La Rumeur d'Altamira

Ils sont venus de nos attentes les plus folles.
Ils sont venus comme ceux qui attendent une obole.
Ils annonçaient le retour à la vraie foi.
Ils invitaient le bel esprit et le bien de tous à être lois.

Et ils sont rentrés tel des loups déguisés.
Le temps d’une vie et leur piété s’est échappée.
La domination et la richesse au rang de sacerdoce se sont vues élevées.
La cruauté et la terreur sont devenues leurs alliés.

Bon Roy Sandoval, ce ne sont plus la foi et la bonté qui se réunissent à la messe.
Face au peuple crédule ou effrayé, ces intrigants et ces pêcheurs derrière l’autel parfois se dressent.
En attendant que Votre juste et royal pouvoir nous débarrasse de cette peste,
Dans Vos villes, des hommes et des femmes feront toujours le bon geste.

Agrippa

Aurais-tu peur Altamira ? Les simples mots « Homme du Marais » suffisent ils à mettre en effervescence ton imagination débordante ? Alors je te donnerai de quoi alimenter tes folles élucubrations : j’ai eu l’occasion de l’observer mais pas de trop près… on ne sait jamais.
Est-ce un homme ou une femme en fait ? C’est un homme à femmes qui ne connaissent pas les hommes qui aiment ces femmes.
Est-il vêtu tel un colporteur, les pieds crottés et les chausses couleur de vase ? Il colporte certes quelques secrets en effet mais ne semble pas avoir connu la boue qui embourbe parfois la Castille. Par contre je ne sais guères s’il ne cache quelques miasmes ou fièvre des marais dans ses précieux mouchoirs.
Dégage t il cette odeur si familière à ceux qui trainent trop le nez dans le ruisseau ? Son odeur est parfois neutre, parfois parfumée. Mais parfois on aimerait qu’il ait une odeur aussi insignifiante que celle des égouts, car il est entouré de cette fragrance de mystère qui le rend si populaire
Est-il seigneur de terres marécageuses ? Il est peut être tout simplement seigneur d’une terre qui s’enlise et se gâte faute d’avoir été trop souvent fertilisé par le sang.
Faut-il le craindre, l’accueillir ou lui jeter des pierres jusqu’à le voir partir loin derrière l’horizon ? Craignez le, il est tout aussi capable que vous l’êtes, accueillez le il saura se montrer un hôte des plus agréable, rejeter le, et…

L’Homme du Marais existe. Il est déjà dans cette cité.

Agrippa

Entre Castille et Montaigne, les grandes batailles se reproduisent dans les jardins d'Altamira...

Il y eu la nuit dernière un bel attroupement de personnalités, aux couleurs chaudes et passionnées de la Castille, des maîtres prestigieux, des apprentis prometteurs, des courtisans avides de mécènes, et notre Prince Alejandro Aldana de Sandoval.
Tous assistèrent, canapé et verre de sangria à la main, la victoire sans partage des épéistes montaginois. Où étaient ceux qui se moquaient du panache montaginois arguant qu’ils n’étaient qu’une troupe de fanfarons ? Leurs adversaires ont été balayés… Castille, peut être viens tu de comprendre comment tu as perdu la moitié de ton territoire et comment d’autres nations commencent à en perdre. Le montaginois fanfaronne, amuse, fait le pitre… et toi tu ne le prends pas au sérieux et tu te réveilles finalement trop tard, lorsque le pitre te tient finalement en respect du bout de sa lame. Altamira, c’est ce que ton serviteur a pu voir cette nuit là.

Heureusement, ces deux là ont au moins le respect de la nation libre qui les a accueillit et on dit que le champion du tournoi a offert son trophée au Maître de la Guilde des Spadassins, Eduardo Monteveda. J’engage néanmoins tous les spadassins castillans ayant un tant soit peu de fierté à aller les défier, bien amicalement car ils semblent avoir de l'honneur, afin de leur faire savoir qu’ils ne sont pas les maîtres de leur art. Leurs noms ? Amaury Delormes, le champion, et Antoine Gauthier de la Motte, son finaliste.

Dans les milieux autorisés, on raconte aussi que le Maître de l’Ecole Leegstra a tenté de négocier l’achat de cette lame. Usant de son sens des affaires qui ferait honte à son pays d’origine, il semble être rentré chez lui fort insatisfait. Il était prêt à vendre son pays ou sa famille pour obtenir cette lame, malheureusement cela n’était guère suffisant. Mon cher Hägin Colbjorsen, depuis le temps que vous rampez sans succès pour obtenir cet objet d’art, il faudrait peut être vous raisonner ou alors utiliser des moyens moins académique. Mais est ce votre genre ?

Et comble de tout, il a fallu que nous, gens d’Altamira, montrons à ce parterre de personnalités une comédie d’un intriguant qui était aussi honnête qu’intelligeant. Ce sinistre crétin a jeté l’opprobre sur son nom et en a certainement profiter pour éclabousser ses amis… qui bien sûr sont devenus de simples connaissances depuis. Le pauvre maître de la guilde des maçons,[] a payé le prix de sa bêtise par la main même d’un de ses allié, le capitaine des gardes []. Bien sûr le maitre de ce capitaine exécuteur ne peut être impliqué dans une telle affaire, ce serait trop honteux. Mais quel est son nom déjà ?

Se pourrait il que tous ces évènements ne soient pas de simples coïncidences mais les stigmates de celui dont on ne prononce le nom qu’à demi mot ou en se cachant le visage… Cela est possible, d’autant que votre serviteur l’a croisé à maintes reprises lors de cette soirée.

Agrippa