Lettre d'un magicien en colère

Maîtres, mon seigneur, ceci est une lettre d’explication d’un magicien en colère. Explication d’une histoire qui ne devrait pas tarder à arriver à vos oreilles, si ce n’est pas déjà le cas, les rumeurs circulent tellement vite de nos jours.

Cette lettre, je l’ai rédigée en trois exemplaires. Le premier est destiné à mon supérieur hiérarchique, le « Grand Surveillant ». Le deuxième et le troisième sont adressés à maître Friegler et au grand maître de l’Ordre Flamboyant.

Pour commencer veuillez pardonner la maladresse de ma plume, mais toute cette histoire me travaille encore le cerveau. Déjà dans un premier temps, nous quittons à peine Altdorf que nous tombons déjà dans les ennuis, des problèmes magiques et démoniaques à même pas une demi-journée à cheval de la capitale impériale. Des troubles qui vous seront narrés par des nains qui ont eu l’occasion de subir cette magie impie de plein fouet. Quoi qu’il en soit, nous avons renvoyé un démon … Un de plus si je puis dire … Non, je ne commence pas à être blasé avant d’apprendre qu’il y a potentiellement tout une famille de magiciens renégats qui s’est mis en quête de sombres pouvoirs. Je ne sais pas ce que vous déciderez en haut lieu, mais quoi qu’il en soit, nous avons pris toutes les notes nécessaires pour retrouver ce mécréant. Nous espérons juste avoir le temps de tout faire. Notre « agenda des problèmes à traiter » se rallonge de jour en jour et nous espérons trouver un petit créneau au milieu de la main pourpre et de l’affaire de Bögenhafen pour résoudre l’affaire de ces sinistres jeteurs de sorts …

Bref, après l’histoire du sémaphore, nous avons repris notre chemin avant de faire une halte à Kemperbad. C’est dans cette ville si « chaleureuse » que nous avons fait la connaissance d’un être si … si … Je voudrais dire intrigant, mais ce serait mentir … Un être si détestable qui se promenait à la vue de tous avec une bien étrange « personne ». Le dernier édit impérial m’impose d’user ici guillemets, mais que Sigmar et les dieux me pardonnent cette personne était à mi-chemin entre un homme et un chien … Et il était promené au bout d’une laisse au milieu d’une foule incrédule par le comte « truc nuche machin chose » … Mon cerveau n’a pas fait l’effort de retenir le nom d’une personne aussi méprisante. De toute manière pour moi, son nom était comme le « H » de Mohrr, il ne servait à rien … Ce comte était présent dans cette ville comme « plénipotentiaire » de notre empereur. Non, mais sérieusement ? Nous savons tous où se trouve actuellement notre empereur et je ne pense pas qu’il soit au courant de tous ce qui se trame à la cour pendant qu’il est loin d’Altdorf. Quoi qu’il en soit, cet homme était content de promener son « animal de compagnie » et il n’a pas hésité à me dire que grâce à cet édit, il pouvait enfin le sortir à la vue de tous … Notez également qu’on m’a dit que ce genre de créatures était très en vogue à la cour d’Altdorf … Bref, avant le passage de cet édit, un homme comme lui aurait été purifié par la sainte inquisition et aujourd’hui, il se promène en toute impunité …

Quoi qu’il en soit, après un premier échange cordial … Je me suis éclipsé en rongeant mon frein et avec des interrogations plein la tête … Et puis aussi, une violente envie de m’occuper de son cas, tout comte et plénipotentiaire qu’il soit … Son comportement était juste aberrant … Dérangeant … Voir même dément … Mais ça, j’en aurais la preuve le soir même …

Oui, je n’ai pas eu à attendre longtemps avant que cette personne s’illustre à nouveau. Le soir même, il fit construire un bûcher pour cramer un pauvre type qui avait eu l’outrecuidance de protéger sa fille contre la furie sanguinaire de son « toutou impie » … Un père de famille qui a juste mis un coup de bâton à un chien qui voulait faire son « quatre heure » de sa progéniture … Cet homme était conduit au bûcher pendant que le comte caressait sa créature comme un amant caresse sa maîtresse avant de l’emmener dans sa chambre. C’était juste dégoûtant et il était hors de question que je reste là à regarder ce spectacle … Ni une, ni deux, je me suis goinfré de vent de magie avant de faire exploser ma colère. Je devins le bûcher, la flamme purificatrice qui allait faire appliquer la sainte justice impériale. Parce que, pour moi, nul personne n’est au-dessus de la loi.

Je sortis le sceau de l’inquisition, symbole de mon rang et de mon autorité et là … J’avoue que je suis tombé de haut en voyant que cet immonde pourceau possédait lui aussi un sceau de l’inquisition. Loin de me calmer, cette vision accentua encore un peu plus ma colère et malgré ses menaces, j’ai concentré ma puissance magique pour le rayer définitivement de la surface du vieux monde. Je l’ai cramé, lui et son chien avant de libérer le malheureux père de famille.

Je vous livre ici mon témoignage brut de décoffrage sans chercher à me débiner de mes responsabilités. Ceci étant dit, je ne ressens strictement aucun remord et si c’était à refaire, je le referait sans aucun problème.

Et je dirais même plus … Je ne sais pas comment cette personne a pu se procurer un sceau de l’inquisition … Mais, si ce sceau était authentique … Je me sens dans l’obligation de quitter ma fonction d’inquisiteur. Je n’ai aucune envie de travailler dans une organisation qui cautionne ce genre de comportements.

Quoi qu’il en soit, inquisiteur ou pas et en attendant les conclusions de cette histoire, je continuerais à enquêter sur les affaires en cours … Notamment celle de la main pourpre … Cette secte, nous a d’ailleurs contacté à Kemperbad et pour la première fois, nous avons eu l’occasion de croiser le fer avec eux. Nous n’avons rien pu en tirer … Néanmoins, ce sont des cultistes dangereux qui semblent posséder des moyens considérables. En tout cas, ils savent à chaque fois où nous sommes … Et possède des reliques gorger de magie noires …

En ce moment, nous, nous dirigeons vers les « Crêtes noires ». Nous vous tiendrons informer de la suite des évènements pour le peu que nous soyons en état de le faire …

Je vous envoie mes salutations les plus distingués.

Cordialement.

Zacharias « le sans nom ».