[Evènement] Au Palais Impériale

**Butcher** Mar 8 Nov - 11:59

après-midi du 20 ème jour de sommerzeit.

Au Palais Impérial

La pièce était richement décorée. Pas de doute, sur la nature des dorures qui ornaient les portes, les fenêtres, les cadres et les autres bibelots qui ornaient l’espace. C’était de l’or massif magnifiquement ouvragé par les meilleurs artisans du Vieux Monde et d’ailleurs. Les tapis, les tapisseries et les bois nobles renforçaient encore plus cette opulence qui frôlait l’indécence.

Le bureau du premier et unique conseiller de l’empereur était un lieu absolument magnifique. Un voleur dans cette pièce aurait sans doute fait une crise cardiaque devant autant de cibles appétissantes.

Le maître des lieux était tranquillement assis sur son magnifique fauteuil. Les pieds sur le bureau, il était en train de fumer un délicieux cigare importé de la lointaine Lustrie. S’il devait travailler, il n’en donnait vraiment pas l’impression. Il prenait plaisir à contempler les anneaux de fumée qui s’élevait tranquillement vers le plafond.

Dehors le soleil déclinait imperceptiblement afin de céder la place à la lune. La vie s’écoulait tranquillement, comme si rien ne s’était passé. Pourtant … Les portes s’ouvrirent violemment pour laisser entrer une véritable masse de muscles. Un homme chauve dans la force de l’âge qui arborait la tenu et les colifichets dédiés à sa position de « Grand Théogoniste ». Une position qui devait faire de lui la deuxième personne la plus importante de l’empire. Juste en dessous l’empereur, il dirigeait la religion Sigmarite qui était la divinité tutélaire de l’empire.

Mâchoire serrée, traits tirés, il avança en direction d’Alucard. Ce dernier malgré le fracas induit par l’entrée fracassante faisait comme si de rien était. Son regard teinté d’orange derrière ses besicles continuait de se focaliser sur les ronds de fumée que ses lèvres dessinaient.

- Je veux voir l’empereur de toute urgence ! Sur le champ et je ne tolérerais aucun refus de votre part, conseiller !

- Cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas vu l’empereur … Je … C’était pour quelle occasion déjà ?!

L’homme massa son front en prononçant cette dernière phrase avant de poursuivre.

- Peu importe … Aujourd’hui, je dois le voir ! Cela ne peut pas attendre, c’est de la plus haute importance !!!

La voix du Grand Théogoniste résonnait dans toute la pièce. Le timbre de sa voix trahissait de la colère, beaucoup de colère, mais aussi un profond désarroi. Quoi qu’il en soit, Alucard continua de faire comme si de rien était. Néanmoins, il finit par tourner la tête dans la direction de son interlocuteur. Il se comportait comme si maître Karl-Friedrich Krieger n’était qu’un vulgaire valet de pied. Il le regarda en silence pendant quelques battements de cœur.

Puis, il prit la parole.

- Déjà, vous allez baisser d’un ton, je ne suis pas sourd et j’ai horreur des chiens qui aboient.

Le sigmarite se racla la gorge pendant que des gouttes de sueurs commençaient à perler sur son front. Il déglutit à plusieurs reprises. Il avait de plus en plus de mal à supporter le regard perçant de son interlocuteur. À chaque fois qu’il discutait avec lui, il avait l’impression qu’il était capable de lire en lui comme dans un livre ouvert.

- L’empereur n’a pas besoin de vous pour être au courant de la situation. Alors, au lieu de venir ici et nous faire perdre notre temps.

- Allez donc vous occuper de vos ouailles. Elles auront bien plus besoin de vous que l’empereur de vous ! Surtout maintenant …

Cette dernière phrase eut pour effet de dessiner un petit sourire sur les lèvres d’Alucard.

- Vous étiez déjà inutile ! Mais, maintenant, vous n’avez réellement plus rien à quoi vous raccrocher !

- Alors, retournez d’où vous venez et veillez à ne pas semer la confusion en ville et dans le reste de l’empire.

- Et c’est un ordre ! Me suis-je bien fait comprendre ?

L’homme ravala sa salive. Il avait l’impression que sa colère, que sa résolution et que sa volonté avait fondu comme la neige qui était tombée ce matin à la surprise générale. Sa langue était collée dans sa bouche et il n’arrivait pas à formuler la moindre réponse. Il avait l’impression qu’un essaim d’abeilles avaient élu domicile dans sa tête.

Quoi qu’il en soit, il se vit faire une courbette devant le conseiller de l’empereur avant de tourner les talons pour revenir au temple qu’il avait quitté peu de temps auparavant.