Triste Heinrich...

shortless Ven 22 Aoû - 13:57

Heinrich, humain de la cité de Middenheim.

En l’an de grâce 2500, alors que le symbole de Sigmar s’abattait sur le monde tout comme en 1999 quand elle tomba sur la cité de Mordheim et que celle-ci devenait la Cité des Damnés, beaucoup de héros naquirent dont le célèbre Valten. Mais pas Heinrich. Bien que venu au monde de façon naturelle pendant la chute de la comète, ce nourrisson ne devait pas apporter le bonheur dans sa maisonnée. Sa mère, une vagabonde mariée à Frantz le forgeron, eut une vision la nuit avant l’accouchement. Dans son rêve, elle mettait bas un squelette d’humain qui se muait de façon mécanique. L’abomination prit une faux qui se trouvait dans l’atelier, et faucha son père. Suite à cela, le mort vivant décapita une grande statue en granit de Sigmar, puis d’Ulric avant de s’asseoir sur un trône doré. Elle se réveilla en sueur et complètement effrayée. Mais Heinrich rejoignit ce monde sans difficultés alors que ses parents s’attendaient au pire.

Les années passèrent et Heinrich grandit. Son père était un forgeron assez pauvre et de ce fait ils vivaient dans les bas quartiers, dans l’atelier. Les pièces étaient aménagées pour leur permettre une vie précaire mais ils n’étaient pas dans le besoin. Le cimetière était tout proche de la résidence et Heinrich s’y baladait souvent. Quelque chose d’indéfinissable l’y attirait. Il ne savait pas comment il s’y rendait, il avait juste l’impression qu’un courant sombre, situé au ras du sol l’incitait à le suivre. Une fois la bas il pouvait voir des formes spectrales flotter entre les tombes. La présence des fantômes le rassurait, il se sentait en sécurité avec eux, beaucoup plus qu’avec ses congénères. Ce silence pesant, la noirceur nocturne et l’étreinte glacée de la mort lui était devenue familière.

Un soir, alors qu’il errait entre les épitaphes mortuaires, un homme tout de noir vêtu apparut devant lui. « Tu vois le vent de Shyish n’est-ce pas. Oui sinon tu ne serais pas seul dans ce lieu, vu ton jeune âge. Comment t’appelles-tu ? » demanda-t-il d’une voie caverneuse semblant provenir d’un autre monde et résonnait dans la tête du garçon. « Heinrich » répondit-il sans peur, sans émotion apparente. L’homme répondit « dans peu de temps un démon parmi les hommes s’élèvera. Tu le reconnaitra grâce à la couronne sur sa tête. Il précipitera la chute de ta famille et surement la tienne… » Avant que le petit ne puisse répondre une brume se tenait devant lui et il était à nouveau seul dans le cimetière.

Sa vie se déroula ensuite normalement sauf qu’Heinrich continuait ses visites aux cryptes. Sa vie s’était égayée depuis peu et il avait découvert la vie en communauté petit à petit en particulier grâce à ses amis. Peu avant son service militaire cependant, une rumeur se répandit : une grande armée de guerriers du Chaos menée par un champion invincible marchait vers l’Empire.

Effectivement, une semaine plus tard les nouvelles du nord parvinrent à la Cité du Loup Blanc : Archaon avait réuni les démons des Quatre Puissances et venait prendre sa revanche sur les royaumes humains. Une grande armée menait par Volkmar le Sévère et le comte de Talabheim fut aisément défaite et le Saint homme Sigmarite était devenu la bannière du héraut de la Fin des Temps. Middenheim devint très active et toutes les batteries d’artillerie se mettaient en place tandis que les troupes répétaient leurs manœuvres. Les forgeron, tels Frantz le père d’Heinrich étaient extrêmement sollicité car la demande en arme augmente considérablement en temps de guerre.

Alors que les jours avançaient les gens de la Cité prenaient de plus en plus peur. Puis à l’aube du 23ème jour de Sigmarzeit l’armée du nord arriva. Le siège fut terrible. Les morts remplissaient les douves de la ville, si bien que certains attaquants devaient se servir des corps de leurs anciens compagnons pour atteindre les remparts. Au cours de la campagne Frantz fut enrôlé et se rendait chaque jour aux avant-postes. Un soir Heinrich annonça : « Si tu vas te battre demain, tu mourras. Restes Papa ». devant cette déclaration, les parents s’interrogèrent puis se dirent que ce n’était qu’une impression. Frantz était un simple manœuvre de canon, et il savait très bien qu’il ne pouvait être atteint par l’ennemi. Malheureusement, le lendemain ce même canon explosa entrainant la mort de tous ses servants. La mère d’Heinrich fut atterrée par cette disparition. Elle ne pouvait s’empêcher de se rappeler son cauchemar d’il y a quelques années. Son fils avait il tué Frantz a cause de ses paroles.

Un vent froid souffla soudain à l’intérieur de l’atelier. Heinrich fut caché par sa mère dans une chambre qu’elle ferma à double tour. Un bruit terrible se produit puis plus rien. Heinrich vit alors le courant sombre « le vent de Shyish » comme l’avait appelé l’homme du cimetière s’épaissit. Le petit garçon poussa alors de toutes ses forces la porte et réussit à sortir. Là sa mère gisait au sol mourante. Dans un dernier souffle elle dit « Ton père…Ton père savait… » et elle poussa son dernier soupir.

Heinrich se sentit triste. Ces parents furent jetés dans une fosse commune car personne ne pouvait leur offrir de sépulture décente. Heinrich sentit alors que les courants de Shyish réagissait à ses pulsions, ses émotions. Alors qu’il restait seul dans l’atelier de son père, l’homme mystérieux apparut devant lui. « Tu m’attires car nous maitrisons la même forme de courant de magie. Tu es encore trop jeune mais bientôt tu me rejoindras. En attendant prends ceci. Ce livre t’apprendra à maitriser les bases de la magie. Puis une fois que tu le sauras, pars chercher le livre d’Arakh Iman, dans les terres du sud. Grâce à lui tu pourras parler à nouveau à ton père. »

Heinrich se retrouva seul avec un petit grimoire. Malheureusement il ne savait pas lire. En ouvrant le bréviaire les signes qu’il voyait étaient compréhensibles pour lui. Il lui révélait comment manipuler les vents de magie pour les plier à sa volonté. Il apprit également que le livre maudit que le sorcier mystérieux lui avait dit de rechercher permettait à un esprit d’apparaître devant l’invocateur et de s’entretenir avec lui. Heinrich savait que son père pouvait lui révélait un secret. Comme il s’agissait du dernier souffle de sa mère, ca devait être quelque chose de terrible.

C’est ainsi que quelques années plus tard, Heinrich maitrisait les quelques tours que contenait le bréviaire. Il se sentait désormais prêt. Il partira donc à la recherche du grimoire maudit et rien ne pourrait l’arrêter, même si le chemin serait parfois détourné.