Journal d’un scientifique en terra incognita

Je commence ici ce carnet de voyage sur la fabuleuse expédition à laquelle j’ai pris part. Cela faisait six mois que je me savais participer à celle-ci. Je m’y étais donc préparé tout ce temps, aidant en journée à la mise en œuvre du tunnel et m’entraînant le soir pour parer à tous les obstacles qui viendraient entraver notre route. Pour la plupart des participants, ils étaient arrivés durant la semaine précédant le départ.
Le groupe semblait être une combinaison hétéroclite de guildiens et de continentaux tous prêts à braver l’inconnu. Ma plus grande surprise fut de voir, parmi ces membres, un ancien camarade de l’académie, Shim. Celui-ci semblait n’avoir guère changer, mais je ne pus réellement l’affirmer ce jour là car nous nous sommes à peine croisé, échangeant de simples salutations. Nous étions tous deux bien trop affairé aux préparatifs du départ.
Je ne sais si je trouverai le sommeil par l’excitation qui me gagne, car demain tout commence…

En début de journée toute l’expédition était fin prête, n’attendant plus que la cloche à l’entrée du tunnel sonne. Nous étions tous fébriles à l’idée de savoir que nous ne reviendrons pas de si tôt en ces terres, et même que certains ne reviendraient peut être jamais. Mais c’était un choix que nous avions tous fait.
L’impatience commençait à s’emparer de nous quand le signal retentit enfin. Toute la troupe s’enfonça dans la galerie. Celle-ci était suffisamment large pour y faire passer nos montures avec nos bagages sur leurs flancs. Nous avancions prudemment à la vitesse des chevaux tirant les bois qui servirait à monter le comptoir une fois la barrière traversé, jusqu’au moment où des bruits sourds provenant de la surface nous parvinrent. La cavité se mit à trembler fragilisant sa structure dans son ensemble. Pas un ne cria mais on pouvait lire sur les visages la peur. Si nous traînions notre voyage se terminerait là et ce tunnel deviendrait notre tombeau. Sans mot dire les hommes se mirent à aider les bêtes à tirer leur fardeau, devenu le leur. Plus nous avancions plus les bruits s’approcher faisant trembler de plus bel le passage. Comme un signe du destin le dernier homme sortit au moment même où la grotte s’effondra sur elle-même.

Alors que nous avions préparé le nécessaire pour le camp, après un court discours du chef de l’expédition, Falka Jayon, les volontaires pour l’exploration, se mirent en route. C’est là que la véritable aventure allait avoir lieu, c’est aussi là que mon regard scientifique allait être le plus utile, c’est pourquoi, sans hésitation aucune, je m’engagea comme volontaire. Ces terres encore vierges de notre passage allaient sans doute nous dévoiler de nombreuses richesses.
De tout ce que nous avions pu voir du jour précèdent, les alentours du camp n’était guère des plus hospitalier. Les ressources les plus fondamentales, l’eau, le bois et la nourriture allaient venir à manquer dans l’établissement du comptoir. Tout autour de nous n’était que de vaste steppe aride où nul arbre ne pousse et où souffle un vent qui nous gelait de l’intérieur.