Anaon: Dans la salle des machines

Les pièces détachés de l'automate recouvrait le bureaux exiguë de la salle des machines.
Koly manquait cruellement de place au milieu de toute la machinerie permettant à l'Himmelmeister de voler.

De sa main experte, elle retirait consciencieusement chaque pièce de l'être artificiel, notant avec précision toutes ses observations sur un carnet.
Les parties mécaniques, étiquetées avec soin, recouvraient déjà une bonne partie du sol.

L'aspect technique dépassait de très loin la compréhension d'Anaon. Il comprenait parfaitement comment un rouage pouvait en entrainer un autre et ainsi produire du mouvement... mais de là à donner la vie à un simulacre d'être humain...

Assez intrigué par cette technologie qui pourrait avoir un lien avec la magie, Anaon restait observateur des différents gestes de Koly pour voir si une réaction quelconque se produisait dans l'automate. Depuis qu'il avait entendu les mots "technomagie" et "inconnu", la curiosité du nécromancien avait été piquée à vif.

Tout en l'examinant des yeux, Anaon concentra plus son attention sur ce qui restait de la tête de Mara de Beaufleur. Après tout si cette ... "machine" était capable de penser, voir, parler, sentir, voire ressentir justement, ce devait être la pièce maîtresse d'une machinerie si complexe. Exactement comme sur un être humain...

Alors que la curiosité d'Anaon le poussait à examiner la tête de Mara de Beaufleur, la mécanicienne lui jeta un regard noir:

- Ne touches à rien! Je répertorie toutes les pièces et les examines!

Puis après un instant d'hésitation demanda d'une voix un peu plus aimable:

- Rends-toi donc utile, ces outils ne sont pas très adaptés...

Puis, laissant sa phase en suspend et inachevée elle repris:

- On va faire différemment. Tu ne sais pas où trouver les différents outils... et d'ailleurs je ne suis pas certaine d'en avoir d'appropriés à de telles tâches de précision.

Montrant les restent mécaniques démontés, elle enchaina:

Tu as bien vu tout ce que je faisais? Continue à ma place, je pars chercher du matériel.

Sur ces mots, elle s'éloigna, laissant le jeune nécromancien avide de connaissance seul avec la créature mécanique.
Alors que ce dernier commençait à ouvrir le crane de métal de ses outils inadéquats, une voix se fît entendre derrière lui:

- Tu t'égares, ceci est le chemin de la vie et non celui de la mort prononça nonchalamment la voix du chat.

Anaon ne fut même pas étonné que le chat se remette à parler.

C'est donc calmement tout en ouvrant le crâne de l'automate qu'il lui répondit :

- Cette chose est morte exactement comme je le voulais. A présent son avantage est le suivant : je peux l'étudier. Et n'oublie pas. La mort même si elle est primordiale n'est rien sans la vie. Sinon elle serait trop ennuyeuse. L'équilibre est sans doute la meilleure chose qui arrivera. C'est ainsi que je pense, chat. Et pour ça que je ne suis pas mort.

Le crâne ouvert, Anaon commença son examen visuel des différentes pièces qui le constituaient.

L'intérieur du crâne de l'automate était rempli de minuscules engrenages entremêlés avec une complexité folle. Tout ceci serait-il donc le "cerveau" de Mara de Beaufleur?
En tout cas aucuns outils sous la main d'Anaon n'étaient adaptés à une telle minutie.
Une telle reproduction de la vie à l'aide d'un système purement mécanique ne pouvait être que l'œuvre d'un génie.

- Cette chose n'a jamais été vivante, répliqua le matou. Un simulacre, une excellente copie de la vie elle-même tout au plus.

Le nécromancien allait rétorquer lorsqu'il remarqua un objet incongru entre l'emberlificotement des rouages: un bracelet en argent.

Tout en regardant de quelle façon il pourrait sortir le bracelet des engrenages qui constituaient le "cerveau" de Mara de Beaufleur, Anaon répondit machinalement au chat :

- Même si ce n'est pas la vie, cette chose est suffisamment étrange pour que je m'y intéresse. Le savoir est la clé de tout et je pense que tu le sais aussi bien que moi. Et comme le dirais n'importe quel général, mieux vaut connaitre son ennemi. Si tu as des informations à me faire partager d'ailleurs n'hésite pas.

Là dessus Anaon s'attela à la tache minutieuse d'extraire le bracelet de la tête de l'automate en essayant de ne pas déranger la mécanique complexe qu'il avait devant les yeux.