Dans une galerie

Des volutes de fumée s'échappaient encore de la carcasse de l'énorme machine qui gisait à présent au milieu de l'immense pièce d'excavation. L'ingénieur baignait dans son sang après son suicide et les cadavres des ouvriers de la Kapitalrisk jonchaient le sol en divers endroits.

Par la porte, les prisonniers survivants se sont vite réfugiés derrière le monstre mécanique, appréhendant ainsi la cervelle du conducteur qui se répandat un peu partout sur l'habitacle de verre. Martine, Amina et les frères Bogdanork passèrent la porte, épuisés mais ils ne portaient pas de trace de blessure. Martine se releva et parla avec une voix autoritaire:

Ils poussaient décidemment bien fort. Ils devraient encore être retenus une poignée de minutes, mais ça va pas tarder à lacher. On fait quoi? dit elle en dévisageant tour à tour Ardath, Morglum, Zul'Jaras, Tragdor, Erica, Anael et Ahiga.

Martine, n'ayant pas eu de réponse immédiate était retournée vers le reste de son groupe, notamment pour s'occuper des frères Bogdanork qui commençaient à tourner en rond.

Pendant ce temps, Ardath s'était lentement déplacé vers l'autre coté de la machine. Morglum avait jeté un oeil vers le mort vivant, puis s'était dirigé vers l'habitacle de l'immense machine de la Kapitalrisk. Il semblait être bloqué au niveau du cadavre du pilote.

De leur coté Anael, Zul'Jaras et Ahiga, après quelques conciliabules accomplissent des rites étranges. Anael gratouille le sol avec un bâton, Ahiga sort des plantes et Zul'jaras... communie avec ses ancètres au moyen d'un calumet enchanté.

Puis ils s'assirent autour du cercle, et au bout d’une minute levèrent simultanément les yeux vers le haut, comme s’ils contemplaient quelque chose de très grand et très étrange. Une atmosphère lourde, pesante se posa sur la grande pièce, les esprits les plus faibles se mirent même à genoux sous la pression. Puis leurs regards se posèrent vers les cadavres des ouvriers de la Kapitalrisk. A un instant, Zul’Jaras sembla perdu dans ses pensées mais reprit le dessus rapidement et on put sentir affluer en lui une grande force. Ahiga semblait bien parti également mais alors qu’il accomplissait un dernier geste, il se figea un instant.
Puis la pression tomba soudainement. Zul’Jaras ne paraissait pas vraiment éreinté et tira une nouvelle bouffée avant de fermer les yeux. Anael se tourna vers Ahiga, un regard surpris et lui demanda qu’est ce qui s’était passé.

Avant que le tauren ne puisse répondre, un des corps se releva visiblement sous l’emprise de la Peste et prit les armes pour foncer vers un des prisonniers. Alors qu’il courrait, Martine s’interposa et lut quelques cantiques d’un livre qui flottait dans les airs, ses pages tournant sous l’effet d’une brise imaginaire. Le lourd marteau qu’elle portait dans ses mains brilla alors de mille feux. Enfin le livre se ferma et Martine leva bien haut son arme.

La Lumière est ma force !!!!!!!!

Elle abattit la masse avec une force incroyable, désintégrant la maigre épée, le crane, le thorax de l’ouvrier puis fit un cratère au niveau du sol. Le choc en fut si violent que les cris à l’extérieur cessèrent un instant. Elle affichait un regard sévère en direction d’Anael.

Nous devrions garder des forces pour lutter contre ceux qui sont encore vivants il me semble.

Ahiga sourit. Il aimait bien le style de cette humaine. Mais Anael lui parlait. Elle lui demandait la marche à suivre.

- Il faut retourner à la surface, fit-il. Ca ne doit pas être bien loin... Je vais essayer un truc.

Fouillant dans son sac, il en sortit une statuette de terre. Il la planta dans dans le sol et commença à incanter dans la langue de ses ancêtres.

"Esprits de la terre, entendez-moi ! Vos enfants sont prisonniers ! Montrez-nous le chemin vers l'endroit où vous rencontrez le ciel !"

Il ferma les yeux et attendit la réponse des esprits.

Ahiga haussa un sourcil. La seule issue possible, c'était de casser le plafond ? Parce que l'autre porte était impraticable, à cause de leurs geôliers !
Ceci dit, il y restait un moyen... Il jeta un coup d'oeil sur l'immense robot qui les avait attaqué. Même allongé au sol, il devait atteindre une hauteur impressionnante.

Mais est-ce que cela suffirait à se rapprocher suffisamment du plafond ?

Anael estima la distance qui les séparaient du plafond

Je pense qu'une fois les bras de ce monstre métallique tendus vers le haut, ça ne devrait pas être loin. Cela dit je ne sais pas combien de mètres séparent le plafond et la surface. Si ça tourne mal nous pourrions très bien être ensevelis sous les déblais. Tenteriez vous le coup?

Ahiga réfléchit un instant.

- Les esprits ont parlé, dit-il enfin. Et, de toute façon, nous n'avons pas tellement le choix.

Il désigna la porte.

- C'est cette porte, avec tous nos ennemis derrière, ou le plafond.

Il sourit à Anael.

- J'aimerais bien votre aide, fit-il avant de commencer à incanter.

Zul'Jaras paraissait étrange. Un anneau de fumée entourait sa tête, comme avec une montagne et il paraissait parfois tituber en regardant le plafond. Puis soudainement il se mit en garde l'espace d'un instant, avant de reprendre sa place dans le nuage et tirer un nouvelle bouffée.

Ardath restait immobile et regardait la scène. Il ne pouvait cependant pas deviner Morglum derrière la carcasse de la machine qui avait démonté un levier et lançait un sortilège sur celui ci.

Anael, toujours souriante dit avec une jolie voix:

Bien sur que vous pouvez requérir mon aide. Avec plaisir même. Que dois je faire?

Ahiga sourit, un peu gêné. Anael semblait être bien plus douée que lui et elle attendait ses instructions. Il trouvait cela... dérangeant. Mais il n'avait pas le temps de réfléchir à ce que cela impliquait. Il fallait agir.

- Voilà ce que j'ai pensé, commença-t-il. Je ne maîtrise que la terre, mais je pense pouvoir utiliser mon totem pour percer un trou dans le plafond. Comme ça, nous pourrons sortir par le haut. Mais j'aurais besoin de beaucoup de puissance pour creuser ce trou.

Il se tourna vers un Zul'Jaras absent et fit un signe de tête à Anael.

- Je ne peux compter que sur vous, maintenant. Tout cela va aller très vite.

Il sortit son totem de son sac et vint le poser à un endroit près du robot, mais où la pierre qui tomberait aurait peu de chance de l'endommager.

- Eloignez-vous, s'il vous plaît, dit-il en prenant place à la distance maximale de son totem (c'est-à-dire 5m !!!!). Vous pourriez être blessé.

Puis il commença à incanter. L'idée était de concentrer assez de puissance dans le totem pour que ce dernier puisse créer un tunnel qui donnerait vers la surface, puis se servir des mains du robot pour y accéder. Ce n'était pas la meilleure idée du monde, mais Ahiga espérait qu'elle marcherait.

Anael continuait de sourire au jeune Tauren visiblement plein de ressources et se recula comme il le lui avait indiqué.

Et elle se concentra pur aider le Tauren dans sa tache. Ne sachant exactement ce qu'il voulait réaliser, elle allait lui fournir une quantité d'énergie régulée pour qu'il puisse en disposer comme il le souhaitait.

Allons y. Que la Nature nous donne la force nécessaire


Et ça te coutera un jet de Nature s'il te plait Saber

Soudain Zul'Jaras leva haut ses hache et hurla à plein poumons.

- Vengeance pour Sampex !!!

Il sembla réfléchir un instant, puis annonça à la ronde.

- Je vais avoir besoin d'interroger les décideurs de la Kapitalrisk. Si nous en croisons vous devez les épargner le temps que je les interrogent, après vous pourrez faire ce que vous voulez. Tant que vous les éliminez. Marché conclu?

Ardath haussa les épaules.

- Paas dee prooblèème. Cees viivaants n'ééveeiillent aauucuun intéérêêt een mooi.

Alors qu'Ahiga se préparait à "percer les cieux" tous les individus présents se reculèrent pour mettre le maximum de distance entre eux et le Shaman. Seuls les guerriers qui barricadaient la porte dont Tragdor étaient trop occupés pour y preter attention. Anael de son coté s'était assise à une dizaine de mètre et une étrange aura émanait de la jeune druidesse. Elle possédait une bonne maitrise des forces de la Nature, comme un élève très studieux. Un filet d'énergie toucha Ahiga au niveau de sa nuque et il put sentir affluer le pouvoir élémentaire dans ses veines.

Peu à peu la terre se mit à trembler. Tout d'abord très faiblement puis de plus en plus fort. Alors que les plus petits éléments des parois se décrochaietn sous l'effet des secousses, il n'était pas difficile de devinr que l'épicentre de ce micro séïsme n'était autre que le totem du Tauren qui continuait tant bien que mal d'incanter.

Désormais des blocs de pierre gros comme des Orcs s'écrasaient sur le sol et les projections risquaient à tout moment de blesser les occupants. La pression derrière la porte diminuait alors que le grondement sourd persistait et s'amplifiait de façon très impressionnante. Trop impressionnante même. La poussière s'accumulait dans la grande salle d'excavation rendant la visibilité difficile. La paroi allait céder sous peu.

Et elle céda. Une plaque de terrain entière, d'un diamètre d'une quinzaine de mètres tomba à l'horizontale sous les gens en dessous c'est à dire Ahiga,Anael et Morglum principalement. L'orc était sur le point de terminer son étrange affaire et n'avait pas vraiment prêter attention à ce qu'il se passait autour de lui.

Puis tout se déroula au ralenti. La pierre continuait sa chute, son ombre s'étendait au niveau du sol recouvrant les 3 individus de la Horde ne faisant aucun doute quand à sa destination. Puis une silhouette se glissa sous la pierre et une intense lumière se fit. Une lumière pure, blanche et étincelante à l'extrême. Une lumière salvatrice pour tous. Anael, Ahiga et Morglum se virent entourés par cette lumière qui diffusait une chaleur douce et agréable au corps. L'amas rocheux ralentit pour stopper complètement sa chute et se voir propulser une vingtaine de mètres plus loin, soulevant un incroyable nuage de poussière.

La silhouette était toujours là. Immobile ou plutot comme si elle ne pouvait plus bouger un muscle, témoignage d'un effort intense, au dela des limites normales. Alors que le nuage l'entourant se dissipait peu à peu on pouvait découvrir Martine, entourée d'une aura de lumière, de forme humanoïde dans une position d'haltérophile et qui diminuait rapidement pour se fondre avec la paladine.

Celle ci adressa un regard extrêmement noir au Tauren, toujours agenouillée.

Et tu te crois malin là? A part nous ensevelir sous des tonnes de terres tous autant que nous le sommes? La situation est pas assez critique pour toi aussi tu te rajoutes un handicap c'est ça?

Est ce que tu as seulement une idée de la distance qui nous sépare de l'air libre, sombre crétin?

Elle continuait à lui jeter des éclairs mais sa voix avait perdue de la force, il était évident qu'elle aurait souhaité y mettre plus de coffre, mais elle était à la limite de l'épuisement physique. D'ailleurs elle ne s'était pas encore déplacé et encore moins relevé, d'énormes gouttes de sueur perlaient de son front alors que ses doigts saignaient à travers ses gants...

Ahiga n'était pas dans un meilleur état. Avec ce sort, il avait épuisé ses dernières forces et il savait qu'il n'aurait pas le temps de se reposer.

-Dé... désolé... fit-il en tombant à genoux, mais on peut toujours grimper.

Puis, il se tut, trop fatigué pour articuler encore un mot.

Martine restait encore agenouillée, vraiment touchée par son effort tandis que les deux frères Bogdanork regardait tout autour d'eux ce qui aurait pu causer ce désastre. Au milieu de toute l'agitation, Anael pointa son index vers le haut de la cavité, là où Ahiga avait enlevé la grosse plaque de terrain.

Malheureusement, ce séisme n'a pas percé assze pour nous faire voir le soleil. Cependant on dirait que ça débouche sur une sorte de tunnel... Comme si une autre galerie, plus modeste avait été creusée à cet endroit.

Martine tourna la tête avec peine et regarda Tragdor de ses yeux bleus, le dévisageant de son regard profond. Il ne reflétait que de la fatigue et l'envie de vivre. Elle avança sa main vers celle tendue par le chevalier et au moment du contact marqua un léger temps d'arret avant de saisir plus fermement la main. Elle put à peine dire, dans un souffle:

Merci

tragdor la remonta et la soutenu.

-c'est bien normal entre...

il s'arreta alors brusquement et perdit le sourire qu'il avait affiché quelque seconde auparavant.
il se contenta alors de l'écarter d'ici, sans un mots, au cas ou un autre bout du mur déciderai a nouveau de tomber

Martine avait accepté le bras et était maintenant à une dizaine de mètres du point d'impact. Ses traits toujours tirés elle fixa Tragdor en esquissant un très faible sourire.

Oui? Vous alliez dire quelque chose, mais je n'ai pas saisi le sens de la phrase?

Tragdor continua de marcher puis une fois qu'il se jugea assez loin il la fit s'assoir par terre.

-je n'ai rien dit de bien intéressant...

il continuait de la regarder et alors qu'il se sentais repartir dans le flot brumeux de ses souvenir il changea vite de sujet et s'assis a coté d'elle.
Aussi peu être pour croiser son regard le moins possible.

-mais dite moi que font des humain aussi loin de chez eux?
Et vous aussi vous vous êtes fait capturer par ce nabot qui ce prend pour dieu?

Martine commencait à reprendre progressivement son état normal et arrivait à reparler sans que cela ne l'essouffle. Elle arriva même à adresser un franc sourire au mort vivant.

Ce que j'ai à faire ici ne vous regarde absolument pas. Désolé.

Son visage reprit alors une expression plus sérieuse.

Le gnome? Vous parlez de cet enfoiré qui se fait appeler "l'Oeil" ? SI c'est bien de lui que vous paerlez, effectivement il m'a capturé alors que... Alors que j'accomplissais mon devoir. Puis il s'est mis à débiter des flots de paroles parlant d'asseoir sa domination sur le monde et après je n'ai pas écouter ce cafard vaniteux. Il doit avoir un petit quelque chose à compenser si vous voyez ce que je veux dire. Cela dit je doute qu'il arrive à faire quelque chose tout seul, mais il se targuait d'être au coeur d'une organisation, et c'est cela qui m'inquiète le plus.

Désormais il faut que nous sortions d'ici et je repartira avec quelques prisonniers de mon coté. Si nous arrivons à sortir d'ici en un seul morceau bien sur... et là c'est bien moins certains, surtout si vos amis continuent à faire pleuvoir de la roche.