La rose des vents
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Histoires de marins

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Histoires de marins Empty Histoires de marins

Message  lopop Lun 29 Mar - 18:48

3 août 1715, le port de la Havane se repose de l’activité de la journée, les marins de quart profitent de la fraicheur de la soirée après une étouffante journée sous les tropiques. A l'intérieur d’El Marinero Borracho, une taverne du port, des marins du Bloody Maria se rassemblent autour d'une table abondamment garnie de chopines de rhum.

- Alors P’tit Jimmy, tu voudrais bien en savoir plus sur le captain’Hornigold, déclara le vieux pirate en se calant sur sa chaise.

- Ouep La Biture, répondit le jeune mousse, les gars racontent que t’as autrefois servit sous ses ordres …

- Pour sûr, mais sa légende commence bien avant que mon chemin croise le sien, P’tiot. J’la tiens de son ancien matelot, alors qu’ils naviguaient tout deux sur le navire de Michel De Grammont, un autre fameux flibustier. Mais arrête un peu de jacasser et laisse-moi le temps de rassembler mes esprits, dit-il à Jimmy qui n’avait pas bougé de son tabouret, suspendu aux lèvres de son ainé.

Alors que ce dernier frappe le fond vide de sa timbale sur la table, hélant la serveuse d’un grognement tout en bourrant une pipe à tuyau droit sans doute aussi vieille que lui, d’autres marins se rassemblent autour de la table. La serveuse, passe entre les hommes, remplissant tour à tour les timbales de rhum.

- ‘Sommes en 1683, commence le vieil homme, l’capitaine De Grammont a alors sous ses ordres une sacré belle flottille : l’capitaine Yankey, William Wright et Laurens de Graaf et encore d’autres sont de la partie. Et tout ce beau monde décide de mettre le cap sur Vera Cruz, où passe alors tout l’or de la Nouvelle Espagne avant d’être transporté vers l’Europe. Hornigold, alors à peine plus vieux que toué Jimmy, est déjà quartier maître sur le vaisseau de Grammont.

- Mais la ville dois grouiller de vaisseaux et d’soldats Espagnols pour garder tout cet or, interromps Jimmy.

- Petit, t’es une sacré bon Dieu de bonne vigie mais pour devenir encore meilleur et en plus d’avoir bon œil, y t’faudra un peu patience, tais-toi donc et remplis moi cette timbale, rétorque La Biture. Pour sûr, la ville est bien protégée par un fort, mais çui-ci est légèrement enfoncé dans les terres tout en restant assez surélevé pour commander la baie de sa batterie de trente-six. Sur les conseils d’Hornigold, De Grammont fait rassembler les meilleurs tireurs de sa flotte pour former un sacré groupe d’élite qu’il débarque par la terre. Pendant c’temps, dès la nuit tombée, les navires s’approchent de la ville par la mer.

La Biture marque une pause afin d’être sûr de capter l’attention de tout le monde et s’enfile une bonne rasade dans le gosier.

- Dans le port y’a deux galions espagnols plein à craquer de soldats, continue-t-il, et tout un tas de navire de plus petit tonnage, mais pas assez pour donner les foies aux flibustiers qui savent bien que les soldats Espagnols passent plus de temps à boire qu’à veiller.

Pour appuyer son propos, La Biture s’humidifie la gorge d’une bonne rasade, et cherche l’approbation de son auditoire du regard avant de continuer

- Le groupe à terre, commandé par Hornigold, s’approche le plus possible sans être vu dans la jungle qui borde la ville, puis s’installe dans les arbres entre la baie et le fort. D’la sueur coule le long des tempes d’Hornigold comme il vérifie une centième fois qu’son mousquet est bien chargé. Pour peu qu’un Espagnol, un peu moins soûl que les autres, s’avise de zieuter dans leur direction, il sait qu’ils ne tiendront pas longtemps. Il voit la flute de Grammont, ‘The Purse Of Amsterdam’, s’glisser dans les eaux du port, suivie par le reste d’la flotte.

Le conteur parcourt des yeux l’attablée de marins, en tirant une bouffée de sa pipe, vérifiant que chacun est suspendu au fil de son récit. Il reprend, après une nouvelle rasade.

- C’est alors que l‘enfer s’déclencha pour les Espagnols. Surpris, ils courent dans tout les sens sur l’pont des galions, mais y’sont pris dans le feu des boulets de canons flibustiers, qui ont tôt fait de recharger à mitraille, fauchant leur membres, réduisant en bouillie leur corps, semant une panique totale dans leurs rangs. Hornigold contemple le spectacle des navires Espagnols en train de se faire réduire à l’état d’épaves fumantes, mais l’alarme est donnée dans le fort et il sait bien qu’si les batteries terrestres ont l’occasion de tirer, il faudra pas plus de quelqu’bordées pour envoyer les flibustiers par le fond. Dès que les uniformes Espagnols apparaissent au sommet des remparts, Hornigold et ses hommes ouvrent le feu sur eux. Ce sont des tireurs d’élite, petit gars, munis de fusils de boucaniers de la meilleurs facture et chacun de leur tir envoie un espagnol en enfer, empêchant ces incapables de manœuvrer les lourdes pièces d’artillerie. Dans le port, repoussant aisément les chasse-marée qui tentent de les aborder, les flibustiers commencent à canonner la ville, ‘lors que ces pochtrons d’Espagnols détalent dans la jungle.

- Et c’est tout, s’exclame Petit Jimmy, il a suffit de quelques boulets pour prendre la ville !

- Petiot, l’bosco devrait te faire astiquer l’pont à toi tout seul, pour t’apprendre la patience. Les Espagnols ne laissent pas si facilement d’honnêtes flibustiers s’emparer de leur or, ça se saurait. Hornigold voit les flibustiers monter à l’assaut du fort et les pleutres fuir lâchement, mais il voit aussi que des soldats Espagnols se regroupent de l’autre coté du port, hors de porté de mousquet. Ils s’attroupent autour d’une galiote y transportant des tonneaux de poudres.

- Un brûlot, s’exclama, l’un des marins.

La Biture le foudroie du regard et reprend

- Ouais un brûlot, c’est désespéré, mais avec c’te saloperie y peuvent détruire un des navires flibustier et ptêt plus si le feu se propage à d’autres vaisseaux. Mais c’est sans compter sur Hornigold, qui mène ses hommes droit sur l’ennemi, passant dans la ville en flammes. Ils montent à l’assaut du bâtiment avant qu’y quitte le quai, lui et ses hommes, à un contre cinq, se frayent un chemin jusqu’à la sainte-barbe à grand coups de sabre et de pistolet. La galiote n’a jamais quitté le quai et une heure plus tard, les flibustiers pillent la ville, faisant main basse sur toutes ses richesses. Pendant de longs jours ils ripaillent jusqu’à plus soif et ils mettent les bouts avant que les Espagnols n’aient le temps d’envoyer des renforts. Ils font route jusqu’à l’île de la Tortue, leur navires pleins à craquer d’or et de joyaux Espagnols. Sans mentir, je tiens de source sûre qu’ils se partagèrent un butin de plusieurs millions de pièces de huit, chaque sacré flibustier ayant participé à l’expédition se vit devenir plus riche qu’aucun de ces pantins enfarinés qui prétendent nous gouverner, plus même que ce qu’ils croyaient pouvoir dépenser. Heureusement à ct’époque la Tortue offrait aussi plus de moyens de dépenser son argent que vous ne pouvez l’imaginer.

- Avec tout cet or, Hornigold aurait pu se retirer, demanda Petit Jimmy.

- Pour sûr petit, mais dans ce cas l’histoire d’Hornigold aurait aussi bien pu s’arrêter là. Mais il y a bien plus à raconter que tu n’pourrais retenir en une soirée mon gars, dit La Biture en vidant encore une fois sa timbale, cela attendra bien une prochaine nuit comme celle-ci …
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Histoires de marins Empty La Bataille de Kingston

Message  jissai Lun 5 Mar - 14:27

Si vous demandez au vieux gabier Yan Saint-Jean ce qu'il sait de la bataille de Kingston et comment le Bloody Maria réussit a ressusciter la piraterie dans les caraïbes, voici ce qu'il vous dirait :

T'as d'ja entendu parler du piège de kingston ? b'in tu vois gamin, j'y etais ... C'que j' m'en va t'raconter là, c'est la plus fameuse bataille qu'j'ai jamais vécue !

T'sais-tu qu'le Bloody Maria a pillé Negril Harbour ? b'in genre ... allez, 2 jours après, Diable-rouge notre quartier-maitre nous rassemble su'l'pont et nous balance que le gouverneur de la Jamaïque va exécuter une bonne centaine de pirates, pis des capitaine prestigieux ! Cockram, Jennings, Brown... pis Winter et LeGerec aussi. Ils s’était fais épingler sur plage de Grand Cayman une paire d'semaines plus tôt. Mais c't'une aut'histoire. Bref le gouverneur veut qu'on aille à Kingston pour se rendre sinon... couic.

Aussi sec t'as l'capitaine Dantes qui dis qu'on peut pas laisser crever d'bons marins comme ça et qu'y veux aller y causer au gouverneur. Au départ les gars étaient pas b'in chaud pour aller offrir not cul à Hamilton. Pis le Diable Rouge nous a b'in chauffé... pis Barbe-noire aussi. Il nous a rappelé toutes nos batailles passées et ça nous a bien motivé. Du coup nous voilà parti plein vent direction Kingston.

Arrivé là-bas, on mouille dans une crique à l'écart d'la ville et le quartier-maitre descend à terre avec 2, 3 gars pour glaner des informations. J'sais pas bien c'qui s'est passé là-bas. toujours est-il que le Diable-rouge a pris du plomb. Il est rev'nu b'in amoché que même la Maria, not' toubib était pas b'in sur qu'il laisserai pas le bras.

Fais qu'on envoie des gars en ville pour laisser trainer les yeux pis les oreilles. C'est p'tit Jimmy, la vigie, qu'a récolté le plus d'infos : Les prisonniers étaient gardé sur un bateau ponton, une vieille coquille démâtée au milieu du port. Direct'ment sous le feu du fort de Kingston, pis d'une frégate ancrée pas loin. Mais ça ça nous décourage pas !

Du coup le lend'main on a pris quinzaine d'nos meilleurs gars pour aller au fort et leur clouter leurs maudites batt'ries. Après ils devaient disparaitre pis nous retrouver plus tard sur la côte. Pendant ce temps on a planqué une palanquée d'mousquets, d'sabres et d'feraille dans des caisses de tabacs qu'on avait en câle, pis on a passé tout ça au nez, à la barbe des ces couillons d'anglais, direct'ment dans la ville.

Après on a eu "quartier libre". 'Fin pas tout à fait ; On d'vait entrer en ville et pas faire de grabuge jusqu'au soir. Pis r'joindre tout le monde, "sobre", su'l'quai au sud. Crois-moi ou pas, j'ai jamais étais aussi sage dans une auberge !

Le soir v'nu je me r'trouve dans l'canot 'vec la Maria pis un grand costaud, Thorsten, qu'on appelle "le Hollandais"... en fait j'crois qu'il est norvégien , 'fin un truc dans l'genre. Bref à quelques encablures d'la frégate j'vois que y'a pas un chat su'le pont d'la frégate. J'fais signe au "Toubib" que ça tourne pas rond. Pis a m'fait "bien joué Yan, on va aller voir". V'la pas qu'elle dégrafe sa robe mon gars ! D'vant nous ! Pis qu'a plonge à la baille en d'ssous 'vec le gros Hollandais direction l'navire.

Hé ! pour une fois qu'on y voit les miches, j'vais t'dire, j'ai fais ni une ni deux pis j'suis monté sur la frégate itou ! Bref sur le pont on zigouille 2 vigies en silence, pis là, t'as Thorsten qui pars toute berzingue ! la Hache à la main direction la cale. L'temps qu'je l'rejoigne, il avait déssoudé un d'ces fils de pute qui voulait faire sauter la sainte-barbe. Le reste du monde arrive, pis on visite l'navire ; Tiens-toi ! Il était tout vide gamin ! y'avait pu r'in qu'les voiles ! Le capitaine était pas b'in joisse, il voulait piquer la frégate, ramasser les copains su'l'ponton pis mettre les voiles après avoir donné du canon. Un bon plan ! Mais des canons, y'en avait point !

Après j'sais pas trop ce qui s'est passé, j'crois b'in qu'on a envoyé du monde d'ssu l'ponton. Toujours est-il qu'y'a eu un coup de feu et qu'on est r'descendu aussi sec aux chaloupes. Le canonier a just'eu l'temps de geuler "A couvert !", pis on s'est pris du gros boulet par le bateau ponton ! Crois-moi qu'on souquait comme des beaux diables pendant qu'ça pleuvait. Avant d'rejoindre la terre on s'est pris une aut'foutue bordée d'ces maudits anglais !

Une fois au sec l'capitaine nous a dit de tous nous r'trouver près d'un fortin à 3 heures d'marche dans les terres. D'après lui les gars étaient là-bas en fait. Du coup j'ai pas bien compris d'où il avait l'info et pourquoi on avait attaqué la frégate...

Enfin, après 3 heures à crapahuter dans l'noir à s’écorcher les pattes dans des saleté d'buissons on arrive dans une foret pas loin du fortin. Juste le temps d'souffler, pis j'entends La Doc qui dit au cap'taine Dantes de placer les moucheurs dans les arbres. Du coup il réunit les gabiers et ceux qu'etais pas trop manche avec un mousquet. Il nous file chacun 2 pétoires pis nous d'mande d'nous percher dans les arbres de l'aut'coté du fortin. Là on d'vait attendre qu'ça pète, descendre les gardes et tout ceux qui s'pointaient dans la cour. Apres on rev'nait fissa pour finir l'travail avec les copains.

Le camp, ca f'sait 3 gros batiments sur la droite comme ça, pis en face y'avait un enclos avec les prisonniers et des gardes en faction. Au fond d'la cour y'avait une aut' grosse baraque. Pas un bruit la d'dans, ca avait l'air de ronquer ferme. A pis y'avait des tours de gardes aux 4 coins aussi. On a attendu un bon bout', pis d'un coup t'as eu une grosse explosion pis une aut' plus p'tite. Sur la droite, au niveau des 3 batiments, un beau morceau d'mur qu'a volé en morceau. Nos gars se sont rués à l’intérieur et ont commencé à tuer tout c'qui vivait encore. Nous on a aligné les gardes et pan ! On entendais que ça ferraillait férocement dans les bâtiments.

Ca a commencé a bouger dans la bâtisse du fond et les premiers gus a sortir s'sont fait dézinguer illico. De l'aut'coté, j'ai vu Thorsten qui sortait des baraques avec quelques hommes pour libérer les prisonniers. A peine y z'etaient entrés dans l'enclos, qu'y'avait de l'anglais qui déboulait d'partout dans la cour. Les nôtres sont sortit d'une des baraques et ont commencé à s'battre dans la cour itou.

C’était pas mal bloqué, le capitaine Anglais était pas mouchable et ce salopard a réussit à rassembler une ligne de feu. Il a fait tirer ses gars dans la mêlée ousqu'il y'avait nos gars pis les leurs ! La Maria gueulait tout c'qu'elle pouvait, et nos gars se rel'vait comme si les balles ricochaient sur eux. On a répliqué sur leur ligne avec les quelques fusils qu'il nous restait et on a fait un carnage !

Quand j'ai commencé à descendre d'mon arbre les nôtres chargeaient les quelques soldats qui restaient. Dantes, Thorsten et La Doc essayaient d'atteindre leur foutu capitaine embrochant tous ceux qui s'presentaient. On a chopé les derniers trainard qu'etais trop lâche pour mourrir en homme et on leur a fait comprendre qu'fallait pas s'en prendre au Bloody Maria !





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