Shallya, soigne moi...

Hans ruminait sur son sort...

"Pourquoi est-ce que ça continue à aller de travers...? J'avais réussi à inciter tout le monde à se débarasser d'Helmut et voilà que les nains se mettent à nous tourner le dos et à intriguer contre nous. J'étais pourtant sûr de pouvoir faire confiance à Hulin, il a dû se passer un malentendu pour qu'il m'attaque ce soir, je n'arrive pas à croire qu'il nous ait trahi pour de l'argent. Il faut que j'en aie le coeur net".

Hans regarda Mielline, toujours l'arc à portée de main et sur ses gardes, qui faisait les cent pas à côté de lui. Il avait grandi dans la méfiance des elfes mais il semblait qu'ils étaient bien plus fiables que les nains et les humains qu'il côtoyait depuis peu. Quoiqu'avec Xérès, le mot imprévisible prenait tout son sens...

"Dis Mielline, je n'arriverai pas à me reposer avant d'avoir tiré cette affaire au clair. Tu veux bien qu'on rentre à l'auberge pour questionner Hulin ? Cette attaque ne lui ressemble pas. Je sais que tu ne t'entends pas trop avec lui mais bon, c'est un brave nain... Je vais faire une donation au temple et on se retrouve dehors."

Hans range ses quelques affaires et se dirige vers une dévote...

Myéline, une fois Hans installé pour se faire soigner, s'était mise à déambuler à travers la pièce pour passer le temps, et sa mauvaise humeur... Quoique que celle-ci s'était sensiblement améliorée quand elle avait constaté les dégâts que ses flèches avaient produites sur Poil-de-Barbe-en-Moins...

Hin hin

Quoi, ce n'était pas sa faute ! Elle n'avait pas eu beaucoup l'occasion de s'amuser durant ce voyage, alors si on lui offrait un nain impulsif sur un plateau d'argent... Et puis, l'autre idiot saurait à présent qu'il ne fallait pas charger un elfe à la va vite, et surtout pas quand il était suspect pour la majorité de la bande.
Et de toute façon, la vengeance d'un elfe est un plat qui se mange glacé...

Tout à ses réflexions, elle continuait de surveiller les alentours, autant par soucis de sécurité que par désir de s'isoler de la ruche qui s'activait derrière elle. Elle avait beau avoir quitté sa chère forêt plusieurs années, il y avait des fois où la solitude de sa chambre - enfin, quand les autres n'y étaient pas - était une véritable bénédiction.

Elle sortit de ses rêveries quand Hans lui parla.

Comment, quoi ?! L'idiotie avait contaminée le groupe, ce n'était pas possible ! Voilà qu'Hans commençait à vouloir retourner voir l'autre saucissonné !

En même temps, Myéline était passablement lasse, et elle savait que plus vite ce problème serait réglé, plus vite elle pourrai s'allonger sur son lit ne serait-ce qu'une heure. Aussi, avec toute la mauvaise foi dont elle était capable, elle décida de rentrer à l'auberge.

- Comme tu veux. De toute façon je t'ai accompagné, je ne vais pas rester ici ; j'en ai plus que ma claque des Hommes et des Nains aujourd'hui. Plus des nains je le reconnais...
Bon allons-y ; plus vite on sera rentré, plus vite ça sera réglé et plus vite on pourra statuer sur la question de la capture de Helmut. Comme ça je pourrais me poser quelques temps en toute quiétude sans plus me soucier au sujet d'un possible nain qui m'attendrai derrière la porte pour me faire la peau.

Ah et dernière chose, conclut Myéline avant de passer la porte, les mots nain et brave ne peuvent pas être accolés chez nous. Les nains ne sont que des nains : brutes, pour la plupart idiots et ne pensant qu'à boire, se battre et de veiller à ce que leur barbe fasse plus de 100 pieds de longs.

Je t'attends dehors ; ne tarde pas.

Avec de l'imagination, on pouvait considérer le rictus qui était apparu sur son visage comme un sourire, et ainsi cataloguer cette dernière tirade comme une blague.

Mais alors, avec beaucoup d'imagination...

Une fois qu'Hans eut rejoint Myéline, ils partirent d'un pas vif vers l'auberge.

"Tu sais Myéline, je suis sûr que si vous faisiez un effort, vous pourriez vous entendre Hulin et toi. Bon Ok, il nous a attaqués et je ne sais pas pourquoi, mais il avait sûrement ses raisons. Ou peut-être était-il sous l'emprise d'une drogue. Il n'est pas idiot, pourquoi aurait-il attaqué des personnes de la bande sachant très bien qu'on se retournerait après contre lui ? Pareil pour Grumbard, pourquoi tuerait-il Joachim pour de l'argent sachant très bien qu'on lui ferait la peau après ? Ca n'a pas de sens..."

Tout à sa discussion, Hans surveillait toujours ses arrières. Il savait qu'il n'était pas bon de se balader dans les rues de Talabheim une fois la nuit tombée.

"Nous avons quand même affronté pas mal d'épreuves ensemble, je ne comprends pas pourquoi nous ne nous serrons pas les coudes. Tu sais que Hulin m'a sauvé la vie à plusieurs reprises ? Bon c'était très téméraire mais ça fait plaisir quand même. Il faudrait qu'on trouve une cohésion, je ne sais pas comment mais il faut vraiment trouver une solution à ce problème sinon on avancera pas et, comme je le crains, on pourrait être en sous-nombre pour attaquer la planque d'Helmut. Sans compter le démon de Xérès à bannir, encore une partie de plaisir qui nous attend ! Il faudra être à bloc pour relever ce défi."

Hans parlait tellement qu'il atteignit l'auberge sans se rendre compte qu'il avait tant marché. Il ouvrit la porte à la volée :

"Oh là aubergiste, savez-vous dans quelle chambre se repose notre compagnon nain, celui qui n'est pas au poste de garde bien sûr ?!"

Hans attendait une réponse, toujours l'air sûr de lui malgré les doutes qui l'assaillaient.