[Antoine Gauthier de la Motte] Une discussion courtoise

Le seul qui intéressait un temps soit peu Antoine était Fernando. Les autres ne savaient probablement rien ou si peu de choses...
Il ne pouvait malheureusement pas se permettre une course poursuite en pleine rue avec les alcades dans les parages...

Le plan B devait entrer en action, mais avant tout, il y avait un combat qui s'offrait au jeune spadassin. On ne devait jamais oublier une occasion de parfaire ses techniques.

Antoine dégaina vivement devant les trois hommes. 3 contre 1? Si on les surprenait, la situation tournerait à l'avantage du montaginois. Et pour ce placer dans le rôle du gentil -en tout cas de manière flagrante- il ne devait tuer aucun de ces hommes.

Les deux premiers se ruèrent à l'assaut. Antoine évita avec aisance la première lame et son propriétaire, déséquilibré par sa charge désordonnée perdit l'équilibre et s'étala de tout son long derrière le spadassin. La seconde attaque, assénée tel un coup de massue, se vit bloquée par les deux armes placées en croix. Une riposte sous la forme d'un puissant coup de pied au bas ventre alla l'expédié au sol, tordu de douleur.
Le troisième homme hésita avant de se décider à attaquer à son tour mais Antoine, d'un geste rapide et précis, lia son arme puis la lui fit sauter des mains.

Voyant touts ces adversaires hors de combat, le jeune homme rangea ses armes et dépassa ses assaillants.

"Et bien sûr, impossible de retrouver Fernando désormais, se dit-il."

En effet, le malandrin s'était esquivé, profitant de son avance.

Par contre, Antoine sentait qu'on arrivait dans son dos.

- Alors, comme ça on se bat dans les rues, señor montaginois ? retentit la voix de l'alcade Sanches.

Rangeant ses armes, Antoine se retourna, faisant face au représentant de la loi:

- Ces hommes m'ont agressés señor l'alcade. Je n'ai fais que les corriger gentiment, histoire de leur faire comprendre qu'ils ne doivent pas s'en prendre à un spadassin. Aucun n'est blessé à ce qu'il me semble.

Sur ce, le montaginois effectua un bref salut avant de s'éclipser.

Mais il ne fit qu'un pas avant d'être attrapé par les miliciens. Deux d'entre eux l'immobilisèrent vigoureusement, ignorant ses cris et ses efforts pour se libérer.

- Ne nous quittez pas si vite, senor, fit Sanches en se plantant devant lui. Je vous trouve l'épée à la main avec trois de mes compatriotes à mes pieds. Que dois-je en penser ?

Il s'agenouilla près des malandrins évanouis.

- Je pense qu'ils auront une histoire intéressante à raconter à leur réveil...

Il se tourna vers Antoine.

- Et vous, senor, quelle est la vôtre ?

Antoine tenta de rester le plus digne possible dans cette situation difficile:

- Ces hommes m'ont agressé señor l'alcade. Je n'ai fais que les remettre en place. Aucun n'est blessé.

Le spadassin sentait que ses origines montaginoises seules justifiaient cette arrestation mais se fâcher avec les représentants des autorités de la ville était vraiment la dernière chose à faire:

- Il y a également un de ces malandrins qui a réussi à prendre la fuite mais inutile de lui courir après, il doit être loin désormais.

L'alcade parut réfléchir. Il fit signe à ses sbires.

- C'est bon, relâchez-le.

Il s'avança vers Antoine.

- Mettons que je vous croie, cette fois-ci, señor le montaginois... Evidemment, si vous recommencez à vous battre en pleine rue, ce ne sera plus le cas.

Il sourit méchamment.

- J'espère pour vous que vous saurez vous retenir.

Tournant le dos au jeune homme, il lui lança :

- Bonne chance pour ça !

Et, emmenant ses hommes avec lui, il disparut au coin d'une ruelle. Antoine restait seul avec les hommes de main qu'il avait assommé.