Castel Illusion

[HRP]Bienvenue dans l'esprit torturée de Gordan. Les visites sont autorisés, mais a vos risques et périls ! (Je parle aux mages, là)[/HRP]

"... Que s'est il passé ?"

Gordan s'evaillait lentement ... il commencait à essayer de se remémorer comment il avait perdu connaissance, apres avoir combattus ces monstres informes tout seul, mais très vite, il reporta sa réflexion sur l'instant présent.
... Le "ciel", tout d'abord. Déjà, il ne s'attendait pas à le voir en se levant, mais encore moins à ce que celui ci ai une teinte verte et rouge, sans pour autant qu'un quelconque soleil ou quoi que ce soit n'éclaire la sorte de brume qui planait alentour.

C'est en essayant de se lever qu'il remarqua qu'il n'y avait pas de sol sous lui ... décidément, les choses étaient de plus en plus étranges ... tout comme le bâtiment qui se tenait devant lui : un chateau immense, dont le sommet de semblait pas être visible, dans un style architecturale des plus glauque, digne d'un sombre partisan du Dévoreur. La pierre noire utilisée était taillé dans des angles qui faisait ressentir la douleur du simple passage de la main sur celle ci rien qu'en la voyant. La porte d'entrée avait l'apparence d'une gueule béante, vomissant une sorte de pont levis d'horreur qui ressemblait vaguement à une langue. Le silence ambiant n'apportait qu'une autre touche de désolation à ce lieu vide de toute vie. Les pas de Gordan dans le néant n'avait pas le moindre impact sur cette ambiance ... ou plutôt, devrait on parler de vol ? Car il n'était pas sur de toucher quoi que ce soit, ni même d'avoir besoin de bouger pour se mouvoir.

N'ayant visiblement pas d'autres choix, il se dirigea vers l'étrange castel ... "Se jeter dans la gueule du loup ... pas d'autres choix !". Sans même y penser, ses armes étaient a sa main, prête pour le combat. Cet univers étrange recéle surement de dangers innomables.

C'est en avancant plus profondément dans la "gorge" que Gordan constata l'absence de source de lumière, malgré un éclairage d'ambiance ... de plus en plus, il soupconnait l'oeuvre de la magie, mais pourtant, il en doutait ... d'habitude, les effets sont plus destructeurs, plus volents. Ici, au contraire, les choses semblaient "normales". Il n'y avait toujours pas l'ombre d'une créature vivante, ni d'un simple bruit, pas même la sensation que procurerait un courant d'air ...

Ce passage taillé à même la roche déboucha presque trop soudainement dans une salle immense ... le plafond ne semblait pas être visible de là où il se trouvait. Un escalier tortueux et biscornu semblait monter vers le sommet intouchable en une spirale étrange. La même chose se présentait aussi dans l'autre sens, plongeant dans un gouffre insondable dont la "lumière" ne parvenait pas au guerrier.

"Bon ... eh bien, plus qu'à monter, je suppose ... puis a redescendre si je trouve rien pour m'éclairer sur tout ca !"

Il se parlait à lui même, comme pour se redonner confiance, tromper la solitude mortelle de ce lieu maudit. Empruntant le noir escalier, il débuta son ascension. Très vite, il fallait se rendre à l'évidence, plus il montait, moins il envisageait voir une fin à cette montée des marches. Dés fois, il semblait même qu'après avoir grimper ce qu'il pensait être une vingtaine d'étages, il se retrouvait plus bas qu'au départ.

De plus, il n'était pas sur de savoir comment le temps s'écoulait. Il semblait que la faim, la soif ou la fatigue ne se ressentent pas en ce lieu. Mais cela n'apportait pas plus de réponses aux interrogations de Gordan. D'ailleurs, s'écoule t il vraiment ? Rien ne laisse présager un changement dans les heures qui passent, ou semblent passer, par les maigres fenêtres de la forteresse. La brume coloré à l'extérieur n'avait pour ainsi dire pas changé d'apparence. Pire, elle ne semblait pas entrer dans la batisse, restant simplement posé en extérieur.

Mais le temps passait ... à sa manière. Finalement, après ce qui aurait pu tout autant passer pour une seconde ou une éternité, Gordan eut l'étrange surprise de voir sur le coté de l'escalier, donnant dans le vide, une porte ... il ne l'avait pas vu en montant. Non, il était même sûr que celle ci ne se trouvait pas ici tout à l'heure, mais dans un lieu comme celui ci, n'est ce pas la règle plutôt que l'exception ? Et surtout ... que ce trouvait donc derrière cette porte qui ne mêne a rien.

Le meilleur moyen de le savoir, était de l'ouvrir ...

A peine a t il poussé la porte, que déjà le voilà de l'autre coté de celle ci ... mais alors qu'il aurait dû se retrouver dans le vide, il n'en croyait pas ses yeux. Davos ...

Elle était comme dans ses souvenirs ! Les rues, les gens, les odeurs, la poussière ! Voilà qui contrastait ... mais avec quoi ? Il ne savait déjà plus d'où il venait. Mais cela n'importait pas ! Le voilà de retour ! Parcourant les rues, se remémorant de l'emplacement de chacune des maisons, il se dirigeait sans difficulté parmi la population. Les ouvriers vaquaient comme si de rien était, la catastrophe semblait ne jamais avoir eu lieu. C'était un véritable paradis. Et alors qu'il marchait avec entrain, il reconnut le vieux Grioux, un ami d'enfance ! Lui l'avait aussi reconnu au premier coup d'oeil.

"Eh ben, v'la ce cher Gordan ! Alors, comment va ?" Le sourire usé par le temps et la chiche nourriture des bas quatiers en disait long sur le plaisir qu'avait le vieil homme à retrouver celui qui grandit dans son quartier

"Euh bien, mais ... et toi ?"

"Bah, toujours de plus en plus mal au dos ... l'âge ca aide pas, p'tit gars ! J'suis pas comme ton fils !"

Son ... fils ? Serait il en vie ? Et ... sa femme ?

"Justement, je vais le voir, là. Donc, tu m'excuseras ..."

Saluant le vieux Grioux, il repartit, cette fois ci en direction de sa maison. Serait il possible qu'il puisse les revoir en vie, après tant d'années ? Il voulait s'en assurer au plus vite. Volant pratiquement jusqu'à chez eux, il arriva finalement. Tout était là ... la vieille porte en bois, la clé rouillé dans le pot sur la fenêtre, le clou tordu de l'embrasure ... ce genre de détails qui ne trompent pas. Il frappa à la porte ... qui s'ouvrit presque aussitôt.

C'était Dawain ... son fils ! A peine 8 ans, mais déjà un fier garcon plein d'entrain, exactement pareil à avant ... ou est ce à maintenant ? Quel importance ! Immédiatement, Gordan le serra fort dans ses bras. Ca faisait des années qu'il ne l'avait pas vu ! Il en pleurait presque, ému de cette situation.

"Eh bien, chéri ... bienvenue à la maison !"

Et sa femme ... Lysia ...

Les larmes coulerent pour de bon le long des joues de l'homme ...

"Chéri ? Pourquoi ... ?"

Evidemment, elle ne pouvait pas comprendre ce que ressentait son mari. Pour elle, il semblait presque fou ... mais pour lui, c'était un véritable bonheur. Se levant, il l'a prena dans ses bras a son tour.

"Ah, si seulement vous saviez à quel point vous me manquiez ..."

"Mais ... tu n'es parti que depuis quelques minutes, p'pa ..." Répondit le jeune Dawain.

"Ce n'est pas grave, fiston ... quand on aime vraiment quelqu'un, ce genre de détail n'est pas le plus important !". Il passait affectueusement sa main sur la tête de son fils ...

Bizarrement, une grande quantité de cheveux lui restèrent dans les mains ... voulant vérifier qu'il ne révait pas, il recommenca, mais le résultat était le même. La joie laissa place à l'effroi.

"Chéri ... pourquoi fait tu cette tête ?"

Alors qu'il se retourna pour essayer de demander ce qui se passait, Gordan constata alors que le visage de sa bien aimée était à moitié décrépi, dévoré, comme par un cancer ... ou comme ...

Non ! Pas encore ! Ce sont les symptomes de la maladie ! Celle de l'épidémie qui les emporta !

Effrayé par ce spéctacle d'horreur qui se déroulait sous ses yeux, l'homme quitta préciptament sa maison, pour se rendre compte que toutes les créatures autour de lui subissaient le même sort ! Où qu'il aille, c'était des malades décharnés et dégarnis qui hantaient les rues de la ville !
La vie semblait disparaître partout où il posait le regard. Il ne voulait plus voir tout ce la ... il cherchait a fuir, à n'importe quel prix. Il s'engagea dans une rue ... mais celle ci était vide. Pas même un sol ou un bâtiment sur les coté, personne qui y passait. Qu'est ce que cela signifiait ?

"Te voici au bord de tes souvenir ... la fin de ta mémoire. C'est un endroit où tu n'es jamais allé ... de ton vivant." Se tenait derrière lui sa femme et son fils ... dans l'état dans lequel il les avaient vu pour la dernière fois. Morts. "Nous ne te retiendrons pas ... tu peux fuir ce lieu à tout jamais, il te suffit d'avancer le long de cette route"

Le choix était tentant ... mais il ne pouvait se résoudre à abandonner sa famille, même si ce n'était que son souvenir ... Gordan revint en direction de sa famille ...

"Non, je ne partirais pas ! C'est vous que je veux proteger ! Vous et les habitants de cette ville ! Marre de perdre tout ce qui est important ! Marre de voir les gens mourir autour de moi !"

Il finit sa phrase sans un sanglot, écroulé, dans les bras de ses amours. Puis le monde disparut ...

Nikoleis jette un D20 ...

Nombre aléatoire (1,20) : 9

[HRP]20 sur 20 ! Certains destins sont définitivement écrit ...[/HRP]

En rouvrant les yeux, c'est sur un sol dur qu'il avait vue. Les pierres étaient blanches et régulières, complétement à l'opposé de ce qu'il avait vu jusqu'à présent ... mais pour autant, il n'en avait pas fin avec les étrangetés ... il ne voyait rien à plus d'un mêtre, mais il était éclairé comme en une pleine journée d'été. L'explication lui vint quand il regarda vers le haut : une maigre lumière seblait le baigner, provenant d'on ne sait où dans le ciel.

Se relevant péniblement, il chercha alors à mieux comprendre son nouvel environnement, alors même qu'il n'avait pas la moindre idée de comment il se retrouva en ce lieu. Où qu'il aille, la lumière le suivait. Le sol semblait infini, en toute direction, se répétant continuellement où qu'il tente d'aller. Encore un lieu surnaturel ... ou était ce le premier ? Gordan avait une impression bizarre, incapable de se rappeller ce qu'il a fait précédement. Mais aussi autre chose ... comme si ... on l'observait.

"Bien ... je vois que tu as compris ...". La voix venait d'au dessus de lui ... il lui semblait un instant la reconnaitre ...

"Oui, c'est bien moi, tu croyais quoi ? Que c'était un fantôme ? T'es vraiment trop bête ...". Matino ! C'était bien lui ! Il semblait être capable de répondre aux questions de Gordan avant même qu'il ne puisse les formuler !

"Bon, Matino ... je crois qu'on peut lui dire, non ? Ca serait quand même méchant de lui faire subir le tout sans qu'il le sache !". C'était la voix d'Eryu ...

"Clair, Ca se fait pas de laisser les gens dans l'ignorance !" ... et Peter.

"Bon, si vous le voulez, pour ce que ca change ... Alors, Gordan ... Va falloir que je t'explique. T'es un boulet. Bon, c'est pas nouveau, hein ... mais ! On a trouvé, mes potes et moi, un moyen pour que tu te rende utile."

"Et c'est quoi, ton idée ?". Gordan était surpris de pouvoir parler sans être interrompu par son omniscient interlocuteur.

"En fait, le plan est simple. Tu vas nous offrir de quoi nous rendre plus puissant. Tu verras, tu sentiras rien."

"Et si je refuse ?"

"Refuser ? Mais pourquoi ? Je veux dire ... T'as pas le choix !"

"Ah oui ? Je suis curieux de voir ca !". sortant son arbalète, le guerrier sonda les ténèbres à la recherche de ses trois tortionnaires, prêt à les recevoir ... mais très vite, il fut attrapé par une sorte de chaîne qui se solidifia autour de lui, et senti une grande douleur avant même de pouvoir réagir, une dague plantée dans le flanc. Et alors qu'il allait essayer de la retirer, son corps était devenu tout engourdi, incapable de bouger.

Les trois mages apparurent alors progressivement devant lui.

"T'aurais pu t'éviter ca, tu sais ... laisse toi faire, ou ca sera pire. Enfin, pire ... non, en fait, tu va mourir, alors ca pourra pas être bien pire."

Les mages commencérent alors à psalmodier une formule qu'il devina très puissante. Ne souhaitant définitivement pas mourir maintenant, Gordan essaya par tout les moyens de trouver comment les empécher de faire ce qu'ils voulaient. Usant de toutes ses forces, il parvenait, non sans mal, a relever lentement mais surement son arbalète. Il tenta de viser le trio infernal qui se tenait juste devant lui et qui semblaient trop occupés pour faire attention à lui. Dans un dernier effort, il pressa la détente ...

Malheureusement, les gredins étaient prêts. Matino l'esquiva avant qu'elle ne soit tirée, Eryu était protégé par un élémentaire d'eau et Peter disparut littéralement.

"C'était stupide ..."

A ces mots, une forme gigantesque apparût derrière Matino. Une créature bien plus massive et puissante que tout ce que Gordan n'eut jamais vu.

"Bon, eh bien, bon appétit, messire Dragon !"

"JAMAIS !!!"

A ces mots, l'emprise sur Gordan disparut compétement. Armant une dernière fois son coup, il tira une rafale dans la gorge de la créature qui essaya de l'avaler. Quand la gueule se referma, ce fut une nouvelle fois les ténèbres, ne sachant pas qui des deux gagna le combat ... si gagnant ou perdant il y avait ...

"AAAHHHHH !!!"

Gordan se reveilla brusquement. Il venait de faire un horrible cauchemar ... mais il était incapable de définir ce dont il s'agissait.

Il se trouvait dans un lit ... il reconnaissait le quartier médical du "Fend la bise" ... alors il avait eu un problème. Enfin, maintenant qu'il sait où il se trouve, c'est déjà ca ...

Au bruit du moteur, il savait que l'aéronef était en vol, ce qui sous entendait que le danger était passé. Ne se sentant pas trop mal et n'ayant aucun médecin pour lui dire si il devait rester au lit, il décida de faire un tour. Il ne sentait pas de douleurs particulières qui pourrait lui faire comprendre que c'était une mauvaise idée ... en fait, il se sentait même en pleine forme. Bizarre, pour un convalescent ...

En quittant la pièce, l'ambiance devint encore plus étrange ... personne ... c'était peut être la nuit, les torches étaient allumés. Il n'avait pas trop fait attention. Peut être le saurait il mieux en se rendant sur le pont. Mais même là, impossible de savoir. Le navire se trouvait vraisemblablement dans une épaisse couche de nuage qui dissimulait toute source lumineuse. Prenant le temps d'inspecter le navire, il constata une nouvelle fois l'absence d'équipage ... où pouvait il bien se trouver ? Devant ces interrogations, le mieux était encore d'aller voir le capitaine. Il entra alors dans le poste de pilotage ...

Quel ne fut pas sa surprise d'y voir Absalom à la barre ! Il y était pas seul en plus, quelques gnomes se trouvaient là aussi. Content de revoir son dernier patron en vie après que celui ci ai disparu corps et bien, il le salua.

"Eh bien ! Bravo pour la promotion, dis donc ! Comment ca va ?"

Mais il ne répondit pas ... il semblait particuliérement occupé à la manoeuvre, aussi Gordan le laissa finir ce qu'il faisait. Soudain, le petit homme répondit.

"Excellent ! Nous voilà arrivés !" Il lacha la barre et le navire s'arrétà presque immédiatement.

"Arrivé ? Où ca ?"

"Au royaume des morts. Ils m'ont donné un excellent boulot, je conduis les âmes de défunts, maintenant ! Ca rapporte pas mal !". La petite voix de l'individu parut bien plus glauque qu'à l'accoutumé.

Le guerrier réalisa. "... Je suis devenu ton passager ? Ca veux dire ... que je suis mort ?"

"Mhh ... pas encore ... il faut d'abord que tu passes sur le ponton que tu vois là bas ... et j'aurais ma commission enfin !"

Et effectivement, une jetée de bois était maintenant côte a côte avec le navire. Deux personnes s'y trouvaient, les gnomes qui avaient été tués à l'auberge du vampire. Ils semblaient attendre quelqu'un. Probablement ... lui même. Mais il avait dit qu'il serait mort "quand il passerait le ponton" ... au point où il en était, il n'y avait plus rien à perdre. Bousculant le pauvre Absalom d'un coup bien placé, il prit la barre et tenta de manoeuvrer le navire loin d'ici. Tout semblait fonctionner sans qu'il ne sache trop comment, mais le résultat fut bien là.

"Arrete ! Tu vas nous causer des ennuis !"

"Ah oui ? Quel genre d'ennuis peut bien avoir un mort ?"

A ces mots, deux gardiens de métal entrérent par les portes, ou plutôt, les défoncérent.

"Ce genre là !"

Très vite, le combat s'engagea. Mais face à ces machines, la lutte était inégale. Tentant de gagner du temps, ils se faufilérent en direction du pont, pour profiter de l'espace, pendant que l'aéronef dérivait dans le vide. Gordan se trouvait en première ligne tandis qu'Absalom se terrait derrière lui. Mais alors que l'affrontement inévitable allait commencer, le guerrier sentit une violente douleur dans le dos. Un carreau d'arbalète ...

"Voilà ! J'ai pas envie de risquer mon gagne pain pour un type qui veut pas mourir quand il faut !"

Pris en traître, affaibli par la brulure provoqué par le carreau magique, Gordan tituba ... avant de tomber dans le vide, malgré un aéromarchand tentant de retenir sa cargaison. Contemplant la structure de bois s'éloigner à mesure qu'il tombe, la brume finit par l'envelloper totalement ...

C'est un Gordan déboussolé qui ouvrit les yeux ... encerclé par des monstres ! Mais ils ne semblaient pas prêt de se jeter sur une cible si tentante ... cela s'expliqua par la voix qui se fit entendre derrière lui, qui était des plus identifiable.

"Alors, vous avez beau être des sbires du Dévoreur, pas très grande gueules ! Enfin, en même temps, ca m'evite d'affronter votre haleine de porc !". Ca, c'est Syrio tout craché !

Le bretteur se trouvait dos à dos avec le guerrier, encerclé par une bonne trentaine de créatures toutes plus repoussantes les unes que les autres, à l'apparence plutôt vindicative.

"Bon, t'es remis ? On peut recommencer à les rendre plus moches que ce qu'ils sont déjà !?"

"Euh ... quand tu veux !". Remis ? Remis de quoi ? Enfin, cela n'avait pas trop d'importance, le plus urgent étant de se défendre face à ces adversaires démoniaques. Et cela n'était pas de tout repos, car chacun se battait avec fureur, autant dans un camp que dans l'autre. Le sang coulait à flot, mais c'est surtout celui des sbires qui tombaient sous les coups des deux humains.

"Mais où est Sarah ? Je la croyais avec toi !" dit Gordan en abbatant le dernier ennemi. Mais a ces mots, le sol se fenda sous ses pieds. Plus loin, on voyait que la secousse était dû a l'apparition d'une immense fissure au loin ... d'ou s'extirpa une nuée de visages écaillés montées sur des cous sans fins ... C'était Lui, en personne, le Dévoreur !

"Eh bien, la voilà !"

Et en effet, tenu entre les machoires de l'une des têtes, l'on pouvait voir un corps ... il s'agissait bien de Sarah ! L'enfant Cérès était encore en elle, mais cela ne semblait n'être qu'une question de minutes avant la naissance, a en juger par ses cris. Et les têtes de l'Hydre de parler à l'unisson :

"HUMAINS ... VOUS AVEZ VAINCUS MES SERVITEURS ... MAIS CELA NE FAIT RIEN ! UNE FOIS CERES EN MOI, VOUS NE SEREZ PLUS CAPABLE DE RIEN !"

"Relâche les tout de suite !"

Mais cela n'était pas l'intention du monstrueux Dieu. Au contraire, celui ci attrapa les jambes de la femme et les arracha sans donner l'impression de faire un effort quelconque, la tuant sur le coup dans une débauche de violence brutale !

"SARAH !!!". Syrio s'écroula devant un spectacle pareil, sa femme s'étant faite ouverte en deux comme une vulgaire noix. Le monstre quand à lui, riait.

"AH AH ... ET MAINTENANT, LE PLAT DE RESISTANCE ! CERES, IL EST TEMPS POUR TOI DE DECOUVRIR TA NOUVELLE VIE !!!"

A ce moment, une autre tête se précipita pour attraper le corps de l'enfant, pendant là ou se trouvait le bas du corps de Sarah. Il ouvrit la gueule large, voulant gober son repas d'un coup, mais alors qu'il allait refermer sa machoîre, un carreau d'arbalète se planta dans le corps du nouveau né, le tuant dans l'instant ! La tête, dépité face à cette action imprévue, se retourna vers le responsable.

"HUMAIN ! COMMENT AS TU OSE !!??". Un millier de visages de colères se tournèrent vers Gordan, le responsable. Celui ci n'en menait pas large, tirer sur Cérès n'était pas la plus facile des décisions, alors maintenant, il lui faudrait affronter un dieu ... autant dire que la situation n'était pas à l'avantage de l'humain.

"PUISQUE MON REPAS A ETE GAGHE, TU LE REMPLACERAS !"

Lorsque le monstre passa à l'action, ce fut la fin de tout ...

Depuis combien de temps marchait il ? Impossible de le savoir ... Son esprit semblait vagabonder pendant ce temps, mais de facon étranges ... souvenirs d'évènements futurs, cauchemars plaisants, réflexions illogiques pleines de bon sens ... rien ne semblait coller, mais pourtant il pensait ...

Cet escalier sans fin. Il n'était pas sur de l'avoir quitté, mais il savait avoir vécu autre chose, mais quel que soit ses efforts pour s'en souvenir, il oubliait immédiatement ce à quoi il pensait. Ou peut être essayait il d'imaginer ce qu'il croyait avoir éxisté sans y parvenir, tant tout était flou ...

Et l'escalier continuait ... égal à lui même, sans donner l'impression de finir d'une quelconque facon, se répétant inlassablement tel un fleuve coulant toujours dans son lit. Pas un détail ne changeait autour de lui. Rien pour accrocher le regard qui pourrait permettre de se repérer ne semblait daigner apparaître ... et pourtant ... continuant de monter, l'imporbable se produisit. Au détour d'un palier apparut une ouverture qu'il n'avait pas repéré malgré la grande visibilité du lieu. Mais, chose encore plus étrange si cela était possible, il s'agissait ... de la porte d'entrée.

Le long couloir qui lui avait servi à atteindre cet infini ensemble de marche se trouvait juste devant lui, alors que jamais il n'avait, dans ses souvenirs, cessé de monter ... était ce là une illusion, un piège ? Ou la magie de ce chateau maudit qui lui jouait des tours ... à moins que ce ne soit la fatigue qu'il ne ressentait pas ? Seule réponse a tout cela, la situation actuelle ...

Si l'escalier ne pouvait le mener nulle part, alors au moins pourrait il chercher un endroit où aller à l'exterieur. Il prit alors le chemin vers l'extérieur, remontant le boyau sordide qu'il emprunta précédemment ... mais alors qu'il pensait trouver le monde extérieur, voilà qu'il se retrouva dans la gueule de pierre a contempler une vision d'enfer !

Une sorte de trône gigantesque se tenait devant lui. Un escalier qui semblait se déverser comme des milliers de serpents ondulait de celui ci, tandis qu'il était soutenu de deux statues représentant un homme puissant et une belle femme. Tout autour, la brume avait disparu, laissant place a un noir profond et infini, un néant absolu. En s'avancant un peu, il constata aussi que le chateau semblait avoir disparu corps et bien, seul le visage taillé restait. Etait ce encore le même endroit que précédemment ? Nul autre que lui ne pouvait le dire, la vie n'étant pas plus présente à première vue que tout à l'heure.

Un mouvement ... sur le trône ! Il y a quelque chose ou quelqu'un ! Mais d'ici, impossible de distinguer, aussi emprunta il le large escalier qui se présentait devant lui. Les marches semblaient bouger tandis qu'il grimpait, glissants sur une mer de vide absolu comme si il s'agissait d'un vent de tempête. Par moment, il semblait s'approcher du sommet à grande vitesse, d'autres fois s'éloigner à chaque pas, mais pourtant, il arriva presque sans s'en rendre compte au sommet de la structure ... une plateforme de pierre grise terne qui semblait dur comme l'acier, tellement large que l'on peut se demander comment le siège trônant au milieu de celle ci pouvait être vu depuis le pied de l'escalier lové tout au long du trajet.

Tout ceci, cependant, était sans importance en comparaison de l'individu qui se tenait dessus, accaparant toute son attention. Un homme au port altier, vétu de noir, très richement. Son regard portait un air de malice manifeste et son sourire un sadisme de tueur, le tout malgré un air paradoxalement serein. Cependant, même si rien de tout cela ne lui correspondait, Gordan reconnaissait l'individu ... c'était son ancien maître, Athéos ...

Le noble ténébreux avait visiblement l'air contrarié ... mais cela ne venait pas de Gordan, qu'il ignorait totalement. Il observait le ciel avec attention, sans qu'il n'y ai quoi que ce soit à voir. Mais dans cet océan d'étrangeté, cela sembler couler de source.

"Seigneur Athéos ..."

Il ne se retourna même pas pour répliquer.

"Silence, mon serviteur ... je contemple un désastre"

Puis le silence ... ou plutôt, l'absence totale de bruit, comme précédemment. Ne pouvant se résigner à rester sans rien dire, Gordan tenta de parler, mais à peine allait il prononcer sa première syllabe qu'il fut interrompu.

"Mon regard ne porte pas je l'avoue sur un astre,
Car vois tu ton esprit est vide de toute lumière
Ce qui explique fort bien pourquoi ici tu erres."

Sur ces mots, le visage las de l'individu se tourna vers son ancien employé. Il avait repris son large sourire et semblait attendre qu'on lui donne la réplique sur ce qui était une scène apocalyptique. En effet, au fur et a mesure, l'escalier semblait remonter comme une tribune pour des spectateurs fantomatiques.

"Vous allez sûrement me donner une explication ..."

"Un homme a dit un jour, l'esprit est un château
Plus imprenable que la plus solide forteresse
Mais cet homme ne savait que comme pour un bateau
Une bonne mutinerie y est toujours traitresse"

L'incompréhension se lisait facilement sur le regard médusé de Gordan, qui reconnaissait de moins en moins son maître d'antan. Pourquoi toutes ces allusions à l'esprit ? Que voulait il dire au juste ?

"Dans ce néant, seul face au monde, une seule chose vit
Et je dirige entière, selon toutes mes envies.
Bienvenue, Ô Gordan. Ton seigneur te convie
A contempler son régne sur l'enfer de ta vie !"

Le ton haussé de la dernière partie résonnait dans ce qui ressemblait maintenant clairement à un théatre. Seul le trône soutenu par les statues ornait de leur taille l'imposante structure. Quand aux deux acteurs, l'un semblait prendre un malin plaisir à y malmener l'autre sous le choc de révélations qui étaient aussi obscures qu'évidentes.

"Arretez ... je ne crois pas a vos conneries ! Ma vie m'appartiens !"

Contrairement à Athéos, aussi fort qu'il puisse hurler son désespoir, aucun écho ne se faisait. Au contraire, on pourrait presque croire que ses paroles sont étouffés, oubliés dans un univers hostile.

"Oh ... vraiment ? As tu vu ta famille te quitter ?
As tu donc cru penser t'opposer au pouvoir ?
As tu envisagé la Mort t'avoir laissé ?
As tu vraiment la force d'affronter le dieu noir ?"

A chacun de ces mots, des fragments des evenements qu'il savait avoir vécu lui revenaient ... mais différents. Ici, sa famille était dans un chargnier, là, il revoyait les conséquences malheureuses de la magie, mais encore sa survie in extremis à la destruction de Davos tandis que des créatures surpuissantes s'y combattaient, ignorant tout ce qui se passait autour d'elles. Tout ses souvenirs ... retournés, le montrant sous son bon jour ... n'était elles que des chimères ? N'a t il donc vraiment connu que la tragédie ?

"Regardes ! Moi, le reflet corrompu par ton âme !
Vois tu donc, serviteur ? Je suis le maître des lieux !
Mais quel impolitesse ! J'en oublie presque ma dame !
Loreena ! Venez donc ! Que je vous montre un gueux !"

Loreena ne poussa qu'un étrange râle ... elle se trouvait derrière Gordan, mais dans un triste état ... on aurait dit qu'elle avait été torturée pendant des jours ...

"Moi, d'une très grande bonté, je t'offre un sacrifice
Pour que d'ici tu puisses partir sans revenir.
Cependant sache le donc, briser le maléfice
Veux dire que la mission doive enfin se finir."

Empoignant son épée, le noble se leva lentement de son siège et se dirigeait lentement en direction de Loreena ... le sacrifice ... est ce que cela voulait dire ... ? Non, ce n'est vraiment pas Athéos qui se trouvait face a Gordan ... Sans que ce le soit vraiment perceptible, une certaine tension se faisait ressentir ... la première sensasion que ce lieu étrange laissait passer. Ce qui passait pour une scène précédement avait maintenant l'aspect d'une arène où un duel d'exception allait se tenir. Et c'est Gordan qui provoqua celui ci en s'interposant entre Loreena et Athéos.

"Ecoute, je sais pas qui t'es, je sais pas ce qui ce passe, mais une chose est sur, rien de tout cela est logique. Et dans ce cas, je vois pas pourquoi je t'écouterais ! Alors, tu la laisses, pigé !?"

Les deux hommes se fixaient ... aucun mot ne viendrait maintenant interrompre ce face à face étrange, ou aucun des deux individus ne souhaitait attaquer l'autre, mais où l'un voulait tuer la personne que l'autre protége. Quand a la jeune femme, elle semblait bien incapable de simplement se lever ou s'exprimer. A chaque fois que le noble semblait vouloir passer, le guerrier se mettait en position pour l'intercepter. Les deux hommes savaient que le seul moyen de résoudre le problème serait de s'affronter ...

[HRP]Plus que le duel et c'est fini, vous inquietez pas ![/HRP]

Gordan connaissait les mouvements d'Athéos, par quelques passes d'armes pour s'entraîner qu'avait demandé son ancien patron. Il fut donc grandement surpris par le style bien différent de son adversaire, qui n'avait plus de bouclier et utilisait une arme bien plus longue. Ne sachant pas trop a quoi s'attendre, il resta sur la défensive, prêt à intercepter le mieux possible l'attaque inéluctable qui allait être porté.

Et c'est par un coup latéral qu'Athéos ouvra le combat, qui n'avait rien de dangereux pour l'instant. Les adversaire se jaugaient, ce coup servant à déterminer la manière de se défendre du guerrier. Un second coup, cette fois ci oblique, suivit assez vite. Pareil, le bouclier s'interposa très vite ...

Tandis que ces premiers échanges préliminaires se faisaient, les deux combattants continuaient de tourner autour de Loreena, qui elle ne semblait toujours pas capable de faire mieux que ramper. Athéos la surveillait tout en se battant contre Gordan, qui lui même ne le laissait pas s'approcher.

Au fur et à mesure, le rythme des attaques augmentait, mais Gordan se concentrait principalement sur la défense ... il ne souhaitait pas non plus du mal de son adversaire bien que n'étant plus du tout sur de savoir qui se tenait devant lui. Mais il n'avait pas trop le temps d'y penser, car il lui fallait se concentrer sur les coups de son opposant. C'est d'ailleurs un coup perforant qui failli bien passer à l'instant !

Bizarrement, l'homme en noir ne semblait pas prendre ce combat au sérieux. Il jouait, frappait sans tenir compte de l'efficacité de ses coups ... rien à voir avec l'homme calculateur certes mais aussi incapable de se détacher de ses taches courantes qu'il avait connu. Ce combat n'en était pas un pour lui, plutôt une danse où il menait la cadence et les pas à sa guise sur la musique de sa lame. Et justement, d'un coup, la musique semblait s'emballer. Les coups devinrent tous dévastateurs, extrêmement rapide ! Ce changement imprévu surprena Gordan, qui prit quelques coups dans l'opération, tandis qu'il avait reculé au point de ne plus avoir Loreena derrière lui mais sur le côté. Il n'avait plus d'autre choix que de renverser la situation et repoussa la lame adverse d'un violent coup de bouclier, avant d'enchainer par un coup de boule bien senti.

Bien lui en prie, car l'épée de son opposant glissa sur son armure à ce moment, avant qu'il ne recule de quelques pas après une attaque aussi déstabilisante. Mais le combat n'était pas fini, bien au contraire ... ce dernier n'avait visiblement pas apprécié et avait perdu son sourire fier au profit d'une moue plus aggressive. Et de repartir de plus belle dans la lutte ! Cette fois, il était clair qu'il avait l'avantage, et ce ne fut que par une parade très juste que le dernier coup évita la demoiselle, qui avait vainement tenté un mouvement d'esquive limité au vu de sa situation. Il avait repris son air supérieur, à ce moment, décidé à la tuer. Il leva son arme ...

Jouant le tout pour le tout, Gordan fonca s'interposer en frappant Athéos, qui lui même ne chercha pas à se défendre. Les armes frapperent ...

Quel fut le résultat ? Nul ne le saura probablement jamais ... Car une dernière fois, les ténèbres s'abbatirent ...

[HRP]Donnons à Esus un final digne de son rang ! Ceci est bel et bien la suite de la folie de Gordan, qui ne s'est peut être jamais vraiment arretée ...[/HRP]

Gordan rouvrit les yeux ... il avait senti qu'il avait touché quelque chose, mais le cri qu'il entendit ne lui plaisait pas ... et ses doutes furent confirmés à ce moment. Il venait de transpercer le coeur de Loreena ! Mais pourtant, elle devait être derrière lui ? Comment ... ? Un rire dément se faisait entendre. Athéos n'était plus là, pourtant, il n'y avait plus qu'elle et lui dans l'enceinte de pierre. Mais doit on s'attendre à quelque chose de logique ici ?

Le rire s'arréta, laissant place à une voix constamment changeante.

"ALOrs ... aS Tu compRis TA faIbLeSSE ? a quEL PoInt tu eS pATHEtIquE ?"

Soudain, Gordan réalisa ... les gradins étaient remplis de sprectres ! Tous parlaient à leur tour, dans une grande cacophonie pourtant compréhensible. Il y avait là une quantité incroyable de personnes ... mais en y regardant plus pres, il se rendit compte ... chaque visage lui était familier. Ici, Marthes et ses confitures, là, un enfant qui avait été à moitié dévoré dans un combat contre un chien, ailleurs, ce satané vampire qui avait failli le tuer, toujours plus loin, lui même enfant ! Na sachant à quel ruse il avait affaire, Gordan n'eut comme réflexe que de tirer à vue quelques carreaux, sans trop d'effet ...

Une dernière voix ... celle de Loreena ! Toujours en vie après ce coup ! Ou ... est elle morte, d'ailleurs ? Qui était elle ?

"Tu ne m'amuses plus, mortel ... je vais devoir te laisser, mais ton âme m'a diverti quelques instants." Puis elle se tourna vers le ciel. "Maître ... puis je maintenant m'occuper d'elle ? Je crois que cela lui ferait plaisir comme cadeau d'adieu avant que vous ne preniez son âme !"

Maître ? Mais alors ... la personne en face de lui ... c'est un serviteur du dévoreur ? Gordan commencait enfin à comprendre tout ce qui se passait ... rien n'est vrai, rien n'est faux ... c'est un tour de magie depuis le début, rien de plus.

Mais pas le temps de plus pousser l'analyse, car une voix qu'il à déjà entendu répondit à "Loreena".

"BIEN ... JE TE LAISSE T'OCCUPER DE CES DEUX LA ... TU PEUX PARTIR"

Le Dévoreur ... plus de doute.

"Attends ... que veux tu dire par ces deux là !?"

La seule réponse qu'eut le garde du corps fut de voir la femme devant lui prendre son bas ventre à deux main et de le déchirer devant lui, lui révelant l'interieur de son corps et ce qu'il dissimulait. Face à un tel spectacle. Il en tomba à genou, incapable de quoi que ce soit, sensé ou non ... il ne réagit même pas quand elle disparut dans un rire sadique, ni quand les spectres firent de même en le suivant dans le néant et encore moins quand le sol fut pris de vibrations. Ce qui avait été le trône s'écroula dans un tas de poussière, tandis que les tribunes se séparèrent sur la longueur, révélant leur vraie nature. Des cous d'hydres, constitués de pierre, finissant sur des gueules béantes qui lui foncérent dessus. Mais cela avait il une quelconque importance, maintenant ?

FIN