Une après midi sur un toit.

**Butcher** Sam 13 Mar - 12:40

Hrp : un texte que j'ai eu beaucoup de mal à écrire ! Au final, je l'ai écrit en écoutant le CD de starmania et surtout cette chanson. Au final, elle colle plutôt bien au texte et à la vie d'Eduardo. Certaines phrases sont très évocatrices.

Une après midi sur un toit.

Dans le ciel, le vent entraînait les nuages dans une course folle. Ils défilaient dans l'immensité azur sous le regard du jeune métis. Ce dernier était allongé sur le toit de la maison de Gisèle. Héléna faisait la sieste et lui, il aurait bien aimé pouvoir en faire autant. Seulement, le sommeil ne lui venait pas. Alors, il avait préféré prendre un peu l'air. A défaut de sentir bon, il avait au moins le mérite d'être frais. Son cerveau était en surchauffe depuis quelques temps et il avait bien besoin d'être rafraîchit.

Dernièrement sa vie était plutôt agitée. Une agitation qui le ballottait dans un océan d'incertitudes. Sa tête en avait un lot bien fourni, vraiment bien fourni, surtout après le passage sous la statue. Il enquêtera lorsqu'il aura un peu de temps libre. Néanmoins, il avait peur de ce qu'il allait découvrir. Cette soirée fut tellement déroutante et fantasmagorique qu'il n'avait qu'une seule idée en tête ... L'oublier … Sauf qu'elle était sans doute liée à sa belle inconnue. De quoi le motiver à aller de l'avant en restant extrêmement prudent.

En plus de coloniser sa tête, elle colonisait aussi le coeur d'Eduardo. Tout comme la belle Marianne qui avait fait une véritable folie pour passer du temps avec lui. Elle ne devait pas se rendre compte du danger qu'elle avait prise en traversant seule la moitié du quartier des tanneurs. Une goutte de sueur perla sur son front rien qu'en y repensant. La vie dans les bas-fonds de Béjofa est très différente de celle dans les hauts quartiers.

Le jeune homme inspira longuement avant d'expirer tout l'air que contenaient ses poumons. Il espérait vraiment que son comportement ne l'avait pas choqué. Son premier sentiment après la surprise initiale de la voir à la lanterne rouge fut la panique. Une seule idée lui était venue immédiatement à l'esprit ... Celle de l'emmener loin de cet enfer et le plus rapidement possible.

Il grimaça en se passant lentement la main sur le visage.

Tout était allé trop vite, beaucoup trop vite pour lui. Il s’était retrouvé complètement désarmé devant la fougueuse approche de la jeune femme. Elle ne l’avait pas laissé indifférent. Il se mentirait à lui-même s’il disait ou pensait le contraire, mais il ne voulait pas que ça se passe comme ça.

Sa vision de l’amour était tellement salie à cause de son turbin qu’il n’avait pas envie remettre le couvert lorsqu’il ne travaillait pas. Pour beaucoup de gens, il n’était qu’un objet de vice et de désir. Il lui suffisait de penser à Gisèle et à toutes les vieilles peaux qui avaient payé pour l’avoir dans leurs lits pour s’en convaincre. Il y avait de quoi donner la gerbe, pourtant, il n’avait pas le choix. Il fallait bien survivre ici-bas. Alors, vous comprendrez bien que lorsqu’il était seul, il avait envie d’oublier tout cela. Il se sentait sale jusqu’à la moelle. Un adolescent qui était obligé de se farcir des femmes qui avaient l’âge d’être sa grand-mère ou plus. Il lui fallait trouver la volonté d’être à la hauteur et avec le sourire en plus. Si certains subissaient une violence physique, lui il subissait une violence psychologique. Une violence discrète qui pouvait néanmoins être aussi fatale qu’une dague planté en plein cœur.

C’était pour tout cela qu’il ne voulait pas se lancer dans des aventures sans lendemain. Des plans culs, il en avait déjà sa dose. Ce qu’Eduardo voulait, c’était de trouver et vivre le véritable Amour.

Le charme de Marianne était indéniable. Elle lui plaisait c’était certain, mais il ne cherchait pas qu’un physique. Il cherchait bien plus que cela. Il cherchait celle qui lui était destinée. Pour le moment, il était incapable de dire si c’était Marianne ou une autre, mais il comptait bien le découvrir et pour cela, il lui fallait du temps.