Description : Ordann

Plagues : nom masculin. Traduction directe de fléau, peut également signifier épidémie dans un sens plus large. « Une maladie spécifique causée par le Yersinia pestis. On récence trois manifestations majeures : bubonique, septicémique et pneumonique

Ordann, 542 de l’ère de Cassiat :

Le monde tel que nous le connaissions est désormais dévasté. Il n’y a plus d’espoir. Nulle part. Je doute. Le doute s’empare de moi et je crois de moins en moins en notre Salut.

Cela fait désormais plusieurs années que nous, l’Ordre des Sages, tentons de rétablir un ordre trop fragile. Mais nos ennemis sont légions et nos détracteurs nombreux. Puissent ils tous trouver le repos dans la mort s’ils ne ressentent pas le pouvoir du Salut. La vraie Mort bien sûr.

J’ai rencontré des infectieux pour a première fois il y a quelques jours. J’avais été envoyé par le Père Aulias jusqu’au havre de Fijgaard, au nord de la Tour. Un voyage simple d’une journée et demi, pour une mission simple. Mais ces monstres les avaient pris à parti dans la nuit.

Les quelques hommes d’armes qui l’accompagnaient avait veillé alors qu’il dormait paisiblement. Une halte dans une bâtisse abandonnée. Ralf, l’éclaireur revenait d’un pas lourd. Ses camarades lui ouvrirent la porte en même temps que mes paupières se levaient.

J’ai vu ses yeux, brillants d’une lueur malveillante et instinctivement j’ai crié. Comme à chaque fois que je me retrouve dans cet état mes ennemis s’envolent. Le Miracle par la Rage. Mais il s’est relevé et a mordu Bortch à l’avant bras.

Alors que ce dernier se tordait d’une insoutenable douleur, ses compagnons coupaient froidement la tête de leur éclaireur. Le corps s’agita quelques secondes avant de s’effondrer. Puis ils tournèrent leurs regards vers Bortch. De la pitié, de la colère, du désespoir… Son corps convulsait, puis tout s’arrêta d’un coup d’épée. Une gerbe de sang que tous évitèrent. Ils connaissaient le sort de ceux qui se faisaient infectés.

Cela fait déjà trois jours, et mon sommeil est encore hanté par ces hommes, ces regards, ce malheur… Mais surtout ces yeux infectés qui me pourchassent, encore et encore… N’y a-t-il donc rien que nous puissions faire ?



CHRONOLOGIE

a. L’Unification – An 0

L’Empire du Nord est un des parties d’un immense continent. Aussi loin qu’il leur a été donné d’aller, les explorateurs n’ont jamais trouvé d’autres terres. Et peu sont revenus de leurs expéditions. La faune marine a toujours été un danger pour les bateaux.

L’Empire du Nord se situe à l’Ouest de ce continent, séparé de l’Est par une immense chaîne de montagne qui traverse le continent de part en part. Il n’a jamais été un lieu tranquille avant le début du calendrier.

A cette époque, les Hordes d’Orques et Gobelins livraient des luttes incessantes contre les Hommes, Semi-Hommes, Gnomes, Elfes et Nains pour les terres fertiles. Des Géants et des Dragons arpentaient les montagnes et les cieux. L’Empire du Nord était désorganisé.

Puis un jour, un homme venu d’Aqual, un des territoires de l’Empire, a commencé une longue croisade. Unissant les clergés sous sa bannière, il entreprit une croisade visant à unifier l’Empire. Au bout de guerres incessantes, il réussit à rallier les différents pouvoirs qui dominaient les territoires, conclut des traités et alliances avec les autres peuples. Son épopée prit fin à Port – Franc, cité farouchement indépendante avec laquelle il signa une paix des braves.

L’Empire avait trouvé son Empereur et son unité. C’est la date de début du calendrier de l’ère de Cassiat. Il construisit une grande cité, la Capitale Flottante, dans laquelle on pouvait trouver les quartiers de l’Empereur, mais également les temples de chaque dieu, des universités et des écoles, la cour de noblesse et les marchandises les plus raffinées. Sa lignée resta en place jusqu’en 407, avec l’empereur Lucius.

b. Première Pandémie – An 407

Lucius était un empereur faible qui n’était préoccupé que par les luttes intestines pour le pouvoir qui se déroulaient dans sa propre cour. De par sa politique, de nombreux alliés prirent de la distance : les baronnies de la Côte Déchirée se rebellèrent, Port-Franc consolida sa position d’indépendance, les Elfes se firent plus distants et les Nains fermaient peu à peu les portes de leurs cités souterraines.
C’est au cours de l’année qu’un évènement vint bouleverser l’équilibre de l’Empire. Un beau jour, les prêtres n’arrivèrent plus à communiquer avec leurs dieux, les démonistes ne pouvaient plus traiter avec les diables et les voyageurs planaires se trouvèrent sans pouvoir. Nul ne sait pourquoi à ce jour, mais tous s’accordent sur le fait qu’il ne s’agissait que d’un prélude à la pire des catastrophes que pouvait toucher ce Plan.

Les humains qui décédèrent par la suite furent atteins d’un étrange mal. Ils se relevaient, leurs âmes prisonnières dans leur corps, leurs yeux brillants d’une non-mort et se précipitaient sur les vivants pour les mordre ou les dévorer. Et ces victimes devenaient à leurs tours des poupées de chair poussées par la volonté de planter les dents dans son prochain.

Les vivants devaient trouver une solution au plus vite et prirent les armes contre leurs propres familles. Ce n’étaient pas de coriaces adversaires, mais ils se relevaient jusqu’à ce qu’on les découpe en morceaux, les décapite ou noie sous les flammes. Il ne leur fallut que peu de temps pour faire tomber des villes entières en propageant ainsi ce Fléau.

Par le Nord, une immense armée arriva peu après, composée de morts vivants qui sont désormais nommés « les Infectieux ». Sans les prêtres et leurs pouvoirs pour les repousser, tous les peuples se retrouvèrent démunis face aux non-morts. En quelques jours ils se déversèrent sur l’Empire du Nord ravageant indifféremment ceux qui se mettaient en travers de leur route.

La population n’eut alors d’autres choix que de se réfugier dans des cités plus ou moins fortifiées et de s’organiser pour se défendre. La menace venait de tous les côtés. L’empereur Lucius disparut dès que la nouvelle de l’infection parvint à ses nouvelles, laissant l’Empire du Nord sans véritable pouvoir fédérateur.

Les Elfes créèrent une barrière magique autour de leur forêt, ne laissant entrer aucun étranger, et les Nains se terrèrent dans leurs montagnes. Les territoires des Semi-hommes et des Gnomes tombèrent vite, malgré la résistance acharnée de leurs occupants.

c. Seconde Pandémie – An 408

A partir de l’an 408, de grands changements eurent lieu sur Ordann. Le tout premier est la cendre. Encore une fois, aucun des survivants ne pouvait expliquer ce phénomène dont on ne s’inquiéta pas les premiers jours. Ce n’est que par la suite que l’on s’aperçut que la cendre était toxique pour quiconque en inhalait. Le ciel était désormais couvert en permanence ‘une épaisse couche de nuages qui relâchaient cette cendre de manière presque ininterrompue, jour après jour. C’est l’ère du Soleil Terne.

La cendre, ou peut être était-ce du au manque d’ensoleillement ou une autre raison inconnue, fit ternir le monde d’Ordann. Les vêtements, les métaux, toutes les couleurs se retrouvèrent grisées et moins brillantes. A part les gemmes, les pierres précieuses qui conservaient leur éclat. Il ne fallut pas longtemps pour remplacer l’or et l’argent, sans éclat ni attrait par les gemmes, dont l’éclat fait la valeur.

Les cultures dépérissent, des croutes de cendres se forment sur les eaux stagnantes et il faut désormais purifier l’eau douce pour qu’elle devienne potable. La magie subit également de grands bouleversements qui affaiblissent les lanceurs de sorts, ceux-ci ayant de plus en plus de mal à faire appel à leurs puissance mystique.

C’est également à cette époque que les érudits purent observer une évolution parmi les morts vivants. Au bout d’un certain temps, ils perdaient leur statut d’infectieux pour devenir autre chose, parfois plus puissant, mais qui ne transmettait plus l’infection. Ces morts évolués prenaient la tête des autres pour les diriger et amener une organisation, une hiérarchie.

L’infection se propagea alors aux autres races humanoïdes, et de nouvelles maladies mortelles se développèrent chez ces êtres et sont toujours d’actualité chez les survivants. Les Gnomes et Semi-Hommes sombrent dans la Mélancolie Terne, qui les fait déprimer et les pousse au suicide. Les Elfes et demi-Elfes développent des tumeurs cancéreuses au cerveau, poumon et autres organes internes qui les tuent à petit feu, et leurs yeux deviennent peu à peu vitreux. Les Peaux Vertes succombent à la Rage, qui les force à commettre des actes barbares incontrôlables, allant jusqu’à massacrer alliées et ennemis sans distinction.

D’autres races existaient avant l’infection, mais ont depuis disparus sans que d’éventuels survivants se soient faits connaître, tels les Elfes Noirs, les Géants et les Dragons. Il ne reste désormais que des vestiges de ces peuples, et des ossements. La situation est la même partout sur le continent d’Ordann. Des émissaires venus des lointaines contrées demandèrent une aide à l’Empire du Nord, mais celui-ci, morcelé en plusieurs petites factions ne pouvait accéder à cette requête.

Un espoir se forma cependant dans l’esprit de tous. Au milieu de ce chaos, apparurent les Sages. Dotés d’un pouvoir qui n’était ni divin, ni magique tel qu’elle était connue et enseignée, ils purent donner un peu d’air à un monde à l’agonie. Poussés par un Dogme xénophobe et strict, ils apportèrent une sécurité relative aux gens et organisèrent des havres.

d. Troisième Pandémie – An 489

Alors que les Sages prenaient de plus en plus d’importance sur Ordann et que les ilots de résistance tombaient les uns après les autres, l‘infection toucha les animaux et la flore. La culture d’espèces végétales n’était déjà pas aisée, elle n’en devint que plus difficile.

Enfin, d’étranges cités semblèrent se détacher de la couche de cendre qui couvre le sol. Ressemblants à de gigantesques squelettes et ossements, d’immenses cités sortent lentement du sol et rassemble un nombre incroyable de morts vivants en son sein. Très peu ont vu de telles Nécropoles, et encore moins en sont revenus.


Bienvenue en 542 dans un monde où il ne subsiste que la survie, la peur et le désespoir…