Leya et Anaon: Une bonne nuit en perspective

Alors que Leya venait de boire l'étrange contenu de la fiole, ce liquide noirâtre assez épais, Anaon décida de se plonger dans ses livres.
Faire abstraction de tous les bruits mécaniques de cette maison n'était pas chose facile mais le jeune homme fini par atteindre l'état de quiétude et de concentration nécessaire à ses études.

Il n'avait pas terminé un paragraphe qu'un violent cri de douleur l'extirpa de ses recherches. D'abord un peu déboussolé, un second cri, plus perssant que le précédent le fin revenir à la réalité.

Dans la chambre Leya hurlait comme une démente, tentant de se libérer de ses liens... tâchant d'un sang noirâtre les draps immaculés.

- Hum...

Ayant donné sa parole, Anaon se leva pour regarder dans quel état se trouvait Leya. Il resserra les liens avant d'examiner son pouls, sa température et sa pression sanguine dès qu'elle bougerai moins. Il vérifia également qu'elle ne s'étouffait pas d'une quelconque manière, que ce soit avec sa langue ou avec son sang.

Puis il toucha des doigts le sang sur les draps pour déterminer si justement le sang était l'unique composant que Leya crachait.

Une fois tranquillisé, Anaon retourna s'asseoir pour se reconcentrer sur ce fameux sort d'animation des cadavres que son maître avait noté sur le livre.

Leya semble aller au plus mal.
Son rythme cardiaque s'emballe de manière irrégulière et le sang qu'elle recrache est noirâtre. Elle hurle également de douleur, agitée de spasmes incontrôlés...
La jeune fille pourrait être victime d'un empoisonnement violent... mais les symptômes ne correspondent à rien de connu.

"Un empoisonnement..."

Dès qu'il compris ça, Anaon ne chercha pas plus loin. Il devait faire vomir à Leya ce qu'elle avait ingéré plus tôt. Avant qu'il n'y en ai trop qui passe dans le sang.

La dessus il entreprit donc son action pour le moins... dégoutante.

Leya dégluti une bile noirâtre.
Mais elle se trouvait toujours agitée de violents spasmes et son visage n'exprimait que la douleur.

Anaon restait septique, le poison qu'elle avait ingurgité devait vraiment être puissant... en fait, le jeune nécromancien repérait les symptômes de nombreux types d'empoisonnement.
Serait-elle sous l'effet d'une sorte de puissant cocktail?
Ou d'une substance inconnue particulièrement dangereuse?

"Mmmmh... je n'ai aucun moyen de lui faire un lavement correct en l'absence de laxatifs. Je ne pensais pas devoir aller jusque là mais il va falloir lui faire un lavement assez... osé."

La théorie était simple. "Nettoyer" l'intégralité du système digestif de Leya. Il suffisait d'un sort. Mais Anaon ignorait si le nettoyage pouvait s'appliquer à l'intérieur d'un corps. Il devait consulter son livre pour en être sûr.

HRP : J'invoque un O'Eimjy et lui demande si le sort de nettoyage pourrait fonctionner. Que me répond il ?

Alors qu'Anaon se concentrait sur son sort, un voix plus que familière se fit entendre derrière lui:

"Ne risques-tu pas de la tuer avec ce sort? Il serait plus judicieux d'arrêter de perdre ainsi ton temps. Apprends plutôt ta magie, progresse, et là tu pourras l'aider. Elle t'en sera reconnaissante."

La voix du matou sorti quelques secondes Anaon de ses pensées le temps qu'il réfléchisse à la solution avant de répondre :
"Pour qu'elle soit parfaite, je devrait la relever avec exactement les mêmes pouvoirs et la même puissance. Pour le moment je ne peux pas, ça me demanderai encore beaucoup trop d'études et elle sera morte bien avant. Pour l'instant je peux à peine relever un non-mort sans véritable âme. Ce qui ne me plait guère pour Leia."

Il s'arrêta quelques instants avant d'ajouter.
"Et puis, Chat, je n'ai pas décidé qu'elle mourrai, ainsi elle ne mourra pas pour le moment. Mais je ne suis pas sûr qu'elle sera exactement comme avant. Aussi ma méthode me parait plus sûr pour l'instant que la tienne."

Puis Anaon se permit un sourire avant de se remettre à la lecture du livre donné par son maître pour voir les notes prises sur le sort de lavement et ajouta :
"Ha et j'allais oublier. Je te le demande encore : donne moi ton vrai nom Chat, que je puisse t'appeler comme il se doit."

Sans surprise, Anaon ne recu aucune réponse de l'étrange animal.
Mais il oublia bien vite l'impolitesse chronique du félin pour se plonger dans son livre de magie.
Le nécromancien, après avoir décortiqué la structure du sort de nettoyage, en vient finalement à la conclusion qu'il ne pouvait pas être utiliser pour purger un corps d'un poison... une impasse.

Il se redirigea vers sa patiente sous le regard attentif du félin.
Elle semblait moins agitée de spasmes; son état, bien que toujours préoccupant, semblait s'améliorer.

A ce moment, quelqu'un frappa discrètement à la porte, son à peine audible au milieu du brouhaha des horloges..

Tout en vérifiant les constantes de Leya toujours aux prises avec le poison, Anaon s'éclaircit un peu la voix pour être sûr d'être entendu malgré les horloges et dit simplement :
"Entrez."

Inutile de s'embêter avec plus se dit le nécromancien. J'ai mieux à faire pour l'instant. Si la personne veut me parler elle viendra jusqu'à moi.

Le serviteur de l'horloger fit son entrer discrètement, sans un bruit, comme il se doit de toute personne de sa condition... même si avec le bruit ambiant, ce genre de précaution n'avait pas de grande utilité.

"Mr.Anaon? demanda-t-il. Un certain Rubert souhaites vous rencontrer en cette heure tardive. Son... messager vous attend dans le vestibule. Dois-je l'éconduire ou désirez-vous l'entretenir immédiatement?"

L'homme en livrée attendait, plein de déférence, la réponse du nécromancien.




Note: Tu ne connais aucun Rubert.

Rubert... Mmmmh un inconnu... Soyons curieux avant de décider.

- J'ai senti une légère hésitation dans le fait que vous parliez d'un messager. Dites m'en plus.

Tout en attendant la réponse, Anaon continua de s'occuper de Leya en stabilisant son état en prévision d'un éventuel entretien avec ledit messager.

Le majordomme repondit sans avec déférence:

"Veuillez m'excuser Mr.Anaon pour mon imprécision. C'est que le messager en question n'a pas vraiment l'allure d'un gentleman, plus d'un pauvre hère des bas-quartier. Que dois-je lui répondre?"

Toujours sans se retourner et ses sens s'activant pour s'occuper de Leya, Anaon répondit au majordome :

- Ha je vois ce n'est que ça... J'ai crains bien pire un moment. Et bien voyez, je stabilise l'état de cette femme pour l'instant. Aussi si vous pouvez me l'amener ici, je vous en serais gré.

"Un mendiant... pensa Anaon. Soit un messager très discret qui me donnera les informations pour entrer dans le laboratoire, soit une petite surprise imprévue... Nous verrons bien."

"Bien Mr, répondit respectueusement le majordome avant de se retirer."

Anaon, se remit à ausculter le cas inquiétant de Leya.
Elle semblait stabilisée mais la nature de son empoisonnement étant inconnu il était impossible de prédire si son état s'améliorera.

Au bout d'une dizaine de minute, le serviteur refrappa à la porte, faisant entrer le visiteur attendu avant de se retirer.
L'homme n'était vêtu que de lambeaux de vêtement. Son visage, presque entièrement disparu derrière sa foisonnante barbe malodorante, semblait fortement marqué par les années. Dans ses mains, il tenant un grand chapeau défraichi. Et ses yeux courraient avec curiosité sur tous les murs de la pièce.
Visiblement, l'atmosphère même de ce lieu l'impressionnait.

Il fini par retrouver sa langue:
"D'solé d'vous d'ranger, dit-il de sa voix rauque. M'sieur Rubert veut vous voir. Y'ma payé pour vous m'ner ch'lui. Parait qu'y sait des trucs qu'vous savez et qu'y m'donne une aut' pièce si j'vous guide."

Puis reportant son attention sur les horloge toutes plus étranger les unes que les autres:
"Dieu qu'est quoi qu'ces machins là? C'té pas dangereux au moins?"

- Ne vous inquiétez pas pour un tel détail. Ces machines sont aussi dangereuses qu'une simple chaise.

Toujours tourné vers Leya, voyant son état stable sans pour autant savoir quand elle se réveillerai, Anaon réfléchit :

"Mmmmh de toute façon à l'heure actuelle je ne pourrais pas faire grand chose de plus à part me renseigner sur ce poison. Sauf que les deux seules personnes à en savoir quelque chose sont Leya et son maître si j'ai bien compris ses dires. Autant dire que seul le temps aura un rôle à jouer et pas moi. Autant que je la laisse se reposer, si on peut appeler ça du repos."

Finalement certain qu'à présent il pouvait déjà s'occuper de gérer ce "Monsieur Rubert", il se tourna doucement vers le visiteur en cherchant une pièce dans sa poche.

- A présent que je vais pouvoir vous accompagner, dites moi tout ce que vous savez sur Monsieur Rubert que je vois si vous méritez une prime ou non pour vos efforts.

Menant le jeune homme aux travers les rues de la ville, le messager commençait sa description:

"Pour sûr, Mr.Rubert c'est un gars d'condition. L'a un grand chapeau qui monte haut, voyez. Et des p'tites lunettes rondes aussi. Pis une montre en or à la ceinture, une canne et des bouton d'manche qu'ont plus d'valeur que tout ce que j'ai jamais vu. Juré."

Tout le long du chemin, Anaon, ne parvenait pas à obtenir de détails importants...
Peut-être que ce Rubert était effectivement un parfait inconnu.

Alors que le nécromancien cherchait vainement dans sa mémoire une personne pouvant correspondre aux dires du mendiant, celui-ci s'arrêta brusquement avant de pointer du doigt une allée particulièrement sombre:

"J'm'excuse mais on va d'voir passer par là. Ch'sais qu'c'est genre coupe-gorge mais Mr.Rubert voulait vous voir discret. C'est juste au bout d'la ruelle. Mais vous savez, vous êtes plus flippant qu'tout ceux qu'on pourrait rencontrer."

Sur cette dernière phase, il pénétra dans le sombre passage.

[Note mi-HRP] : Avant de partir de la villa Anaon a dit au majordome de transmettre à Blaine que l'état le Leya était stationnaire et qu'il fallait la laisser se reposer. Il lui précise également qu'il est sorti voir un certain Rupert pour avoir plus d'informations si possible. Comme ça il sera au courant de ce que le nécromancien fait.
[/Note mi-HRP]


"Un passage sombre... Soyons prudent juste au cas où. Voyons où se trouve la vie ici."

Sur ces pensées Anaon lança un sort de détection de la vie pour être certain qu'aucun ridicule petit malandrin ne lui tendait pas un piège grossier avant d'avancer.

Le sort de détection permit à Anaon de ressentir toute vie autours de lui.
Il y avait effectivement quelques présences dans la ruelle ainsi que dans les maisons avoisinantes.

Alors que le mendiant avait à peine commencé à s'engager dans la ruelle, Anaon se permit un petit sourire et dit simplement un mot :

- Attendez.

Il se concentra bien sur les formes pour savoir si elles étaient petites pour voir si c'était des animaux ou bien plus imposantes, ce qui pourrait tout à fait correspondre à des humains. Anaon décidera ensuite de ce qu'il conviendra de faire.

Le mendiant s'arrêta suite à la demande du nécromancien.

"Qu'est-ce qu'y a Mr.Anaon, demanda-t-il?"

Les formes de vies détectées étaient humaines.

- Mmmmh je vois que "Monsieur Rubert" est bien prudent... Peut être un peu trop pour que ce soit un rendez-vous discret. Il y a un peu trop de gens dans cette rue et tout autour pour que je sois d'accord pour y entrer en toute confiance. Si vous voyez ce que je veux dire... Aussi veuillez demander aux "amis" de monsieur Rubert s'il veulent bien attendre au bout de la rue. Je saurais quand ce sera fait.

Le nécromancien se permit un petit temps de pause pour que le mendiant prenne bien en compte l'information avant d'ajouter avec un petit sourire :
- Et ne vous inquiétez pas, si je voulais tuer Monsieur Rubert ce serait déjà fait.

Puis le nécromancien attendit calmement que le mendiant aille porter le message à son maître.

Le mendiant paraissait embêté:

"Ben c'est qu'les gars qui traînent là, y'a peu de chance qu'y dégagent si on leur dit qu'vous voulez voir Mr.Rubert. Même pas certain qu'sachent qui c'est Mr.Rubert. J'l'avais jamais vu avant qu'y m'donne une pièce pour v'nir vous voir."

Le petit sourire ironique qu'il abordait à chaque fois qu'il voulait quelque chose de précis continuait d'illuminer, si on peut appeler ça ainsi, le visage d'Anaon.

- Donc en plus vous voulez que je passe par cette rue alors que Mr Rubert n'y est pas... Intéressant... J'aurais pensé qu'il voulait un endroit discret. Enfin... J'espère pour vous qu'aucun homme dans cette rue ne sera assez fou pour tenter quoi que ce soit contre moi. Une éternité de souffrance ne plait jamais à personne...

Là dessus, toujours souriant et prêt à vampiriser n'importe quel imbécile qui oserait se mesurer à lui, Anaon s'engagea dans la ruelle en faisant avancer le mendiant devant lui.