[Pour tous] Discutons, les amis !

Le lendemain, Boris profita du petit déjeuner pour s'adresser à l'ensemble du groupe.

- Bon, comme vous avez pu le voir j'ai été contacté par quatre esprits errants. Ce sont d'anciens compagnons, dont les corps sont actuellement utilisés par Dasilass pour lui servir d'esclaves. Dis bonjour Ciaerh. Je vous présente Ciarh, Failhend, Kred et Werner. Sieg et Richard manquent à l'appel, sûrement retenus par notre ennemie.
Ils ont besoin de mon aide, et je jure que je les libèrerais. Dès que nous le pourrons, je compte me diriger vers son repaire dans les marais pour en apprendre le plus possible avant de monter un plan. Votre aide sera la bienvenue, mais je ne peux pas vous forcer à braver le danger pour une affaire personnelle. Vous serez donc libres de me suivre ou non.

Ceci dit, et bien que n'ai pas voulu me mêler de vos histoires respectives, j'ai compris que tu étais recherché par cette sorcière, Voyageur. Et toi aussi, Ella. Et vu ce que l'on a vu à Carmina, elle semble impliquée dans une histoire de bien plus grande échelle. Je ne m'y suis pas intéressé jusque là, mais je pense qu'il est temps de mettre nos connaissances en commun.

Je vais commencer : je sais que Dasilass est une femme, et qu'elle réside dans une forteresse blanche au sud-est, entourée d'un marais. Une armée d'esclaves, probablement des gens dans le même état que les Hetgir, protège sa demeure.

Egnar était déjà réveillé depuis un moment. Il avait profité de tout ce temps pour discuter avec Sepiroth. Il était donc frais et agar mais la vue de ces fantômes le refroidi un peu. Il pensait avoir rêvé cette nuit mais il comprit très vite que non au vue des formes spectrales autour de Boris. Voir des fantômes n’est pas monnaie courante pour le pauvre alchimiste. Ca réaction fut donc tout à fait normal.

- "Bo… Bobo…. Boris… Ce sont… Non, ce n’est pas possible…Ne me dit pas que… Ce sont des fantômes ???"

Sous le choc, Egnar se cacha derrière quelque chose qui pourrait le protéger. Une chaise ? Non. Une table ? Non plus. Sephiroth ? Ça paraissait idéal !!!
Mais le calme de Boris l’empêchait de s’enfuir à tombeau ouvert. Il reprit son calme et son souffle pour finir par dire :

- "Je te rappel que Dasilass nous avait envoyé le gars chauve au caillou… Même toi, et ne dit pas le contraire, tu l’a même pas vu se déplacer pour assommer nos compagnons. Et tu proposes de surveiller son repaire ? Cela me semble… heu… juste impossible…"

Egnar tremblait comme une feuille morte. Des fantômes !!! Il ne manquait plus qu’une armée de mort de vivant. Mais suis-je bête, il y a l’armée de Carmina…

Le Voyageur était effectivement absent. Tous avaient pu voir que son baluchon et la plupart de ses affaires étaient bien rangés et prêtes à être embarquées pour partir. Avec les autres depuis le départ de la chambre, Sephiroth était toujours fidèle à lui même, droit et fier. Il salua les fantômes avec un respect non feint.

- Je ne sais rien sur cette personne. Mais si on a besoin de moi, je ne vois pas d'inconvénient à aider Boris.

Ella paraissait beaucoup plus réservé, elle réfléchissait, et son silence était parfait. Elle avait sourit aux apparitions fantomatiques de Boris sans paraitre extrêmement choquée. Mais ce qu'avait dit Boris la perturbait. Elle prit quand même la parole au bout d'un moment.

- Je suis désolée, mais moi non plus je ne sais pas pourquoi elle me cherche ni quoi que ce soit sur cette Dasilass. En revanche, si elle me cherche c'est qu'il y a une raison, et cela a probablement un lien avec mon passé, je veux donc le fin mot de l'histoire. Moi je te suis Boris, en espérant que nous n'y mourrions pas.

Sephiroth fit un grand sourire à la guerrière et replaça une mèche de ses cheveux sur l'arrière. Il la fixa de ses grands yeux d'un bleu-vert surnaturel et s'inclina.

- Enchanté de vous rencontrer Elsa. Je m'appelle Sephiroth et je suis un membre des Ailes du Dragon depuis environ deux-trois jours. J'espère que nous ferons du bon travail en protégeant tous deux le Voyageur.

Ella faisait la moue da ns son coin. Elle regardait la guerrière de haut en bas, ses joues rosissaient un peu, puis baissait le regard, le posait sur le Voyageur. Elle était clairement nerveuse, comme si elle ne savait pas comment réagir à la situation.

- Bonjour. Ella.

Egnar s'avança légèrement.

- Bonjour Elsa. Je suis Egnar, Alchimiste et Herborite des Ailes. Je suis heureux de faire votre connaissance.

Egnar sembla réfléchir sur ce qui venait de ce passer.

- Vous avez dit "Général" ??? Qu'entendez vous par "Général" ? Et qu'est-il arriver au Voyageur pour qu'il soit aussi fatiguer de si bon matin ?

Cette situation semblait intriguer Egnar au plus haut point.

Toujours en proie à une gêne, Ella prit congé de la troupe, de façon discrète et repartit vers la chambre. Sephiroth de son côté se redressa avec son sourire attaché sur la figure.

- Et bien, puisque tout le monde est là, je pense qu'il ne nous reste plus qu'à nous préparer et partir. Je vais chercher mes affaires dans la chambre.

Puis il tourna lui aussi les talons et monta dans la chambre.

Ce fut Sephiroth qui vint jusqu'à la porte et vit le jeune homme qui attendait. Il ouvrit complètement la porte en bois pour l'inviter à entrer. Ella était assise sur son lit et rangeait patiemment et lentement ses affaires. Le Nephilim s'adressa au magicien

- Tu peux entrer. Tu diras à Elsa qu'elle n'est pas une très bonne garde du corps si elle t'a déjà abandonné.

Il essayait de faire un peu d'humour, mais sans grande conviction ni talent. Il avait même du mal à forcer son propre sourire.

- En tout cas, si tu veux te reposer, je pense que ce ne serait pas superflu, tu as l'air épuisé.

- Il faut que je vous laisse ou?...

Sephiroth sourit et salua tour à tour Ella puis le Voyageur avant de partir et de redescendre retrouver les autres.

Ella finit de mettre en place son précieux carnet dans une petite besace. Son air exprimait un sérieux et une concentration importante.

- Que puis-je pour toi?

Egnar était resté dans la salle, avec Elsa. Outre son intérêt grandissant pour son histoire et son rôle avenir, un affreux fait indéniable lui parvint.

- Elsa, vous allez donc nous accompagner si je comprends bien. Mais je crains que ne l'on se heurte à un léger problème... Actuellement, nous sommes 6 dans le ballon et il a de la place pour 8, hors nous devons récupérer 2 des nos amis pour leur venir en aide. Je ne crains que nous soyons un peu serrés pour le retour, voir même que nous soyons cloués au sol...

Ella soupira. Elle s'attendait visiblement à ce type de remarque.

- Et bien, ça va. C'est juste que tu es arrivé en rigolant avec cette fille que tu ne connais que depuis très peu de temps. Et je ressens des choses étranges quand je vous vois tous les deux.

- Et vu que je n'avais rien à dire de plus, je suis montée me préparer. C'est toi même qui disait que le ballon était prêt, j'en ai déduit que nous partirions dès que tout le monde serait prêt.

- Mais ne t'inquiètes pas, je vais bien. Il ne t'es pas nécessaire de redescendre, tu ne me déranges en rien. D'autant plus que tu es épuisé. Nous parlerons de ce livre plus tard, si tu ne t'en sens pas.

Elle avait continué à arranger ses affaires sans réellement se tourner vers le Voyageur. Sans vraiment lui tourner le dos non plus d'ailleurs.

Une personne avait observé toute la scène du haut de son perchoir. Une personne qui sourit franchement à voir tout ça et descendit les marches de l'escalier en bois d'un pas léger pour rejoindre Elsa au comptoir.

- La galanterie n'est effectivement plus dans les usages. Cela dit la galanterie, c'est pour les hommes. Mais je vous conseillerais plutôt une boisson non alcoolisée. Nous voyageins en ballon, vous pourriez avoir le mal de l'air non?

- Je prendrais la même chose que la demoiselle. Mais c'est elle qui me l'offre, parce que j'ai pas un rond et qu'avec un sourire comme le sien elle ne pourra pas me le refuser.

- N'est ce pas Elsa?

Il n'avait pas laché un petit sourire amusé et ses yeux pétillaient malgré la faible luminosité ambiante.

L'aubergiste amena deux verres en terre cuite remplie d'un liquide jaunatre qu'on pourrait assimiler à une piquette de vin blanc.

Sephiroth avait eu tout son temps pour compter les petits traits sur la pupille d'Elsa, et il ne s'était pas fait prier pour le faire.

- Fallait le dire tout de suite qu'on se tutoyait.

- J'ai beaucoup apprécié ta petite manoeuvre pour te faire offrir un verre, du coup, j'ai voulu faire pareil. Et tu m'as prouvé que t'étais réglo, donc j'accepte te t'offrir un diner. Un verre contre un diner, je trouve que tu l'as bien négocié. D'autant lus que je te laisse mon verre, je ne bois pas de vin. Ce genre de breuvage passe tellement moins bien que d'autres...

Il poussa le verre vers Elsa.

- Et oui la galanterie est une affaire d'homme mais je m'étendrais la dessus une fois dans le ballon. En revanche le courage est une valeur fluctuante. J'ai cru comprendre que contre les infectieux cette notion est légèrement différente. Beaucoup de courageux sont aujourd'hiui six pieds sous terre. Mais nous verrons bien.

Si Boris était resté silencieux jusque là, c'est qu'il ne comprenait plus rien. Il venait à peine de se faire à l'idée qu'il voyageait avec un sorcier, une illuminée à moitié à poil, un type ailé qui défonce des portes à mains nues et quatre vieux potes morts depuis longtemps. Et voilà qu'une femme se pointait comme si elle était chez elle, parlant de général ou je ne sais quoi, se complaisant à les insulter.
Sa seule présence était déjà une insulte en soi. Comme s'ils n'étaient pas capable de protéger un des leurs. Mais cela, Boris lui pardonnait parce qu'il était bien placé pour comprendre ce besoin de protéger.
Le sergent soupira. Après tout, cela faisait longtemps qu'il avait abandonné l'idée de voyager avec des gens normaux. Toujours est-il qu'il devait s'assurer que cette guerrière était bien ce qu'elle prétendait être. La possibilité de voyager avec un traître ne l'enchantait guère. Il allait peut-être passer pour un emmerdeur et un rabat-joie mais il fallait bien quelqu'un pour le faire.
Il s'approcha du comptoir d'un pas lourd.

- Excuse-moi Seph', je t'emprunte la demoiselle un moment.
Lady, pardonne mes manièrances. Je m'appelle Boris, et je suis le sergent de cette bande de joyeux drilles. Bon, maintenant que les présentations sont faites je vais pas tourner autour du pot de chambre.
Je vais être clair, j'ai pas confiance en toi. Tu sors de nulle part, et j'ai aucune garantie que tu veux vraiment protéger le Voyageur. Et même si c'est le cas, c'est pas pour autant que tu vendrais pas nous autres si l'occasion se pointe.
Alors je suis désolé, mais je vais devoir te demander d'où tu viens, qui tu es et quel est ton lien avec le Voyageur. Et si ton histoire tient pas la route, je me verrais dans l'obligance de te mander de prendre tes clics et tes clacs.