La rose des vents
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[LGE][Evènement]Une matinée dans le Suiddock

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Message  Butcher Dim 3 Avr - 14:18

09 summerzeit 2053

Une matinée dans le Suiddock.

La petite chambre était vide. Le nain vociféra dans le vent, claqua la porte avec fracas avant de retourner dans le salon. La matinée touchait à sa fin, mais il avait déjà déserté la maison. A cette heure, il devait surement trainer dans les rues du quartier. Le jeune homme n’aimait pas Bill le Boucher et c’était réciproque. Jusqu’à maintenant, ils cohabitaient en s’ignorant cordialement, mais la situation était en train de changer.

Les temps étaient en train de changer selon lui.

Lui qui cheveux blond au vent déambulait dans les rues du Suiddock en dégustant une petite pomme. Ses habits étaient très simples par rapport aux fanfreluches qu’il portait hier soir chez les De Roelef. Des habits qui lui permettaient aisément de se fondre dans la masse. Néanmoins, il portait en rapière et une main gauche, au cas où on viendrait lui chercher des noises. Loin du pâté de maison qui entourait la boucherie de Bill, il n’avait cependant rien à craindre bien au contraire. Les gens le saluaient en lui adressant un sourire amical. Les jeunes femmes minaudaient lorsque son regard émeraude se posait sur elles. Quelques enfants venaient le voir afin de lui dire bonjour. Bref, il avait vraiment l’air d’être plus que bien adopté dans le coin.

Aujourd’hui, il avait décidé de faire un break avec la haute société de Marienburg. En effet, afin d’enquêter sur les Pantaloni et Astariello, il avait passé ces dernières soirées dans cet immense panier de crabes. Un univers malsain et pourrie qu’il détestait plus que tout. Passé ses soirées à faire le faux cul était un art qu’il maîtrisait à la perfection, mais qu’il haïssait du plus profond de son cœur. S’il pouvait exprimer le fond de ses pensées pendant ces soirées. Il y aurait des oreilles de richards qui seraient bien choquées. Un jour ou l’autre, cette mascarade allait devoir cesser d’une manière ou d’une autre.

Perdu dans ses pensées, il n’avait pas réalisée qu’il était devant l’entrée de l’auberge. Peut-être l’un des établissements les plus honnêtes du quartier. En tout cas, il connaissait bien le tenancier. Après avoir serré l’immense paluche du portier, il se dirigea tranquillement vers l’intérieur où il fut immédiatement interpellé par le patron. Après une puissante accolade qui avait failli lui coûter quelques os, ils s’installèrent au comptoir. La discussion s’engagea sur les dernières rumeurs du quartier et de la ville. Généralement, le maître des lieux connaissait toutes les rumeurs du quartier pendant que le jeune homme lui racontait celles de la haute société. C’était un échange de bon procédé. Après cela, il aborda le sujet pour lequel il était venu.


- Alors ? Tes deux dernières recrues, elles travaillent bien ?

- Au poile ! Merci de me les avoirs recommander ! Elles sont sérieuses et travailleuses. Mon cuistot ne tarie pas d’éloges à leurs égards. Je pense que le vieux Maurice n’avait vraiment plus la force de travailler seul en cuisine avec une cadence aussi soutenu.

- Il va leur apprendre le métier et elles pourront lui succéder lorsqu’il aura décidé de rentrer dans son Moot natal.

- En tout cas, elles n’auront pas de meilleur professeur dans tout le quartier. Et puis, ici, elles seront bien mieux que dans la rue. Tu me connais bien ! Tu sais comment je suis et comment est Groot mon portier ogre ? Si des malandrins veulent jouer au jeu de la « main baladeuse » avec mon personnel … Groot se fera un plaisir d’entrer dans le jeu et de balader ses deux immenses poings sur leurs sales faces de rats.

- Tu peux dormir tranquille, mon garçon !

- D’ailleurs si les affaires continuent comme ça, j’aurais peut-être besoin de renfort dans les écuries. Donc si tu connais un jeune qui aurait envie de taffer, fait le moi savoir.


- Héhéhé pas de problème vieille canaille ! Tu peux compter sur moi.

La discussion continua encore pendant quelques minutes avant qu’il ne prenne congé du patron de l’auberge. Ce dernier affichait un petit sourire qui apparu suspect au jeune homme. Cependant, il n’avait pas peur, parce qu’il le connaissait plutôt bien et il savait qu’il n’avait rien à craindre de lui. Son sourire était rempli de malice et de taquinerie et lorsqu’il se retourna, il comprit pourquoi. Les deux jeunes recrues attendaient de pouvoir saluer celui qui les avait tant aidés. Si aujourd’hui, elles n’étaient plus dans la rue et si elles ne devaient plus craindre pour leurs vies, c’était grâce à la gentillesse du jeune homme. Ce dernier leur adressa un sourire plein de douceur et elles en firent autant. Derrière lui, le patron explosa de rire.

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- Il n’y a pas assez de doigts dans le Suiddock pour compter le nombre de tes prétendantes !

Le jeune homme explosa de rire.

- Je dirais la même chose pour toi et le nombre de bouteilles que tu es capable de boire en une soirée.

- Hey ! Ce n’est pas de ma faute si j’ai une énorme cascade à la place du gosier et une soif aussi grande que l’appétit de Groot.

- Quoi qu’il en soit, encore heureux que tes affaires sont bonnes en ce moment, sinon ta soif te mènerait à la faillite.

- Très drôle … Allez, file, si tu ne veux pas que je demande à mon ogre de te botter gentiment l’arrière train pour t’être moqué d’un vieux monsieur comme moi !


Le jeune homme rit aux éclats entrainant les deux jeunes femmes avec lui. Un rire rauque et guttural se fit entendre au niveau de la porte d’entrée. Il n’y avait pas de doute à avoir, les ogres aussi pouvaient avoir le sens de l’humour.

Le visiteur salua très poliment les deux nouvelles recrues en leur faisant à chacune une bise sur le front avant de se diriger vers la sortie. Une question qui lui était adressé arriva à ses oreilles. Le tenancier n’avait pas l’air de vouloir lâcher l’affaire.


- Alors ? C’est quand que tu te décides à prendre une petite femme ? Lorsque tu seras vieux et ridés, les petites belettes ne se bousculeront plus devant ton portillon.

Un haussement d’épaule fut sa seule réponse.

- Ah la la la ! Ne me dit pas qu’il y en aucune qui te plait ? Tu attends quoi pour te décider ?

- Je ne sais pas … J’attends peut-être qu’un ange me tombe dessus !

- Très drôle ! Très très drôle ! Monsieur à avaler un pitre ce matin !

- Comme tous les matins mon cher ! Et puis, c’est mieux ça, que d’avaler un tonnelet de bière au réveil, hein ?

- C’est faux ! Seulement la moitié d’un !!!! Allez à la prochaine, mon garçon. Prend bien soin de toi.

- T’inquiète !


Un dernier geste de la main en guise de salut et il quitta l’auberge afin de s’enfoncer dans le cœur du Suiddock. Là où la pauvreté atteignait des sommets. Dans ses poches, il y avait de quoi rendre le sourire à beaucoup de monde. Ce n’était pas grand-chose, mais pour le moment, c’était la seule chose qu’il pouvait faire pour eux.



Ici bas, dans ce lieu crasseux ou la misère régnait sans partage, il n’y avait plus de place pour le rêve et l’espoir. Ces deux mots furent bannis depuis longtemps, voir même depuis toujours dans le dictionnaire des gens qui habitaient dans ces ruelles et ces taudis insalubres. Des zones dangereuses pour les étrangers et même pour les sbires de Bill. Ici, ces derniers n’étaient pas les bienvenus, ils se feraient tués à vue sans le moindre ménagement. Leurs viandes seraient utilisées comme nourriture et leurs os serviraient de court-bouillon. Bill le Boucher et ses hommes étaient des croques mitaines pour la population de cette zone. Le Boucher avait décréter que les rats n’avaient pas le droit de quitter leurs déchetterie. S’ils le faisaient, ils seraient tués à vue. Une loi qui entraîna la mort de plusieurs hommes, femmes et enfants qui sortaient des taudis afin de mendier et de voler de quoi survivre. Une situation difficile que la population locale vivait comme une véritable injustice. Surtout que la peste du « Canal de la Mort » ne les rassurait pas.

Le jeune homme qui hier encore mettait le feu sur le « dancefloor » de l’une des plus prestigieuses familles des Dix était maintenant en train de déambuler dans l’un des lieux les plus pauvres de Marienburg. Ici, très loin du faste et du luxe de la haute société, il était un rayon de soleil et d’espoir pour tous les malheureux qui n’avait plus personne vers qui se tourner. Si hier, il était obligé d’être le plus grand faux cul de la terre afin de glaner des informations et des couronnes. Aujourd’hui, ici, dans ces taudis, il était l’homme le plus sincère de la terre.

Avec la cagnotte qu’il avait accumulée ces derniers jours, il allait pouvoir subvenir aux besoins de plusieurs familles. Tout se petit monde était dirigé par une poignée de personnes et notamment, par un vieux sage qui avait sus s’imposer aux yeux de tous grâce à sa sagesse et à ses bonnes paroles.

Tout le monde salua le jeune homme chaleureusement. Ce dernier s’avança vers la cabane du vieillard. En y pénétrant, il prononça les paroles suivantes.


- Bonjour Grand-père Rat …

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