ai l’immense honneur et réjouissance de vous faire savoir la fin de nos peines. Lle fléau qui sévissait sur la route que Fort garde n’est plus. En voici pour preuve son chef.
Quand mes hommes auront fini de chasser le reste des vauriens qui fuient vers les collines, je me ferai une joie de venir annoncer cela en personne à Son Altesse.
Puisse Ulric guider vos actes.
Seigneur Manfred Theodoric,
Fort Middenstag, Middenland »
Le soldat, que le second chevalier avait laissé aller, s’approcha de la table impeccable et y renversa vivement son contenu sordide. Une tête vaguement humaine, violacée et verdâtre, tuméfiée, roula longuement, presque surnaturellement sur le bois laqué. L’une des cavités orbitales demeurait vide et noire, le nez avait été tranché net comme les oreilles sous la tignasse figée dans le sang séché et pourrissant, si bien qu’il était presque impossible d’identifier à qui elle avait appartenu pour qui n’avait jamais croisé le regard du terrible Kreitzer. Le large crâne finit sa course ironiquement près de l’invité, ivre d’une rage interne, qui pu dévisager une dernière fois son homme de main.
***
…. Oulala… Là ça cogne… fort…Faudrait essayer d’ouvrir les yeux… AYYYEEUUH… Non non, c’était pas une bonne idée…
(Bruit de froissement de tissu non loin, de respirations, de pas trainant sur le sol) « (Voix qui chuchote) Hector, enfin là ? Très bien, nous sommes tous arrivés. Siegward, reste près de la porte, on ne sait jamais. Personne ne vous a suivi ? Vous en êtes bien sûrs ? »
Les mélanges, c’est pas bon… Pas bon du tout… Je suis où là ? Ca empeste la vinasse ici… Certain que j’ai pas fini dans ma chambre…
« Les amis, le plan a fonctionné à merveille. De la cargaison, j’ai pu récupérer ceci. On ne va pas pouvoir le garder ici, c’est bien trop dangereux et la protection ne va pas durer longtemps. »
C’est quoi ce vacarme, ils peuvent pas la boucler eux ? Attends, je vais leur expliqu… AYYYEEEUHHH ! Ah c’est pas le moment encore… Ah misère… Que la rançon du plaisir est lourde… Et qu’est-ce qu’ils bricolent ici eux…
« Il va falloir le sortir de la ville. Je connais un coin dans les bois où il sera à l’abri des regards indiscrets.
- Bon alors, on peut le voir ou non ? Retire donc ce tissu. Je veux voir pourquoi j’ai risqué l’exil.
- Très bien mais il faut faire vite.
- Par la barbe d’Ulric ! Pour sûr c’est une épée de grand magister !
- Regardez la pierre dans sa garde ! Incroyable.
- Vous avez vu ? Elle ne reflète rien !
- Bon, on se calme, il ne faut pas traîner. On va le dissimuler ici dans la cave, et demain on en reparle. »
La cave ! Ah ben bravo. Je devais en tenir une bonne couche hier soir…
« Trim, tu nous fais un petit sort de dissimulation, quelque chose de discret. Il n’y a que les apprentis à vie qui viennent ici mais on n’est jamais trop prudents. On va pouvoir se frotter à la haute magie d’ici peu les amis ! Ce soir, au service, on avise de la suite. Allez, tout le monde à ses quartiers. Et pas un bruit ! »
Ah les abrutis ! Qu’est-ce qu’ils ont bien pu trafiquer ? Ca sent la flagellation à plein nez cette histoire. Mais bon… Quand ce maudit mal de tête aura enfin lâché un peu la bride, faudrait que je jette un coup d’œil quand même… Juste comme ça. Un artefact magique… C’est pas tous les jours…
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