La rose des vents
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Quelques part dans les Montagnes Noires ...

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Message  Kronos Jeu 5 Mar - 14:24

Il était couché dans une pièce noire, sans fenêtre. Pour seul mobilier, une misérable paillasse et un seau en guise de tinette. De temps en temps, la solide porte en bois renforcée par des barres de fer, seul échappatoire de sa prison, laissait filtrer de la lumière. Bien trop peu à son goût mais cela ne le perturbait pas plus que cela, il avait connu bien pire comme ténèbres.
Son seul souci était l’ennui. Un ennui uniforme et perpétuel. Rien, il ne se passait jamais rien. Aucun garde pour lui apporter sa nourriture, pour briser la monotonie de son séjour dans cette cellule. Sa bouffe apparaissait par magie aux heures des repas et la tinette se vidait d’elle-même. Son emprisonnement était un avant-goût de l’enfer, un enfer monotone, sans chaleur ni aucune couleur. Condamné à errer seul dans un immense monde gris et uniforme.

Soudain la porte s’ouvrit. Lentement et une faible lueur vint éclairer partiellement sa cellule. Il ne bougeait pas. Allongé les yeux fermés, il guettait le moindre bruit pouvant l’alerter sur la venue et la nature de ses bourreaux.
Mais ils ne virent pas. Intrigué, il se leva et s’avança vers la porte, observant la faible portion de couloir entrevue par l’encadrement de la porte. Il passa la tête. D’autres portes s’étaient ouvertes mais un seul homme en était sorti. Il était moyennement grand, les cheveux très courts, noirs. Le prisonnier sourit. Son vieil et unique ami était encore en vie.
Il s’avança dans le couloir, la tête légèrement penché sur le côté, un sourire en coin.

« Dis-moi, Kahan. C’est à toi que l’on doit cette évasion ? »

Le dénommé Kahan se retourna rapidement vers son interlocuteur. Ce dernier portait de longs cheveux noirs et était de la même taille que lui. Ils avaient le même teint mât et les mêmes yeux noirs en amandes. Ils auraient pu passer pour des frères, excepté qu’ils ne l’étaient pas. Ils étaient simplement originaires du même pays, passant pour deux frères aux yeux des étrangers.

« Malheureusement non, j’aurais bien aimé mais moi aussi, je pensais que c’était toi.
- Tu sais bien qu’ils m’ont retiré mes pouvoirs répondit-il en faisant la grimace. Je ne suis plus qu’un être sans défense, tel un nouveau né, sans eux.
- Que …Le dénommé Kahan s’interrompit.

Un grognement venait de s’échapper d’une cellule plus loin sur leur droite. Intrigués, ils se dirigèrent prudemment dans cette direction et arrivés à la porte, jetèrent un coup d’œil à la cellule.
Un gros démon avoisinant les trois mètres semblait émerger d’une profonde torpeur. Encore englué dans les affres du sommeil, il essayait de se libérer des chaînes qui le retenaient prisonnier. Les deux humains le regardèrent, amusés. Il semblait fait de pierre. Sa peau grisâtre se confondait par instants avec les murs de sa cellule. Il était massif et semblait se mouvoir lentement. Mais les deux humains étaient sur leurs gardes. Les démons étaient habituellement très rapides et son état actuel était sûrement du qu’à la torpeur. Sa corne gauche était brisée à mi-longueur et lorsqu’il releva les yeux vers eux, ils purent voir le rouge vif de ces derniers. Seule pointe de couleur de tout son être.

Kahan se tourna vers son ami. « Sûrement, un démon de pierre.
- Je pense aussi, peut-être un rescapé de l’Ancien Monde. »
Le démon les regardait toujours et parla. Sa voix était grave et profonde avec un accent ancien. « Qui êtes vous ? »
Les humains se regardèrent et le premier lui répondit. « Je suis le mage Valérian et voici mon ami Kahan le Maudit. Et toi, comment doit-on t’appeler ?
- Je suis Rog mais on m’appelle le Fléau. Ancien gardien du Onzième Cercle, Membre de la Grande Chasse, Pourfendeur d’Azroliark et destructeur de l’Empire des Deux Lunes.
- Jamais entendu parler. Répondit Valérian, une pointe de sarcasme dans la voix.
- Moi, non plus.» Renchérit Kahan avec un grand sourire ironique.

Valérian se rapprocha encore un peu du démon. « Alors, dis-moi, t’es un bon ou un méchant ?» Valérian se tenait maintenant à moins d’un mètre du démon et le regardait droit dans les yeux, un sourire narquois sur les lèvres. « Oui, bien sûr. Tu es un méchant. Comment pourrait-il en être autrement.
- Libère-moi, sorcier ! rugit le démon, soufflant son haleine nauséabonde au visage du magicien.
- Pourquoi ferais-je cela, hum ? Un fois libre, tu nous tuerais.
- Il ne le fera pas sauf si je lui ordonne. » Lui répondit une fois qui semblait sortir de nulle part.

Valérian se tourna vers Kahan. Ce dernier haussa les épaules. Le mage scruta la pièce du regard. « Qui parle ! Montre-toi ! »
Rien ne se passa. Personne n’apparut.
« A mon avis, tu lui fais peur. » Ironisa Kahan.
Valérian se tourna vers le démon. « C’est toi qui fait ça ?
- Non. » Lui répondit le Fléau. Il semblait perplexe, lui aussi. Scrutant sa cellule, cherchant d’où provenait la voix.
« Inutile de me chercher. Je ne suis pas ici. Libérez le démon et rejoignez-moi dans les appartements du directeur. »
Valérian cracha par terre. Il n’aimait pas qu’on lui donne des ordres, encore moins par un inconnu. Mais il était plus malin que cela. Il mit donc sa rancœur de côté. Il trouverait toujours un moyen de s’occuper de cet imbécile qui les avait libérés. Dès qu’il aurait retrouvé ses pouvoirs. Sa vengeance attendrait. D’abord, il fallait qu’ils sortent de là.

Il s’approcha des chaînes du démon et ouvrit avec une facilité déconcertante les bracelets qui retenaient les poignets de ce dernier. Puis, il se recula, laissant de la place au démon pour se redresser.
Le Fléau se mit debout et toisa de toute sa hauteur le magicien. « Alors on fait moins le malin, sorcier ! »
Valérian lui agita un doigt dédaigneux sous le nez. « Tss, tss, tss ! Tu as entendu notre ami, tu ne dois pas nous faire du mal. Allez ! Avance Fléau. Ne faisons pas attendre notre libérateur. »

Valérian lui tourna le dos et s’avança vers le couloir. Sur le pas de la porte, il hésita un instant et se retourna. « Au fait, tu aurais pu trouver mieux comme surnom. Le Fléau, c’est d’une banalité. Si tu comptes traîner avec nous un certain temps, il faudra songer à en changer. »
Puis, Valérian sortit de la cellule, suivi de Kahan qui riait aux éclats …
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Message  Kronos Mer 11 Mar - 15:10

Ils avaient déambulaient dans l’immense forteresse qui leur servait de prison. Ne rencontrant aucune âme qui vive. Les cellules étaient vides. Les restes d’un démon disséqué, allongé sur une table torture, fut la seule preuve de vie qu’ils rencontrèrent avant de sortir des catacombes du château.
C’est en arrivant à la salle de garde qu’ils comprirent où ils étaient passés leurs gardiens. Le sol était jonché de morceaux d’êtres humains, éparpillés aux quatre coins de la pièce. Une quinzaine de gardes avaient du se trouver là.
Les trois compagnons d’infortune, nullement impressionnés par le spectacle, traversèrent la pièce en évitant de patauger dans les mares de sang à peine sec.
Ils continuèrent ainsi pendant un bon quart d’heure. Kahan ouvrant la marche, suivi de Valérian et de Rog. Traversant des pièces vides ou contenant les restes d’un massacre sûrement perpétré par leur libérateur.
Ils arrivèrent enfin dans une immense pièce qui devait servir de salle à manger aux habitants de la forteresse. Ils purent contempler l’œuvre de leur libérateur.
Il avait découpé en morceaux les gardes. Puis les avait recollés entre eux, créant ainsi des monstres grotesques à plusieurs têtes, bras et jambes qui déambulaient sous forme de zombies dans la pièce. Une dizaine de mages étaient accrochés en l’air la tête en bas, retenus par une force invisible. Leurs pieds avaient disparus comme s’ils avaient été tranchés net. Aucune goutte de sang ne coulait des moignons et leurs propriétaires bien que groggys ne semblaient pas s’en préoccuper. Valérian observa un instant la scène et supposa que les pieds des victimes devaient se trouver dans un plan différent que le reste du corps. Et ainsi grâce à ce stratagème astucieux, le corps restait suspendu en l’air. Le magicien appréciait l’idée, même s’il regrettait qu’elle ne soit pas de lui.
Devant chacune des grandes cheminées de la pièce, se trouvait un immense serpent de feu qui dévorait les restes calcinés des victimes de leur maître. Les élémentaux ne semblaient pas se soucier de l’apparition de trois intrus. Ils continuaient tranquillement leur repas.
Le trio traversa la pièce et emprunta un escalier qui conduisait vers le bureau de l’ex-dirigeant de la forteresse.

Ne prenant même pas la peine de frapper à la porte, ils entrèrent dans la pièce et se retrouvèrent face à un humain bien étrange. Des plaques chitineuses lui recouvraient quasiment tout le visage et ses yeux lançaient des lueurs étranges.

« Prenez place, leur dit-il en désignant des sièges. Vous devez sans doute vous demander qui je suis et pourquoi je vous ai délivré.
- Pas spécialement, répondit Valérian qui s’était assis, les bras croisés sur la poitrine. Je me fous éperdument de savoir quel fils de pute vous êtes. La seule chose que je veux savoir c’est quand vous allez me rendre mes pouvoirs et qu’on pourra se tirer d’ici. Le reste ne m’intéresse pas.
- Je vois. On m’avait prévenu sur vous, Valérian. On m’a parlé de votre sale caractère, de votre manie à foncer tête baissée dans les gens mais méfiez-vous, je ne suis pas n’importe quel bouseux que vous pouvez impressionner rien qu’en claquant des doigts. »

Valérian, assis en face de lui, baillait, feignant de s’ennuyer ferme. De son côté, Kahan observait le plafond, attendant sûrement que ça se passe. Quant au Fléau, il commençait lui aussi à s’impatienter. Toute cette discussion ne menait à rien. Il avait de plus en plus envie de taper sur quelqu’un.
Le mage attendait, en colère face à l’impassibilité de son interlocuteur. Ce dernier se passa une main sur le visage, soupira et le regarda droit dans les yeux.

« Ecoute-moi bien, si tu crois m’avoir impressionné avec ta petite mise en scène dans la grande salle là-bas. Tu te fourres le doigt dans l’œil. J’ai déjà vu pire, bien pire. J’ai travaillé pendant 10 ans au service d’un démon dans un endroit qui ferait passer ton petit enfer personnel pour un jardin pour enfants. Alors cesse de tourner autour du pot ! Dis-nous ce que tu nous veux avant que je me fâche vraiment ! »

Valérian était maintenant en colère. Il était prêt à fondre sur le mage quitte à l’étrangler de ses propres mains. Il avait toujours eu horreur d’être commandé et des personnes qui le prenaient de haut parce qu’elles se croyaient (ou étaient) plus puissantes que lui. Et pouvoirs ou pas pouvoirs, Valérian lui sauteraient à la gorge s’il continuait à l’énerver. En plus, il savait que Kahan le suivrait. Dès qu’il s’agissait de tuer quelqu’un, on pouvait compter sur lui surtout si c’était un prêtre, même depuis sa malédiction.
Le mage en face de lui se contenait de lui jeter un sort. Valérian sourit. C’est bien, pensa-t-il. Cet idiot a vraiment besoin de nous. Voilà qui pourrait être intéressant.

« Si tu commençais par nous donner ton nom et pour qui tu travailles, ça serait un bon début, non ?
- Je m’appelle Melkar et je suis le serviteur d’Esus, l’un des neuf âmes damnées du Dévoreur. Mon maître a besoin de personnes compétentes pour une affaire qui le concerne.
- C’est bien, on avance. Et qu’aurons-nous en échange ?
- Vous récupèrerez vos affaires et vos pouvoirs. Tous vos pouvoirs. »

Valérian eut un léger mouvement fébrile en entendant cela mais il se garda bien de le montrer. Faignant l’indifférence, il rétorqua.

« Voilà une récompense qui ressemblerait plus à une avance sur travail qu’autre chose. Allons fait un effort, je suis sûr que tu peux faire mieux. »

Melkar s’attendait un peu cela. Face à des types comme eux, il devait la jouer serrer.

« Je ne puis vous rendre tous vos pouvoirs. Certains vous ont été arrachés par une personne bien plus puissante que moi. Et je pense que seul mon maître pourra vous les rendre.
- Hum, votre Esus, ce ne serait pas une sorte de dieu, le questionna impassible Kahan.
- C’est une façon de voir les choses même si ce n’est pas la réalité, lui répondit Melkar, sur la défensive, intrigué par la question.
- Donc d’une certaine façon, vous seriez une sorte de prêtre
- Je suis l’un de ses plus fidèles adorateurs, si pour vous c’est équivalent à un prêtre, alors je suis un prêtre. Où voulez-vous en venir ? le questionna Melkar, de plus en plus intrigué.
- Oh, nulle part, simple curiosité.»

Valérian se tourna vers son ami. Ce dernier était toujours avachi sur sa chaise mais en une fraction de seconde, il avait bondit et s’était jeté sur le mage. Ce dernier surpris n’avait pu esquiver l’attaque. Kahan, du plat de la main, avait frappé à la gorge Melkar qui tentait vainement couché à terre de trouver sa respiration. L’assassin l’observait se débattre et ricana.

« Inutile de te débattre. Je t’ai broyé la tranchée. Tu n’en as plus que pour quelques secondes. Mais ne t’inquiète pas, on ira voir ton maître. Histoire de causer un peu avec lui. Pour voir s’il ne pourrait pas nous aider. »

Kahan éclata de rire. Valérian lui n’avait pas bougé. Le Fléau non plus. Mais maintenant, il s’avançait vers l’assassin, furibond, les deux poings serrés.

« Comment je vais récupérer mes pouvoirs, maintenant qu’il est mort !
- T’inquiète, mon gros, lui rétorqua Valérian. Ce type ne détient pas nos pouvoirs. C’est la forteresse qui les annihile. Dès qu’on sera dehors, ça ira mieux. »

Pendant ce temps, Kahan fouillait le cadavre du mage et trouva des clefs. Il se dirigea vers la porte au fond du bureau et l’ouvrit avec une des clés. Il s’éclipsa un instant, puis revint les bras chargés d’objets et d’armes.

« Tiens, dit-il à Valérian en lui tendant un bâton de bois noir finement ouvragé. Je crois que c’est à toi. »

Les compères s’armèrent et se tournèrent comme un seul homme vers le Fléau et la sortie.

« Bon, si on allait faire un tour dehors pour voir comment se porte ce monde sans nous. »
Kronos
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