Au temple de Céres de Delbaran

La grande prêtresse de Cérès à Delbarran et sœur Emilia se tenaient face à Syrio. Elles semblaient gênées. Elles n’osaient faire face à la colère du jeune homme.
Emilia prit son courage à deux mains et commença «Nous avons manqué de prudence dans cette affaire. La naissance de l’Enfant est sensée se dérouler dans la joie et marquer un nouveau cycle de la vie. Et non, la mort et la destruction. Nous sommes … je suis désolée. J’aurais du être plus prudente. Je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir à Davos plusieurs des Neuf et je pensais que le Cercle avait les choses en main avec le prétendu sanctuaire d’Esus. » Elle fit une pause avant de reprendre « je n’ai jamais cherché à vous embêter avec mes énigmes. Je voulais simplement que vous compreniez par vous-même ! A priori, mon approche vous a blessé et je m’en excuse. Lorsque j’ai appris que vous voyez les cinq, mon cœur s’est empli de joie. L’Enfant ne pouvait pas tomber dans de meilleures mains. Et même si notre avenir est bien sombre, je sais que je ne me suis pas trompé sur vous. »
Emilia s’arrêta de parler et se tourna vers la grande prêtresse. Celle-ci prit la parole « Les Neuf ont toujours fait partie du folklore lié au Dévoreur. Jusqu’à aujourd’hui, les gens les associaient plus à un mythe qu’à une réalité. Ils les voyaient un peu comme des croquemitaines. Selon certaines légendes, ils auraient vécu au milieu des mortels mais les humains n’étant dans ces contrées que depuis quelques siècles, nous avons peu de connaissances sur eux. Peut-être qu’il faudrait chercher du côté des races plus anciennes.
Que vous dire de plus, sinon que vous connaissez assez bien Randall Morn d’après ce que j’ai pu comprendre. C’est un grand érudit, il pourra sûrement nous aider. »

Syrio se calma un peu.

L'heure était grave et il ne servait à rien de s'en prendre aux prêtresses qui ont autant souffert que lui de la destruction de Davos. Il prit quelques secondes pour réfléchir un peu à la situation et surtout se calmer pour avoir les idées un peu plus clair.

- Humm Randall Morn ... La dernière fois que je l'ai vu, il combattait les envahisseurs de Davos aux côtés des autres mages. J'espère qu'il a pu s'en sortir vivant. Peut être que Matino et Remus en savent plus à son sujet. Si on doit se renseigner sur les anciennes civilisations, c'est clair qu'il est l'homme de la situation.

En se tournant vers la grande prêtresse de Delbaran.

- En attendant que l'on mette la main sur Randall Morn, il y a peut-être des érudits dans cette ville qui peuvent peut-être répondre à quelques-unes de nos questions ?

- J'aimerais savoir aussi ce que sont devenus les survivants de Davos. Le problème c'est qu'il est hors de question que je m'éloigne de Sarah. J'aimerais savoir où se trouve la caserne des Dragons Noirs dans cette ville ? Avec un peu de chance et de diplomatie ils accepteront d'envoyer un ou deux hommes à Davos pour constater l'étendu des dégâts.

Syrio marqua une petite pause.

- Remarque, ça serait logique qu'ils envoient des hommes ... Après tout, Davos n'était pas une petite ville et sa destruction ne va pas faire les affaires du conseil.

- Bref, si ce n'est pas trop loin du temple j'irais y faire un tour dans la journée. J'arriverais peut-être à avoir quelques informations sur les réfugier. Et si rien ne se passe, je vais essayer de faire bouger un peu les choses ...

- Et pour finir, j'ai une dernière question ... Maintenant, que j'ai la chance de voir et de pouvoir entendre les cinq héros et qu'en plus j'ai la chance d'être en présence de deux grandes prêtresses de Cérès, j'aimerais savoir comment se termine l'histoire ?

- Le monsieur avec la rapière ... Il a réussit à sauver l'enfant grâce au sacrifice de ses potes ou pas ?

En regardant les cinq héros s'ils sont présents et si Syrio les voit.

- Messieurs, vu que nous allons nous voir souvent, il serait peut-être plus sympa que vous me donniez vos prénoms, non ?

Lorsque Syrio eut fini de parler, la grande prêtresse garda le silence, réfléchissant aux décisions qu’elle devrait prendre pour la sauvegarde de l’Enfant et de ses parents.
« Je vais écrire une lettre au capitaine Artémius Dolgar, le chef des Dragons Noirs à Delbarran, qu’une de mes novices lui remettra. Nous devons rester très prudents. Je préfère que personne ne sache qui vous êtes et ce que vous faites là. Certaines personnes dans les hautes sphères du gouvernement pourraient être des espions des Neuf. Votre récente expérience avec le conseiller personnel de Bella Chandris, qui s’est révélé n’être qu’autre qu’Azel, m’amène à agir avec prudence. D'autres pourraient se servir de vous à des fins peu recommandables pour accroître leur pouvoir, voire déclencher une guerre sainte au nom de l’Enfant. Les gens que vous rencontrerez ne seront pas tous des idiots et beaucoup se demanderont comment un simple caporal des Dragons Noirs s’est retrouvé sauvé et téléporté ici, dans le temple de Cérès à Delbarran, alors que ses frères d’armes sont tous morts lors de la destruction de Davos. Dès que vous aurez raconté votre histoire au capitaine Dolgar, la machine se mettra en place. On vous fera rencontrer son supérieur, presque à coup sûr un magicien, qui sondera votre esprit sans même que vous ne vous en rendiez compte. Et il apprendra la vérité et Cérès seule sait ce qu’il se passera. Nous devons rester très prudents. Pour l’instant, je préfère que votre présence à vous et sœur Sarah reste secrète. »

Elle reprit sa respiration et lui sourit. « Mais ne vous inquiétez pas, je préciserais bien dans ma lettre qu’il y a sûrement encore des réfugiés qui ont besoin d’aide. Le capitaine Dolgar enverra sûrement des hommes de Solace. Je crois que c’est la garnison la plus proche. Pour ce qui est des érudits, dites-moi une liste précise de ce que vous recherchez que je puisse envoyer des sœurs les contacter.»

La grande prêtresse fit de nouveau une pause et interrogea sœur Emilia du regard. Celle-ci lui fit un oui de la tête et la grande prêtresse se tourna vers Syrio. « Ce que je vais vous confier est très important et doit rester secret. Oui, le jeune à la rapière s’en est sorti. D’après ce que l’on sait, il a fui Déchirure, emmenant l’Enfant avec lui. On ne sait pas ce qu’ils sont devenus après mais étrangement à la même période fut créer l’ordre des prêtresses de Cérès. Beaucoup des grandes prêtresses qui m’ont précédée, pensaient que l’ordre a été fondé seulement pour s’occuper de notre déesse lors de son jeune âge lors de sa nouvelle réincarnation. Je pense maintenant aux vues des récents événements que c’était surtout une bonne manière de la cacher et de lui fournir une aide ou un refuge partout où nous serions présentes. »

A l’instant où la grande prêtresse finit sa phrase, quelqu’un frappa à la porte. Une jeune fille portant les habits des novices, passa la tête par l’embrasure. « Mère supérieure, Jacob Reiff vient d’arriver et il demande à vous voir. »
La grande prêtresse la regarda, puis s’adressa à Syrio. « J’espère avoir répondu à toutes vos interrogations. Veuillez m’excuser mais je dois parler avec Jacob Reiff avant qu’il ne rencontre les autres membres du Cercle Intérieur. Si vous avez d’autres questions ou besoins, surtout n’hésitez pas. »
Elle se leva, salua Emilia de la tête et sortit de la pièce précédée par la jeune novice.

Syrio se retrouva seul avec Emilia et les cinq fantômes. Étrangement, ils ne portaient plus leurs tenues de moines enkites mais les habits qu’ils portaient lorsqu’il les avait vus en vision.
Il put ainsi les reconnaître : Des trois frères, Coren était le plus petit en taille même si il était le plus vieux en âge. Il gagnait quelques centimètres grâce à l’énorme touffe noire qui lui servait de cheveux. Il était mal rasé et toujours décoiffé. Il portait sa vieille robe de mage, qui a une époque avait due être d’un belle couleur bleu nuit. Sa besace était pleine à craquer, déformée à tel endroit par un livre et à tel autre par ce qui semblait la forme arrondie d’une potion. Il se tenait là, tranquille, un brin rêveur, appuyé sur son solide bâton en chêne.
A côté de lui, il y avait Amras. C’était le plus grand d’entre eux tous. Il avait de longs cheveux noirs et une fine moustache ornait son visage. Vêtu d’une demi-plaque en acier qui lançait des reflets bleutés, il se tenait droit, sérieux, les deux mains appuyées sur le pommeau de son immense espadon.
Les bras croisés sur la poitrine, Morvan tournait un regard amusé devant l’air sérieux de son frère. Il avait les cheveux noirs, moins longs que ceux de son frère, et ses yeux étaient deux puits sans fond dans lesquels la plupart des filles s’y perdaient. Il portait à la ceinture deux épées courtes et cachait dans ses manches des dagues. La coupe de ses vêtements ne laissait apparaître que furtivement la présence d’une fine cotte de maille en dessous.
Lorgan avait un air maussade, comme s’il s’ennuyait. Ses cheveux rasés très courts laissaient apparaître un début de calvitie et il avait rasé sa barbe noire, ne gardant que le bouc. Il portait la robe marron des mages de la terre et une dague en obsidienne ornait sa ceinture.
Lucas était le dernier. Toujours le sourire aux lèvres, il avait les cheveux châtains, coupés courts, et ses yeux étaient d’un gris acier. Il compensait sa petite taille en combat en maniant sa rapière avec précision et rapidité, le tout avec une petite touche de grâce féline.

Ils se tenaient ainsi, tous les cinq, face à Syrio et Emilia, attendant que la guerre contre les Neuf commence …

Lucas, le sourire en coin, se tourna vers ses quatre amis et les interrogea du regard. Ils se consultèrent silencieusement et Coren eut un haussement d’épaules, qui pouvait se traduire par un « Pourquoi pas ? ». Il commença à incanter et commencèrent à disparaître tandis que Lucas se matérialisait de plus en plus.
A la fin de l’incantation, Lucas se tenait face à Syrio, en chair et en os, étonné par sa récente transformation, se palpant différentes parties du corps pour se convaincre que tout cela était bien réel. Ses quatre amis avaient eux quasiment disparu. Ils n’étaient plus que de fines silhouettes brumeuses.
Lucas releva la tête et sourit à Syrio. « Coren peut faire de vrais miracles avec la magie. Il aurait pu devenir un puissant sorcier, s’il n’avait pas un goût un peu trop prononcé pour la bière et les filles de joie. Un jour, je te raconterais les endroits où il nous emmenait chaque fois qu’on était dans une ville…Enfin bref. Un petit duel ? Pourquoi pas, je suis chaud et puis, ça fait tellement longtemps. Je suis sûr que les prêtresses de Cérès ont un terrain d’entraînement où nous pourrions croiser le fer. »

Syrio regardait Lucas avec des yeux aussi grands que des soucoupes. Puis, il rigola en entendant le petit commentaire de Lucas au sujet de Coren.

-Tient donc ! Coren devrait bien s'entendre avec Matino ! Ils ont déjà deux passions en commun !

- En tout cas, je ne m'attendais pas à voir l'un de vous en chair et en os ... Enfin, presque, car je suppose que ça ne va pas durer très longtemps. Par contre, j'accepte ton offre avec plaisir ! J'adore les histoires et j'aimerais beaucoup profiter de votre expérience et surtout de votre savoir ! Vous avez dû en voir du pays !

Syrio se dirigea tranquillement vers terrain d'entraînement le plus proche tout en discutant avec Lucas. En arrivant sur place, le jeune homme se mit en position devant le bretteur légendaire.

- Allez mon petit Lucas montre-moi ce que tu sais faire ! Je sens que je vais souffrir contre un mec aussi expérimenter que toi !

Etant donné qu'il ne pouvait pas quitter le temple pour le moment. Syrio était content de pouvoir se dépenser un petit peu. L'excercice physique est un excellent anti-stress ! D'habitude, il pouvait compter sur sa belle Sarah pour des parties de ... ( le csa à censuré ce passage ). Sauf que actuellement Sarah était encore sous le choc. Elle se reposait dans une chambre du temple bien protégé ( je suppose qu'il y a des soeurs qui veillent sur elle ). Une fois que le duel serait terminé, il irait la voir et surtout discuter avec elle de ce qui s'est passé à Davos.

Syrio posa la main droite sur la garde de Ravage. Il se demandait comment allait réagir sa rapière. Il la dégaina d'un mouvement rapide et la pointa vers Lucas. Il regarda la lame pour voir si elle lui indiquait encore une direction ou bien si un truc étrange allait encore se produire.