Feu d'artifice !!!

La nuit était calme.
Un raid, quelques heures auparavant, avait été mené par un groupe hétéroclite de lycanthropes, guerriers-fantômes elfes et des mages du feu. L’armée des morts-vivants avait dérouillé pendant une bonne demi-heure. Puis, les troupes du Royaume étaient rentrées se mettre à l’abri.

Accoudé à un merlon de la Grande Muraille, le sergent Melviaire observait le camp ennemi. Le calme était revenu maintenant. Il ne distinguait plus que les feux de camp qui signalaient les positions ennemis. L’immense armée commençait doucement à s’endormir. Lui aussi. Un peu.

Soudain, une explosion illumina la plaine.

Le sergent repéra de suite qu’elle provenait de la partie droite du camp, dans une zone où plusieurs machines de guerre étaient en cours de construction.
Une seconde suivit, détruisant un trébuchet.
Puis, une troisième, enflammant au passage les tours de siège.
Et deux autres suivirent, réduisant à néant une grande partie des machines de sièges.

Le sergent était éberlué par la puissance des déflagrations. Il cherchait vainement qui était à l’origine de ce remue-ménage. Il hésitait à donner l’alerte. Devait-il aider les saboteurs ?
Il se tourna vers la haute tour de guet et remarqua que plusieurs personnes étaient présentes. Il reconnut Jacob Reiff, son propre général.
Ce sabotage était donc prévu. Le sergent ne bougea donc pas et profita du spectacle. Ses ennemis couraient dans tous les sens pour éteindre les flammes qui dévoraient les tours de sièges. Déjà, l’une d’entre elles venait de s’écrouler, entrainant dans la mort avec elle plusieurs soldats.

Un son strident retenti et des explosions se multiplièrent bien au fond du campement. Le sergent ne distingua pas ce qui était visé. Puis, une dernière explosion d’envergure projeta en l’air sur plusieurs mètres les troncs d’arbre qui composaient l’un des trois grand tas de bois devant l’armée ennemi. Celui du centre fut complètement détruit mais ceux des bords furent épargnés par les flammes qui dévoraient leur camarade.
Le sergent fut un peu déçu. Il aurait aimé les voir détruits. Ces immenses tas de bois l’inquiétaient. Il ne savait quel plan Morloch avait prévu pour eux. Et cela l’angoissait.

Deux ombres apparurent subitement vers la poterne. Le sergent eut juste le temps de les voir pénétrer dans la forteresse avant qu’elle ne se referme sur elles.

Les saboteurs étaient rentrés sains et saufs au bercail …