Machine pensante 78-4927A LT7
4 participants
La rose des vents :: Le monde du jeu de rôle :: Les tables de la Rose des Vents :: Archives de la rose des vents. :: Fading Suns :: The Destiny's builders
Page 1 sur 1
Machine pensante 78-4927A LT7
Erreur commande :/ Carnet de bord Vierge.
Haargrim- Baron/Baronne
- Nombre de messages : 322
Age : 48
Localisation : Grenoble
Date d'inscription : 01/10/2009
Re: Machine pensante 78-4927A LT7
Retour au bercail. Enfin ! Trois semaines passées dans l’espace, y’a pas a chier, ça fait long. Contrôles de routine, amarrage en douceur et nous voilà tous les quatre à La Brèche, un bar sur la station orbitale de Gwynneth.
Ici, c’est un peu notre fief. Le patron s’appelle Skelm, un Vuldrok intégré et fort comme un ours, qui nous a plus ou moins pris sous son aile. Le duc Erasmus Hawkwood, a qui on a sauvé les miches y’a quelques mois, nous a mis en contact avec lui et nous l’a présenté comme un parfait intermédiaire pour nos affaires les moins avouables. Sacré bon plan, parce que désormais, la Brèche, on y est chez nous, de vrais amis du patron, et des danseuses ! On y crèche systématiquement dès qu’on pose les pieds sur la station, on y dépense pas mal de blé et on y récolte des infos, bien servies par Skelm et les filles.
Peu avant notre arrivée, notre cher ami barman nous a transmit un message : un certain Velnus cherche à voir ASAM. Bonne nouvelle, ça, du boulot en perspective. Mais voilà qu’au moment où on se pointe au bar, après avoir déchargé les cargaisons, le grand Vuldrok, mine sévère, nous lance : « y’a eu une embrouille, ça vous concerne, on en parle après ». Depuis quelques semaines, la caïd locale des Fouinard, « Dame Zantriss » commence à voir notre business de récup’ d’un très mauvais œil. On « marche sur ses plates-bandes ». Ses gros bras sont déjà venus nous menacer, mais rien de bien méchant. Ah, si, trois mecs sont allés voir Sklem en lui demandant des comptes sur nos activités. Il a pas aimé, ils sont repartis qu’à deux. Bref, « y’a eu une embrouille », on a de suite su d’où ça pouvait venir.
En attendant d’en discuter, on s’est lancé pour passer une excellente soirée. Les filles viennent nous voir, les gens nous interpellent, l’alcool coule à flot et on a la meilleure table du bar de réservée. Pas à dire, c’est bon d’être VIP. Arrive Anda, la leader des danseuses du bar. Elle a beau être une Ur-Ukar, ce qu’est pas franchement mon truc, c’est de loin la plus belle femme de la station : animale, féline, sensuelle, envoutante… Avec bien entendu les défauts qui vont avec : caractérielle et égocentrique. Mais une fille attachante, et du genre qu’on aimerait pas avoir comme ennemie. Et là, elle se pointe, et malgré le maquillage, ça saute aux yeux : lèvre inférieure fendue, bleu à la tempe. Elle s’assied et nous sert son jeu habituel, à grands coups de gestes charmeurs et d’invitations à consommer, avant de nous mettre au parfum.
« La caïd des Fouinard est venue en personne avec trois malabars discuter avec Skelm, il y a trois soirs. Elle est repartie furieuse, et moi qui était dehors je l’ai croisée tandis qu’elle sortait. Et là j’entends l’un de vos noms sortir de sa bouche, associé à un adjectif pour le moins insultant. Question d’honneur, je l’ai giflée » Putain Anda, faut qu’elle apprenne à garder ses mains dans ses poches « le souci, c’est qu’avec mes griffes, je l’ai défigurée » Bordel de merde, déjà que l’ambiance était pas bonne… bien sur, de la part d’une Ukar, c’est franchement flatteur pour nous, et c’est une preuve s’il en fallait de l’excellente relation qu’on a avec elle, mais ça nous met dans la merde ! « ça me regarde, qu’elle dit. Dans le bar, je ne l’aurais pas fait. A l’extérieur, ça ne concerne que moi. Je suis une grande fille, je sais me défendre » ça, j’en doute pas une seconde.
Elle nous quitte un peu plus tard et Skelm profite du traditionnel trou de 2 heures du mat’ pour venir faire la causette. Sa version des faits, on la connait à l’avance : le bar, c’est chez lui, ses affaires. Si la nenette veut nous parler, qu’elle vienne nous voir directement. Forcément, Zantriss a pas aimé. « Par contre, elle avait un grand type avec elle que j’avais jamais vu sur la station, un fouinard, lui aussi, qui a dit qu’il te cherchait, Stan ». D’enfer, les bonnes nouvelles se suivent. « Laissons tomber les sujets qui fâchent, y’a un Velnus qui cherche ASAM, et il passe tous les soirs depuis sept jours ». Bon, ben on va avoir de la visite sous peu.
Quand le Velnus débarque, on peut pas le rater. Un grand militaire très carré et propre sur lui, qui fait de superbes efforts pour se fondre dans l’ambiance locale, pour pas avoir l’air « trop noble », avec des résultats pour le moins mitigés. Il s’assied au bar et de suite les abeilles se rues sur le pot de miel : ce mec sent le pognon à des bornes. Il est charmeur, sûr de lui, courtois, mais repousse poliment les assauts des filles. Finalement, Sand’, Cake et moi-même désertons la table et laissons Ahmel l’accoster puis le ramener à la table. Nous, on vaque, tout en gardant la discussion à l’œil.
Quand le mec se barre, Ahmel nous fait le debrief : un Hawkwood intelligent, et donc prudent, qui veut nous charger d’une mission d’extraction qui nous verrait amener une cargaison secrète jusqu’à Leminkainen, dont le maître mot serait discrétion. C’est dans nos cordes. Il nous retrouvera à notre vaisseau tôt le lendemain. Du coup, si on doit repartir dans l’espace dès demain, je fais nuit blanche et passe les premières heures du jour à écouler un max de matos sur l’agora tandis que mes comparses se reposent. Je retourne au vaisseau à dix heures piles et le mec et évidemment déjà là. Il nous dit de récupérer la cargaison au plus vite auprès d’un certain Irem Venako, à l’agora.
Et là, d’un coup, il sort de sa poche et pose sur la table deux clés de saut réinitialisatrice et un sauf-conduit ducal ! Bordel à culs, y’a sur cette table de quoi provoquer des guerres stellaires ! Ces trois objets représentent plus de pognon que la plupart des nobles ne seront jamais capable d’imaginer ! On savait qu’on avait la côte auprès d’Erasmus Hawkwood, mais de là à ce qu’il recommande à des mecs de nous faire confiance à ce point là, ça fait peur !
On se remet de nos émotions et le type prend congé, rendez-vous sur Leminkainen. Du coup je file à l’agora récupérer la cargaison tandis que les autres préparent le vaisseau. Mais, sur l’agora, alors que je quitte mon précieux et adipeux interlocuteur armé des coordonnées du hangar où trouver la cargaison, je flanche. Un fantôme, pas de doute ! J’essaie de me calmer en regardant fixement mes pieds dix secondes, puis je relève la tête. A cinquante mètres, en grande discussion avec des malabars Fouinard, Derek, un mec avec qui j’ai fait les 400 coups étant jeune, et qui devrait être mort, ou alors croupir pour l’éternité dans une geôle. J’alpague un gamin et lui promet quelques pièces s’il va voir et me ressort ce qui se dit, mais voilà qu’il se fait chopper et pointe dans ma direction ! J’essaie de m’éloigner discretos, et pan, vlà que l’étal sur lequel je m’appuie s’écroule. Alors que le commerçant m’empoigne et me braie aux oreilles, Derek me repère et me lance illico ses gros bras aux fesses. Je me débarrasse du type en lui lançant une bourse au visage, puis file à toute allure dans la foule. J’envoie un message aux autres pour dire à Cake d’aller récupérer le matos et expliquer aux autres que je vais tâcher de me planquer à La Brèche, tout en courant comme un dératé. Mais rien à faire, les mecs gagnent du terrain.
J’atteins La Brèche et me jette à l’intérieur. Aussitôt, Skelm appuie sur un bouton et m’ouvre une porte dérobée avant de décrocher sa hache. Je crie « Je te revaudrai ça au centuple » avant de passer la porte, et là, j’atterris dans les vestiaires des filles. « Pas de cris, j’ai des gros bras aux fesses », c’est efficace pour faire passer la surprise. Je demande comment je peux sortir d’ici, mais Anda m’affirme qu’il y a déjà des mecs près de l’entrée de derrière. Et là, l’illumination, l’une des filles lance « On pourrait le travestir ». Putain de journée, ni une ni deux je me fais transformer en danseuse du ventre, avec pour seule consigne de faire en sorte que ma grâce naturelle d’éléphant ivre ne transparaisse pas trop ! Puis Anda me prend bras dessus bras dessous et me fait sortir par derrière.
A l’avenir, je le saurai, bien grimé, je suis tout à fait convainquant comme danseuse. On croise alors Ahmel, qui accourait vers le bar. Je remercie alors Anda et change de partenaire pour retourner au vaisseau. Manque de bol, devant celui-ci, Zantriss nous attends, bien accompagnée. Ahmel fait mine de m’envoyer l’attendre dans le vaisseau, où je me change en vitesse et demande à Sandh’ de prendre une arme et de venir avec moi surveiller les débats discrètement.
Ahmel m’hallucine. Seul face à cinq videurs et la caïd du coin, il reste totalement serein, calme le jeu, et tente même des coups de bluffs. Tout se termine calmement et il nous annonce le verdict : on reversera en fin d’année 40% de nos revenus aux Fouinards, on est surveillés comme jamais et un mec (Derek, vraisemblablement) me cherche car j’ai soit disant une dette envers lui. Tout d’un coup, je me dis que notre voyage spatial tombe à pic et que changer d’air nous fera beaucoup de bien. Pour info, pour rester rentable sur notre business de récup’ en reversant 40% des revenus, faudrait que j’augmente mon activité d’à peu près 80%. Manque de bol, je suis pas dédoublable.
On s’envole donc vers l’espace, puis vers les portes de saut. Et là on mesure la valeur de ce que Velnus nous a prêté : en lisant les données du sauf conduit ducal, les frégates stellaires Hawkwood nous font avancer prioritairement et s’abstiennent de checker la cargaison. Puis, à l’approche de la porte, celle-ci lit automatiquement les coordonnées de nos clés de sauts et se réinitialise dans l’instant. On est en train de faire le voyage le plus rapide qu’on ai jamais vu. On émerge alors dans le système de Leminkainen, éclairé par un soleil orange flamboyant et regorgeant de nébuleuses bleutées, et on commence notre approche de la planète. On y sera sous huit jours.
A l’approche de l’atmosphère locale, on constate que l’atterrissage ne sera pas simple : vents brulants tourbillonnants, atmosphère lourde et changeante. Sandh’ prend alors cet air de visage rare et peu rassurant signifiant « foutez moi la paix j’ai besoin de calme » tandis qu’on entre en tachant de suivre les coordonnées que nous a communiqué le palais ducal local. La suite, je l’ai pas bien comprise. Du moins, j’ai pas compris les comment et les pourquoi, mais les effets je les ai senti : le vaisseau a été trimballé dans tous les sens, j’ai percuté a peu près tout ce qui se trouvait aux alentours, bref, ça ressemblait plutôt pas mal à l’idée que je me fais de la fin du monde. Les commandes du vaisseau se sont complètement emballées tandis que Sand’ faisait l’impossible pour nous rétablir. Quand il a finalement réussi, on avait dévié de près de 15 degrés de notre vecteur d’approche, et des kilomètres nous séparaient de notre destination.
On s’est finalement posés, et on a été accueillis par un nobliau Hawkwood aux abords de la cité de Akonnen, perdue au milieu d’un désert de sable ocre. Une cité étrange, très « orientale », faite de grandes tours, de dômes, de courbes et d’arabesques. On grimpe dans un glisseur qui nous amène vers le gigantesque dôme principal (un bon kilomètre de diamètre, quand même) tandis que les sbires de la maison Hawkwood acheminaient la cargaison. Et là, le dôme s’ouvre littéralement en deux et nous montre des étendues verdoyantes, avec des jardins, des cascades, des animaux exotiques et un palais extraordinaire d’une architecture vachement plus Hawkwood que le reste de la ville. On croise alors Velnus, qui nous accueille avec plaisir et récupère ses précieux objets avec empressement, avant de nous mettre en garde : « il y a des problèmes de famille au palais en ce moment, ne faites confiance à personne en dehors de la grande duchesse Catherine et de moi-même », et pouf, on apprend que notre cher commanditaire est le troisième mari de la femme la plus puissante et importante de cette partie de l’univers. La classe.
On est alors amenés vers nos « quartiers », une grande chambre « simple mais confortable » qu’ils nous disent, que l’on partagera. Je sais pas ce qu’Ahmel en a pensé, mais moi j’ai jamais baigné dans un luxe pareil : murs de marbre couverts de tableaux et tapisseries, lits à baldaquins, meubles en bois et or… Simple, qu’ils avaient dit ! Et paf, trois servantes débarquent, se mettent à nos petits soins, nous fournissent des vêtements, nous conduisent aux thermes…Y’a pas à dire, j’adore ce job !
Un peu plus tard, alors que notre toilette est faite, on tape à notre porte. J’ouvre, et je me retrouve face à face avec quelque chose d’assez proche de ce que pourrait être la parfaite incarnation de la beauté pure et innocente, matérialisée en une toute jeune femme blonde, apprêtée de sorte que tout ce qu’elle porte sur elle –maquillage et vêtements- n’ai d’autre but que de paralyser littéralement ses interlocuteurs. Dans un effort extraordinaire, je résiste aux demandes lascives de sa robe qui m’encourage à perdre mon regard dans son… bordel de merde, je vais pas y arriver… dans son décolleté. Je tente la formule de politesse la plus plausible possible et m’écarte pour la laisser passer, et la, dans un sourire à faire fondre la banquise, elle me lance « bel effort ». La garce, elle me prend pour un jouet !
Elle file vers Ahmel, qui lutte lui aussi pour conserver un visage parfaitement courtois, se présente comme étant la princesse Ivienne Hawkwood, et entame discussion parfaitement normale en apparence mais qui me saute plus aux yeux comme une féroce mise à l’épreuve du sang froid de notre boss.. Et là « me ferez-vous l’honneur d’être mon cavalier pour le bal de ce soir ? » Alerte rouge ! Ahmel, te laisse pas embobiner, on doit faire confiance à personne, et j’ai moyennement confiance en la capacité d’un être humain mâle à résister aux demandes d’une créature pareille sur toute une soirée. Mais lui reste calme et accepte dans une volée de compliments. La fille fais mine prendre congé mais se retourne et lance, presque innocemment « vous êtes bien entendu vous aussi conviés, trois de mes demoiselles de cour seront enchantées d’être vos cavalières ». Et là, c’est le drame.
La fille se barre tandis qu’une cohorte de tailleurs, coiffeurs, maquilleurs, esthéticiens et autres entrent pour faire de nous des bêtes de carnaval apprêtées pour la réunion mondaine de l’année. Sandh’, Cake et moi-même passeront les heures suivante a demander à Ahmel de nous lister les éléments d’étiquette les plus vitaux à connaitre, et à demander aux servantes, malgré qu’elles en rougissent comme un puceau dans un harem, de nous apprendre à danser.
Nous quittons finalement notre chambre pour rejoindre la grande salle de réception. Elle est gigantesque, ridiculement luxueuse, et noire de monde. Enfin, pas noire, bariolée, tant les costumes des uns et des autres sont à donner des maux de crâne pour indigestion de couleurs. Sur le balcon d’en face, la princesse Ivienne apparaît, accompagnée de trois demoiselles plus belles et élégamment peu vêtues les unes que les autres.
J’ai l’impression que cette soirée sera le défi le plus dangereux que j’ai jamais eu à relever.
Ici, c’est un peu notre fief. Le patron s’appelle Skelm, un Vuldrok intégré et fort comme un ours, qui nous a plus ou moins pris sous son aile. Le duc Erasmus Hawkwood, a qui on a sauvé les miches y’a quelques mois, nous a mis en contact avec lui et nous l’a présenté comme un parfait intermédiaire pour nos affaires les moins avouables. Sacré bon plan, parce que désormais, la Brèche, on y est chez nous, de vrais amis du patron, et des danseuses ! On y crèche systématiquement dès qu’on pose les pieds sur la station, on y dépense pas mal de blé et on y récolte des infos, bien servies par Skelm et les filles.
Peu avant notre arrivée, notre cher ami barman nous a transmit un message : un certain Velnus cherche à voir ASAM. Bonne nouvelle, ça, du boulot en perspective. Mais voilà qu’au moment où on se pointe au bar, après avoir déchargé les cargaisons, le grand Vuldrok, mine sévère, nous lance : « y’a eu une embrouille, ça vous concerne, on en parle après ». Depuis quelques semaines, la caïd locale des Fouinard, « Dame Zantriss » commence à voir notre business de récup’ d’un très mauvais œil. On « marche sur ses plates-bandes ». Ses gros bras sont déjà venus nous menacer, mais rien de bien méchant. Ah, si, trois mecs sont allés voir Sklem en lui demandant des comptes sur nos activités. Il a pas aimé, ils sont repartis qu’à deux. Bref, « y’a eu une embrouille », on a de suite su d’où ça pouvait venir.
En attendant d’en discuter, on s’est lancé pour passer une excellente soirée. Les filles viennent nous voir, les gens nous interpellent, l’alcool coule à flot et on a la meilleure table du bar de réservée. Pas à dire, c’est bon d’être VIP. Arrive Anda, la leader des danseuses du bar. Elle a beau être une Ur-Ukar, ce qu’est pas franchement mon truc, c’est de loin la plus belle femme de la station : animale, féline, sensuelle, envoutante… Avec bien entendu les défauts qui vont avec : caractérielle et égocentrique. Mais une fille attachante, et du genre qu’on aimerait pas avoir comme ennemie. Et là, elle se pointe, et malgré le maquillage, ça saute aux yeux : lèvre inférieure fendue, bleu à la tempe. Elle s’assied et nous sert son jeu habituel, à grands coups de gestes charmeurs et d’invitations à consommer, avant de nous mettre au parfum.
« La caïd des Fouinard est venue en personne avec trois malabars discuter avec Skelm, il y a trois soirs. Elle est repartie furieuse, et moi qui était dehors je l’ai croisée tandis qu’elle sortait. Et là j’entends l’un de vos noms sortir de sa bouche, associé à un adjectif pour le moins insultant. Question d’honneur, je l’ai giflée » Putain Anda, faut qu’elle apprenne à garder ses mains dans ses poches « le souci, c’est qu’avec mes griffes, je l’ai défigurée » Bordel de merde, déjà que l’ambiance était pas bonne… bien sur, de la part d’une Ukar, c’est franchement flatteur pour nous, et c’est une preuve s’il en fallait de l’excellente relation qu’on a avec elle, mais ça nous met dans la merde ! « ça me regarde, qu’elle dit. Dans le bar, je ne l’aurais pas fait. A l’extérieur, ça ne concerne que moi. Je suis une grande fille, je sais me défendre » ça, j’en doute pas une seconde.
Elle nous quitte un peu plus tard et Skelm profite du traditionnel trou de 2 heures du mat’ pour venir faire la causette. Sa version des faits, on la connait à l’avance : le bar, c’est chez lui, ses affaires. Si la nenette veut nous parler, qu’elle vienne nous voir directement. Forcément, Zantriss a pas aimé. « Par contre, elle avait un grand type avec elle que j’avais jamais vu sur la station, un fouinard, lui aussi, qui a dit qu’il te cherchait, Stan ». D’enfer, les bonnes nouvelles se suivent. « Laissons tomber les sujets qui fâchent, y’a un Velnus qui cherche ASAM, et il passe tous les soirs depuis sept jours ». Bon, ben on va avoir de la visite sous peu.
Quand le Velnus débarque, on peut pas le rater. Un grand militaire très carré et propre sur lui, qui fait de superbes efforts pour se fondre dans l’ambiance locale, pour pas avoir l’air « trop noble », avec des résultats pour le moins mitigés. Il s’assied au bar et de suite les abeilles se rues sur le pot de miel : ce mec sent le pognon à des bornes. Il est charmeur, sûr de lui, courtois, mais repousse poliment les assauts des filles. Finalement, Sand’, Cake et moi-même désertons la table et laissons Ahmel l’accoster puis le ramener à la table. Nous, on vaque, tout en gardant la discussion à l’œil.
Quand le mec se barre, Ahmel nous fait le debrief : un Hawkwood intelligent, et donc prudent, qui veut nous charger d’une mission d’extraction qui nous verrait amener une cargaison secrète jusqu’à Leminkainen, dont le maître mot serait discrétion. C’est dans nos cordes. Il nous retrouvera à notre vaisseau tôt le lendemain. Du coup, si on doit repartir dans l’espace dès demain, je fais nuit blanche et passe les premières heures du jour à écouler un max de matos sur l’agora tandis que mes comparses se reposent. Je retourne au vaisseau à dix heures piles et le mec et évidemment déjà là. Il nous dit de récupérer la cargaison au plus vite auprès d’un certain Irem Venako, à l’agora.
Et là, d’un coup, il sort de sa poche et pose sur la table deux clés de saut réinitialisatrice et un sauf-conduit ducal ! Bordel à culs, y’a sur cette table de quoi provoquer des guerres stellaires ! Ces trois objets représentent plus de pognon que la plupart des nobles ne seront jamais capable d’imaginer ! On savait qu’on avait la côte auprès d’Erasmus Hawkwood, mais de là à ce qu’il recommande à des mecs de nous faire confiance à ce point là, ça fait peur !
On se remet de nos émotions et le type prend congé, rendez-vous sur Leminkainen. Du coup je file à l’agora récupérer la cargaison tandis que les autres préparent le vaisseau. Mais, sur l’agora, alors que je quitte mon précieux et adipeux interlocuteur armé des coordonnées du hangar où trouver la cargaison, je flanche. Un fantôme, pas de doute ! J’essaie de me calmer en regardant fixement mes pieds dix secondes, puis je relève la tête. A cinquante mètres, en grande discussion avec des malabars Fouinard, Derek, un mec avec qui j’ai fait les 400 coups étant jeune, et qui devrait être mort, ou alors croupir pour l’éternité dans une geôle. J’alpague un gamin et lui promet quelques pièces s’il va voir et me ressort ce qui se dit, mais voilà qu’il se fait chopper et pointe dans ma direction ! J’essaie de m’éloigner discretos, et pan, vlà que l’étal sur lequel je m’appuie s’écroule. Alors que le commerçant m’empoigne et me braie aux oreilles, Derek me repère et me lance illico ses gros bras aux fesses. Je me débarrasse du type en lui lançant une bourse au visage, puis file à toute allure dans la foule. J’envoie un message aux autres pour dire à Cake d’aller récupérer le matos et expliquer aux autres que je vais tâcher de me planquer à La Brèche, tout en courant comme un dératé. Mais rien à faire, les mecs gagnent du terrain.
J’atteins La Brèche et me jette à l’intérieur. Aussitôt, Skelm appuie sur un bouton et m’ouvre une porte dérobée avant de décrocher sa hache. Je crie « Je te revaudrai ça au centuple » avant de passer la porte, et là, j’atterris dans les vestiaires des filles. « Pas de cris, j’ai des gros bras aux fesses », c’est efficace pour faire passer la surprise. Je demande comment je peux sortir d’ici, mais Anda m’affirme qu’il y a déjà des mecs près de l’entrée de derrière. Et là, l’illumination, l’une des filles lance « On pourrait le travestir ». Putain de journée, ni une ni deux je me fais transformer en danseuse du ventre, avec pour seule consigne de faire en sorte que ma grâce naturelle d’éléphant ivre ne transparaisse pas trop ! Puis Anda me prend bras dessus bras dessous et me fait sortir par derrière.
A l’avenir, je le saurai, bien grimé, je suis tout à fait convainquant comme danseuse. On croise alors Ahmel, qui accourait vers le bar. Je remercie alors Anda et change de partenaire pour retourner au vaisseau. Manque de bol, devant celui-ci, Zantriss nous attends, bien accompagnée. Ahmel fait mine de m’envoyer l’attendre dans le vaisseau, où je me change en vitesse et demande à Sandh’ de prendre une arme et de venir avec moi surveiller les débats discrètement.
Ahmel m’hallucine. Seul face à cinq videurs et la caïd du coin, il reste totalement serein, calme le jeu, et tente même des coups de bluffs. Tout se termine calmement et il nous annonce le verdict : on reversera en fin d’année 40% de nos revenus aux Fouinards, on est surveillés comme jamais et un mec (Derek, vraisemblablement) me cherche car j’ai soit disant une dette envers lui. Tout d’un coup, je me dis que notre voyage spatial tombe à pic et que changer d’air nous fera beaucoup de bien. Pour info, pour rester rentable sur notre business de récup’ en reversant 40% des revenus, faudrait que j’augmente mon activité d’à peu près 80%. Manque de bol, je suis pas dédoublable.
On s’envole donc vers l’espace, puis vers les portes de saut. Et là on mesure la valeur de ce que Velnus nous a prêté : en lisant les données du sauf conduit ducal, les frégates stellaires Hawkwood nous font avancer prioritairement et s’abstiennent de checker la cargaison. Puis, à l’approche de la porte, celle-ci lit automatiquement les coordonnées de nos clés de sauts et se réinitialise dans l’instant. On est en train de faire le voyage le plus rapide qu’on ai jamais vu. On émerge alors dans le système de Leminkainen, éclairé par un soleil orange flamboyant et regorgeant de nébuleuses bleutées, et on commence notre approche de la planète. On y sera sous huit jours.
A l’approche de l’atmosphère locale, on constate que l’atterrissage ne sera pas simple : vents brulants tourbillonnants, atmosphère lourde et changeante. Sandh’ prend alors cet air de visage rare et peu rassurant signifiant « foutez moi la paix j’ai besoin de calme » tandis qu’on entre en tachant de suivre les coordonnées que nous a communiqué le palais ducal local. La suite, je l’ai pas bien comprise. Du moins, j’ai pas compris les comment et les pourquoi, mais les effets je les ai senti : le vaisseau a été trimballé dans tous les sens, j’ai percuté a peu près tout ce qui se trouvait aux alentours, bref, ça ressemblait plutôt pas mal à l’idée que je me fais de la fin du monde. Les commandes du vaisseau se sont complètement emballées tandis que Sand’ faisait l’impossible pour nous rétablir. Quand il a finalement réussi, on avait dévié de près de 15 degrés de notre vecteur d’approche, et des kilomètres nous séparaient de notre destination.
On s’est finalement posés, et on a été accueillis par un nobliau Hawkwood aux abords de la cité de Akonnen, perdue au milieu d’un désert de sable ocre. Une cité étrange, très « orientale », faite de grandes tours, de dômes, de courbes et d’arabesques. On grimpe dans un glisseur qui nous amène vers le gigantesque dôme principal (un bon kilomètre de diamètre, quand même) tandis que les sbires de la maison Hawkwood acheminaient la cargaison. Et là, le dôme s’ouvre littéralement en deux et nous montre des étendues verdoyantes, avec des jardins, des cascades, des animaux exotiques et un palais extraordinaire d’une architecture vachement plus Hawkwood que le reste de la ville. On croise alors Velnus, qui nous accueille avec plaisir et récupère ses précieux objets avec empressement, avant de nous mettre en garde : « il y a des problèmes de famille au palais en ce moment, ne faites confiance à personne en dehors de la grande duchesse Catherine et de moi-même », et pouf, on apprend que notre cher commanditaire est le troisième mari de la femme la plus puissante et importante de cette partie de l’univers. La classe.
On est alors amenés vers nos « quartiers », une grande chambre « simple mais confortable » qu’ils nous disent, que l’on partagera. Je sais pas ce qu’Ahmel en a pensé, mais moi j’ai jamais baigné dans un luxe pareil : murs de marbre couverts de tableaux et tapisseries, lits à baldaquins, meubles en bois et or… Simple, qu’ils avaient dit ! Et paf, trois servantes débarquent, se mettent à nos petits soins, nous fournissent des vêtements, nous conduisent aux thermes…Y’a pas à dire, j’adore ce job !
Un peu plus tard, alors que notre toilette est faite, on tape à notre porte. J’ouvre, et je me retrouve face à face avec quelque chose d’assez proche de ce que pourrait être la parfaite incarnation de la beauté pure et innocente, matérialisée en une toute jeune femme blonde, apprêtée de sorte que tout ce qu’elle porte sur elle –maquillage et vêtements- n’ai d’autre but que de paralyser littéralement ses interlocuteurs. Dans un effort extraordinaire, je résiste aux demandes lascives de sa robe qui m’encourage à perdre mon regard dans son… bordel de merde, je vais pas y arriver… dans son décolleté. Je tente la formule de politesse la plus plausible possible et m’écarte pour la laisser passer, et la, dans un sourire à faire fondre la banquise, elle me lance « bel effort ». La garce, elle me prend pour un jouet !
Elle file vers Ahmel, qui lutte lui aussi pour conserver un visage parfaitement courtois, se présente comme étant la princesse Ivienne Hawkwood, et entame discussion parfaitement normale en apparence mais qui me saute plus aux yeux comme une féroce mise à l’épreuve du sang froid de notre boss.. Et là « me ferez-vous l’honneur d’être mon cavalier pour le bal de ce soir ? » Alerte rouge ! Ahmel, te laisse pas embobiner, on doit faire confiance à personne, et j’ai moyennement confiance en la capacité d’un être humain mâle à résister aux demandes d’une créature pareille sur toute une soirée. Mais lui reste calme et accepte dans une volée de compliments. La fille fais mine prendre congé mais se retourne et lance, presque innocemment « vous êtes bien entendu vous aussi conviés, trois de mes demoiselles de cour seront enchantées d’être vos cavalières ». Et là, c’est le drame.
La fille se barre tandis qu’une cohorte de tailleurs, coiffeurs, maquilleurs, esthéticiens et autres entrent pour faire de nous des bêtes de carnaval apprêtées pour la réunion mondaine de l’année. Sandh’, Cake et moi-même passeront les heures suivante a demander à Ahmel de nous lister les éléments d’étiquette les plus vitaux à connaitre, et à demander aux servantes, malgré qu’elles en rougissent comme un puceau dans un harem, de nous apprendre à danser.
Nous quittons finalement notre chambre pour rejoindre la grande salle de réception. Elle est gigantesque, ridiculement luxueuse, et noire de monde. Enfin, pas noire, bariolée, tant les costumes des uns et des autres sont à donner des maux de crâne pour indigestion de couleurs. Sur le balcon d’en face, la princesse Ivienne apparaît, accompagnée de trois demoiselles plus belles et élégamment peu vêtues les unes que les autres.
J’ai l’impression que cette soirée sera le défi le plus dangereux que j’ai jamais eu à relever.
selhan- Baron/Baronne
- Nombre de messages : 205
Age : 38
Localisation : Grenoble
Date d'inscription : 26/08/2009
Re: Machine pensante 78-4927A LT7
Je crois que je vais vomir.
Alors que nous descendons les majestueux escaliers du palais Hawkwood à la suite d’Ahmel, j’échange des regards perplexes (certaines mauvaises langues diraient terrifiés) avec Stan et ABC, nos carcasses engoncées dans un apparat incongru et les trois courtisanes à nos bras, exhibant des dents aussi blanches que moqueuses.
Quatre-cent paires d’yeux se braquent sur nous alors que nous rejoignons une sorte de peloton de VIP après un bombardement de salutations protocolaires et, un projecteur s’obstinant à vouloir rester sur la trentaine de personnes dont nous faisons partie (il voudrait pas aller éclairer le coin de la salle, là-bas ?), nous nous avançons comme la musique s’élève peu à peu pour ouvrir le bal. Ahmel, parfaitement à son aise, commence à guider sa cavalière dans une valse fluide. Je jette un œil vers Stan : comme moi, c’est plutôt lui qui se laisse guider par Sérène qui, à l’instar de Cyrielle, a l’air de goûter tout l’humour de la situation. Je cherche alors Alfred du regard… Celui-ci, au beau milieu des danseurs, tente de suivre le mouvement en regardant par instinct ses pieds jusqu’à ce que ceux-ci échappent à sa vigilance et le projettent d’un coup vers le sol. J’imaginais déjà le *VLAM* retentir sur le parquet lorsque, rouvrant les yeux que j’avais plissés par réflexe, je vois Ivina le rattraper d’un mouvement discret mais vigoureux, avec une contenance impressionnante et le même sourire désarmant, pour le remettre d’aplomb.
L’assemblée entière nous rejoint peu à peu. Ouf.
Nous écartant le plus rapidement possible nous nous retrouvons un peu à l’écart et prenons le temps d’examiner plus en détail les invités.
Tout le monde danse. Ou presque : un Frère de Bataille en armure complète se tient, impassible, sur le côté ; nous remarquons aussi des Vuldroks habillés de blanc, et… des Décados, pour une fois assez peu extravagants — j’ai vu bien pire dans certains spatioports — mais toujours bien reconnaissables. D’autant que, à mon humble avis, il n’y a que des Décados pour être aussi superbement ignorés au sein d’une assemblée Hawkwood.
Constatant que notre plus grand atout dans cette soirée ne réside pas dans nos talents de danseurs, nous nous mêlons aux Décados pour entamer la conversation une fois que nos cavalières se sont évanouies dans la foule.
Et quand je dis nous, je veux dire Ahmel Suleiman Al-Malik, accompagné de sa suite seigneuriale et de son garde du corps.
Les Décados affectent un air gêné, qu’ils nous expliquent par le fait qu’ils venaient présenter leurs condoléances pour la mort du fils de la duchesse. Parmi eux se trouve le duc, monseigneur Sélémon Décados, ainsi qu’une charmante “suivante” du nom de Chimès qui semble porter une attention particulière à Alfred, lequel se prend au jeu…
Après que nous eûmes pris congé, voilà qu’Ivienne s’approche de nous : Velnius nous attend.
Mais évidemment, il y a toujours un problème : un certain Garen, qui n’est autre que le charmant fiancé d’Ivienne, dans un état passablement éméché semble décidé à taper scandale. Le visage d’Ivienne a pris de mauvaises couleurs.
Nous sortons de la salle un par un, accompagnés de nos filles respectives pour nous retrouver un instant et quelques détours après en compagnie de Velnius, lequel nous introduit auprès de la duchesse Catherine Sendegite Hawkwood dans un petit salon, avec l’assurance que “nous ne serions pas seuls”.
La duchesse en question fait peur. Le bon sens laisse à croire qu’elle a bien la soixantaine. Et encore. Mais la vue persiste à renvoyer l’image d’une jeune femme qui aurait pu être la sœur jumelle, à quelques détails près, d’Ivienne. Je crois que je préfère encore les gars qui se font poser du cyber apparent, au moins on sait à quoi s’en tenir.
Bref. Voilà le topo : son fils, le prince Nathyan a été annoncé mort. Evidemment, il ne l’est pas : ce cher prince est selon toute vraisemblance sur la planète Kun Lun récemment cédée par l’empereur au bon soins de la maison Décados, au grand déplaisir des Hawkwood — ou en tout cas des gentils Hawkwood, ceux qui ont l’argent. Enfin la duchesse quoi ! En effet, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne dans la famille : selon la duchesse Catherine, notre ivrogne ainsi qu’un certain Simeon auraient grand intérêt dans la disparition du dernier héritier mâle de la duchesse, ouvrant ainsi la voie du trône (Je suppose que les ducs aussi ont un trône. Après tout, tout le monde aime bien les coussins de velours et les dossiers qui touchent le plafond) à la jeune Ivienne, récemment fiancée à Garen. Et la duchesse, pleine d’attentions pour sa fille, souhaite faire tout son possible pour lui épargner ce qu’elle-même a vécu, à savoir la préparation à régner tout au long de sa jeunesse puis une vie gouvernée par la politique jusqu’à son âge… avancé. Elle a soixante ans, elle a soixante ans, elle a soixante ans… Ok c’est bon.
Reprenons. Le prince a donc prolongé son séjour sur Kun Lun, ceci dans le louable but, certes un tantinet excentrique, de réaliser des fouilles archéologiques sur place. Tout ceci financé par les Décados qui sont visiblement ravis de venir foutre la merde chez leurs rivaux de toujours.
Notre mission est donc de ramener le fils en un seul morceau, sain, sauf et sans défaire sa coiffure à la duchesse, et ce dans le secret le plus total (n’oublions pas qu’un mort fait rarement des fouilles archéologiques).
Pour ce faire, dame Catherine y a mis les moyens. D’une part, une clef de saut. Ça commence à faire beaucoup en ce moment ; c’est vrai ça, je vais finir par m’y habituer et peut-être même que la prochaine fois je ne baverai même pas. D’autre part, le Leminkainen’s Wall, une ancienne canonnière qui a subit de multiples changements d’affectations. Chouette, un vaisseau !
Nous posons les questions d’usage concernant les modalités de la mission, des infos sur les lieux et une description du sujet avant de prendre congé de la duchesse et de nous retrouver dans une petite salle en attendant Velnius et les demoiselles.
Après une brève concertation, nous revoilà partis pour le champ d’astéroïdes qu’est devenu la salle de bal. Ce moment marque globalement l’avancée de la soirée et le début de nouvelles relations pour nous. Certains ont mis les bouchées doubles, car j’ai aperçu ABC en contact assez étroit avec la jeune Décados, en plus de sa cavalière “officielle”. Nous en profitons aussi pour nous familiariser avec les alcools servis sur un côté de la salle et discuter de choses et d’autres.
…ou pas, d’ailleurs, car certains sujets sont plus brûlants que d’autres ; c’est simple, Ahmel engage une conversation avec les Vuldroks dont je n’ai pas saisi la substance, puis revient vers le duc Décados, lequel m’inclut dans leur échange. Bam, nous voilà avec cinq passagers potentiels — et je déteste avoir des passagers imprévus, à cause de certains épisodes passés déplaisants. Coïncidence, leur vaisseau et en rade et ils ont la même destination que nous. Ceci soulève trop d’impondérables pour que nous acquiescions avant d’y avoir réfléchit, et nous lui proposons poliment d’en reparler d’ici vingt-quatre heures bien qu’il semble considérer notre refus comme hors de toute considération. Et ABC qui continue de faire copain-copain avec Chimès…
Nous nous retrouvons pour rapidement mettre au courant les autres et nous séparons à nouveau, devant la trop grande attention que nous suscitons par notre attroupement de quatre personnes.
La soirée avançait, et je pensais que l’ennui n’allait pas tarder à se montrer, me préparant mentalement à engloutir cocktails sur cocktails pour faire passer le temps. Mais l’ennui ne fait pas parti de la tradition Hawkwood ; des cris de rage retentissent dans le hall et voici le sieur Garen, rougeaud à souhait, qui est suspendu au costume d’Ahmel (qui soit dit en passant exécute une jolie manœuvre d’esquive). En compagnie de Stan, je m’avance derrière ABC, très convaincant dans son rôle de garde du corps, et nous comprenons le motif de l’ire du jeune Hawkwood. Une histoire de fille ? Ivienne ? J’aurais du mal à croire qu’Ahmel ait vraiment pu tout bousiller de cette manière. La princesse est rouge de colère et d’embarras, alors que son fiancé se ridiculise au milieu des nobles, et tente de calmer le jeu.
Sans grand succès, puisqu’un gant est violemment jeté à terre, alors que Garen réclame avec force un duel pour laver l’affront. La princesse, hors d’elle, décide de tenter un revirement de sa stratégie : elle embrasse Ahmel sans lui laisser le temps de bouger un muscle, alors que Garen semble prêt à tuer quelqu’un par la simple sur-pression de ses globes oculaires. Ça y est, je comprend vraiment plus rien, mais au moins je suis pas le seul.
Garen est “discrètement” évacué par Velnius et ses hommes, laissant une foule surexcitée et un gant gisant par terre. Ahmel, après un instant d’immobilité, se fraye un chemin au milieu des danseurs et relève le gant.
Le voilà qui revient vers nous.
“Bon ! Jusqu’ici, tout va bien.”
La princesse a tantôt l’air d’être sur le point de fondre en larmes, tantôt de revêtir un visage de marbre digne de la duchesse (c’est presque aussi triste, à mon avis), l’ensemble des invités est en pleine effervescence de spéculations et d’incompréhension, nous sommes à la limite d’être grillés auprès de l’assemblée entière avant même notre départ et Ahmel va probablement se faire transpercer par une rapière Hawkwood.
Au fond, oui, jusqu’ici tout va très bien. C’est ça de bosser pour un employeur optimiste !
La priorité maintenant, c’est de faire passer le choc. Stan commence à embobiner sa cavalière, ABC continue à embobiner ses deux cavalières et j’emmène la mienne parler des étoiles — ça marche toujours ce genre de truc. Mais Ahmel a l’air encore tout frais pour partir dans l’intrigue politique et converse brièvement avec Ivienne, avant de se lancer dans une discussion avec un vieillard, le nommé Siméon, comme je l’apprendrai plus tard. Je me demande si tous les nobles suivent un entraînement pour résister aux pressions politique et pour en redemander.
La nuit se fait longue et la réception change de visage. Nous sommes invités, avec une cinquantaine de ces VIP dans un petit salon typique Hawkwood, avec bois verni, fauteuils capitonnés et velours, invitant à la consommation avec diverses bouteilles d’alcools et un fumoir bien garni. Le salon contient aussi en prime une Décados (et oui, Chimès…) invitant, elle, à la consommation de cristaux rouges dilués dans un liquide au choix. Alfred en prend une gorgée qui m’a donné l’impression qu’il allait se retrouver par terre, dans son vomi de hors-d’œuvre Hawkwood. Et pourtant, de ce que j’en sais, il est habitué aux boissons d’homme.
Il nous a quitté, sa demoiselle — Ivina, cette fois — au bras quelques instants plus tard et on ne l’a plus revu avant un moment. J’expérimente de mon côté une sorte de hachisch, qui me fout dans une sorte de lassitude écrasante, mais plutôt décontractante au final. Après un petit moment à fumer et à tester quelques substances intéressantes, je m’éclipse en compagnie de Stan et des deux courtisanes.
Après un détour à nos quartiers pour y déposer la clé, nous raccompagnons les filles aux leur, après quoi Stan repart avec un regard atterré pendant que j’entre dans les quartiers de Cyriel sur son invitation.
Au matin, je reviens assez tôt dans les quartiers que nous partagions pour y retrouver mes compagnons et y être accueilli par le joyeux et matinal poing de Stan dans ma gueule. Quel con, la clef !
Ma chambre est dans un bordel indescriptible, subtile trace indiquant qu’on l’a probablement fouillée de fond en comble. La clef est toujours là, et visiblement ce n’était pas l’objet recherché car les chambres d’Ahmel et Stan ont été fouillées aussi. Je trouve aussi Chimès allongée lascivement sur le lit de ABC, qui a dû passer deux bonnes nuits, pour ainsi dire.
Alfred m’explique avec décontraction qu’il est arrivé presque en même temps que Stan à nos quartiers, pour apercevoir “une ombre” passer par la fenêtre après avoir dévasté les quelques pièces. S’ensuit une poursuite dans laquelle Stan manque de se fouler la cheville et une petite excursion dans les jardins labyrinthiques du plus pur style Hawkwood pour finalement perdre Mr. Ombre, qui connait son chemin comme un vrai petit scout.
Et une nouvelle journée reposante commence sur Leminkainen.
La garde est avertie, après que nous ayons mis dehors la Décados qui en plus de se promener à poil dans nos quartiers se montre d’une désinvolture exaspérante. La garde arrive, puis Velnius et nous n’en savons toujours pas plus, bien que nous supposions qu’il puisse s’agir d’un de ceux qui surveillaient notre échange avec la duchesse… oui, “nous n’étions pas seuls”.
Bien. Il est temps d’aller voir à quoi ressemble le vaisseau et de préparer le voyage.
Le Leminkainen’s Wall est un bâtiment qui, à vue d’œil passerait pour n’importe quel rafiot commercial du secteur. A ceci près que sa carlingue est à l’épreuve d’à peu près tout ce qui peut servir de projectile, qu’il est équipé d’un canon Gobelin disrupteur de bouclier camouflé, de moteurs de puissance optimale et de slug-guns gros calibre. J’ai presque essuyé une larme, avant de décider de l’ajout de tourelles à plasma et de compartiments de contrebande sur l’avis de mes coéquipiers. L’équipe d’ingénieurs (une bande de geeks, des vrais, des durs…) fournie par la duchesse est à notre dispo pour une semaine. Comme elle fait bien les choses !
Le train des événements ralentit un peu dans les jours suivants. Mon emploi du temps se résume à passer voir Cyrielle, bidouiller le vaisseau et discuter avec Stan, ABC et Ahmel. Ahmel, en pleine réflexion quant à la conduite à adopter pour le duel, décide finalement de le fixer à un terme suffisamment éloigné et de commencer à s’entrainer avec Velnius auprès de qui il a, je crois, fait forte impression. Quelques personnes se proposent pour arbitrer le duel, parmi lesquelles nous avons le Frère de Bataille et le duc Sélémon. ABC participe au renforcement des relations entre la suite Décados et notre équipage lorsqu'il n'est pas occupé à enquêter sur l'exploration impromptu de ma chambre par l'inconnu. Il a également tenté de remonter la trace d’un énergumène qui rôdait autour du hangar de façon qu’il aurait voulue discrète, sans succès. Enfin Stan reprend les bonnes habitudes : il fait de l’argent. Le Shadow Strider est maintenant sous-loué à bon prix, nos réserves d’oxygène et de nourriture sont prêtes et nous commençons enfin à éponger notre note de frais, qui allait en s’allongeant.
La question du copilote nécessaire au bon fonctionnement du Leminkainen’s Wall nous a posé quelques problèmes, mais nous sommes passés outre : les Décados nous accompagnerons, et l’un deux occupera ce poste.
Et dire que d’habitude je me réjouis toujours de décoller…
Alors que nous descendons les majestueux escaliers du palais Hawkwood à la suite d’Ahmel, j’échange des regards perplexes (certaines mauvaises langues diraient terrifiés) avec Stan et ABC, nos carcasses engoncées dans un apparat incongru et les trois courtisanes à nos bras, exhibant des dents aussi blanches que moqueuses.
Quatre-cent paires d’yeux se braquent sur nous alors que nous rejoignons une sorte de peloton de VIP après un bombardement de salutations protocolaires et, un projecteur s’obstinant à vouloir rester sur la trentaine de personnes dont nous faisons partie (il voudrait pas aller éclairer le coin de la salle, là-bas ?), nous nous avançons comme la musique s’élève peu à peu pour ouvrir le bal. Ahmel, parfaitement à son aise, commence à guider sa cavalière dans une valse fluide. Je jette un œil vers Stan : comme moi, c’est plutôt lui qui se laisse guider par Sérène qui, à l’instar de Cyrielle, a l’air de goûter tout l’humour de la situation. Je cherche alors Alfred du regard… Celui-ci, au beau milieu des danseurs, tente de suivre le mouvement en regardant par instinct ses pieds jusqu’à ce que ceux-ci échappent à sa vigilance et le projettent d’un coup vers le sol. J’imaginais déjà le *VLAM* retentir sur le parquet lorsque, rouvrant les yeux que j’avais plissés par réflexe, je vois Ivina le rattraper d’un mouvement discret mais vigoureux, avec une contenance impressionnante et le même sourire désarmant, pour le remettre d’aplomb.
L’assemblée entière nous rejoint peu à peu. Ouf.
Nous écartant le plus rapidement possible nous nous retrouvons un peu à l’écart et prenons le temps d’examiner plus en détail les invités.
Tout le monde danse. Ou presque : un Frère de Bataille en armure complète se tient, impassible, sur le côté ; nous remarquons aussi des Vuldroks habillés de blanc, et… des Décados, pour une fois assez peu extravagants — j’ai vu bien pire dans certains spatioports — mais toujours bien reconnaissables. D’autant que, à mon humble avis, il n’y a que des Décados pour être aussi superbement ignorés au sein d’une assemblée Hawkwood.
Constatant que notre plus grand atout dans cette soirée ne réside pas dans nos talents de danseurs, nous nous mêlons aux Décados pour entamer la conversation une fois que nos cavalières se sont évanouies dans la foule.
Et quand je dis nous, je veux dire Ahmel Suleiman Al-Malik, accompagné de sa suite seigneuriale et de son garde du corps.
Les Décados affectent un air gêné, qu’ils nous expliquent par le fait qu’ils venaient présenter leurs condoléances pour la mort du fils de la duchesse. Parmi eux se trouve le duc, monseigneur Sélémon Décados, ainsi qu’une charmante “suivante” du nom de Chimès qui semble porter une attention particulière à Alfred, lequel se prend au jeu…
Après que nous eûmes pris congé, voilà qu’Ivienne s’approche de nous : Velnius nous attend.
Mais évidemment, il y a toujours un problème : un certain Garen, qui n’est autre que le charmant fiancé d’Ivienne, dans un état passablement éméché semble décidé à taper scandale. Le visage d’Ivienne a pris de mauvaises couleurs.
Nous sortons de la salle un par un, accompagnés de nos filles respectives pour nous retrouver un instant et quelques détours après en compagnie de Velnius, lequel nous introduit auprès de la duchesse Catherine Sendegite Hawkwood dans un petit salon, avec l’assurance que “nous ne serions pas seuls”.
La duchesse en question fait peur. Le bon sens laisse à croire qu’elle a bien la soixantaine. Et encore. Mais la vue persiste à renvoyer l’image d’une jeune femme qui aurait pu être la sœur jumelle, à quelques détails près, d’Ivienne. Je crois que je préfère encore les gars qui se font poser du cyber apparent, au moins on sait à quoi s’en tenir.
Bref. Voilà le topo : son fils, le prince Nathyan a été annoncé mort. Evidemment, il ne l’est pas : ce cher prince est selon toute vraisemblance sur la planète Kun Lun récemment cédée par l’empereur au bon soins de la maison Décados, au grand déplaisir des Hawkwood — ou en tout cas des gentils Hawkwood, ceux qui ont l’argent. Enfin la duchesse quoi ! En effet, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne dans la famille : selon la duchesse Catherine, notre ivrogne ainsi qu’un certain Simeon auraient grand intérêt dans la disparition du dernier héritier mâle de la duchesse, ouvrant ainsi la voie du trône (Je suppose que les ducs aussi ont un trône. Après tout, tout le monde aime bien les coussins de velours et les dossiers qui touchent le plafond) à la jeune Ivienne, récemment fiancée à Garen. Et la duchesse, pleine d’attentions pour sa fille, souhaite faire tout son possible pour lui épargner ce qu’elle-même a vécu, à savoir la préparation à régner tout au long de sa jeunesse puis une vie gouvernée par la politique jusqu’à son âge… avancé. Elle a soixante ans, elle a soixante ans, elle a soixante ans… Ok c’est bon.
Reprenons. Le prince a donc prolongé son séjour sur Kun Lun, ceci dans le louable but, certes un tantinet excentrique, de réaliser des fouilles archéologiques sur place. Tout ceci financé par les Décados qui sont visiblement ravis de venir foutre la merde chez leurs rivaux de toujours.
Notre mission est donc de ramener le fils en un seul morceau, sain, sauf et sans défaire sa coiffure à la duchesse, et ce dans le secret le plus total (n’oublions pas qu’un mort fait rarement des fouilles archéologiques).
Pour ce faire, dame Catherine y a mis les moyens. D’une part, une clef de saut. Ça commence à faire beaucoup en ce moment ; c’est vrai ça, je vais finir par m’y habituer et peut-être même que la prochaine fois je ne baverai même pas. D’autre part, le Leminkainen’s Wall, une ancienne canonnière qui a subit de multiples changements d’affectations. Chouette, un vaisseau !
Nous posons les questions d’usage concernant les modalités de la mission, des infos sur les lieux et une description du sujet avant de prendre congé de la duchesse et de nous retrouver dans une petite salle en attendant Velnius et les demoiselles.
Après une brève concertation, nous revoilà partis pour le champ d’astéroïdes qu’est devenu la salle de bal. Ce moment marque globalement l’avancée de la soirée et le début de nouvelles relations pour nous. Certains ont mis les bouchées doubles, car j’ai aperçu ABC en contact assez étroit avec la jeune Décados, en plus de sa cavalière “officielle”. Nous en profitons aussi pour nous familiariser avec les alcools servis sur un côté de la salle et discuter de choses et d’autres.
…ou pas, d’ailleurs, car certains sujets sont plus brûlants que d’autres ; c’est simple, Ahmel engage une conversation avec les Vuldroks dont je n’ai pas saisi la substance, puis revient vers le duc Décados, lequel m’inclut dans leur échange. Bam, nous voilà avec cinq passagers potentiels — et je déteste avoir des passagers imprévus, à cause de certains épisodes passés déplaisants. Coïncidence, leur vaisseau et en rade et ils ont la même destination que nous. Ceci soulève trop d’impondérables pour que nous acquiescions avant d’y avoir réfléchit, et nous lui proposons poliment d’en reparler d’ici vingt-quatre heures bien qu’il semble considérer notre refus comme hors de toute considération. Et ABC qui continue de faire copain-copain avec Chimès…
Nous nous retrouvons pour rapidement mettre au courant les autres et nous séparons à nouveau, devant la trop grande attention que nous suscitons par notre attroupement de quatre personnes.
La soirée avançait, et je pensais que l’ennui n’allait pas tarder à se montrer, me préparant mentalement à engloutir cocktails sur cocktails pour faire passer le temps. Mais l’ennui ne fait pas parti de la tradition Hawkwood ; des cris de rage retentissent dans le hall et voici le sieur Garen, rougeaud à souhait, qui est suspendu au costume d’Ahmel (qui soit dit en passant exécute une jolie manœuvre d’esquive). En compagnie de Stan, je m’avance derrière ABC, très convaincant dans son rôle de garde du corps, et nous comprenons le motif de l’ire du jeune Hawkwood. Une histoire de fille ? Ivienne ? J’aurais du mal à croire qu’Ahmel ait vraiment pu tout bousiller de cette manière. La princesse est rouge de colère et d’embarras, alors que son fiancé se ridiculise au milieu des nobles, et tente de calmer le jeu.
Sans grand succès, puisqu’un gant est violemment jeté à terre, alors que Garen réclame avec force un duel pour laver l’affront. La princesse, hors d’elle, décide de tenter un revirement de sa stratégie : elle embrasse Ahmel sans lui laisser le temps de bouger un muscle, alors que Garen semble prêt à tuer quelqu’un par la simple sur-pression de ses globes oculaires. Ça y est, je comprend vraiment plus rien, mais au moins je suis pas le seul.
Garen est “discrètement” évacué par Velnius et ses hommes, laissant une foule surexcitée et un gant gisant par terre. Ahmel, après un instant d’immobilité, se fraye un chemin au milieu des danseurs et relève le gant.
Le voilà qui revient vers nous.
“Bon ! Jusqu’ici, tout va bien.”
La princesse a tantôt l’air d’être sur le point de fondre en larmes, tantôt de revêtir un visage de marbre digne de la duchesse (c’est presque aussi triste, à mon avis), l’ensemble des invités est en pleine effervescence de spéculations et d’incompréhension, nous sommes à la limite d’être grillés auprès de l’assemblée entière avant même notre départ et Ahmel va probablement se faire transpercer par une rapière Hawkwood.
Au fond, oui, jusqu’ici tout va très bien. C’est ça de bosser pour un employeur optimiste !
La priorité maintenant, c’est de faire passer le choc. Stan commence à embobiner sa cavalière, ABC continue à embobiner ses deux cavalières et j’emmène la mienne parler des étoiles — ça marche toujours ce genre de truc. Mais Ahmel a l’air encore tout frais pour partir dans l’intrigue politique et converse brièvement avec Ivienne, avant de se lancer dans une discussion avec un vieillard, le nommé Siméon, comme je l’apprendrai plus tard. Je me demande si tous les nobles suivent un entraînement pour résister aux pressions politique et pour en redemander.
La nuit se fait longue et la réception change de visage. Nous sommes invités, avec une cinquantaine de ces VIP dans un petit salon typique Hawkwood, avec bois verni, fauteuils capitonnés et velours, invitant à la consommation avec diverses bouteilles d’alcools et un fumoir bien garni. Le salon contient aussi en prime une Décados (et oui, Chimès…) invitant, elle, à la consommation de cristaux rouges dilués dans un liquide au choix. Alfred en prend une gorgée qui m’a donné l’impression qu’il allait se retrouver par terre, dans son vomi de hors-d’œuvre Hawkwood. Et pourtant, de ce que j’en sais, il est habitué aux boissons d’homme.
Il nous a quitté, sa demoiselle — Ivina, cette fois — au bras quelques instants plus tard et on ne l’a plus revu avant un moment. J’expérimente de mon côté une sorte de hachisch, qui me fout dans une sorte de lassitude écrasante, mais plutôt décontractante au final. Après un petit moment à fumer et à tester quelques substances intéressantes, je m’éclipse en compagnie de Stan et des deux courtisanes.
Après un détour à nos quartiers pour y déposer la clé, nous raccompagnons les filles aux leur, après quoi Stan repart avec un regard atterré pendant que j’entre dans les quartiers de Cyriel sur son invitation.
Au matin, je reviens assez tôt dans les quartiers que nous partagions pour y retrouver mes compagnons et y être accueilli par le joyeux et matinal poing de Stan dans ma gueule. Quel con, la clef !
Ma chambre est dans un bordel indescriptible, subtile trace indiquant qu’on l’a probablement fouillée de fond en comble. La clef est toujours là, et visiblement ce n’était pas l’objet recherché car les chambres d’Ahmel et Stan ont été fouillées aussi. Je trouve aussi Chimès allongée lascivement sur le lit de ABC, qui a dû passer deux bonnes nuits, pour ainsi dire.
Alfred m’explique avec décontraction qu’il est arrivé presque en même temps que Stan à nos quartiers, pour apercevoir “une ombre” passer par la fenêtre après avoir dévasté les quelques pièces. S’ensuit une poursuite dans laquelle Stan manque de se fouler la cheville et une petite excursion dans les jardins labyrinthiques du plus pur style Hawkwood pour finalement perdre Mr. Ombre, qui connait son chemin comme un vrai petit scout.
Et une nouvelle journée reposante commence sur Leminkainen.
La garde est avertie, après que nous ayons mis dehors la Décados qui en plus de se promener à poil dans nos quartiers se montre d’une désinvolture exaspérante. La garde arrive, puis Velnius et nous n’en savons toujours pas plus, bien que nous supposions qu’il puisse s’agir d’un de ceux qui surveillaient notre échange avec la duchesse… oui, “nous n’étions pas seuls”.
Bien. Il est temps d’aller voir à quoi ressemble le vaisseau et de préparer le voyage.
Le Leminkainen’s Wall est un bâtiment qui, à vue d’œil passerait pour n’importe quel rafiot commercial du secteur. A ceci près que sa carlingue est à l’épreuve d’à peu près tout ce qui peut servir de projectile, qu’il est équipé d’un canon Gobelin disrupteur de bouclier camouflé, de moteurs de puissance optimale et de slug-guns gros calibre. J’ai presque essuyé une larme, avant de décider de l’ajout de tourelles à plasma et de compartiments de contrebande sur l’avis de mes coéquipiers. L’équipe d’ingénieurs (une bande de geeks, des vrais, des durs…) fournie par la duchesse est à notre dispo pour une semaine. Comme elle fait bien les choses !
Le train des événements ralentit un peu dans les jours suivants. Mon emploi du temps se résume à passer voir Cyrielle, bidouiller le vaisseau et discuter avec Stan, ABC et Ahmel. Ahmel, en pleine réflexion quant à la conduite à adopter pour le duel, décide finalement de le fixer à un terme suffisamment éloigné et de commencer à s’entrainer avec Velnius auprès de qui il a, je crois, fait forte impression. Quelques personnes se proposent pour arbitrer le duel, parmi lesquelles nous avons le Frère de Bataille et le duc Sélémon. ABC participe au renforcement des relations entre la suite Décados et notre équipage lorsqu'il n'est pas occupé à enquêter sur l'exploration impromptu de ma chambre par l'inconnu. Il a également tenté de remonter la trace d’un énergumène qui rôdait autour du hangar de façon qu’il aurait voulue discrète, sans succès. Enfin Stan reprend les bonnes habitudes : il fait de l’argent. Le Shadow Strider est maintenant sous-loué à bon prix, nos réserves d’oxygène et de nourriture sont prêtes et nous commençons enfin à éponger notre note de frais, qui allait en s’allongeant.
La question du copilote nécessaire au bon fonctionnement du Leminkainen’s Wall nous a posé quelques problèmes, mais nous sommes passés outre : les Décados nous accompagnerons, et l’un deux occupera ce poste.
Et dire que d’habitude je me réjouis toujours de décoller…
Hyxen- Baron/Baronne
- Nombre de messages : 404
Age : 31
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Machine pensante 78-4927A LT7
Un voyage stellaire en compagnie d'un Duc Décados et de sa suite, pour se rendre sur un caillou perdu aux confins de l'espace connu récupérer un Hawkhood très probablement contre son gré, avec un duel qui m'attend à mon retour ? ... Tout ceci serait presque à même d'amenuiser mon inébranlable optimisme.
En attendant de voir venir les ennuis, nous terminons les derniers préparatifs du voyage. Velnius nous rend une petite visite : il en sait un peu plus sur notre visiteur nocturne et inopportun. Il semble qu'il s'agisse d'un ancien serviteur de la Duchesse Catherine, qui aurait repris ses fonctions au palais alors qu'il était sensé être mort et enterré ... (Note : j'ai trouvé mon prochain emploi, si l'actuel venait à me lasser : assurer la sécurité du palais Hawkhood et la gestion des serviteurs : Il semble qu'ils aient grandement besoin que quelqu'un s'occupe de ça). Enfin, trêves de bavardages, notre cadavre ambulant (qui a quand même réussi à battre ABC à la course à pied), semble avoir retourné sa veste dans la mort, resterait à savoir en faveur de qui. Probablement notre ami le Duc Siméon Hawkhood, à moins que les Décados aient, comme d'habitude, plus de choses à voir avec cette affaire qu'il n'y paraît.
Velnius s'inquiète également de savoir si, comme le veux la rumeur, nous comptons bien faire le voyage avec le Duc Sélémon et sa suite. Je lui explique que cela fait partie de notre couverture mais son dégout quant à cette idée ne semble pas diminuer : les Hawkhood n'ont jamais vraiment été réputés pour leur bon sens, et quand il est question de Décados ils s'avèrent encore plus bornés qu'à l'habitude.
Accessoirement Velnius me signifie que mon adversaire a accepté les conditions du duel. Au moins en ce qui concerne leur honneur, les Hawkhood restent prévisibles, surtout quand l'adversaire sait à peine par quel bout tenir la lame.
Finalement il nous souhaite bon voyage et nos passagers Décados pointent le bout de leur nez. Nous nous dépêchons de congédier les ingénieurs de la Duchesse Catherine avant que le Duc ne découvre pourquoi ceux-ci ne sont pas disponibles pour les réparations de son propre vaisseau.
Et c'est le départ, notre vaisseau, ou devrais-je dire, le petit bijou de technologie qui nous sert par ailleurs de moyen de transport, s'arrache à l'attraction de Leminkainen. Le cousin du Duc, qui semble légèrement moins tordu et manipulateur que le reste du groupe, même s'il s'agit certainement d'une façade, prend sa place de copilote. Je découvre avec stupeur que celui-ci dispose d'une interface de connexion dissimulée dans sa coiffure, avec laquelle il se branche directement sur la machine pensante de bord. J'espère que Sandh' a pensé à limiter son accès au strict nécessaire et que, à défaut, il ne mettra pas la main, ou plutôt les neurones, sur des d'informations trop compromettantes. A mesure que nous entrons dans l'espace, nous découvrons pour la première fois le panorama splendide que la vitre de verre-acier du vaisseau nous permet de contempler. La trainée de poussière stellaire que notre proue déplace nous permet d'apprécier la vitesse vertigineuse que nous atteignons. J'essaie de ne pas trop baver afin que nos passagers ne puissent s'imaginer qu'il s'agit de notre premier vol à bord du Leminkainen's Wall.
Le copilote sort de la torpeur dans laquelle il s'était plongé lors de sa connexion avec le vaisseau. Il semble que la communion avec la machine lui ait procuré une intense jouissance. Je retire ce que j'ai dis plus tôt : il est finalement aussi fou que les autres, à sa manière ...
Nous nous installons aussi confortablement que possible pour la dizaine de jours de voyages à venir. Les Décados circulent librement dans le vaisseau, la cargaison de nourriture que nous transportons à Kun Lun n'est un secret pour personne. ABC cherche à obtenir une séance d'entrainement avec le Duc. Celui-ci accepte et, tout en nous faisant la conversation, exhibe une bien étrange arme, une sorte de rapière dont la lame serait extrêmement souple et mouvante tout en pouvant transpercer un homme aisément lorsque la main qui la manie le souhaite. ABC, cherchant tant bien que mal à faire bonne figure, est complètement dépassé par la science du combat du Duc. Pendant ce temps, nous en apprenons un peu plus sur la situation politico-commerciale de Kun Lun.
Comme nous le savions, notre système de destination se trouve juste à la frontière des espaces Hawkhood et Vuldrok. Il était, jusqu'à récemment, sous contrôle de la maison Hawkhood et avant eux sous contrôle Vuldrok. Kun Lun, seule planète habitable, servait de zone pénitentiaire, les détenus étant utilisés pour l'extraction d'un minerai, que l'on ne trouve que sur Kun Lun, et qui est donc l'unique, mais colossale, source de profit de la lune. Finalement la maison Hawkhood choisit de faire des détenus des hommes libres; libres en tout cas dans les limites de l'unique cité de Kun Lun, puisque certainement aucun d'eux n'a les moyens de payer un saut vers une autre planète. Apparemment les mineurs finirent par se révolter, provoquant suffisamment de troubles pour que la situation remonte jusqu'aux oreilles de l'empereur. Celui-ci, pour rétablir l'ordre, décida de retirer la gestion de Kun Lun à sa propre famille, pour la remettre entre les mains de la famille Décados. (Note : Alexius appuie toujours plus sa politique impartiale visant à se réconcilier avec ses anciens adversaires, quitte à sacrifier le soutien de sa propre maison). Enfin bref, pour compléter le tableau, il est bon de mentionner que Kun Lun est un désert glacé, où un obscur phénomène empêche les armes plus perfectionnés que les armes à feu, de fonctionner correctement.
Après quelques jours de voyage, Sandh' nous apprend que nous sommes suivis. D'après les senseurs du vaisseau, il s'agit de plusieurs chasseurs d’affiliation inconnue. Nous tentons de communiquer avec eux, sans succès et finalement nous mettons plein gaz vers la porte de Leminkainen, en espérant que la présence du Duc à bord nous vaudra de disposer d'un passage rapide, sans faire usage du sauf-conduit de la Duchesse, un peu trop voyant. Comme prévu, nous les semons au passage de la porte et le Duc fait le nécessaire pour les arrêter dans son système. (Note : il n’y a plus qu'à espérer que ces chasseurs nous poursuivaient à cause de la présence du Duc et non à cause de notre propre mission, qui risquerait alors d'être compromise si ces inconnus tombaient entre les mains de la maison de la Mante).
En attendant, le voyage jusqu'à Kun Lun se déroule sans encombre, ABC continue à flirter avec Chimès (Note : Penser à faire nettoyer la capsule de secours : dès fois que, le Pancréateur nous en préserve, nous soyons obliger de l'utiliser, je ne voudrais pas y retrouver je ne sais quelle traces de leur jeux érotiques pour ne pas dire pervers). Une fois au spatioport, le Duc et sa suite nous quittent, non sans nous avoir assuré que nous pourrions disposer d'un peu du précieux minerai pour un prix raisonnable. Je laisse Stan refourguer la nourriture que nous avions embarquée, et je me mets immédiatement à la recherche des fameuses ruines ou nous sommes sensés trouver notre client non-consentant.
Une planète charmante, vraiment. Le froid constant s'infiltre partout, et se ne sont certainement pas les sourires accueillants des habitants qui vont me réchauffer. L’ambiance est plutôt aux mines patibulaires et regards fuyants. Leur vie est régie par les sirènes du changement d'équipe de la mine, hululant dans toute la ville. Les recruteurs sont partout, Siméon nous avait prévenus : il en a recruté un bataillon pour s'assurer du calme de la population. Je décide de trouver un lieu de culte pour me recueillir, et accessoirement apprendre si l'ordre Eskatonique dispose d'une chapelle dans la cité. S’il y a un site archéologique quelque part, ils sont certainement pas passé à coté. Le Duc m'ayant appris qu'une cathédrale est en construction dans la ville, je me renseigne sur le chemin à emprunter auprès des recruteurs, puisque les autochtones semblent m'éviter. Il semble que la cathédrale soit à l'autre bout de la ville, impossible de s'y rendre à pied. On peut trouver des motoneiges, mais les rues sont tellement biscornues ici, que cela ne m'avancerais pas beaucoup. Je renonce donc à m'y rendre et décide de me renseigner auprès de la première chapelle venue. Quelle chance, je tombe sur une chapelle arborant fièrement la flamme Avestite sur son fronton, décidemment cette planète me semble de plus en plus sympathique.
Je rentre quand même, une bouffée de chaleur m'envahit ... c'est bien connu le chauffage fait rarement défaut à un Avestite. Après l’instant de recueillement réglementaire, je m'adresse au prêtre. Je répugne à le lancer sur le sujet des Eskatoniques, ordre qu'il doit certainement porter dans son cœur mais finalement il daigne m’apprendre qu'aucun conclave de cet ordre ne se trouve sur Kun Lun. Je quitte le lieu surchauffé en laissant une importante donation à laquelle le prêtre ne prête aucune attention; ça m'apprendra à être généreux pour une fois...
ABC m'avertit par radio qu'il va "prendre contact avec la population locale". Bien je ne sais pas de quelle façon il compte si prendre, mais ça risque d'être nécessaire pour la suite de notre enquête. Quand à moi je retourne au spatioport sans que mes investigations n’aient données quoique ce soit. Je retrouve Stan et Sandh' qui n'ont pas eu plus de succès que moi. Au moins ils ont éliminés la possibilité que le site de fouille soit à l'extérieur de la ville, il faudrait alors qu'il soit approvisionné régulièrement et aucun convoi de la sorte ne semble être prévu. Nous discutons longuement, envisageant diverses pistes pour obtenir la localisation du site de fouille. Finalement il ressort que celui-ci pourrait se trouver directement dans la mine : c’est certainement le moyen le plus probable qui ait pu les amener à découvrir des ruines.
Un des recruteurs qui garde le spatioport nous appelle par radio : un type, habillé comme un indigène cherche à entrer en prétendant faire partie de notre équipage. Nous allons voir par nous même et nous trouvons ABC, dont le visage tuméfié est méconnaissable, à croire qu'il a combattu une tribu d'Ukars à lui tout seul. Nous confirmons son identité au recruteur et le ramenons à l'infirmerie du vaisseau. Son récit est quelque peu confus, mais il semble qu'il ait participé à une sorte de combat d'arène contre un recruteur. Après un combat épique (d’après lui), il aurait été mis hors de combat et dépouillé de toutes ses armes et possessions. Décidemment de mieux en mieux, manquerait plus qu'il ait été dépouillé de notre clé de saut qui, heureusement, est jalousement gardé par Sandh'. Finalement il n'en a pas appris plus que nous et en plus il a récolté une sévère bastonnade dont il lui faudra une bonne semaine pour récupérer.
Le lendemain, aux alentours de l'heure de changement d'équipe, nous nous dirigeons, sans ABC donc, vers un bar bien nommé "la prison de glace". Les habitants de cette planète ont décidemment un solide sens de l'humour. Nous nous installons à une table, une serveuse s'approche pour prendre nos consommations. J'échange quelques mots avec elle puis je vois mes compagnons me lancer un regard noir. Visiblement j'ai été un peu trop sarcastique avec la serveuse qui, pour bien la seule sur cette planète, était presque disposée à une conversation normale. Bon il faut dire aussi que cette damnée planète commence à me taper sur les nerfs, nous autres Al-Maliks sommes habitués à des ambiances disons plus ... chaudes.
Tandis que je rumine, perdant quelque peu mon optimisme naturel, Stan tente d'entamer une conversation avec des locaux dans le bar. Je ne saisis pas ce qui leur dit, mais ça tourne assez vite au vinaigre. Sur les conseils insistants de la serveuse, nous quittons précipitamment les lieux. Cependant nous restons non loin de là, dans la rue, assez longtemps pour apercevoir un groupe d'hommes quitter le bar et se disperser dans les rues, visiblement à notre recherche. Entre temps Stan m'apprend qu'il a été fait mention des "catacombes de l'ancien palais" avant que la conversation ne devienne plus musclée. Les hommes finissent par nous apercevoir et se réunissent de l'autre coté de la rue nous regardant de façon ostensiblement hostile, alors qu'une patrouille de recruteurs passe. Nous en profitons pour opérer un repli stratégique en leurs emboitant le pas, pour une fois que ces lourdauds nous sont utiles.
Bon jusqu'ici tout va bien, reste à trouver quelqu'un qui puisse nous dire où se trouve les catacombes évoquées plus tôt. Stan n'y allant pas par quatre chemins, opère un interrogatoire aussi subtil qu'efficace auprès du premier marchand venu qui, semblant craindre comme la peste le fait d'être vu avec des étrangers, livre vite l'information.
En attendant de voir venir les ennuis, nous terminons les derniers préparatifs du voyage. Velnius nous rend une petite visite : il en sait un peu plus sur notre visiteur nocturne et inopportun. Il semble qu'il s'agisse d'un ancien serviteur de la Duchesse Catherine, qui aurait repris ses fonctions au palais alors qu'il était sensé être mort et enterré ... (Note : j'ai trouvé mon prochain emploi, si l'actuel venait à me lasser : assurer la sécurité du palais Hawkhood et la gestion des serviteurs : Il semble qu'ils aient grandement besoin que quelqu'un s'occupe de ça). Enfin, trêves de bavardages, notre cadavre ambulant (qui a quand même réussi à battre ABC à la course à pied), semble avoir retourné sa veste dans la mort, resterait à savoir en faveur de qui. Probablement notre ami le Duc Siméon Hawkhood, à moins que les Décados aient, comme d'habitude, plus de choses à voir avec cette affaire qu'il n'y paraît.
Velnius s'inquiète également de savoir si, comme le veux la rumeur, nous comptons bien faire le voyage avec le Duc Sélémon et sa suite. Je lui explique que cela fait partie de notre couverture mais son dégout quant à cette idée ne semble pas diminuer : les Hawkhood n'ont jamais vraiment été réputés pour leur bon sens, et quand il est question de Décados ils s'avèrent encore plus bornés qu'à l'habitude.
Accessoirement Velnius me signifie que mon adversaire a accepté les conditions du duel. Au moins en ce qui concerne leur honneur, les Hawkhood restent prévisibles, surtout quand l'adversaire sait à peine par quel bout tenir la lame.
Finalement il nous souhaite bon voyage et nos passagers Décados pointent le bout de leur nez. Nous nous dépêchons de congédier les ingénieurs de la Duchesse Catherine avant que le Duc ne découvre pourquoi ceux-ci ne sont pas disponibles pour les réparations de son propre vaisseau.
Et c'est le départ, notre vaisseau, ou devrais-je dire, le petit bijou de technologie qui nous sert par ailleurs de moyen de transport, s'arrache à l'attraction de Leminkainen. Le cousin du Duc, qui semble légèrement moins tordu et manipulateur que le reste du groupe, même s'il s'agit certainement d'une façade, prend sa place de copilote. Je découvre avec stupeur que celui-ci dispose d'une interface de connexion dissimulée dans sa coiffure, avec laquelle il se branche directement sur la machine pensante de bord. J'espère que Sandh' a pensé à limiter son accès au strict nécessaire et que, à défaut, il ne mettra pas la main, ou plutôt les neurones, sur des d'informations trop compromettantes. A mesure que nous entrons dans l'espace, nous découvrons pour la première fois le panorama splendide que la vitre de verre-acier du vaisseau nous permet de contempler. La trainée de poussière stellaire que notre proue déplace nous permet d'apprécier la vitesse vertigineuse que nous atteignons. J'essaie de ne pas trop baver afin que nos passagers ne puissent s'imaginer qu'il s'agit de notre premier vol à bord du Leminkainen's Wall.
Le copilote sort de la torpeur dans laquelle il s'était plongé lors de sa connexion avec le vaisseau. Il semble que la communion avec la machine lui ait procuré une intense jouissance. Je retire ce que j'ai dis plus tôt : il est finalement aussi fou que les autres, à sa manière ...
Nous nous installons aussi confortablement que possible pour la dizaine de jours de voyages à venir. Les Décados circulent librement dans le vaisseau, la cargaison de nourriture que nous transportons à Kun Lun n'est un secret pour personne. ABC cherche à obtenir une séance d'entrainement avec le Duc. Celui-ci accepte et, tout en nous faisant la conversation, exhibe une bien étrange arme, une sorte de rapière dont la lame serait extrêmement souple et mouvante tout en pouvant transpercer un homme aisément lorsque la main qui la manie le souhaite. ABC, cherchant tant bien que mal à faire bonne figure, est complètement dépassé par la science du combat du Duc. Pendant ce temps, nous en apprenons un peu plus sur la situation politico-commerciale de Kun Lun.
Comme nous le savions, notre système de destination se trouve juste à la frontière des espaces Hawkhood et Vuldrok. Il était, jusqu'à récemment, sous contrôle de la maison Hawkhood et avant eux sous contrôle Vuldrok. Kun Lun, seule planète habitable, servait de zone pénitentiaire, les détenus étant utilisés pour l'extraction d'un minerai, que l'on ne trouve que sur Kun Lun, et qui est donc l'unique, mais colossale, source de profit de la lune. Finalement la maison Hawkhood choisit de faire des détenus des hommes libres; libres en tout cas dans les limites de l'unique cité de Kun Lun, puisque certainement aucun d'eux n'a les moyens de payer un saut vers une autre planète. Apparemment les mineurs finirent par se révolter, provoquant suffisamment de troubles pour que la situation remonte jusqu'aux oreilles de l'empereur. Celui-ci, pour rétablir l'ordre, décida de retirer la gestion de Kun Lun à sa propre famille, pour la remettre entre les mains de la famille Décados. (Note : Alexius appuie toujours plus sa politique impartiale visant à se réconcilier avec ses anciens adversaires, quitte à sacrifier le soutien de sa propre maison). Enfin bref, pour compléter le tableau, il est bon de mentionner que Kun Lun est un désert glacé, où un obscur phénomène empêche les armes plus perfectionnés que les armes à feu, de fonctionner correctement.
Après quelques jours de voyage, Sandh' nous apprend que nous sommes suivis. D'après les senseurs du vaisseau, il s'agit de plusieurs chasseurs d’affiliation inconnue. Nous tentons de communiquer avec eux, sans succès et finalement nous mettons plein gaz vers la porte de Leminkainen, en espérant que la présence du Duc à bord nous vaudra de disposer d'un passage rapide, sans faire usage du sauf-conduit de la Duchesse, un peu trop voyant. Comme prévu, nous les semons au passage de la porte et le Duc fait le nécessaire pour les arrêter dans son système. (Note : il n’y a plus qu'à espérer que ces chasseurs nous poursuivaient à cause de la présence du Duc et non à cause de notre propre mission, qui risquerait alors d'être compromise si ces inconnus tombaient entre les mains de la maison de la Mante).
En attendant, le voyage jusqu'à Kun Lun se déroule sans encombre, ABC continue à flirter avec Chimès (Note : Penser à faire nettoyer la capsule de secours : dès fois que, le Pancréateur nous en préserve, nous soyons obliger de l'utiliser, je ne voudrais pas y retrouver je ne sais quelle traces de leur jeux érotiques pour ne pas dire pervers). Une fois au spatioport, le Duc et sa suite nous quittent, non sans nous avoir assuré que nous pourrions disposer d'un peu du précieux minerai pour un prix raisonnable. Je laisse Stan refourguer la nourriture que nous avions embarquée, et je me mets immédiatement à la recherche des fameuses ruines ou nous sommes sensés trouver notre client non-consentant.
Une planète charmante, vraiment. Le froid constant s'infiltre partout, et se ne sont certainement pas les sourires accueillants des habitants qui vont me réchauffer. L’ambiance est plutôt aux mines patibulaires et regards fuyants. Leur vie est régie par les sirènes du changement d'équipe de la mine, hululant dans toute la ville. Les recruteurs sont partout, Siméon nous avait prévenus : il en a recruté un bataillon pour s'assurer du calme de la population. Je décide de trouver un lieu de culte pour me recueillir, et accessoirement apprendre si l'ordre Eskatonique dispose d'une chapelle dans la cité. S’il y a un site archéologique quelque part, ils sont certainement pas passé à coté. Le Duc m'ayant appris qu'une cathédrale est en construction dans la ville, je me renseigne sur le chemin à emprunter auprès des recruteurs, puisque les autochtones semblent m'éviter. Il semble que la cathédrale soit à l'autre bout de la ville, impossible de s'y rendre à pied. On peut trouver des motoneiges, mais les rues sont tellement biscornues ici, que cela ne m'avancerais pas beaucoup. Je renonce donc à m'y rendre et décide de me renseigner auprès de la première chapelle venue. Quelle chance, je tombe sur une chapelle arborant fièrement la flamme Avestite sur son fronton, décidemment cette planète me semble de plus en plus sympathique.
Je rentre quand même, une bouffée de chaleur m'envahit ... c'est bien connu le chauffage fait rarement défaut à un Avestite. Après l’instant de recueillement réglementaire, je m'adresse au prêtre. Je répugne à le lancer sur le sujet des Eskatoniques, ordre qu'il doit certainement porter dans son cœur mais finalement il daigne m’apprendre qu'aucun conclave de cet ordre ne se trouve sur Kun Lun. Je quitte le lieu surchauffé en laissant une importante donation à laquelle le prêtre ne prête aucune attention; ça m'apprendra à être généreux pour une fois...
ABC m'avertit par radio qu'il va "prendre contact avec la population locale". Bien je ne sais pas de quelle façon il compte si prendre, mais ça risque d'être nécessaire pour la suite de notre enquête. Quand à moi je retourne au spatioport sans que mes investigations n’aient données quoique ce soit. Je retrouve Stan et Sandh' qui n'ont pas eu plus de succès que moi. Au moins ils ont éliminés la possibilité que le site de fouille soit à l'extérieur de la ville, il faudrait alors qu'il soit approvisionné régulièrement et aucun convoi de la sorte ne semble être prévu. Nous discutons longuement, envisageant diverses pistes pour obtenir la localisation du site de fouille. Finalement il ressort que celui-ci pourrait se trouver directement dans la mine : c’est certainement le moyen le plus probable qui ait pu les amener à découvrir des ruines.
Un des recruteurs qui garde le spatioport nous appelle par radio : un type, habillé comme un indigène cherche à entrer en prétendant faire partie de notre équipage. Nous allons voir par nous même et nous trouvons ABC, dont le visage tuméfié est méconnaissable, à croire qu'il a combattu une tribu d'Ukars à lui tout seul. Nous confirmons son identité au recruteur et le ramenons à l'infirmerie du vaisseau. Son récit est quelque peu confus, mais il semble qu'il ait participé à une sorte de combat d'arène contre un recruteur. Après un combat épique (d’après lui), il aurait été mis hors de combat et dépouillé de toutes ses armes et possessions. Décidemment de mieux en mieux, manquerait plus qu'il ait été dépouillé de notre clé de saut qui, heureusement, est jalousement gardé par Sandh'. Finalement il n'en a pas appris plus que nous et en plus il a récolté une sévère bastonnade dont il lui faudra une bonne semaine pour récupérer.
Le lendemain, aux alentours de l'heure de changement d'équipe, nous nous dirigeons, sans ABC donc, vers un bar bien nommé "la prison de glace". Les habitants de cette planète ont décidemment un solide sens de l'humour. Nous nous installons à une table, une serveuse s'approche pour prendre nos consommations. J'échange quelques mots avec elle puis je vois mes compagnons me lancer un regard noir. Visiblement j'ai été un peu trop sarcastique avec la serveuse qui, pour bien la seule sur cette planète, était presque disposée à une conversation normale. Bon il faut dire aussi que cette damnée planète commence à me taper sur les nerfs, nous autres Al-Maliks sommes habitués à des ambiances disons plus ... chaudes.
Tandis que je rumine, perdant quelque peu mon optimisme naturel, Stan tente d'entamer une conversation avec des locaux dans le bar. Je ne saisis pas ce qui leur dit, mais ça tourne assez vite au vinaigre. Sur les conseils insistants de la serveuse, nous quittons précipitamment les lieux. Cependant nous restons non loin de là, dans la rue, assez longtemps pour apercevoir un groupe d'hommes quitter le bar et se disperser dans les rues, visiblement à notre recherche. Entre temps Stan m'apprend qu'il a été fait mention des "catacombes de l'ancien palais" avant que la conversation ne devienne plus musclée. Les hommes finissent par nous apercevoir et se réunissent de l'autre coté de la rue nous regardant de façon ostensiblement hostile, alors qu'une patrouille de recruteurs passe. Nous en profitons pour opérer un repli stratégique en leurs emboitant le pas, pour une fois que ces lourdauds nous sont utiles.
Bon jusqu'ici tout va bien, reste à trouver quelqu'un qui puisse nous dire où se trouve les catacombes évoquées plus tôt. Stan n'y allant pas par quatre chemins, opère un interrogatoire aussi subtil qu'efficace auprès du premier marchand venu qui, semblant craindre comme la peste le fait d'être vu avec des étrangers, livre vite l'information.
lopop- Baron/Baronne
- Nombre de messages : 222
Age : 38
Localisation : Grenoble
Date d'inscription : 24/05/2009
La rose des vents :: Le monde du jeu de rôle :: Les tables de la Rose des Vents :: Archives de la rose des vents. :: Fading Suns :: The Destiny's builders
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum