Qui es-tu ?

**Butcher** Mar 2 Mar - 17:00

Qui es-tu ?

Le jeune homme était allongé dans son lit, mais le sommeil se refusait à lui tel une maîtresse capricieuse. Impossible de fermer les yeux sans penser à ce qui était arrivé. Cette statue, ces souterrains, c’était perturbant pour lui. Beaucoup de questions lui venaient à l’esprit, mais il ne pouvait en répondre à aucunes. Il n’avait jamais été confronté à des telles choses … Il avait encore du mal à prononcer le vrai mot pour ce qu’il avait vécu … De la magie … Il préférait dire magie à sorcellerie … Le mot sorcellerie avait une connotation trop péjorative à son oreille.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’il fixait le plafond de la petite chambre qu’il partageait avec la petite Héléna. Cette dernière dormait paisiblement à côté de lui. Pour une fois, il avait accepté qu’elle dorme avec lui. Elle avait encore peur du noir et s’il était vraiment honnête, il lui dirait, que ce soir lui aussi, il avait peur. Il avait eu peur dans ces souterrains et il avait peur de ce qu’il avait découvert. Le courage n’était pas forcément son point fort.

Bon sang … Mais, qui es-tu ? Pourquoi, je n’arrive jamais à te le demander …

Dernièrement, le jeune homme nageait déjà dans une mer de brouillard. Un rendez-vous des plus étrange, des prédictions fort inquiétantes et des légendes qui ne l’avait pas totalement rassurées. Bref, un cocktail parfait pour ne pas se sentir serein … Sauf que, tout cela n’était rien comparé à cette fameuse nuit … Il s’était embarqué pour un voyage de l’étrange au cœur de la terre. Après moult péripéties, il avait fini par découvrir un étrange carnet à musique, dans lequel était consigné une symphonie. Une symphonie qui avait l’air d’être très complexe, une véritable œuvre d’art. Il avait caché le carnet et il irait faire quelques recherches sur cette statue et tenter de retrouver l’identité du compositeur de cette œuvre. Il savait qu’il avait signé son œuvre par une lettre et une seule, la lettre « A ». Il partirait avec cette seule information.

Bref, autant dire que ce n’est pas gagné … Est-ce que cela me rapprochera de toi ?

Le sommeil ne lui venait toujours pas. La nuit allait être d’albâtre. Il ferma les yeux en essayant de se concentrer sur autre chose. Impossible, il n’y avait rien à faire. Il essaya encore et encore de reposer son esprit. Il commençait à désespérer lorsqu’une douce sensation envahit son corps. Il ne sentait qu’à moitié la chaleur du corps vaporeux qui recouvrait le sien lorsqu’il ouvrit les yeux. Elle s’était glissée dans ses bras telle une ombre. Comme d’habitude, elle était là, sans vraiment l’être. Ses lèvres s’ouvrirent pour lui poser les questions qu’il voulait lui poser, Elles s’ouvrirent, mais sa bouche resta muette. Son visage angélique se tourna vers le sien et ses yeux le transportèrent vers des terres inconnues. Il était loin de Béjofa et de sa vie quotidienne. Il avait l’impression de vivre libre et de ne plus survivre dans ce bas monde. Sa douceur était infinie. Son bras se leva et vint délicatement se poser sa sur le dos de sa magnifique inconnue. Ils restèrent ainsi enlacés pendant un très long moment. Le temps pour Eduardo de trouver le sommeil.

A son réveil, il était de nouveau seul avec la petite Héléna. Cette dernière dormait toujours paisiblement et dehors le soleil n’était plus très loin de se lever. Il avait au final très peu dormi, mais il se sentait reposé et apaisé. Il ne savait toujours pas qui elle était, mais quelque chose au fond de son cœur, lui disait que c’était « elle ».

Comment faire pour te retrouver ?

Il pouffa et se dirigea vers la fenêtre en attrapant au passage son luth. Il ouvrit son velux et grimpa sur le toi. Il avait besoin de jouer quelques notes, mais il ne voulait pas réveiller la petite fille. Il joua encore et encore, des notes, des accords, des mélodies qui n’était peut-être pas les plus complexes, mais elles débordaient de sentiments. Il ne grattait pas les cordes, il les caressait avec une très grande douceur. Dans sa tête, il y avait un maelström de sentiments et des mots qui lui venait à l’esprit. Il ne chantait pas, mais s’il devait chanter ce qu’il avait en tête ça donnerait ça …

Comme une feuille morte
Que le vent d'hiver emporte
Je vole à la dérive
Je vogue vers d'autres rives

Jamais je n'aurais pu croire
Que j'en arriverais là
Je tourne en rond dans le noir
Oui je ne pense plus qu'à toi

Comment pourrais-je te l'expliquer ?
Et par où commencer ?
Dis-moi où aller
Tout à changer

Rien de ce que j'ai vécu
Ne m'invite à aimer
Rien de tout ce que j'ai vu
Ne m'invite à rester

Mais je suis là
Je n'attends que toi
Et je perds mes repères
Dis-moi où est ma terre

Et c'est si fort et ça ne ressemble...
Ooh non à rien de ce que j'ai vécu

Tu es celle que j'attendais
Celle qu'il me fallait
Tu es celle qui me donne une raison d'espérer
J'ai suivi une étoile qui m'a conduit vers toi
Je me sens si fort
Pourquoi aurais-je tort ?

Rien de ce que j'ai vécu
Ne m'invite à aimer
Rien de tout ce que j'ai vu
Ne m'invite à rester

Mais je suis là
Je n'attends que toi
Et je perds mes repères
Dis-moi où est ma terre

Et c'est si fort et ça ne ressemble...
Ooh non à rien de ce que j'ai vécu
A rien de ce que j'ai vécu...

Comme une feuille morte
Que le vent d'hiver emporte
Je vole à la dérive
Je vogue vers d'autres rives