Next Gen: Au service de Verena

Heinrich s’avançait dans la ville qui réparait encore les dégâts causés par les Henlils quelques semaines plus tôt, fiché d’un sourire, sous le soleil impérial et accompagné de sa charmante compagne, Halibel.

Cela faisait déjà un peu plus d’un mois qu’ils étaient tous rentrés dans l’Empire, après une épopée sous le soleil de plomb de Khemri, au fin fond du désert, dans le repaire du plus grand Nécromancien qui n’ait jamais vécu.

Malheureusement, pour se sortir de cette … situation, Heinrich avait demandé de l’aide à leurs ennemis, à savoir les Henlils eux-mêmes, alliés précieux pour un combat dantesque sans mauvais jeu de mot. Conscient que cela ne serait pas accepté facilement par ses compagnons, il avait fait ce qu’il pouvait pour que cette alliance de fortune se fasse sans anicroche.

Mais la suite lui démontra que non. Et par deux fois aussi cinglantes que possible. Tout d’abord, Efilon, Grand Prêtre de Véréna déesse de la Justice, ne pouvait tolérer que les Henlils ne payent pas leurs dettes pour tout ce qu’ils avaient accompli de néfaste par le passé, particulièrement la destruction de la cité de Nuln. Le fidèle de Véréna imposa à Heinrich de passer un an au service de la déesse, comme conséquence de sa trahison (les Henlils avaient d'autres punitions, Halibel ayant pour charge de surveiller ses frères et ces deux derniers de protéger le monde qu'ils avaient failli détruire, afin de leur apprendre la compassion et la vie en société).

La deuxième fut bien plus mortelle, étant donné qu’Alucard décida d’enfermer tout le monde dans une illusion de son cru. Illusions personnalisées, où leurs vies étaient mises en danger et leur courage à l’épreuve. Tout le monde s’en sortis plus ou moins in extremis et dans la douleur. Au moins, le Henlil au manteau rouge n’en a pas fait beaucoup plus, et est devenu un allié très précieux par la suite.

Et revoici donc le mage Middenheimer dans la ville de Nuln, venu voir le bouillant prêtre, amateur de vin et de justice, afin de payer sa dette, un an au service de Véréna. Cela dit, à l’heure actuelle, il n’en savait pas beaucoup plus que ça. Il se dirigea donc vers la Cathédrale érigée en l’honneur de la déesse. Arrivés de nuit, ils ne pouvaient distinguer clairement les contours de celle-ci, et durent demander leur chemin à un passant, qui avait oublié le visage d’Halibel grâce à un coup de pouce d’Alucard.

La porte était fermée et visiblement elle ne serait pas ré ouverte avant le lendemain. En faisant le tour de l’édifice, de la lumière s’extirpa difficilement d’une lucarne qui surplombait une petite porte surveillée par un garde qui commençait à somnoler légèrement.

Dites moi mon brave, serait il possible de savoir où nous pourrions trouver Efilon je vous prie ?

Le garde remua la tête devant l’étrange couple qui se présentait à lui, surtout à cette heure si tardive. Il leva la tête en direction de la lumière pour toute réponse, troublé par la beauté de la charmante blonde aux yeux verts.
Heinrich, un peu jaloux malgré son sourire éleva la voix pour déclarer au garde plus intéressé par Halibel que par son actuel travail.

Dans ce cas pourriez-vous aller le trouver et lui annoncer la venue d’Halibel et d’Heinrich ? Nous ne bougerons pas d’ici en vous attendant. Et précisez-lui bien que nous n’avons pas d’endroits où loger !

C’était bien évidemment un mensonge, mais il fallait accélérer les choses un tantinet. Quelques froides minutes plus tard, le garde revint à son poste en indiquant que le régent des lieux n’avait pas répondu, mais juste grogné, ce qui en général est un signe d’approbation.

Ils entrèrent donc et frappèrent à la porte d’où venaient les rayons de lumière. Pas de réponse. Une deuxième fois, toujours rien. Par dépit ils poussèrent la porte pour découvrir une pièce relativement sobre, meublée d’une table visiblement très robuste sur laquelle reposaient d’immenses piles de parchemins et entourée de bouteilles vides. Un bruit parvenait de l’arrière de la salle, comme quelqu’un de surchargé qui débordait sur les horaires pour terminer en urgence quelques points délicats. Heinrich sourit naturellement avant de lancer l’air de rien, et sans mentir pour le coup :

Efilon ! T’aurais pas 5 minutes pour m’expliquer ce que je ferai pendant une année ? Pour toi en plus ! En échange de te piquer du temps, je t’offre une bouteille de vin de chez moi, à ouvrir dans les plus brefs délais, ça te va ?