Alisse et Galien
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Alisse et Galien
Petite Soeur !
Après une semaine bien remplit entre le tribunal, la formation de la nouvelle alliance et surtout ses retrouvailles avec sa soeur. Galien était assis sur son lit et réfléchissait à la situation. Trop de choses étaient à faire et il fallait bien commencer par un bout.
Dans un premier temps, j'irai voir ma soeur pour discuter avec elle. Quinze ans d'absence ça fait beaucoup et nous allons avoir pas mal de choses à nous raconter. Ensuite, je vais devoir prévenir Shania de notre nouvelle résidence. Sinon, elle va se mettre à ma recherche et lorsqu'elle m'aura trouvé, je risque de prendre un nouveau traumatisme.
Il sourit un peu à cette pensée, puis il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Il l'ouvrit et regarda les forêts et les champs qui entouraient le convenant.
Excellent ! Je vais pouvoir trouver pas mal de matières premières dans les bois qui nous entourent. Lorsque, j'aurais installé une serre, je pourrais me mettre au travail pour élaborer des médicaments encore plus efficaces.
Il huma le doux parfum de la nature avant de fermer la fenêtre de sa chambre. Ensuite, il sortit pour aller discuter avec sa soeur. En demandant à quelques domestiques, il finit par la trouver.
Elle ne l'avait pas encore remarqué. Il en profita pour la regarder quelques secondes. Lorsqu'il a quitté la maison familiale ce n'était qu'une petite fille et maintenant c'est une belle jeune femme. Après une petite hésitation, il se dirigea vers elle en s'aidant de sa précieuse canne.
- Bonjour, Alice
- J'espère que tu vas bien et que je ne te dérange pas ?
Il marqua une pause pour attendre la réponse de sa soeur.
- Bien ... Je voudrais que l'on aille discuter un peu pour tenter de rattraper le temps perdu. Que dirais-tu d'une petite promenade au bras de ton grand frère ?
Il tendit le bras à sa soeur pour qu'elle puisse l'aider à marcher. La hanche et le col du fémur faisaient toujours atrocement souffrir le jeune homme au réveil. Malgré ses connaissances magiques et médicales, il n'essayait pas de s'astreindre de la douleur pour se rappeler à quoi elle est due. Elle lui sert d'avertissement pour ne pas dépasser les limites de la décence et de l'éthique ...
Re: Alisse et Galien
Alisse semblait toujours en état de choc. Le teint pâle, les lèvres serrées, elle ne pipait mot. Mais sûrement était-ce devenu un réflexe car elle ne s'était pas pour autant départie de se démarche aguicheuse lorsqu'elle posa son bras sur celui de son frère et le suivit vers l'extérieur. Elle suivit le pas lent de Galien, qui avait des difficultés à se déplacer - car sa soeur s'appuyait plus sur lui qu'elle ne le soutenait.
De ses gestes lents et mécaniques, le portier ouvrit la porte pour les laisser passer. Le regard dégouté qu'Alisse lui jeta en disait long sur ce qu'elle pensait de cet homme bien particulier. Le vent qui s'engouffra dans la salle lui rendit quelques couleurs. Probablement à cause de l'odeur des cochons et des vaches qui paissaient dans un enclos au-delà des douves. A peine furent-ils sortis que Mam' braillait au portier :
Mais referme donc cette satané porte, enfin ! Tu ne vois pas que cela fait des courants d'air ? Comme s'il n'y avait pas assez de trous dans cette mesnie pour laisser l'air frais venir ronger mes vieux os !
Alisse semblait sur le point de défaillir. Le vacarme des enfants jouant dans la cour, des vaches mugissant et de deux custodis qui se criaient dessus lui faisait tourner la tête. Essayant de se reprendre, elle prit la parole.
Oui, je... je vais bien. Je m'amuse beaucoup ici et tout le monde est...
Oh, et puis qui est-ce que j'essaie de duper ? Non, c'est un enfer. Tout est sale et bruyant ici. Les gens sont des rustres. Ils me font peur, frère. Il y a quelqu'un qui est mort, et qui bouge encore. Il sent la mort, je peux la sentir sur moi. Même si je prends un bain je la sens encore. Et... toi aussi tu es mort. Je crois que je suis devenu folle, ces gens m'ont fait devenir folle.
Et tu n'as pas vu ce qu'ils ont fait à Père. Oh mon dieu...
La jeune femme s'arrête, comme tétanisée. Elle tremble de tous ses membres, en s'appuyant lourdement sur Galien.
De ses gestes lents et mécaniques, le portier ouvrit la porte pour les laisser passer. Le regard dégouté qu'Alisse lui jeta en disait long sur ce qu'elle pensait de cet homme bien particulier. Le vent qui s'engouffra dans la salle lui rendit quelques couleurs. Probablement à cause de l'odeur des cochons et des vaches qui paissaient dans un enclos au-delà des douves. A peine furent-ils sortis que Mam' braillait au portier :
Mais referme donc cette satané porte, enfin ! Tu ne vois pas que cela fait des courants d'air ? Comme s'il n'y avait pas assez de trous dans cette mesnie pour laisser l'air frais venir ronger mes vieux os !
Alisse semblait sur le point de défaillir. Le vacarme des enfants jouant dans la cour, des vaches mugissant et de deux custodis qui se criaient dessus lui faisait tourner la tête. Essayant de se reprendre, elle prit la parole.
Oui, je... je vais bien. Je m'amuse beaucoup ici et tout le monde est...
Oh, et puis qui est-ce que j'essaie de duper ? Non, c'est un enfer. Tout est sale et bruyant ici. Les gens sont des rustres. Ils me font peur, frère. Il y a quelqu'un qui est mort, et qui bouge encore. Il sent la mort, je peux la sentir sur moi. Même si je prends un bain je la sens encore. Et... toi aussi tu es mort. Je crois que je suis devenu folle, ces gens m'ont fait devenir folle.
Et tu n'as pas vu ce qu'ils ont fait à Père. Oh mon dieu...
La jeune femme s'arrête, comme tétanisée. Elle tremble de tous ses membres, en s'appuyant lourdement sur Galien.
Mandal- Comte/Comtesse
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Date d'inscription : 15/12/2007
Re: Alisse et Galien
Galien fut obligé de s'aider de sa canne pour éviter de tomber. Il laissa sa petite soeur reprendre lentement ses esprits. Il se tourna vers elle pour prendre sa petite soeur dans ses bras. Sur le moment, il ne lui dit rien. Elle avait l'air d'être trop perturbé pour la soulager avec des paroles. Il préférait l'emmener faire une promenade dans un lieu où elle pourrait se sentir un peu mieux.
Le jeune mage posa ensuite un regard très doux sur sa petite soeur.
- Eloignons-nous un peu petite soeur.
Le jeune homme conduisit sa soeur à l'orée de la forêt. Il espérait que les effluves de la forêt pourraient lui redonner un peu de forces. S'il le faut, il est près à lancer un petit sort d'herbam pour intensifier un peu plus le parfum des pins et des fleurs environnantes, si ce n'est pas quelque-chose de trop compliquer.
- Je crois que tu as pas mal de choses à me dire petite soeur. J'aimerais que tu me dises ce qui s'est passé. Pourquoi t'es-tu retrouvée dans ce convenant ? Je croyais que tu étais amoureuse d'Edmond ? En tout cas, si je dois faire partie de cette alliance de magicien, il faudra que ta liberté te soit rendu. Je n'accepterais pas que l'on te garde captive dans un endroit où tu n'es pas heureuse.
Il lui dit ces quelques mots avec une voix très douce. Il voulait à tout prix rassurer sa petite soeur.
Le jeune mage posa ensuite un regard très doux sur sa petite soeur.
- Eloignons-nous un peu petite soeur.
Le jeune homme conduisit sa soeur à l'orée de la forêt. Il espérait que les effluves de la forêt pourraient lui redonner un peu de forces. S'il le faut, il est près à lancer un petit sort d'herbam pour intensifier un peu plus le parfum des pins et des fleurs environnantes, si ce n'est pas quelque-chose de trop compliquer.
- Je crois que tu as pas mal de choses à me dire petite soeur. J'aimerais que tu me dises ce qui s'est passé. Pourquoi t'es-tu retrouvée dans ce convenant ? Je croyais que tu étais amoureuse d'Edmond ? En tout cas, si je dois faire partie de cette alliance de magicien, il faudra que ta liberté te soit rendu. Je n'accepterais pas que l'on te garde captive dans un endroit où tu n'es pas heureuse.
Il lui dit ces quelques mots avec une voix très douce. Il voulait à tout prix rassurer sa petite soeur.
Re: Alisse et Galien
Alisse sourit doucement à son frère, un sourire d'excuse. Elle se recomposa une posture et reprit un peu de son aplomb.
Non, ce n'est pas cela. C'est juste que...
La jeune femme marqua une pause, comme pour clarifier ses idées.
Quand je l'ai rencontré, à la cour du Dauphin, c'était comme un rêve. Edmond était si distingué, il avait tant d'aplomb ! Si tu avais vu comment il a écarté les autres prétendants ! s'exclama-t-elle avec un gloussement. Elle avait un petit sourire au coin des lèvres et paraissait aux anges.
Il a sorti une rose bleue de sa manche et il me l'a offerte ! Il m'a dit que ça allait bien avec mes yeux. Il était si fringant et sûr de lui, si différent des autres. La soirée a été... tout simplement parfaite.
Puis il est venu chez nous. Père et Mère étaient ravis que je sois courtisée par l'héritier du vicomté de Morcerf, pas moins ! Mais quand ils ont appris qu'il était déshérité... tu te doutes de la suite. Et il est revenu ! C'était un vrai conte de fée, le prince charmant m'emmenait à cheval, fuyant loin de cette prison aux barreaux dorés. Je pensais qu'il m'accueillerait dans son château de magie aux murs blancs, qu'il me protégerait du mal et qu'on se marierait en compagnie des elfes et de preux chevaliers sur pégase. Comme dans les contes.
Alisse s'affaisse légèrement, comme brisée par la réalité.
Mais il m'a mené... ici. Avec les cochons et la boue. Et il ne m'a pas demandé en mariage. La plupart du temps, il est absent ou enfermé dans son laboratoire. Je n'ai même pas de chambre personnelle. Et je suis si seule... je n'ai personne avec qui m'entretenir et je ne peux pas aller en ville. Je ne peux plus rentrer à la maison, ni retourner à la cour. Je pensais que je vivais une aventure comme en racontent les bardes, mais j'ai fini par comprendre. Les histoires mentent, frère.
Elle pousse un soupir. La tristesse et la déception lisible dans ses yeux, ainsi qu'une ride de souci sur le front, lui donnent l'air bien plus âgée que ses seize printemps. Mais tu remarques aussi dans son regard la marque de la résignation, et de la sagesse de ceux qui ont appris de leurs mésaventures.
Non, ce n'est pas cela. C'est juste que...
La jeune femme marqua une pause, comme pour clarifier ses idées.
Quand je l'ai rencontré, à la cour du Dauphin, c'était comme un rêve. Edmond était si distingué, il avait tant d'aplomb ! Si tu avais vu comment il a écarté les autres prétendants ! s'exclama-t-elle avec un gloussement. Elle avait un petit sourire au coin des lèvres et paraissait aux anges.
Il a sorti une rose bleue de sa manche et il me l'a offerte ! Il m'a dit que ça allait bien avec mes yeux. Il était si fringant et sûr de lui, si différent des autres. La soirée a été... tout simplement parfaite.
Puis il est venu chez nous. Père et Mère étaient ravis que je sois courtisée par l'héritier du vicomté de Morcerf, pas moins ! Mais quand ils ont appris qu'il était déshérité... tu te doutes de la suite. Et il est revenu ! C'était un vrai conte de fée, le prince charmant m'emmenait à cheval, fuyant loin de cette prison aux barreaux dorés. Je pensais qu'il m'accueillerait dans son château de magie aux murs blancs, qu'il me protégerait du mal et qu'on se marierait en compagnie des elfes et de preux chevaliers sur pégase. Comme dans les contes.
Alisse s'affaisse légèrement, comme brisée par la réalité.
Mais il m'a mené... ici. Avec les cochons et la boue. Et il ne m'a pas demandé en mariage. La plupart du temps, il est absent ou enfermé dans son laboratoire. Je n'ai même pas de chambre personnelle. Et je suis si seule... je n'ai personne avec qui m'entretenir et je ne peux pas aller en ville. Je ne peux plus rentrer à la maison, ni retourner à la cour. Je pensais que je vivais une aventure comme en racontent les bardes, mais j'ai fini par comprendre. Les histoires mentent, frère.
Elle pousse un soupir. La tristesse et la déception lisible dans ses yeux, ainsi qu'une ride de souci sur le front, lui donnent l'air bien plus âgée que ses seize printemps. Mais tu remarques aussi dans son regard la marque de la résignation, et de la sagesse de ceux qui ont appris de leurs mésaventures.
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