[Rouage][Evènement] Un trafique de cadavres !!

Heinrich prit plutôt mal l’intervention de Gruber qui l’accusait lui de voler les cadavres qu’il avait mis en terre. Mais ce qu’il prenait encore plus mal, c’est que quelqu’un vienne profaner les tombes de soldats morts. Il revoyait encore les corps de ces malheureux, déformés par les mutations, allongés dans les égouts sur des lits de pierre.

L’histoire se racontait doucement dans sa tête. Le Duc avait envoyé des hommes à Mordheim, chercher cette maudite Malepierre qui corrompt le cœur des hommes, leur âme et surtout leur corps. Ces braves soudards avaient donné leurs vies pour une quête de pouvoir. Le vieux fossoyeur désapprouvait les conséquences de cette croisade autrefois menée par son vieil ami. Il restait persuadé qu’Arthurus s’est laissé emporté par ce matériau formidable et que ça partait d’un bon sentiment, mais les effets secondaires étaient désastreux sur les humains. Il fallait ouvrir les yeux.

En tout cas, ce petit tour dans les égouts lui aura fait comprendre une chose, une chose très claire : il savait pourquoi les prêtres de Sigmar avaient assistés à ces enterrements. Et pourquoi ils avaient sûrement payés les bières. Mais il ne devait pas y avoir que cela. Qui était donc ces hommes qui se promenaient dans son cimetière ? Pourquoi le vieux mage ne pouvait pas se rappeler d’où il avait vu cette démarche ?

En apparence il ne pouvait pas grand-chose. En apparence, car il n’est pas dit qu’il se laisserait ainsi suspecter de pilleurs de tombes. Il savait, peut être mieux que quiconque que le repos des morts est une chose de sacrée. Il s’alluma une petite pipe, il devait se détendre et avoir les idées claires. Il trouva un parchemin, une plume et un encrier avant de s’installer sur la table qui faisait office de bureau.

Heinrich n’aimait pas écrire. Il ne le faisait que pour son travail, pour des épitaphes, des discours aux morts, ou simplement la liste des possessions du mort qu’on lui faisait parvenir. Rien qui ne le rende pas mélancolique. Chaque fois, s’était pour redonner un dernier éclat à un corps qui ne brillerait plus jamais. Il réfléchit longuement à la mise en forme de son courrier, il ne fallait pas se rater.

Monseigneur le Grand Théogoniste,

Je me nomme Heinrich Faustar et je vais avoir besoin de vos compétences et votre savoir. Les choses que je souhaiterais révéler ne peuvent concerner que vous. Je ne veux pas être trop alarmiste, cependant je souhaiterais solliciter une audience auprès de vous. Dans les délais les plus brefs si possible.

J’occupe la position de fossoyeur, dans la ville de Rouage, et je souhaiterait également qu’une personne m’accompagne : Hans Gruber, capitaine de la milice de la ville. Je suis prêt à me déplacer vers Altdorf dès retour de votre réponse.

Dans l’attente d’un retour positif de votre part.


Heinrich Faustar.


Quelque chose de sobre, de direct, qu’Heinrich fit partir le jour même. Puis il prit une direction qu’il commençait à bien connaître, celle de la taverne du Cul-Terreux. Il entra directement pour y trouver le tenancier. Heinrich avait laissé son sourire de la dernière visite au vestiaire, il n’avait ni le temps, ni l’envie de plaisanter.

Sorcière… Personne ne devait considérer sa femme comme telle. Il allait d’abord s’occuper de ses affaires, et après, il ferait ravaler leurs langues à tout ceux qui oseront médire sur sa femme. Sorcière… Ce mot résonnait dans sa tête et le rendait de plus en plus sérieux.

Il fixa l’aubergiste de ses yeux noirs et ridés. Il s’efforçait de rester calme, mais il ne l’était pas du tout. Toute personne dotée de la malédiction de seconde vue, pouvait ressentir ou voir les courants de Shiyish venir lui lécher le corps, formant une sombre aura quasi palpable autour de lui.

- «  Bonjour. On s’est vu il n’y a pas longtemps. Vous vous rappelez, on a discuté un peu de comment accéder derrière les tentures. Maintenant je voudrais savoir plusieurs choses : comment peux t'on emprunter cette porte derrière le comptoir, qui y a accès quoi? Et les hommes qui l'ont empruntée la dernière fois, ils avaient réservé une "place privilégiée", et je veux savoir ce que vous savez sur eux. Et avant que vous ne me disiez que vous ne pouvez pas me le dire, si je repars sans les renseignements que je suis venu chercher, je m'assurerais personnellement que votre âme pâtisse de votre refus. "

- "Les nouvelles vont vite il faut croire"

- " Personne ne s'occuperait de votre âme. Personne. En revanche, je vous prierai de laisser ma femme en dehors de ça. Ca c'est une menace."

[i]Le visage du vieux mage semblait encore tendu mais peu à peu son visage s'adoucit. Il ne souiriait pas, mais il était plus détendu. Il ne semblait pas le moins du monde impressionné par les deux hommes postés derrière lui. [i]

- " Mais je vois que vous êtes un homme intelligent et que nous pensons la même chose. Mon discours est le même que le votre, je n'ai rien fait d'illégal. Et si je me faisais tout petit comme vous le suggerez, la lumière ne sera pas faite, et je me trainerais cette histoire jusqu'à ma mort. Les sales affaires, je n'aime pas ça. Comme vous visiblement."

- " Donc, je voudrais vous demander la même chose que ces hommes, sortir par la cuisine moyennant pourboire. C'est une façon comme une autre de sortir de votre établissement, convenez-en. "