L'académie d'Askelane [ /!\ Interdit aux - de 18 ans]
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L'académie d'Askelane [ /! Interdit aux - de 18 ans]
Hrp : texte à caractère violent. Ce n'est qu'une fiction, qu'une simple fiction. Un texte réservé à un lecteur avertit.
Un accueil très spécial !
J’étais jeune, en plein cœur de mon enfance. Ma vie bascula en un jour, le jour où mon père m’emmena à Askelane. Le matin, on me réveilla aux aurores. Rapidement habillé, j’ai pris mon petit déjeuner au lance pierre. On n’avait pas le temps de prendre son temps ce matin-là. Il me donna un petit sac qui contenait quelques-unes de mes affaires, mes affaires les plus vitales. Une brosse à dents, quelques changes et rien de plus.
Après cela nous partîmes, mon père et moi. Sur la route, il ne m’adressa ni un regard, ni la moindre parole. Il me tenait fermement la main et m’emmena tout droit vers l’académie militaire d’Askelane. J’essayais de croiser son regard pour essayer de comprendre ce qui se passait, mais mes yeux n’arrivaient pas à se poser sur les siens. J’étais trop petit et son regard se projetait vers l’horizon sans jamais changer de cap.
Aujourd’hui encore, j’ai du mal à comprendre son geste. Il me laissa dans ce triste endroit sans la moindre explication. Malgré mes suppliques et mes pleurs, il s’en alla sans jamais se retourner. De toute manière, mes nouveaux « tuteurs » ne me laissèrent pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Il me relevèrent de force et me traînèrent vers ma nouvelle chambre.
Dans les couloirs, on me dévisageait, on rigolait et on faisait des messes basses. Quelques doigts se pointèrent dans ma direction. Visiblement, j’étais l’attraction de la journée. J’allais très vite comprendre que cette pensée était fausse. Je n’étais pas l’attraction de la journée, mais l’attraction numéro une de certaines personnes pendant plusieurs années. Bref, on me jeta dans une chambre qui comptait quatre lits. On m’attribua celui qui semblait être inoccupée. On m’expliqua succinctement le règlement intérieur et les instructions de bases. On me fit un topo de ce que j’allais également apprendre dans cette académie … Un programme qui ne m’enchantait guère. La guerre, savoir se battre, se n’étais vraiment pas ce que je désirais le plus dans la vie. M’enfin … Ce jour-là, je n’ai pas eu le temps de trop y penser. Mes compagnons de chambrer entrèrent lorsque mon guide quitta la chambre. Que dire sur ces trois-là ? Ils étaient plus vieux que moi, plus balaise que moi et surtout complètement malade.
Les trois lascars entrèrent sans dire un mot. Ils commencèrent à tourner autour de moi en me regardant de haut en bas avec un sourire carnassier. J’avais l’impression d’être une bête de foire. Puis, ils commencèrent à discuter entre eux.
- Hey … Regardez-moi ça les gars … On va devoir partager notre chambre avec un basané !
- Ouais … Je ne savais pas qu’on acceptait les animaux dans l’enceinte de l’académie !
- Surtout qu’on n’a même pas de niche pour le mettre dedans ! Il est hors de question qu’il dorme dans un lit ! Il empeste !
- Je suis sûr qu’il doit avoir des puces ! Saleté va !
J’écoutais sans rien dire, la situation n’était pas à mon avantage. Je fis quelques pars vers mon lit, mais l’un des trois s’interposa. Il rigola avant de me balancer un énorme coup de poing dans le buffet. C’était le premier coup de ma vie. Le deuxième arriva très vite. Un autre coup de poing placé au même endroit par la même personne. La douleur était intense, j’avais le souffle coupé. Ma respiration se bloqua pendant un instant très bref avant de reprendre. Ces deux coups me courbèrent vers l’avant. Je me tenais l’abdomen à deux mains en toussant.
- On ne ta pas donné la permission de bouger !
- Putain, les mecs, on est tombé sur un chien qui n’a pas été dressé !
- Je pense qu’il va falloir le prendre en main. Dans un mois, il remuera la queue et nous léchera les pieds !
Les rires fusèrent et les coups s’enchaînèrent. Ce fut ma première raclée. Des coups de pieds, des coups de coudes dans le dos, des coups de poings et des coups de genoux dans l’abdomen. Ils frappèrent dans des endroits qui faisaient mal, mais qui ne m’abîmait pas trop. Visiblement, ils ne voulaient pas casser leur nouveau jouet.
J’ai vomi mon petit déjeuner avec de la bile et de la bave pour fluidifier un peu cette infâme mixture. Ce qui ne fut pas du goût de mes tortionnaires. Ils me plaquèrent au sol en continuant de me frapper dans le dos. J’étais à terre et ils me donnaient des coups de pieds comme s’ils essayaient de tuer des fourmies. Ils me piétinèrent sans aucune pitié pendant encore quelques battements de cœur.
Mon corps me brûlait. J’avais mal, j’avais très mal. Je gisais sur le sol en ne pouvant presque plus bouger. Je pleurais et je criais ma douleur, mais personne ne vint me sortir de là. Les surveillants n’en avaient strictement rien à faire. Soit ils s’en foutaient, soit ils étaient encore plus sadiques que les pensionnaires.
Bref, je croyais qu’ils allaient enfin me laisser tranquille, mais non. Ils n’avaient pas encore eu leur dose d’amusement avec moi. Celui qui avait commencé les hostilités vint poser sa main sur mes cheveux. Il me les empoigna avec violence et me tira vers la flaque de vomi. Il y plongea de force, mon visage avant de le remuer dedans à plusieurs reprise. Il voulait être sûr de bien m’en foutre plein la gueule.
Une fois qu’il s’était fait plaisir, il me retourna, histoire qu’ils puissent tous profiter du spectacle. Le triste spectacle d’un jeune enfant qui avait le visage plein de vomi et qui affichait en même temps un masque de douleur. Ils éclatèrent tous de rire en se congratulant. Visiblement, ils avaient pris leur pied.
Celui qui avait voulu me faire remanger mon petit déjeuner me cracha à la figure. Un bon gros crachat qui provenait des tréfonds de sa gorge si vous voyez ce que je veux dire.
- Bienvenu à Askelane sale métis ! Désormais, tu seras notre jouet ! Notre souffre douleur !
- Ecoute-moi bien, tu n’as surtout pas intérêt à faire le malin sinon on te crève … Tu as compris ?
En guise de réponse, je lui fis un pénible hochement de tête. Je n’avais franchement pas la force d’en faire plus.
- Très bien ! Maintenant, tu vas aller t’installer, là-bas dans le coin … Tu comprends bien que les animaux ne peuvent pas dormir sur un lit … Reste sage et nettoie ce que tu viens de salir avant notre retour. Sauf, si tu veux que l’on s’occupe de toi avant le déjeuner …
Ils ricanèrent et sortirent de la chambre en me laissant agoniser seul.
Après cela nous partîmes, mon père et moi. Sur la route, il ne m’adressa ni un regard, ni la moindre parole. Il me tenait fermement la main et m’emmena tout droit vers l’académie militaire d’Askelane. J’essayais de croiser son regard pour essayer de comprendre ce qui se passait, mais mes yeux n’arrivaient pas à se poser sur les siens. J’étais trop petit et son regard se projetait vers l’horizon sans jamais changer de cap.
Aujourd’hui encore, j’ai du mal à comprendre son geste. Il me laissa dans ce triste endroit sans la moindre explication. Malgré mes suppliques et mes pleurs, il s’en alla sans jamais se retourner. De toute manière, mes nouveaux « tuteurs » ne me laissèrent pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Il me relevèrent de force et me traînèrent vers ma nouvelle chambre.
Dans les couloirs, on me dévisageait, on rigolait et on faisait des messes basses. Quelques doigts se pointèrent dans ma direction. Visiblement, j’étais l’attraction de la journée. J’allais très vite comprendre que cette pensée était fausse. Je n’étais pas l’attraction de la journée, mais l’attraction numéro une de certaines personnes pendant plusieurs années. Bref, on me jeta dans une chambre qui comptait quatre lits. On m’attribua celui qui semblait être inoccupée. On m’expliqua succinctement le règlement intérieur et les instructions de bases. On me fit un topo de ce que j’allais également apprendre dans cette académie … Un programme qui ne m’enchantait guère. La guerre, savoir se battre, se n’étais vraiment pas ce que je désirais le plus dans la vie. M’enfin … Ce jour-là, je n’ai pas eu le temps de trop y penser. Mes compagnons de chambrer entrèrent lorsque mon guide quitta la chambre. Que dire sur ces trois-là ? Ils étaient plus vieux que moi, plus balaise que moi et surtout complètement malade.
Les trois lascars entrèrent sans dire un mot. Ils commencèrent à tourner autour de moi en me regardant de haut en bas avec un sourire carnassier. J’avais l’impression d’être une bête de foire. Puis, ils commencèrent à discuter entre eux.
- Hey … Regardez-moi ça les gars … On va devoir partager notre chambre avec un basané !
- Ouais … Je ne savais pas qu’on acceptait les animaux dans l’enceinte de l’académie !
- Surtout qu’on n’a même pas de niche pour le mettre dedans ! Il est hors de question qu’il dorme dans un lit ! Il empeste !
- Je suis sûr qu’il doit avoir des puces ! Saleté va !
J’écoutais sans rien dire, la situation n’était pas à mon avantage. Je fis quelques pars vers mon lit, mais l’un des trois s’interposa. Il rigola avant de me balancer un énorme coup de poing dans le buffet. C’était le premier coup de ma vie. Le deuxième arriva très vite. Un autre coup de poing placé au même endroit par la même personne. La douleur était intense, j’avais le souffle coupé. Ma respiration se bloqua pendant un instant très bref avant de reprendre. Ces deux coups me courbèrent vers l’avant. Je me tenais l’abdomen à deux mains en toussant.
- On ne ta pas donné la permission de bouger !
- Putain, les mecs, on est tombé sur un chien qui n’a pas été dressé !
- Je pense qu’il va falloir le prendre en main. Dans un mois, il remuera la queue et nous léchera les pieds !
Les rires fusèrent et les coups s’enchaînèrent. Ce fut ma première raclée. Des coups de pieds, des coups de coudes dans le dos, des coups de poings et des coups de genoux dans l’abdomen. Ils frappèrent dans des endroits qui faisaient mal, mais qui ne m’abîmait pas trop. Visiblement, ils ne voulaient pas casser leur nouveau jouet.
J’ai vomi mon petit déjeuner avec de la bile et de la bave pour fluidifier un peu cette infâme mixture. Ce qui ne fut pas du goût de mes tortionnaires. Ils me plaquèrent au sol en continuant de me frapper dans le dos. J’étais à terre et ils me donnaient des coups de pieds comme s’ils essayaient de tuer des fourmies. Ils me piétinèrent sans aucune pitié pendant encore quelques battements de cœur.
Mon corps me brûlait. J’avais mal, j’avais très mal. Je gisais sur le sol en ne pouvant presque plus bouger. Je pleurais et je criais ma douleur, mais personne ne vint me sortir de là. Les surveillants n’en avaient strictement rien à faire. Soit ils s’en foutaient, soit ils étaient encore plus sadiques que les pensionnaires.
Bref, je croyais qu’ils allaient enfin me laisser tranquille, mais non. Ils n’avaient pas encore eu leur dose d’amusement avec moi. Celui qui avait commencé les hostilités vint poser sa main sur mes cheveux. Il me les empoigna avec violence et me tira vers la flaque de vomi. Il y plongea de force, mon visage avant de le remuer dedans à plusieurs reprise. Il voulait être sûr de bien m’en foutre plein la gueule.
Une fois qu’il s’était fait plaisir, il me retourna, histoire qu’ils puissent tous profiter du spectacle. Le triste spectacle d’un jeune enfant qui avait le visage plein de vomi et qui affichait en même temps un masque de douleur. Ils éclatèrent tous de rire en se congratulant. Visiblement, ils avaient pris leur pied.
Celui qui avait voulu me faire remanger mon petit déjeuner me cracha à la figure. Un bon gros crachat qui provenait des tréfonds de sa gorge si vous voyez ce que je veux dire.
- Bienvenu à Askelane sale métis ! Désormais, tu seras notre jouet ! Notre souffre douleur !
- Ecoute-moi bien, tu n’as surtout pas intérêt à faire le malin sinon on te crève … Tu as compris ?
En guise de réponse, je lui fis un pénible hochement de tête. Je n’avais franchement pas la force d’en faire plus.
- Très bien ! Maintenant, tu vas aller t’installer, là-bas dans le coin … Tu comprends bien que les animaux ne peuvent pas dormir sur un lit … Reste sage et nettoie ce que tu viens de salir avant notre retour. Sauf, si tu veux que l’on s’occupe de toi avant le déjeuner …
Ils ricanèrent et sortirent de la chambre en me laissant agoniser seul.
Re: L'académie d'Askelane [ /!\ Interdit aux - de 18 ans]
Hrp : texte réservé à un publique avertie ... Il s'agit une fois de plus que d'une fiction et rien de plus ...
Mange ! Sale porc !
Le temps passait et la petite leçon du premier jour devint une habitude. Elle m’était administrée comme un traitement quotidien à une maladie chronique. Ma couleur de peau en était le symptôme le plus prononcé et ma faiblesse ne fit que l’amplifier. Tout ici m’était hostile, alors que faire d’autre qu’encaisser ? Je n’avais que ça à faire, ça et apprendre à faire profil bas.
Je suis très vite devenu le champion toute catégorie pour trouver des cachettes. Des endroits où je pouvais être tranquille. A Askelane la solitude était ma meilleure amie et la souffrance mon amante.
J’ai lu dans un livre qu’être seul, c’était s’entraîner à mourir. Alors, je m’entraînais tous les jours parce que je ne pensais sincèrement pas pouvoir m’en sortir vivant de cet enfer. Un endroit où je me prenais des beignes si je ne baissais pas les yeux devant les autres élèves de l’académie militaire.
Les cours étaient également un véritable calvaire. Je détestais apprendre à manier les armes, apprendre la stratégie militaire, apprendre à faire du mal à autrui. Je n’étais vraiment pas doué pour le plus grand bonheur de mes camarades de classe qui expliquait cela par le fait que je n’étais qu’un sous homme. Les instructeurs les plus soft me dispensèrent de suivre leurs cours, alors que les plus sadiques se servaient de moi comme sac de frappe.
Quand je n’étais pas en cours, je devais me rendre utile en nettoyant l’académie. Et oui, la cendrillon d’Askelane c’était moi. A cette époque, j’étais encore trop jeune pour rêver à la princesse charmante. Ce rêve arriva plus tard, lorsque je devins courtisan.
En tout cas, je nettoyais les endroits les plus crades et les plus sordides de cet établissement. Ce matin là, j’étais en train de nettoyer les latrines de mon étage. Les tinettes de chaque pensionnaire avaient été spécialement disposées à cet endroit pour que je puisse les vider. Enlever la merde des autres, était soi-disant le seul travail qu’un animal comme moi puisse faire.
Bref, j’étais à quatre pattes et je frottais le sol avec énergie. Je préférais encore cela que d’être en train d’apprendre à dispenser la mort. L’endroit était sale, très sale. Si je n’étais pas un homme. Je pouvais dire que j’étais un animal perdu dans un énorme enclos de cochons. Une odeur capiteuse de pisse et de merde saturait l’air de la pièce.
J’étais sur le poing de finir le sol et d’entamer les fosses lorsqu’ils arrivèrent en rigolant à pleines dents. Je fis semblant de ne pas les voir en finissant d’astiquer le sol. J’avais un mauvais pressentiment qui prenait naissance dans mon estomac jusqu’à le nouer complètement. Je me disais qu’ils n’étaient pas là pour moi, qu’ils avaient sûrement une envie pressante. Ce qui au fond était vrai, ils avaient une envie pressante de ce défouler sur moi.
Le chef de ce trio infernal s’approcha de moi. J’étais toujours à quatre pattes et je regardais le sol en continuant de frotter. J’espérais qu’ils allaient partir sans m’administrer une nouvelle correction. Ce qui ne fut évidemment pas le cas. Il m’envoya un énorme coup de pied dans les côtes qui m’envoya bouler dans l’une des fosses d’aisance. Cette dernière était remplie d’excréments.
Ils éclatèrent de rire.
- On dirait bien que notre sale cabot est dans la merde ! Il faut croire qu’il aime ça, hein les gars ?
- Ouais, c’est clair !
- Aller, on va se faire une petite séance de tir aux pigeons.
Sur ces bonnes paroles, il attrapa l’un des pots de chambre et me le balança en pleine poire. Il vint se fracasser sur mes bras qui essayaient tant bien que mal de protéger mon visage. Il s’y brisa en relâchant tout son contenu sur ma figure. En plus d’avoir mal aux côtes et aux bras, j’avais le visage plein d’urine et d’excréments. Ce lancé fut imité par les deux compagnons du premier lanceur. Ils prirent leurs pieds en me les balançant tous à la gueule. Je n’avais pas eu d’autre choix que de me plaquer au sol pour protéger mon visage et les parties les plus sensibles de mon corps. Les deux mains sur la tête pour protéger le haut et l’arrière de mon crâne. J’ai encaissé leur rafale en gardant le nez dans ce mélange de crotte et de pisse. Mon dos et mes avant bras reçurent de plein fouet les autres tinettes qui se brisèrent sous la puissance de l’impacte. Il fallait dire que la céramique était de bien piètre qualité, mais c’était largement suffisant pour faire mal. Cela m’a même fait très mal, mais j’avais appris à souffrir sans trop crier et en ravalant mes larmes.
- La merde, tu aimes ça, hein ?
- Allez, mange !! Fait nous voir à quel point tu aimes ça !
- Montre nous ! Obéit ou on te crève comme un goret.
Je savais qu’il ne plaisantait pas et que si je ne faisais pas ce qu’il disait, ils allaient réellement me saigner. Dans ces moments là, je me suis réellement demandé ce que je faisais sur cette terre et à quoi je pouvais bien servir. Je n’avais qu’une seule envie c’était que ce cauchemar s’arrête une bonne fois pour toute. Ma tête me disait parfois qu’il valait peut-être mieux en terminer une bonne fois pour toute avec ma triste vie. Hors, au fond de moi, il y avait une petite voix qui me demandait de ne pas le faire, qui me demandait d’y croire, mais croire en quoi ? En quoi devais-je croire quand tout autour de moi n’était que violence et souffrance. Alors, j’ai ravalé le peu de fierté qu’il me restait encore et croyez-moi, il ne m’en restait vraiment plus beaucoup, une quantité infinitésimale pour être vraiment précis.
J’ai attrapé un bout de merde que j’avais sur ma joue droite et je l’ai plongé dans ma bouche pour satisfaire les envies sadiques de mes tortionnaires. Ils étaient aux anges de me voir mastiquer ce met si fondant avant de complètement l’avaler. Leur regard était tellement focalisé sur moi qu’il m’était impossible d’essayer de les bluffer. De toute manière, je n’étais pas très doué non plus dans l’art du mensonge.
Toujours allongé dans la fosse d’aisance, j’espérais qu’ils avaient leur compte et qu’ils allaient enfin partir et me laisser tranquille. Visiblement, ils n’étaient pas encore totalement rassasiés par ce triste spectacle.
- Sale porc ! Ne bouge pas ! On va te nettoyer !
Ils s’approchèrent et je me demandais quelle idée tordue ils pouvaient avoir dans la tête. Je ne tardais pas à le découvrir. Ils ouvrirent leur braguette et sortirent leurs pénis pour se soulager la vessie sur ma personne. Ce jour là, j’ai reçu ma première douche dorée. Trois vigoureux jets vinrent s’échouer mon corps et tout particulièrement sur mon visage. Ils prenaient visiblement un malin plaisir à essayer de viser mon visage et plus particulièrement ma bouche malgré mes mains qui essayaient de faire barrière. Ils partirent en rigolant lorsque leur vessie fut enfin vide. Ils avaient manifestement eu pour le moment leur dose de sadisme. Quant à moi, j’étais dans un triste état. Je me sentais aussi sale physiquement que mentalement.
Avant de sortir de ce troue, j’ai pleuré jusqu’à ce que mes larmes se tarissent.
Aujourd’hui encore, en y repensant, j’en viens à la musique plutôt que d’en venir aux larmes. Mes notes sont mes larmes, la musique me permet de faire sortir cette souffrance de ma tête.
Elle est mon exutoire …
Je suis très vite devenu le champion toute catégorie pour trouver des cachettes. Des endroits où je pouvais être tranquille. A Askelane la solitude était ma meilleure amie et la souffrance mon amante.
J’ai lu dans un livre qu’être seul, c’était s’entraîner à mourir. Alors, je m’entraînais tous les jours parce que je ne pensais sincèrement pas pouvoir m’en sortir vivant de cet enfer. Un endroit où je me prenais des beignes si je ne baissais pas les yeux devant les autres élèves de l’académie militaire.
Les cours étaient également un véritable calvaire. Je détestais apprendre à manier les armes, apprendre la stratégie militaire, apprendre à faire du mal à autrui. Je n’étais vraiment pas doué pour le plus grand bonheur de mes camarades de classe qui expliquait cela par le fait que je n’étais qu’un sous homme. Les instructeurs les plus soft me dispensèrent de suivre leurs cours, alors que les plus sadiques se servaient de moi comme sac de frappe.
Quand je n’étais pas en cours, je devais me rendre utile en nettoyant l’académie. Et oui, la cendrillon d’Askelane c’était moi. A cette époque, j’étais encore trop jeune pour rêver à la princesse charmante. Ce rêve arriva plus tard, lorsque je devins courtisan.
En tout cas, je nettoyais les endroits les plus crades et les plus sordides de cet établissement. Ce matin là, j’étais en train de nettoyer les latrines de mon étage. Les tinettes de chaque pensionnaire avaient été spécialement disposées à cet endroit pour que je puisse les vider. Enlever la merde des autres, était soi-disant le seul travail qu’un animal comme moi puisse faire.
Bref, j’étais à quatre pattes et je frottais le sol avec énergie. Je préférais encore cela que d’être en train d’apprendre à dispenser la mort. L’endroit était sale, très sale. Si je n’étais pas un homme. Je pouvais dire que j’étais un animal perdu dans un énorme enclos de cochons. Une odeur capiteuse de pisse et de merde saturait l’air de la pièce.
J’étais sur le poing de finir le sol et d’entamer les fosses lorsqu’ils arrivèrent en rigolant à pleines dents. Je fis semblant de ne pas les voir en finissant d’astiquer le sol. J’avais un mauvais pressentiment qui prenait naissance dans mon estomac jusqu’à le nouer complètement. Je me disais qu’ils n’étaient pas là pour moi, qu’ils avaient sûrement une envie pressante. Ce qui au fond était vrai, ils avaient une envie pressante de ce défouler sur moi.
Le chef de ce trio infernal s’approcha de moi. J’étais toujours à quatre pattes et je regardais le sol en continuant de frotter. J’espérais qu’ils allaient partir sans m’administrer une nouvelle correction. Ce qui ne fut évidemment pas le cas. Il m’envoya un énorme coup de pied dans les côtes qui m’envoya bouler dans l’une des fosses d’aisance. Cette dernière était remplie d’excréments.
Ils éclatèrent de rire.
- On dirait bien que notre sale cabot est dans la merde ! Il faut croire qu’il aime ça, hein les gars ?
- Ouais, c’est clair !
- Aller, on va se faire une petite séance de tir aux pigeons.
Sur ces bonnes paroles, il attrapa l’un des pots de chambre et me le balança en pleine poire. Il vint se fracasser sur mes bras qui essayaient tant bien que mal de protéger mon visage. Il s’y brisa en relâchant tout son contenu sur ma figure. En plus d’avoir mal aux côtes et aux bras, j’avais le visage plein d’urine et d’excréments. Ce lancé fut imité par les deux compagnons du premier lanceur. Ils prirent leurs pieds en me les balançant tous à la gueule. Je n’avais pas eu d’autre choix que de me plaquer au sol pour protéger mon visage et les parties les plus sensibles de mon corps. Les deux mains sur la tête pour protéger le haut et l’arrière de mon crâne. J’ai encaissé leur rafale en gardant le nez dans ce mélange de crotte et de pisse. Mon dos et mes avant bras reçurent de plein fouet les autres tinettes qui se brisèrent sous la puissance de l’impacte. Il fallait dire que la céramique était de bien piètre qualité, mais c’était largement suffisant pour faire mal. Cela m’a même fait très mal, mais j’avais appris à souffrir sans trop crier et en ravalant mes larmes.
- La merde, tu aimes ça, hein ?
- Allez, mange !! Fait nous voir à quel point tu aimes ça !
- Montre nous ! Obéit ou on te crève comme un goret.
Je savais qu’il ne plaisantait pas et que si je ne faisais pas ce qu’il disait, ils allaient réellement me saigner. Dans ces moments là, je me suis réellement demandé ce que je faisais sur cette terre et à quoi je pouvais bien servir. Je n’avais qu’une seule envie c’était que ce cauchemar s’arrête une bonne fois pour toute. Ma tête me disait parfois qu’il valait peut-être mieux en terminer une bonne fois pour toute avec ma triste vie. Hors, au fond de moi, il y avait une petite voix qui me demandait de ne pas le faire, qui me demandait d’y croire, mais croire en quoi ? En quoi devais-je croire quand tout autour de moi n’était que violence et souffrance. Alors, j’ai ravalé le peu de fierté qu’il me restait encore et croyez-moi, il ne m’en restait vraiment plus beaucoup, une quantité infinitésimale pour être vraiment précis.
J’ai attrapé un bout de merde que j’avais sur ma joue droite et je l’ai plongé dans ma bouche pour satisfaire les envies sadiques de mes tortionnaires. Ils étaient aux anges de me voir mastiquer ce met si fondant avant de complètement l’avaler. Leur regard était tellement focalisé sur moi qu’il m’était impossible d’essayer de les bluffer. De toute manière, je n’étais pas très doué non plus dans l’art du mensonge.
Toujours allongé dans la fosse d’aisance, j’espérais qu’ils avaient leur compte et qu’ils allaient enfin partir et me laisser tranquille. Visiblement, ils n’étaient pas encore totalement rassasiés par ce triste spectacle.
- Sale porc ! Ne bouge pas ! On va te nettoyer !
Ils s’approchèrent et je me demandais quelle idée tordue ils pouvaient avoir dans la tête. Je ne tardais pas à le découvrir. Ils ouvrirent leur braguette et sortirent leurs pénis pour se soulager la vessie sur ma personne. Ce jour là, j’ai reçu ma première douche dorée. Trois vigoureux jets vinrent s’échouer mon corps et tout particulièrement sur mon visage. Ils prenaient visiblement un malin plaisir à essayer de viser mon visage et plus particulièrement ma bouche malgré mes mains qui essayaient de faire barrière. Ils partirent en rigolant lorsque leur vessie fut enfin vide. Ils avaient manifestement eu pour le moment leur dose de sadisme. Quant à moi, j’étais dans un triste état. Je me sentais aussi sale physiquement que mentalement.
Avant de sortir de ce troue, j’ai pleuré jusqu’à ce que mes larmes se tarissent.
Aujourd’hui encore, en y repensant, j’en viens à la musique plutôt que d’en venir aux larmes. Mes notes sont mes larmes, la musique me permet de faire sortir cette souffrance de ma tête.
Elle est mon exutoire …
Re: L'académie d'Askelane [ /!\ Interdit aux - de 18 ans]
Hrp : une tite zik d'ambiance.
Le suicide d'un enfant.
Cette nuit-là, comme beaucoup d’autre, je me suis extirpé de la chambre pendant que mes trois tortionnaires dormaient. Encore heureux qu’ils avaient le sommeil lourd. J’avais ainsi une permission officieuse de pouvoir sortir pendant quelques heures de cet enfer en emportant avec moi le dernier souvenir qu’il me reste de ma mère. Encore heureux qu’ils ne se soient pas encore attardés dessus, en même temps, ces types ne sont pas genres à s’intéresser à la musique.
Avec mon Luth sous le bras, je me suis dirigé péniblement vers mon antre. Une sorte de grenier qui se trouve sous les combles, dans une partie peu fréquentée de l’école militaire. Une pièce exigu qui possède une fenêtre qui donne sur le toit et qui me permet de dormir à la belle lors des grandes chaleurs.
Ce soir, je m’y dirige avec beaucoup de mal. Je boîte, j’ai des vertiges, je suis obligé de m’appuyer régulièrement sur les murs pour pouvoir avancer et gravir les marches qui m’y emmènent. Les images de la journée me viennent à l’esprit. Je revois ce qu’ils m’ont tous fait subir. Je me revois en train de servir de ballon dans une de leurs parties de soule. Ils m’ont envoyé au sol et m’ont cogné encore, encore et encore. Ils m’ont mis des énormes shoots dans le buffet et dans les côtés. J’étais sur le carreau. La tête dans la poussière de la cour de l’école. J’étais à deux doigts de passer l’arme à gauche. Ma bouche était engluée dans un mélange de terre, de larmes, de salive et de sang. Du sang et de la bave que vomissait ma bouche. La dernière chose que j’ai entendu c’était des rires, ensuite ce fut le trou noir. Je me suis réveillé dans ma chambre et il faisait déjà nuit. Décidemment, la mort ne voulait vraiment pas de moi.
Arrivé à destination après une marche pénible dans les couloirs obscurs et déserts de l’Académie militaire d’Askelane, je me dirige vers la fenêtre. On est dans une période de l’année ou les nuits sont chaudes et il fait bien trop chaud sous les combles pour que je puisse y demeurer quelques heures. D’autant plus, que mes côtés me brûlent. Elles me font atrocement souffrir à chaque fois que mes poumons se gonflent d’air.
La traversée de la pièce et marqué par le couinement et la fuite précipités des rats qui vivent céans. Ils sont les seuls à partager mon secret et au moins, eux, ils ne me veulent pas de mal. À croire que dans ce lieu, les hommes cachent des animaux et les animaux des hommes …
Assis sur le toit, j’admire la lune et les étoiles. Avec les rongeurs, elles sont les seuls témoins de ce spectacle. Les seuls à pouvoir partager ma peine et ma souffrance. J’aimerais pouvoir leur jouer un morceau, mais je ne peux pas. Mes bras sont maculés d’hématomes en tout genre. Ce soir, ils ne sont pas en état de jouer et de faire pleurer mon âme à travers mon luth. Cet après-midi, ils m’ont servit de bouclier contre les coups qui étaient destinés à ma figure et à mon crâne.
Ai-je vraiment envie de jouer ? Dois-je vraiment aller au-delà de la douleur et jouer ?
Jouer me fait du bien, j’ai l’impression que chaque note qui sort de mon luth apaise mon cœur et mon âme, mais ce soir, je suis fatigué.
Fatigué de vivre au jour le jour dans l’espoir de pouvoir un jour sortir de cet enfer. De croire que mon père reviendra un jour me chercher. De croire que je vais pouvoir un jour revoir ma mère. De croire qu’un jour, ils arrêteront de me faire du mal … De croire que j’ai un avenir …
Ici, je ne suis plus rien. J’ai l’impression de n’être plus qu’un objet. Le jouet d’enfants et d’adultes ayant l’esprit complètement malade.
Ici à Askelane, à part la musique, je n’ai plus rien à quoi me raccrocher. Je suis en attente, en attente de la mort … Elle constitue ma seule porte de sortie.
Ma seule porte de sortie … Le seule moyen de m’en aller définitivement de ce monde … C’est de … Mourir …
Ces mots ont eu l’effet d’une explosion dans mon cerveau. Ils ont engendré une idée. Une idée malsaine qui avait pourtant un réel intérêt. Une idée qui me donne à réfléchir, mais qui est pourtant la solution à tous mes problèmes.
Si la mort ne vient pas à moi, alors, je peux aller à elle.
De toute manière, ai-je encore un espoir ? Non .
Est-ce que quelqu’un regrettera ma mort ? Non, ici, elle sera même vécue comme un soulagement. Quant à ma mère, je ne sais même plus si elle est encore vivante … Et mon père m’a abandonné dans cet enfer ! Il aurait mieux fait de me tuer ou de me faire tuer cela aurait été plus rapide et plus propre !
Dois-je vivre ou survivre pour quelqu’un ?
La dernière once d’espoir qui me restait s’est éteinte aujourd’hui. Je n’en peux plus de cette vie … Je veux qu’elle s’arrête, là, maintenant !
C’est dans ce moment-là que l’on apprécie l’ironie du destin. Dans la pièce, il y a des armes en bon état. Cette pièce doit servir de remise pour les armes et encore heureux que pendant les cours on ne se serve pas de ce genre de jouets sinon l’enseignement aurait été beaucoup plus sanglant. Quoi qu’il en soit, il y a des lames qui ne demandent qu’à servir. Notamment celle d’un petit poignard que j’ai vu en arrivant.
J’entre, je l’empoigne et je reviens m’asseoir. Je regarde mon visage se refléter sur la lame. Je passe mon doigt sur le tranchant pour le jauger. Une fine entaille se dessine presque instantanément sur la pulpe de mon doigt. La lame est aiguisée à point, cela devrait se faire sans trop d’effort.
Sauf que ce n’est pas évident de vouloir se donner la mort. On se retrouve soudain seul face à son instinct de survie. Il vous pousse à vous le relever, à endurer, à espérer. Je sens que ma main tremble et ma résolution vacille légèrement. L’espoir semble vouloir renaître de ses cendres à l’intérieur de mon coeur. J’ai presque l’impression que ma vie peut s’arranger, alors que je sais très bien que ce n’est pas vrai. C’est juste que mon corps ne veut pas retourner à la terre. Il essaye de me convaincre, mais je sais qu’il a tort. Plus j’attends et plus j’hésite, alors autant en finir de suite. Je ne veux plus vivre et je veux encore moins survivre ! Il faut que mon instinct, que mon corps puisse le comprendre une bonne fois pour toute.
Je tends mon bras gauche et je me fais une entaille sur le poignet en utilisant le poignard que tenait ma main droite. J’ai eu mal, mais la douleur était infiniment plus faible que celle que je ressentais après les supplices autres élèves.
Je fis la même chose avec le poignet droit. La lame a entaillé ma peau et mes veines afin qu’elles puissent en déverser leur contenus.
Le saut dans le vide ou le coup dans le cœur c’est plus rapide, mais c’est un peu trop violent pour mon maigre courage. Là, ça va prendre du temps, mais je quitterais ce monde en sentant mes forces m’abandonner lentement. Mon corps est tellement blessé par mon traitement de la journée que je ne sens pas mes entailles au niveau des poignets.
Je regarde mon sang couler sur les tuiles. Cela dure quelques minutes, je pose le poignard qui glisse sur le toit pour venir s’échouer dans la gouttière en ayant sa lame maculé de mon sang.
La mort arrive à petit pas. Je me sens faiblir au rythme de l’écoulement de mon nectar vital. Il entraîne avec lui mon souffle vital et déjà ma vision commence à se brouiller.
Je m’allonge sur le toit parce que j’ai la tête qui tourne. Mon regard s’emplit de larme et je regarde la lune qui semble s’éloigner, s’évaporer, se brouiller.
Dans ma tête, je vois l’image de ma mère sans doute pour la dernière fois. Je la revois encore en train de m’apprendre à jouer de la musique ou à me raconter des histoires sur le désert blanc.
Je quitte ce monde en emportant avec moi mes meilleurs et plus doux souvenirs. C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver … C’est au moins ça … Un beau cadeau d’adieu … Merci …
Il est temps, je le sens, elle est toute proche… Je n’ai même plus la force de … Garder mes yeux ouvert.
Je … Pars …
Adi … eu …
Avec mon Luth sous le bras, je me suis dirigé péniblement vers mon antre. Une sorte de grenier qui se trouve sous les combles, dans une partie peu fréquentée de l’école militaire. Une pièce exigu qui possède une fenêtre qui donne sur le toit et qui me permet de dormir à la belle lors des grandes chaleurs.
Ce soir, je m’y dirige avec beaucoup de mal. Je boîte, j’ai des vertiges, je suis obligé de m’appuyer régulièrement sur les murs pour pouvoir avancer et gravir les marches qui m’y emmènent. Les images de la journée me viennent à l’esprit. Je revois ce qu’ils m’ont tous fait subir. Je me revois en train de servir de ballon dans une de leurs parties de soule. Ils m’ont envoyé au sol et m’ont cogné encore, encore et encore. Ils m’ont mis des énormes shoots dans le buffet et dans les côtés. J’étais sur le carreau. La tête dans la poussière de la cour de l’école. J’étais à deux doigts de passer l’arme à gauche. Ma bouche était engluée dans un mélange de terre, de larmes, de salive et de sang. Du sang et de la bave que vomissait ma bouche. La dernière chose que j’ai entendu c’était des rires, ensuite ce fut le trou noir. Je me suis réveillé dans ma chambre et il faisait déjà nuit. Décidemment, la mort ne voulait vraiment pas de moi.
Arrivé à destination après une marche pénible dans les couloirs obscurs et déserts de l’Académie militaire d’Askelane, je me dirige vers la fenêtre. On est dans une période de l’année ou les nuits sont chaudes et il fait bien trop chaud sous les combles pour que je puisse y demeurer quelques heures. D’autant plus, que mes côtés me brûlent. Elles me font atrocement souffrir à chaque fois que mes poumons se gonflent d’air.
La traversée de la pièce et marqué par le couinement et la fuite précipités des rats qui vivent céans. Ils sont les seuls à partager mon secret et au moins, eux, ils ne me veulent pas de mal. À croire que dans ce lieu, les hommes cachent des animaux et les animaux des hommes …
Assis sur le toit, j’admire la lune et les étoiles. Avec les rongeurs, elles sont les seuls témoins de ce spectacle. Les seuls à pouvoir partager ma peine et ma souffrance. J’aimerais pouvoir leur jouer un morceau, mais je ne peux pas. Mes bras sont maculés d’hématomes en tout genre. Ce soir, ils ne sont pas en état de jouer et de faire pleurer mon âme à travers mon luth. Cet après-midi, ils m’ont servit de bouclier contre les coups qui étaient destinés à ma figure et à mon crâne.
Ai-je vraiment envie de jouer ? Dois-je vraiment aller au-delà de la douleur et jouer ?
Jouer me fait du bien, j’ai l’impression que chaque note qui sort de mon luth apaise mon cœur et mon âme, mais ce soir, je suis fatigué.
Fatigué de vivre au jour le jour dans l’espoir de pouvoir un jour sortir de cet enfer. De croire que mon père reviendra un jour me chercher. De croire que je vais pouvoir un jour revoir ma mère. De croire qu’un jour, ils arrêteront de me faire du mal … De croire que j’ai un avenir …
Ici, je ne suis plus rien. J’ai l’impression de n’être plus qu’un objet. Le jouet d’enfants et d’adultes ayant l’esprit complètement malade.
Ici à Askelane, à part la musique, je n’ai plus rien à quoi me raccrocher. Je suis en attente, en attente de la mort … Elle constitue ma seule porte de sortie.
Ma seule porte de sortie … Le seule moyen de m’en aller définitivement de ce monde … C’est de … Mourir …
Ces mots ont eu l’effet d’une explosion dans mon cerveau. Ils ont engendré une idée. Une idée malsaine qui avait pourtant un réel intérêt. Une idée qui me donne à réfléchir, mais qui est pourtant la solution à tous mes problèmes.
Si la mort ne vient pas à moi, alors, je peux aller à elle.
De toute manière, ai-je encore un espoir ? Non .
Est-ce que quelqu’un regrettera ma mort ? Non, ici, elle sera même vécue comme un soulagement. Quant à ma mère, je ne sais même plus si elle est encore vivante … Et mon père m’a abandonné dans cet enfer ! Il aurait mieux fait de me tuer ou de me faire tuer cela aurait été plus rapide et plus propre !
Dois-je vivre ou survivre pour quelqu’un ?
La dernière once d’espoir qui me restait s’est éteinte aujourd’hui. Je n’en peux plus de cette vie … Je veux qu’elle s’arrête, là, maintenant !
C’est dans ce moment-là que l’on apprécie l’ironie du destin. Dans la pièce, il y a des armes en bon état. Cette pièce doit servir de remise pour les armes et encore heureux que pendant les cours on ne se serve pas de ce genre de jouets sinon l’enseignement aurait été beaucoup plus sanglant. Quoi qu’il en soit, il y a des lames qui ne demandent qu’à servir. Notamment celle d’un petit poignard que j’ai vu en arrivant.
J’entre, je l’empoigne et je reviens m’asseoir. Je regarde mon visage se refléter sur la lame. Je passe mon doigt sur le tranchant pour le jauger. Une fine entaille se dessine presque instantanément sur la pulpe de mon doigt. La lame est aiguisée à point, cela devrait se faire sans trop d’effort.
Sauf que ce n’est pas évident de vouloir se donner la mort. On se retrouve soudain seul face à son instinct de survie. Il vous pousse à vous le relever, à endurer, à espérer. Je sens que ma main tremble et ma résolution vacille légèrement. L’espoir semble vouloir renaître de ses cendres à l’intérieur de mon coeur. J’ai presque l’impression que ma vie peut s’arranger, alors que je sais très bien que ce n’est pas vrai. C’est juste que mon corps ne veut pas retourner à la terre. Il essaye de me convaincre, mais je sais qu’il a tort. Plus j’attends et plus j’hésite, alors autant en finir de suite. Je ne veux plus vivre et je veux encore moins survivre ! Il faut que mon instinct, que mon corps puisse le comprendre une bonne fois pour toute.
Je tends mon bras gauche et je me fais une entaille sur le poignet en utilisant le poignard que tenait ma main droite. J’ai eu mal, mais la douleur était infiniment plus faible que celle que je ressentais après les supplices autres élèves.
Je fis la même chose avec le poignet droit. La lame a entaillé ma peau et mes veines afin qu’elles puissent en déverser leur contenus.
Le saut dans le vide ou le coup dans le cœur c’est plus rapide, mais c’est un peu trop violent pour mon maigre courage. Là, ça va prendre du temps, mais je quitterais ce monde en sentant mes forces m’abandonner lentement. Mon corps est tellement blessé par mon traitement de la journée que je ne sens pas mes entailles au niveau des poignets.
Je regarde mon sang couler sur les tuiles. Cela dure quelques minutes, je pose le poignard qui glisse sur le toit pour venir s’échouer dans la gouttière en ayant sa lame maculé de mon sang.
La mort arrive à petit pas. Je me sens faiblir au rythme de l’écoulement de mon nectar vital. Il entraîne avec lui mon souffle vital et déjà ma vision commence à se brouiller.
Je m’allonge sur le toit parce que j’ai la tête qui tourne. Mon regard s’emplit de larme et je regarde la lune qui semble s’éloigner, s’évaporer, se brouiller.
Dans ma tête, je vois l’image de ma mère sans doute pour la dernière fois. Je la revois encore en train de m’apprendre à jouer de la musique ou à me raconter des histoires sur le désert blanc.
Je quitte ce monde en emportant avec moi mes meilleurs et plus doux souvenirs. C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver … C’est au moins ça … Un beau cadeau d’adieu … Merci …
Il est temps, je le sens, elle est toute proche… Je n’ai même plus la force de … Garder mes yeux ouvert.
Je … Pars …
Adi … eu …
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