[Ambiance] L'Hiver Vient

Iago le mendiant prenait l’air frais du soir dans le jardin de l’hospice, quand Mamie Crombloss le rejoint. Un instant les deux personnes agées restèrent à observer les étoiles qui filtrait la pollution lumineuse de la ville.
La buée rejetée dans l’air par leur profonde respiration montait vers le ciel tout en se joignant à la fumée des cheminées des habitations, elle même se joignant à l’épaisse fumée noire et épaisse des manufacture de Bejofa.
Dans le lointain les bruits de la ville se faisait entendre, les marché nocturne à la légalité douteuse, le cri d’une femme que l’on agresse, les rires de vieux soudards sortants d’une taverne, le rabachage du veilleur de nuit...
Un flocon de neige vint mollement se poser dans la main du vieux mendiant, ou il mourrut d’une agonie lente et fondante.

-”L’hiver vient...” Lacha Iago.

-”Et il ne s’ra pas différent des aut’es. Nous avons préparer des réserves de nourriture et un petit pécule de secours. Nous survivrons...” Répondit la vieille gourrie.

-”Il sera difficile... je le sent dans mes articulations.”

-”T’en fais pas com’j’te dit nous sommes prés. Nos vieilles carcasses s’ront au chaud tout l’hiver.”

-”Et pour ceuces qu’sont pas pret?”

-”Pas not’problème.” Répondit la gourrie laconique. “Je t’ai fait du bouillon. Ce sera bon pour tes articulations. Allez rent’ vieille carne ou tu va geler.”

Iago frissona une dernière fois et rentra à l’intérieur de l’hospice. Mais en se retournant il eu temps de marmonner :

-”Bonne chance.”

La jeune femme venait de terminer sa transe. Elle observa les cartes disposées devant elle.

L’Amant, avec la Lune disposé juste en dessous comme si il s’agissait de son ombre, avait à ses cotés, l’Empereur à sa gauche et le Bateleur à sa droite.

L’Amant etait aussi relié par le dix de coupe à la Papesse, sur laquelle est superposée en travers l’Arcane sans Nom. A cette vision la jeune femme ne put s’empêcher de sourire cruellement.

L’Empeur avait sous elle comme en soutien le Soleil face révélée. La jeune fille remarqua une autre carte sous l’empereur qui se trouvait face cachée. “Tiens l’Impératrice !? Intéressant...” fit elle surprise.

Le Bateleur avait pour lui le Neuf de denier en position haute. Et la carte de la Force se trouvait face cachée sous celle du Bateleur. Il était cependant menacé par la carte du Jugement, mais le Jugement semblait avoir été comme jeté sur lui aléatoirement. La jeune fille fit la moue, parfois elle ne comprenait pas tout après une transe divinatoire.

Plus étrange était encore la Lune, cette carte était de nature capricieuse et changeante. Elle était cependant soutenue par l’As de Bâton.

Ensuite venait le Chariot perdu en dehors du plateau de divination, ce qui fit lever un sourcil interrogateur à la devineresse. “Pas d’importance...” fit elle finalement. Elle ne vit pas que la carte du Juge ne trouvait non loin sous la table face retournée.

Ses yeux se portèrent alors sur le Diable. Eloigné, bien que contrairement au Chariot toujours dans le plateau, il semblait lui aussi jouer un rôle mineur dans le conflit. Cependant lié à l‘Empereur par le sept de denier, il pouvait vite entrer dans le jeu.

Restait l’Etoile se débattant entre coupe, bâton, denier et épée, ce qui l’empêchait de faire vraiment partie du jeu. La jeune femme remarqua que la carte était légèrement déchirée à ses deux coins supérieure et présentait des brulures de bougie en son centre. “Damnation je vais encore devoir changer de jeu !” fit elle.

-”Alors comment cela se passe-t-il?” Fit une voix d’homme derrière elle.

-”Tout va bien, les choses se profilent selon votre désir.” Répondit la jeune femme.

-”Bien bien... Mais qu’elle est cette carte que tu tiens dans la main?”

-”La Tour? J’ai un problème avec cette carte je ne sais pas ou la mettre...”

-”Allons ma fille, le symbole du désastre et de la trahison doit bien avoir sa place sur le plateau...”

La jeune femme ne moufeta pas lorsqu’il l’appela sa “fille”. Elle avait renié sa famille pour atteindre ses buts après tout. Il était sa nouvelle famille.

-”Le problème n’est pas qu’elle n’a pas sa place... C’est que si je veux la placer je devrais la déchirer en confetti et la répandre sur le plateau tant elle est omniprésente !”

-”Aha cela ne m’étonne pas de ces misérables !” Fit l’homme dans un grand éclat de rire.

-”Vous n’oubliez pas votre promesse ?” Fit elle incertaine.

-”Non ne t’inquiète pas ils seront à toi une fois que tout ceci sera fini.”

-”Merci.” Fit elle soulagée.

-”De rien. Tu as fait du bon travail après tout, rien de plus normal. Allez va te reposer Ashena.” Répondit la silhouette masculine.

La jeune izguane rassembla ses cartes, se dirigea vers la porte et l’ouvrit. Avant de sortir elle se retourna, s’inclina et exprima sa plus profonde gratitude :

“Encore merci pour tout maitre Markov.”

Et elle referma la porte.

Dans le quartier des tanneries un homme éteinds les lanternes. Tel un automate il répète son mouvement tout les vingt mètres tout en scandant :

-"Il est minuit bonne gens ! Tout va bien !"