Un amour à sens unique

Aude semble peinée. Kallak ne lui a jamais dit en face qu'il la considérait comme une "paysanne bonne à rien qui ne sait rien faire de sa vie", mais ça se voit dans son regard, dans son attitude, dans son ton. Et elle n'est pas dupe.
De plus, les rumeurs ça court vite dans un endroit clos comme celui-ci. L'abcès explose un beau jour, dans la grand'salle en présence de tout le monde.

Je vois bien ce que tu penses de moi, Kallak. C'est vrai que je ne sais pas lire, trancher des gorges ou les recoudre, ni créer une tempête avec quelques mots. Je ne sais que coudre, faire la cuisine ou de la gnôle, réparer les outils de l'ordinaire, garder un troupeau, jouer de la musique, chanter, danser et m'amuser. Je ne sais qu'être une bonne épouse. Désolée de n'être que ce que je suis !
Mais puisque je ne suis pas assez bien pour toi, j'irais à l'université. J'apprendrais à lire et à écrire, j'apprendrais la physique, la science et l'astrologie, la grammaire et la rhétorique. J'apprendrais l'étiquette et la mise des courtisanes. J'enseignerais à d'autres pour gagner assez de sous pour engager un maître d'armes qui m'apprendra à me battre. Je te prouverais que je suis digne de toi !
Et quand je reviendrais, ajoute-t-elle avec une moue amusée et un doigt pointé devant tes yeux, tu regretteras de m'avoir méprisée !

Kallak fut surpris par une telle déclaration, le visage rougissant quelque peu, il prit les mains d'Aude et lui chuchota à l'oreille quelques mots puis se dirigea vers la porte du Covenant.




Tout en marchant, l'enchanteur se demanda comment de telles rumeurs était arrivé aux oreilles d'Aude, certes Il l'avait pensé à quelques reprises mais ne l'avait jamais révélé par respect envers sa futur.