La bataille d'Al Aikk

Kronos Ven 17 Avr - 9:13

La bataille d'Al Aikk

Livre I de Raven

Dans ce chapitre sera résumé l’ensemble des faits dont j’ai été témoin durant la bataille ainsi que ceux qui m’ont été rapporté par d’autres participants à cette fameuse nuit.

Installé aux commandes du Brise-Montagne, j’attendais le début des hostilités face aux portes de la ville. Les gardes fébriles et morts de trouille se mettaient en position sur les murailles et préparaient les quelques balistes en état.
Mes compagnons se trouvaient autour de moi. Cal gon était à la chaudière. Il allait enfin tester les fameux focus d’énergie créés par Aenarielle. La dernière fois que je l’avais vu avant de refermer la porte de la chaudière, il caressait un canon en lui susurrant des mots doux.
Traxx était sur le toit, prêt au combat. En armure, avec sa lance et son bouclier. Il avait hâte d’en découdre.
A l’intérieur du Brise-Montagne se trouvait Moebius ainsi que Ael et Millenia qui nous accompagnaient pour détruire les piliers maléfiques.
J’entendais plus que je ne voyais Brom portant Efilon. Il poussait des rugissements de défis aux sacs d’os que nous allions affronter.
Je ne savais pas où étaient tous nos compagnons dans le chaos ambiant. Gaspard, dans son style allait défendre une brèche à lui tout seul et les spartiates s’étaient dirigés vers une autre partie de ville. Les navires des pirates s’étaient mis en position pour pouvoir canarder le flanc gauche des morts-vivants.

Dans la mesure du possible, nous étions prêts. Je faisais rugir le Brise-Montagne sur les ordres de Cal Gon. Je n’étais pas rassuré. La peur me prenait au ventre. J’espérais que mes intestins tiendraient toute la bataille.

Un cri d’alerte monta des remparts.
Une brume épaisse commençait à investir le champ de bataille, masquant nos ennemis. D’ailleurs, ils arrivaient. Nous pouvions entendre le cliquetis de leurs armes ainsi que le craquement de leurs os alors qu’ils s’avançaient vers la muraille.

Puis l’enfer se déchaîna.
Une pluie de flèches s’abattit sur la ville, pulvérisant les maigres bataillons de la garde. A l’intérieur du Brise-Montagne, on avait l’impression que des milliers de grêlons frappaient le gromril.
Une fois les portes ouvertes, je lançais la charge et à peine sorti de la ville, le Brise-Montagne roulait sur une mine sournoise et se retrouvait sur le flanc. A l’intérieur, c’était sans dessus-dessous. J’étais coincé dans mon siège, retenu par cette fichue ceinture de sécurité. Cal Gon hurlait dans le communicateur. Le Brise-Montagne était tombé du mauvais côté et la porte de la chaudière était coincée.
A l’extérieur, c’était pas mieux. Des hordes de squelettes pénétraient par les portes restées ouvertes. Traxx empêchait les morts-vivants d’assaillir le Brise-Montagne. Pendant ce temps, Moebius sortait du tank à vapeur et commençait à se tailler un passage vers la ville à travers l’océan d’os en mouvement.

Au prix de contorsions impossibles, j’arrivai à m’extirper de l’habitacle. Une vision d’horreur m’accueillit à ma sortie. Des milliers de morts-vivants convergeaient vers nous. Les premiers rangs étaient occupés par des squelettes, rescapés des précédents assauts. Puis, venaient les golems d’os, des créatures obèses dégoulinantes de chair et des scorpions géants à la carapace de chitine aussi noire que l’âme d’un prêtre de Tzeentch.

Je détournais mon regard de nos ennemis et me penchais sur le Brise-Montagne. Il fallait que je trouve vite une solution pour faire sortir Cal Gon de là …

Kronos Lun 20 Avr - 8:17

Chevauchant Brom, Efilon dominait tout le champ de bataille. La brume cachait à sa vue, le nombre de ses ennemis. Alors qu’ils se dirigeaient vers les piliers maudits, six faucheurs d’âmes l’encerclèrent. Les spectres maléfiques armés de faux se jetèrent sur lui avec avidité. Notre puissant prêtre de Véréna se battit avec férocité contre ces créatures maléfiques bien soutenu par le fier dragon bleu.
Alors qu’ils achevaient la dernière créature spectrale, une terrible explosion retentit aux abords de la ville.
Ni une, ni deux, ils se dirigèrent vers la cité et aperçurent l’ampleur du désastre.
Le Brise-Montagne gisait sur le flanc devant les portes grandes ouvertes. Des dizaines de morts-vivants s’engouffraient dans la brèche qu’essayait de combler un Moebius bien seul face à cette menace. Tandis que Traxx de l’autre côté repoussait les hordes qui se fracassaient sur sa lance et son bouclier.
Debout sur le côté du Brise-Montagne, Raven lui fit signe. Il comprit qu’il fallait faire basculer le tank pour le remettre d’aplomb.
Brom entama un demi-tour et percuta le haut de l’engin et le fit basculer.

L’opération aurait pu être une réussite complète si le choc ne m’avait pas décroché du tank et m’envoyer bouler au sol. Je me retrouvais par terre et le Brise-Montagne me tombait dessus. Je réussis à me tirer de là mais pas assez vite. L’une de mes jambes fut brisée par le choc.
Je m’extirpai de dessous le tank et grimpa dedans à moitié mort. Loué soit Shallya, Ael était encore là et il me rafistola en quelques sorts.
Je repris les commandes et essaya de le démarrer. Mais Cal Gon hurla et j’entendis des craquements inquiétants. Puis, Cal Gon sortit de l’habitacle armé d’une pelle et jeta quelque chose sur les squelettes. Une puissante déflagration survint créant une importante brèche dans les rangs ennemis. Je compris bien plus tard que Cal Gon avait jeté un des focus qui commençait à se fissurer.
Malheureusement, notre deuxième focus était dans le même état. Maigre consolation, l’explosion des focus permirent de détruite plusieurs dizaines des squelettes et ainsi soulager Traxx.

Le Brise-Montagne immobilisé, nous décidâmes de le bouger pour bloquer l’entrée de la ville et ainsi faire front à l’ennemi. Cal Gon au canon dans la chaudière, moi à la clouteuse, Traxx au sol brisant les assauts morts-vivants.
Dès les premiers instants, la clouteuse s’enraya et je dus me battre avec ma dague de lancer face à un golem d’os qui avait pris le Brise-Montagne comme cible. Puis virent les scorpions géants et leur dard empoisonné.
Ça commençait à sentir le roussi. Cal Gon n’avait plus de munition pour le canon. Je n’arrivais pas à réparer la clouteuse et plusieurs brèches avaient été créées dans les remparts de la ville dans lesquelles s’engouffraient de plus en plus de monstres.
Seul Traxx résistait, faisant face à l’ennemi, massacrant par dizaines les morts-vivants.

Nous eûmes une ouverture et décidâmes d’abandonner le Brise-Montagne pour nous réfugier sur les remparts de la ville et ainsi canarder les ennemis qui assaillaient Traxx.
Mais notre position sur les murailles n’était pas idéale. Nous étions toujours canarder par les archers ennemis.
Nous étions épuisés, blessés et démoralisés. Nous n’offrions plus qu’une bien maigre résistance face à un ennemi innombrable qui détruisait maintenant la ville…

Kronos Lun 20 Avr - 9:23

Après avoir soutenus Moebius et Gaspard sur l’autre flanc, Efilon décida de retourner aux piliers. Il contourna l’armée et arriva en vue des obélisques. Il lança Brom dessus pour tester leurs résistances. Comme vous pouvez le supposer, ce n’est pas Brom qui sortit vainqueur de son affrontement.
Efilon décida de s’approcher. L’endroit était relativement calme. Tous les morts-vivants étaient partis détruire la ville. Mais une surprise l’attendait. Il aperçut une aile squelettique s’extirpé du sable. Ils l’attaquèrent avant que la créature ne sorte mais il était trop tard. L’immense dracoliche s’extirpa et se plaça face à eux. Mais le plus étrange était son cavalier, entièrement vêtu de noir.
Les deux cavaliers se défièrent verbalement et physiquement. Après ce premier assaut, Efilon connut le nom de son adversaire : Arkhan le Noir, le grand Vizir, l’âme damné de Nagash. Rien que cela.
Mais le fidèle serviteur de Véréna ne se démonta pas pour autant. Enfin, un adversaire à sa mesure pour éprouver sa foi. Cavaliers et montures s’affrontèrent encore pendant plusieurs minutes à coups de crocs, de griffes et de sorts.

Cette période de l’histoire est assez trouble. N’étant pas là, seul Efilon put me raconter cette partie mais son compte-rendu ne fut pas très clair.

A priori, Arkhan a arrêté de se battre. Il semblait en communication avec une autre personne. Il parlait d’une autre source de pouvoir plus puissante que la première qu’il faillait à tout prix récupérer, qu’il devait se dépêcher et de ne plus perdre du temps à affronter des sous-fifres. Leurs cibles semblaient se trouver dans le palais.

Efilon retourna dans la ville et posa Brom dans le jardin. Puis, fouilla les lieux à la recherche d’ennemis déjà présents dans la place.
Notre situation n’était guère meilleure. La piétaille morte-vivante avait disparu pour laisser sa place à des gros trucs encore plus balèzes que les précédents. Perché sur la muraille, je vis trois individus masqués se faufilaient discrètement dans la ville. Ni une, ni deux, je les poursuivis en précisant à Cal Gon où j’allais.
Ses trois lascars n’étaient pas faciles à suivre. Je les perdis plusieurs fois dans les ruines de la cité. Au bout d’un moment, je compris qu’ils se dirigeaient vers le palais. Je rentrais dans le bâtiment discrètement en suivant toujours nos trois assassins.

Je les suivis un bon moment dans les couloirs cherchant une occasion de me débarrasser d’eux. L’opportunité s’offrit à moi. Ils durent se séparer. Les deux premiers prirent le couloir de droite et le troisième celui de gauche. N’écoutant que mon courage, je suivis celui qui était seul. Il arriva devant une porte et l’ouvrit. Il était rentré dans la chambre de la princesse qui se mit à hurler. Je profitais de cet instant pour lui sauter sur le paletot et lui planter mon kopesh entre les côtes. Mais le bougre était rudement costaud et se releva malgré la blessure qu’il reçut dans le dos.
Il me fit face armé d’une dague dégoulinante d’un liquide noir et poisseuse. J’essayais d’éviter ses assauts en virevoltant autour de lui tout en essayant de placer une ou deux attaques.
Je parvins à le blesser de nouveau mais le bougre aussi. Dieux que ça faisait mal !
J’avais déjà été blessé avant mais là c’était différent. Ma blessure me brulait et je sentais la vie quitter petit à petit mon corps. Je ne tiendrais plus très longtemps. Je devais me dépêcher de tuer ce type.
Je redoublais d’efforts et me lançais dans des assauts de plus en plus précis et blessait plusieurs fois mon adversaire. Ce dernier, un genou à terre, tenta bien une ultime attaque mais je l’esquivais et le décapitais d’un mouvement circulaire avec mon kopesh.

Mon ennemi mort, je m’écroulais à terre. Comptant mes derniers instants sur ce monde. Puis, j’aperçus la princesse. Son sourire, ses formes, sa voix … sa voix qui me disait de me tenir tranquille, qu’elle allait me soigner, prendre soin de moi. Soit !
Elle s’affaira autour de moi et posa au bout d’un instant un cataplasme sur la blessure empoisonnée. Je sentis la vie rejaillir en moi et je me relevais.

Nous sortîmes de sa chambre lorsqu’un cri retentit. Nous nous dirigeâmes vers la source du hurlement et trouvâmes une chambre vide sans dessus dessous et un parchemin froissé sur le lit. Il était d’Heinrich et concernait Aenarielle. Nos ennemis l’avaient enlevée. Etrange.
Je décidais de ressortir du palais pour voir comment s’en sortaient mes amis...

Kronos Lun 20 Avr - 9:51

Dans la ville en ruines, Traxx et Cal Gon jouait à cache-cache avec les monstres. Ils s’évertuaient à en tuer le plus possible. Leur tendant des embuscades.
Mais le combat final les attendait devant le palais. Rejoints par Moebius, Gaspard et Efilon, ils se retrouvèrent face deux énormes créatures morts-vivantes.
Le combat fut épique. Je n’ai pas la place de relater l’ensemble des actions héroïques de chacun de nos compagnons. Mais sachez que ce fut grandiose et que ce combat fit d’eux des héros légendaires, s’ils ne l’étaient pas déjà.
Mais malgré leur victoire sur ces monstres, ils ne purent rien lorsque l’énorme dracoliche s’envola du haut du palais et s’enfuit portant dans ses griffes la princesse elfe.

La bataille était finie. La ville était en ruines. Les blessés étaient nombreux et beaucoup ne passeraient pas la nuit.
Je rejoignis mes compagnons et nous nous congratulèrent, content d’être encore en vie. Je leur racontais ce que j’avais découvert dans le palais et l’enlèvement de la princesse elfe. Efilon nous apprit que les morts-vivants cherchaient une puissante source de pouvoir voire plusieurs. Il en avait déduit que la pureté de nos deux princesses étaient les sources de pouvoir recherchées par les morts-vivants. Et que celle d’Aenarielle était beaucoup plus puissante que celle de la princesse Shéhérazade.

Notre situation s’était empirée. Voilà que nos ennemis détenaient un de nos compagnons en otage et qu’elle serait sûrement sacrifiée pour accroître leurs pouvoirs. Il fallait aller la sauver et vite.
Mais avant cela, je sortais des verres et débouchais la dernière bouteille de cognac bretonnien de contrebande. Nous nous étions promis de la boire si nous survivions à cette bataille (je soupçonne certains de n’avoir survécu rien que pour cela).

Ça nous a fait de bien. Savourer ce bref instant de calme aux milieux des décombres de la ville et des cris des blessés qui n’en finissaient plus d’agoniser.

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