Einhard Drachenkopf von Sieger

Adrian von Pösen haussa un sourcil devant le tutoiement de son élève.

- Comment voudrait-on changer une façon de se battre au panzerfaust ? En connaîtriez-vous une autre ?

Adrian soupira.

- Très bien... Einhard. Je ne connais pas le style d'Hainzl. Mais je doute que l'apprendre vous... te rende meilleur dans le style Eisenfaust. Ce serait plus une béquille. Si tu es fort, tu sauras maîtriser l'épée bâtarde.

- Mes cheveux sont trop courts pour être arrachés, sourit le maître.

Mais, une heure plus tard, il fallut se rendre à l'évidence. Einhard ne savait pas manier son épée correctement[HRP : Du haut de son 2 en Gaillardise ].

- Bon, lâcha finalement l'homme. Je vais réfléchir à ton apprentissage. On se verra demain.

En sueur, Einhard salua son maître et le remercia pour la leçon.

Mais il ne comptait pas s'arrêter pour si peu. Après une petite pause pour souffler, il continua à s'entrainer seul (sauf si un spadassin veut s'entrainer avec lui) jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable de lever le bras. Il comptait ensuite aller se rafraichir le gosier avec une bière, à moins qu'il ne fasse une rencontre d'ici là.

[HRP : hop hop hop on se moque pas, file moi 15 xp et je le mets le 3 en gaillardise ^^]

[HRP : Je serais ravi de te les donner, après 3 scénarios ]

Dans la cour du la guilde se trouvait une petite fontaine. Située au milieu de jardins verdoyants, c'était l'endroit où les spadassins venaient se rafraîchir entre deux entraînements.
On pouvait y voir, à présent, deux personnes en train de discuter -Mikael von Acker et Victoria Taylor-. A côté, assise dans l'herbe, la belle Angela Cruz était plongée dans un traité de mathématiques appliquées.

- Je vous jure, Mikael, vous pourriez rejoindre notre école. Vous pourriez l'empêcher de tomber dans l'oubli !

- J'apprends déjà le style Gallegos, Frau Taylor. J'aurais du mal à faire les deux...

Il évita son regard, qui vint se poser sur Einhard.

- Ah, Herr von Sieger ! Vous avez été très bon au tournoi. Félicitations.

Angela reprit sa lecture, tandis que Mikael répondait :

- J'imagine que les Ecoles vendelars ne vous disent pas merci.

Il essuya son front avec son foulard rouge.

- Je dois y aller, j'ai un cours à l'université.

Et il se dirigea vers la sortie du jardin.

- Je vais vous laisser aussi, lâcha Victoria en s'éloignant.

- Le maître de Ven parlait beaucoup de vous, avant.

Angela avait levé les yeux de son livre.

- Vous avez vraiment dû la décevoir pour qu'elle se taise.

Angelina… Son nom résonnait de nouveau dans sa tête alors même qu’il dessinait les silhouettes d’une autre, en tout bien tout honneur bien sûr. Sur certains aspects, Amaury était un épicurien mais sur d’autres il avait la discipline d’un colonel d’armée. Présentement, il était concentré à rendre hommage à la belle femme si délicatement et si légèrement vêtue qui posait dans l’atelier de son mécène, il n’éprouvait nul désir comme si tout ce qu’il y avait de désir charnel en lui passait aux travers de ses crayons et de ses fusains sur le papier posé devant lui plutôt que par son regard.

Ce détachement gênait parfois les personnes qui posaient pour lui. Ils s’agissaient des mêmes personnes qui espéraient plus que le simple intérêt artistique du dessinateur. Peut être auraient elles voulu la place qu’Angelina avait délaissé sans pour autant la laisser vacante dans le cœur du spadassin artiste. Et depuis ces mots adressé par le comte Benito Ontiveros de Soldano… depuis ce message posé sur son lit, les absences et le détachement d’Amaury n’était plus du à l’inspiration mais à la passion… ou plutôt à l’obsession retrouvée qui le ramenait plusieurs semaines auparavant. Cet écho du passé avait fait passé au second sa glorieuse victoire au tournoi, au point même de ne plus s’intéresser au prix qu’il avait gagné. Son esprit tournait en rond, il lui fallait une pause.

« - Si vous le voulez bien, arrêtons-nous là Francesca. Nous finirons cela demain. Je vous souhaite une bonne fin de journée. » Et sans plus de considération pour la femme qui reboutonnait son manteau, il partit dans les rues de la ville, sa sacoche de dessinateur sur l’épaule. Il lui fallait s’aérer l’esprit, se divertir un peu aussi, peut être que quelques duels l’aideraient bien aussi. Il était temps de voir si ses derniers travaux d’écriture avait porté leurs fruits. Et plus tard, il finirait la soirée en allant revoir son maître et vérifier si son dernier succès avait changé quelque chose à la vie de son école. Pour l’instant, l’heure était à la détente… et il fallait bien commencer par un endroit où quelqu’un…. Elke n’était pas vraiment disponible, et quelque part elle lui faisait peur. Antoine courait certainement la gueuse. L’homme du marais… pourquoi pas mais là il n’avait aucune envie de jouer avec le Villanova et ses menaces légères. Restait…. Gunther, évidemment ! L’homme, sous ses abords rigides et sombres, était plutôt goguenard et en plus, il avait un nom et un titre. En attendant que la cave du Villanova s’ouvre, pourquoi ne pas tenter une petite expédition dans les réserves eiseners ?

C’est avec entrain qu’il se dirigea donc vers l’Ecole Eisenfaut. Il lui fallut d’abord saluer le maître Adrian Griechen von Pösen en respectant le protocole. Un maître, cela méritait bien un peu d’attention tout de même.
« - Je vous salue maître Adrian Griechen von Pösen. Si vos cours sont finis, puis je baguenauder à mon aise dans votre école pour retrouver le ... talentueux apprenti qui fut mon adversaire, Aillenart Drarencopfe ? »

Thorgy a écrit:« - Je vous salue maître Adrian Griechen von Pösen. Si vos cours sont finis, puis je baguenauder à mon aise dans votre école pour retrouver le ... talentueux apprenti qui fut mon adversaire, Aillenart Drarencopfe ? »

- Il sort juste de là, fit le maître en enlevant son panzerfaust. Vous le trouverez sans doute dans le jardin de la guilde.

Il tourna le dos au montaginois pour ranger son équipement.

Mandal a écrit:Au fait, tu as l'air de bien la connaitre. Comment l'as-tu rencontrée ?

- Ce n'est pas mon amie. Je l'entends juste quand elle vient ici.

Elle ferma son livre.

- Vous étiez amants ?

- Non, pas vraiment, répondit la jeune fille en se levant. A ce que je vois, ça n'apporte que des ennuis.

Saluant d'un signe de tête, elle sortit du jardin.

Le jeune montaginois opina du chef pour remercier le maître pour cette information et se dirigea vers ces fameux jardins de détente de la guilde. Ainsi il erra quelques instants à la recherche de l’eisener qu’il pensait retrouver soit allongé sous un arbre à récupérer de sa fatigue lié à un entrainement soit en plein discussion houleuse avec sa femme vodacce.

Mais il le découvrit en plein discussion avec Angela Cruz. Amaury se demanda un instant s’il était parfaitement inopportun d’arriver ainsi en plein milieu d’une conversation entre cet homme et cette femme. Ca ne lui sautait pas aux yeux en tout cas, et au pire, cela ne l’aurait gêné nullement, et encore moins en ce lieu.

Il se dirigea donc vers le couple et salua avec de délicats mouvements de chapeau d’abord la femme avant de saluer de la tête l’eisener :
«- Señorita Cruz, je suis ravi de vous voir aussi bien rétablie de nos derniers échanges. Aillenartt, j’aurai aimé vous inviter à prendre quelques tapas et du vin pour bavarder. Vu que vous étiez déjà en bonne compagnie, cette invitation s’étend bien sûr à vous Señorita.»

La jeune femme jeta un coup d'oeil sans aménité au montaginois.

- Je ne reste pas.

Et elle sortit du jardin, laissant les deux hommes seuls.

Au regard de la dame, qui avait raffraîchit l'atmoshpère du jardin, Amaury sourit aussi joliement que possible et adressa de dos les paroles suivantes :
"- Je vous souhaite une bonne fin d'après midi et un bon rétablissement car je vois que vous souffrez encore quelque peu de notre affrontement. Nous serons à la La Taberna de la Madona si vous revisez votre fier jugement."

Puis il s'adressa à l'eisener sur un ton ironique :
"Vous êtes encore souffrant ou dois je revenir dans quelques années ?"

Amaury haussa les épaules et leva les yeux au ciel:
« Par Theus, je commence à croire que vous vous complaisez dans le remord, la mélancolie, la déception et la tristesse. Il serait temps de profiter de cette ville comme il sied avant qu’elle ne tombe entre les mains des encapuchonnés. »
A la mention de la perception du jeu du montaginois par l’eisener, Amaury sourit :
« Humilier, pas seulement. Courtiser, pas encore : j’ai beau être fougueux, comme vous l’avez vu, le temps m’a manqué. » dit il dans un demi-sourire. « Des duels amicaux avec un artisan du fendoir… j’espère que vous n’allez pas « amicalement » me tordre ma lame ou pire me trancher l’épaule cette fois ci. Et bien soit… profitons en aussi pour deviser quelque peu... cela sera bon pour notre souffle. »

Il se débarrassa de sa gibecière d’où s’échappèrent à demi quelques dessins, dénoua sa cape qu’il posa comme un coussin pour son chapeau. Il fit quelques mouvements pour s’échauffer un peu les articulations. Cela ne se fit pas bien sûr sans quelques paroles :
« Revenons-en à cette vision si candide de mon combat contre Angela. Elle a du talent, sans aucun doute. Je dirai même qu’elle est la meilleure des combattants que j’ai affrontés durant cette nuit là. Cela, je peux le dire après vous avoir affronté un a un. Et le problème est là : tous ont cru en elle, tous l’ont poussé à croire en elle plus qu’elle ne le devait avant le tournoi. Et résultat : elle s’est crue championne avant même de connaître ses adversaires, juste sur la base de ragots, de vantardise, de chauvinisme ou de bête flatterie. Nos premiers échanges m’ont permis de me rendre compte que j’étais meilleur qu’elle. Elle aussi l’a perçu, je peux vous le garantir, et elle a eu l’occasion de se retirer simplement. Malheureusement, elle croulait sous la pression de ses admirateurs ou sous celle de sa propre envie d’être adulée comme la championne, qu’elle n’a pas voulu faire marche arrière. Il fallait une leçon aussi bien pour elle que pour ceux qui lui avait échauffé l’esprit. Elle ira mieux lorsqu’elle aura ajouté un peu d’humilité à sa fierté… comme moi ! »

Il prononça ces derniers mots en faisant un grand sourire à Einhard et en se mettant en position : rapière en ligne vers le ventre d’Einhard, main gauche légèrement surélevée en direction de la poitrine.
« - Enfin bon, trêve de justifications inutiles. Vous voulez vous entraîner sur un point particulier ou juste transformer mes lames en tiges coudées de ramoneur ? »

Non, pas spécialement, répondit Einhard après avoir réfléchi un instant.

Je préfère un duel. Je voudrais juste revoir cette botte si fulgurante qui m'a valu ma précédente défaite, mais je pense bien que vous la placerez lorsque vous le jugerez bon.

L'eisenör sortit le panzerfaust de sa gibecière, et l'attacha sur son bras, puis dégaina sa lourde épée bâtarde. Il se plaça en position Eisenfaust : face à son adversaire, le bras gauche replié devant lui et légèrement oblique pour que le coude couvre le coeur et la main protège la gorge. Son épée était derrière lui, armée et prête à frapper.
Dès qu'Amaury fut prêt, il engagea le combat en essayant d'attraper sa rapière. Entre deux échanges de coups, ils échangeaient des paroles.

Pour ma part, je ne pense pas qu'Angela ne se préoccupe tellement du regard d'autrui. Je crois plutôt qu'elle est plus empreinte de fierté et d'orgueil, peut-être de vanité, que de rêves de gloire. En tout cas, elle me donne l'impression d'être une fille bien, sous couvert de sa froideur. Il y a un je-ne-sais-quoi chez elle qui me met à l'aise, sa franchise et son mépris de la bienséance sûrement. Ce sont des valeurs que j'apprécie.
Et je dois avouer qu'elle est... plutôt jolie. Si j'avais dix ans de moins... lança le vieil homme avec un clin d'oeil.

Le Valroux déroba une fois de plus sa lame au gantelet qui essayait de l'agripper.

Tu y tiens tant que ça à ta rapière ? C'est que je n'ai pas encore rempli mon quota d'épées brisées et de jambes tranchées aujourd'hui - d'ailleurs, tu ne tiens pas à ta jambe non plus j'espère ?

« - Votre défense a changé depuis la dernière fois. Vous attendez quoi que je m’acharne sur votre gantelet. »

Amaury taquinait par petite touche le panzerfaust de son adversaire manquait parfois de peu de se faire prendre sa rapière. Mais le danger était peut être là, à trop vouloir s’amuser avec ce pseudo bouclier, il en oubliait presque l’autre main, celle qui tenait l’épée bâtarde meurtrière. Le coup fusa lourdement mais surement vers la jambe gauche du montaginois et ce dernier ne dut son salut qu’à la déviation de la lourde lame par sa main gauche.

« - A choisir je préfèrerai vous laisser tordre ma lame que ma jambe ou mon bras. »

Il recula secouant son bras gauche que le coup avait engourdi.

« -Si vous aviez dix an de moins, vous auriez un style plus moderne. Il serait tant de laisser tomber les armes et armures de nos ancêtres. Je crois vous savoir attaché à votre nation, pourquoi ne pas essayer le style Durchsetzungburg. Ne vous inquiétez pas, ce style semble aussi adapté pour les anciens : il est plutôt statique voyez vous.»

Il profita de l’occasion pour diriger sa lame vers le visage de son adversaire en espérant forcer celui-ci à masquer sa vue pour alors frapper l’extérieur de son bras gauche.