[Personnage] Fubuki
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[Personnage] Fubuki
VILLAGE DE HINOHARA, CAMPAGNE DE EDO, UN JOUR DE PLUIE
L’accoucheuse remonta le drap taché de sang sur le visage de la femme étendue sur la paillasse. Une autre femme tenait dans ses bras le bébé qui venait de naître.
« Une orpheline de plus. Et c’est un bébé étrange, crois-tu que nous devions le confier à un des orphelinats ou… »
Avant qu’elle n’eut finit sa sinistre phrase, un vent glacial s’engouffra dans la cahute par la porte ouverte, laissant entrer une vieille femme.
Elle avait les cheveux blancs et laiteux, et son visage était couvert de rides. Malgré cela, elle prononça ses mots d’une voix claire et tonique.
« Donnez-moi ce bébé. Il appartient désormais à l’Ordre céleste et c’est avec nous qu’elle apprendra à maîtriser ses pouvoirs et suivra enseignements et entraînements. »
À ces mots, les sages-femmes remarquèrent alors la tenue de la vieille femme.
« Une kannagi… » souffla l’une d’elle…
Elles n’hésitèrent que brièvement à lui confier le bébé, heureuses de soulager le village d’une bouche de plus à nourrir.
La vieille femme disparut comme elle était arrivée, dans la pluie battante qui faisait rage à l’extérieur. Dans ses bras le bébé était endormit.
C’était une fille, et elle avait les cheveux aussi blancs que la neige et les yeux aussi rouges que le sang encore frais sur le linceul de sa mère.
ÎLE DE RISHIRI, 15 ANS PLUS TARD
La vieille Senken-sama était en fait la kannagi en charge du temple dans lequel grandit Fubuki. Depuis leur arrivée dans ces murs, elle ne l’avait confié aux kannagi de moindre expérience et depuis ne l’avait plus guère croisé. Malgré cela, Fubuki en était quelque peu la copie miniature (en beaucoup plus jeune) : même posture, même intensité du regard, même chevelure. Seuls les yeux rouges de la jeune élève différaient. Ces mêmes yeux qui inspiraient à ses camarades soit de la crainte, soit du respect. Ce qui était sûr, c’est que dès les premiers jours une aura mystique plana autour de la jeune fille et cela n’alla pas en s’atténuant. Même ses enseignantes ne savaient trop sur quel pied danser.
Déjà, il était rare que la kannagi en chef elle-même se déplace pour recueillir un nourrisson ; d’autre part, certains disaient que Fubuki pouvait voir l’avenir. Chose que pouvait bien entendu faire d’autres kannagi plus expérimentées, mais pour la jeune fille, nul besoin d’utiliser la magie : les kamis murmuraient directement à son oreilles. Du moins, c’était le bruit de couloir qui circulait entre les résidents du Temple. Et même après ses six ans, les visions continuèrent, et même devinrent plus fréquentes. Mais à part Fubuki et Senken-sama, personne n’avait tenu le compte exact.
*
Fubuki peignait ses longs cheveux blancs en fixant ses yeux rouges dans le miroir. Elle venait d’avoir une discussion avec sa responsable en chef. Demain, elle devrait préparer ses affaires, car l’heure de son départ pour le monde était arrivé.
Sa main tremblait légèrement. Trouverait-elle sa place dans ce univers inconnu et hostile ? Contrairement à d’autre de ses camarades, elle n’avait jamais vu et connu que le temple et ses environs. Où irait-elle ?
Elle posa le peigne devant elle et ferma les yeux, s’efforçant de respirer calmement, de sentir l’air emplir ses poumons, s’infiltrer dans les cellules de son corps, l’apaiser…
Au bout de quelques minutes, l’exercice avait eu l’effet escompté et elle avait retrouvé son calme. Elle put réfléchir plus sereinement.
Sa mère était morte en couche, elle l’avait appris très jeune. Mais son père était peut-être encore en vie…
Elle fronça les sourcils en se rappelant l’expression étrange qu’avait eu la kannagi lorsqu’elle l’avait interrogé à ce sujet.
« Peut-être que mon père a des visions lui aussi et qu’il pourrait m’enseigner ce qu’il sait. Peut-être croit-il que je suis morte comme ma mère ? Pourquoi ne voulez-vous rien me dire à son sujet ? »
« Tu sais très bien que cela n’a rien à voir. Tes visions sont un don divin, et tu ferais mieux de t’appliquer à tes exercices plutôt que de laisser tes pensées suivre un chemin stérile. » avait répondu la femme d’un ton sec.
Et la discussion s’était terminée presque aussitôt. Et Fubuki ne comprenait pas en quoi sa question était stérile…
Au fond d’elle-même, elle savait que son père n’était pas mort et que certaines personnes savaient des choses qu’on ne voulait pas lui révéler.
« Tans pis ! » dit-elle en se relevant « Je trouverais par moi-même les réponses ! »
Ce nouvel objectif lui avait mis un peu de baume au cœur et elle se coucha sereine.
Mais la nuit ne fut pas de tout repos. Elle se réveilla en sueur en sursaut, avant de retomber sur sa couche, le corps raide, tandis que ses yeux allaient se perdre dans une brume blanchâtre, d’où se découpaient six silhouettes.
Elle essayait de les voir plus distinctement, mais c’était impossible, au contraire, elles devenaient plus floues, trop lointaines… Puis le paysage changea et devint net.
C’était le village de son enfance. Elle ne l’avait jamais réellement vu, mais elle savait. Le Printemps était là, les cerisiers étaient en fleurs, les rues grouillantes comme une fourmilière remplie des rires et des cris des enfants, et de vieilles personnes discutant en marchant lentement, si lentement…
Elle ouvrit les yeux et l’obscurité de la pièce la frappa alors que dans sa vision tout était si lumineux. S’asseyant sur sa couche, elle dégagea de son front les mèches collées à sa peau humide de sueur. Au-dehors, le vent chantait entre les arbres la venue prochaine de l’aube et elle sourit. Elle savait désormais qu’elle serait sa destination : Edo.
SUR LA ROUTE, VERS EDO
Les jours se succédaient et la rapprochait peu à peu de sa destination.
Descendre de la chaîne montagneuse avait été rude physiquement, d’autant que les villages n’étaient pas très nombreux avant d’arriver dans la plaine. Il était arrivé qu’elle reste plusieurs jours à jeûner, par la force des choses.
Mais dans chacun des rares villages où elle était arrivée, on lui avait offert hospitalité et gîte avec joie. La réputation du Temple la précédait, et elle était consciente qu’elle n’aurait pas un accueil aussi chaleureux partout où elle se rendrait. Parfois, des villageois, reconnaissant en elle une Sora No Kannagi, faisaient appellent à ses services comme intermédiaire avec le monde des kamis, ou il était aussi arrivé qu’une vision l’ai guidé à un certain village pour y transmettre un message, ou tout simplement quand l’argent manquait réellement, elle égayait le quotidien de villageois d’un tour de magie qui lui fournissaient alors un toit et parfois même un bol de riz pour la nuit. Aussi, chaque zeni et chaque bou durement acquis étaient mis précieusement de côté dans sa bourse.
Ainsi, son chemin se poursuivait sans autres encombres que le temps parfois capricieux, et elle arriva donc à Hakodate pour prendre le bateau vers l’île principale. Elle avait économisé assez d’argent pour le voyage, mais à son arrivée, elle trouva la ville en pleine effervescence. Interrogeant les habitants pour savoir ce qu’il se passait, plusieurs crièrent au démon en la voyant, et d’autres au contraire la supplièrent de les aider mais il lui fallut un certain temps pour comprendre ce qu’il se passait : depuis plusieurs semaines, une énorme tortue de mer était apparut dans le port de la ville et semait le trouble. La rumeur disait que c’était un kappa qui allait pousser les enfants à se jeter à l’eau pour les dévorer, qu’elle avait déjà mangé plusieurs pêcheurs et leurs embarcations avec, que des gaijin avait tenté de la tuer avec leur armes à feu mais que les balles avaient ricochées sur sa carapace et s’étaient retournés contre eux… Bref, Fubuki décida d’aller vérifier par elle-même de quoi il retournait.
Et en effet, une énorme, monstrueuse tortue prenait ses aises dans le port de Hakodate. Fubuki s’approcha au plus près d’elle sur le ponton tandis qu’un frisson de terreur tenait les habitants à bonne distance.
« Tortue, pourquoi restes-tu ici à terroriser les habitants de cette ville ? Ils te prennent pour un démon et n’osent même plus aller à la pêche. »
La tortue s’approcha du ponton et plissa ses petits yeux noirs avant de répondre d’une voix caverneuse.
« Les eaux appartiennent à toutes les créatures, jeune fille, et après un long voyage il m’a plu de prendre du repos ici.
De plus je suis nourrit, régulièrement les habitants me jettent des concombres, alors pourquoi aurais-je envie de partir ? »
L’argumentation parut des plus logique à Fubuki. La tortue continua néanmoins :
« Mais il va surement arriver que je me lasse de cette vie tranquille, aussi je te propose un marché : si tu as le courage de monter sur mon dos, de ne pas en descendre pendant 7 semaines et de ne pas m’adresser une question jusqu’au terme de notre voyage, je te mènerai là où tu dois te rendre, à Aomori. »
Fubuki ne s’étonna guère que la tortue sache son prénom, mais trouva plutôt que 7 semaines était un bien long trajet.
Mais après tout elle n’était pas pressé et non seulement elle ne paierait pas le bateau, mais elle aiderait également les habitants à se débarrasser de l’animal marin.
« Je promets tout ce que vous voulez, Madame la Tortue, tant que vous quittiez la baie et me menez à destination sans encombres. »
« Prends garde, jeune fille : 7 semaines sans descendre de dessus mon dos, sans m’adresser une parole ! Une fois que nous serons partis, si tu n’as pas le courage d’aller jusqu’au bout, alors je te dévorerais avec délice et ne laisserais rien de toi, pas même les os ! »
« Soit. Partons, alors. »
Fubuki alla prévenir les habitants que le problème était résolu et oubliant la crainte première que l’apparence de l’apprentie kannagi avait pu leur inspirer, ils mirent dans ses mains plusieurs pièces (qui firent monter le total de sa bourse jusqu’à 10 kokus !). Puis ils virent avec étonnement Fubuki grimper sur le dos de la tortue.
« Ne crains ni la faim, ni la soif, ni le sommeil, ni aucun accident pendant notre long voyage ; tant qu’il durera, tu n’auras aucun de ces inconvénients à redouter. Mais rappelle-toi. Aucun mot ne sera toléré avant que je ne parle la première. »
Le voyage dura 7 semaines.
La tortue était en réalité très lente. Sortir de la baie prit une journée entière quand il aurait fallut quelques minutes à n’importe quel bateau. Et elle semblait ralentir sa nage au lieu de la hâter : elles mirent encore dix jours, qui semblèrent à Fubuki 10 siècles, pour ne plus apercevoir le port. Et ainsi, en silence, s’écoulèrent les semaines suivantes.
Lorsque le port d’arrivée fut en vue (c’est à dire encore une dizaine de jours avant de toucher terre), il leur arriva de se faire aborder par des embarcations, mais jamais Fubuki ne leur répondit et comme promis au départ, à aucun moment il ne leur fut fait de mal. Et lorsqu’elles arrivèrent enfin, un attroupement d’habitants les attendait sur le port d’Aomori, avec une curiosité mêlée de crainte. Et enfin, après 49 jours de voyage, la Tortue dit à Fubuki : « Maintenant, jeune fille, descends. »
Fubuki sauta lestement à terre ; elle craignait qu’une si longue immobilité n’eût raidi ses jambes, mais elle se sentit légère et pleine d’énergie.
« Tu as gagné par ton courage et ton obéissance la récompense que je t’avais promise : te voilà arrivé sans mal à destination. De plus, prends ce présent. »
Une des écailles de la tortue, plus grande qu’une des main de Fubuki, se détacha de sa carapace et tomba à ses pieds. Mais lorsqu’elle se baissa pour la saisir, elle s’aperçut qu’elle était plus légère qu’une plume. Elle se redressa pour remercier la Tortue mais celle-ci était loin dans l’eau, nageant à une vitesse extraordinaire.
Fubuki n’eut aucun mal à trouver logement et nourriture dans la ville : tout le monde était persuadé qu’elle était un symbole de chance et de longévité car elle était arrivée par les eaux à dos de tortue et tous voulaient l’avoir sous leurs toits. Il lui fallut presque se sauver de la ville pour pouvoir reprendre son chemin tranquillement.
Tout redevint donc aussi normal qu’au début. Puis, tandis qu’elle venait de dépasser la ville de Yamagata, une nouvelle vision lui apparut, assez semblable à celle qu’elle avait eu le soir de son départ du Temple, lui montrant le même groupe de personnages, mais cette fois de manière plus nette. Ils discutaient entre eux mais elle ne comprenait pas leurs paroles. Une autre fois, la même vision où chacun d’eux lui était trés nettement visible, si bien que même leurs noms lui étaient connus. Et dans le flot deleurs paroles indistinctes, un nom sonna à ses oreilles : Nagoya.
Cela lui faisait faire un détour, mais après tout, le monde s’ouvrait devant elle et elle prendrait le temps de le découvrir !
Ce fut par une chaude journée que leurs chemins se croisèrent, sur la route qui allait de Nagoya à Toyohashi.
Ils n’étaient que cinq alors, mais le sixième ne tarda pas à les rejoindre. Et les ennuis également.
Re: [Personnage] Fubuki
TOYOHASHI
J’intégrais donc le groupe et nous nous mimes en route pour Toyohashi. J’appréciais énormément de pouvoir converser avec l’apprentie sorcière de l’école du feu, à peine plus âgée que moi, mais beaucoup plus expérimentée, j’allais le constater avec ravissement. L’archère, Rei-san, me laissa une impression sympathique, tandis que Yuki-san, Deniel-san et Heidi-san étaient pour leur part plus discrets et effacés, sûrement dans le but de nous laisser mieux faire connaissance entre kannagi ! Quoiqu’il en fut, j’apprenais très vite que tous étaient à la recherche d’un certain Affenburger, pour diverses raisons qui ne m’interpellèrent pas, au premier abord.
Ce fut pourtant ce fil directeur qui mit sur notre route un certain Steven Livingston, un gros gajin américain au physique très porcin - mais mes maîtres m’ont souvent répétés de ne pas me fier qu’au physique. Ce fut dans cette ville que le destin de notre groupe fut scellé : un grand malheur s’abattit sur la famille de Torihime-chan.
Nous retrouvâmes une de ses sœurs et son mari sauvagement assassinés chez eux, une vraie boucherie qui me laissa vacillante un petit moment. Et au-dessus de leur cadavres mutilé, ces lettres de sang au message explicite « Qui fraie avec les traîtres mourront comme des traîtres ».
Ce fameux Affenburger était visiblement mêlé à l’affaire, car non seulement il était l’associé du défunt mari, mais en plus il avait également disparut ! Grâce à mon un peu de finesse et de tactique, j’arrivais à trouver sa maison, mais ce fut la force de caractère et de persuasion de Tori-chan qui, malgré son deuil, nous permis d’en apprendre un peu plus sur l’individu : grand, blond à moustache, pas très beau et adepte des plaisirs de la chair et trempant dans des affaires louches et sordides. Et il se rendrait à Tokyo.
Je pense que ce fut en voyant ma réelle implication à leur prêté main forte dans cette sordide affaire que Tori-chan et Rei-san commencèrent à me faire plus confiance.
J’appris alors nombre de choses de leur part que je n’aurais pu soupçonner, et notamment que l’existence de cette cinquième école de magie n’était peut-être pas un mythe ! Que les ombres sont dangereuses, qu’il y avait un traître dans notre groupe, et surtout, ils me firent part d’un mauvais - très mauvais - poème que je pus, grâce à mes dons de déduction, décrypter. Et il indiquait clairement que ce Affenburger trempait dans une sombre conspiration visant l’Empereur !!!
Il me tarde de prendre le bateau et d’enfin rejoindre Edo. Enfin, Tokyo comme on dit maintenant. Je sens les vents me pousser dans le dos et c’est avec l’avidité d’apprendre et de trouver ma place que je continue d’emprunter la route qu’ils m’indiquent. Ça et l’excitation imprudente de la jeunesse, je le reconnais.
Peut-être que je dévie du chemin qui me mène aux réponses à mes questions, et en même temps j’ai l’impression que les choix que je fais m’y conduiront inexorablement. Comme si tout était lié. Il nous appartient de démêler ce sac de nœuds.
EN ROUTE POUR TOKYO, SUR LE BATEAU AMÉRICAIN
Sur les docks de Toyohashi, j’avais pu apprendre nombre de choses sur le monde extérieur et leurs coutumes étranges, ainsi que les rumeurs d’alliances des uns envers les autres. Le voyage en bateau me fit me dire que : de un, les américains étaient vraiment des gens peu agréables à fréquenter, de deux que mon propre pays avait encore nombre de merveilles à me révéler, comme le majestueux Mont Fuji ou encore l’impressionnante statue du Bouddha que nous purent apercevoir de loin. À ma demande, Livingston-san m’en apprit un peu plus sur la technologie steam et le fonctionnement des locomotives à vapeur. Bien que je fus impressionné par cette technologie, je ne doutais point qu’elle n’arriverait jamais à la cheville de Magie que nous, kannagi, pouvons pratiquer.
Enfin, au bout de 3 jours (je n’ose imaginer combien cela aurait pris à dos de tortue à vitesse réduite...), les daibas du port de Tokyo se dressèrent devant nous, annonçant que nous étions arrivés à destination.
Mon estomac se noua lorsque mes pieds touchèrent terre. Au Nord-Est, le village de Hinohara m’attendait.
Mais pour l’heure, un complot contre l’Empereur devait être déjoué et cela n’allait surement pas être de tout repos !
TOKYO, SANCTUAIRE MYOJIN
Tokyo.
Les premiers jours dans cette ville furent réellement intenses et le rythme ne va surement pas faiblir.
Nous rencontrions un des prétendants de la jeune sœur de Tori-chan, un artiste sur bois qui trouva à faire commerce avec Steven-san.
Le traître quant à lui se révéla, sentant l’étau se resserrer, la vile traîtresse allemande blonde à forte poitrine pris la fuite. Quant à Yuki-san… pauvre fille. Elle fut assassinée comme la grande sœur de Torihime-chan.
Et le kinzu-no-kannagi, Taisha-sensei, que nous rencontrions au siège de la magistrature, nous fit bien comprendre qu’il comptait sur nous pour en apprendre plus sur le complot qui menace l’Empereur.
C’est une mission que Torihime-chan et moi-même DEVONS mener à bien, il en va de notre honneur de kannagis !
Le groupe est amputé mais comme me disaient mes Maîtres, c’est dans l’épreuve que nous nous révélons !
Tout s’accélère et se mélange en même temps, aussi il faut garder la tête froide : Affenburger reste introuvable, des ombres se glissent dans les docks, on assassine des jeune fille et des visions me montrent une femme accoucher d’un enfant-lézard mort… tout doit être lié d’une manière ou d’une autre.
De plus, le fait qu’à la fin du mois ait lieu la célébration de Kanda Matsuri qui, comme nous l’avons appris, perturbe grandement les forces magiques… tout ça me semble plutôt très louche !
Elle arrêta le flot de ses pensées et s’allongea sur son lit en faisant glisser entre ses doigts un morceau de parchemin.
Le pli que j’ai trouvé sur mon lit m’a brusquement rappelé le but initial de mon périple.
Se joue-t-on de moi ou m’approcherais-je de mon but ?
Mais je n’ai pas le temps pour le moment de penser à mes intérêts propres, du moins pas immédiatement.
Le destin du pays est en jeu et je compte bien prouver ma valeur !
Elle ferma les yeux et s’endormit aussitôt. Toutes ses pensées et ses élans de bravoure l’avaient littéralement épuisés.
J’intégrais donc le groupe et nous nous mimes en route pour Toyohashi. J’appréciais énormément de pouvoir converser avec l’apprentie sorcière de l’école du feu, à peine plus âgée que moi, mais beaucoup plus expérimentée, j’allais le constater avec ravissement. L’archère, Rei-san, me laissa une impression sympathique, tandis que Yuki-san, Deniel-san et Heidi-san étaient pour leur part plus discrets et effacés, sûrement dans le but de nous laisser mieux faire connaissance entre kannagi ! Quoiqu’il en fut, j’apprenais très vite que tous étaient à la recherche d’un certain Affenburger, pour diverses raisons qui ne m’interpellèrent pas, au premier abord.
Ce fut pourtant ce fil directeur qui mit sur notre route un certain Steven Livingston, un gros gajin américain au physique très porcin - mais mes maîtres m’ont souvent répétés de ne pas me fier qu’au physique. Ce fut dans cette ville que le destin de notre groupe fut scellé : un grand malheur s’abattit sur la famille de Torihime-chan.
Nous retrouvâmes une de ses sœurs et son mari sauvagement assassinés chez eux, une vraie boucherie qui me laissa vacillante un petit moment. Et au-dessus de leur cadavres mutilé, ces lettres de sang au message explicite « Qui fraie avec les traîtres mourront comme des traîtres ».
Ce fameux Affenburger était visiblement mêlé à l’affaire, car non seulement il était l’associé du défunt mari, mais en plus il avait également disparut ! Grâce à mon un peu de finesse et de tactique, j’arrivais à trouver sa maison, mais ce fut la force de caractère et de persuasion de Tori-chan qui, malgré son deuil, nous permis d’en apprendre un peu plus sur l’individu : grand, blond à moustache, pas très beau et adepte des plaisirs de la chair et trempant dans des affaires louches et sordides. Et il se rendrait à Tokyo.
Je pense que ce fut en voyant ma réelle implication à leur prêté main forte dans cette sordide affaire que Tori-chan et Rei-san commencèrent à me faire plus confiance.
J’appris alors nombre de choses de leur part que je n’aurais pu soupçonner, et notamment que l’existence de cette cinquième école de magie n’était peut-être pas un mythe ! Que les ombres sont dangereuses, qu’il y avait un traître dans notre groupe, et surtout, ils me firent part d’un mauvais - très mauvais - poème que je pus, grâce à mes dons de déduction, décrypter. Et il indiquait clairement que ce Affenburger trempait dans une sombre conspiration visant l’Empereur !!!
Il me tarde de prendre le bateau et d’enfin rejoindre Edo. Enfin, Tokyo comme on dit maintenant. Je sens les vents me pousser dans le dos et c’est avec l’avidité d’apprendre et de trouver ma place que je continue d’emprunter la route qu’ils m’indiquent. Ça et l’excitation imprudente de la jeunesse, je le reconnais.
Peut-être que je dévie du chemin qui me mène aux réponses à mes questions, et en même temps j’ai l’impression que les choix que je fais m’y conduiront inexorablement. Comme si tout était lié. Il nous appartient de démêler ce sac de nœuds.
EN ROUTE POUR TOKYO, SUR LE BATEAU AMÉRICAIN
Sur les docks de Toyohashi, j’avais pu apprendre nombre de choses sur le monde extérieur et leurs coutumes étranges, ainsi que les rumeurs d’alliances des uns envers les autres. Le voyage en bateau me fit me dire que : de un, les américains étaient vraiment des gens peu agréables à fréquenter, de deux que mon propre pays avait encore nombre de merveilles à me révéler, comme le majestueux Mont Fuji ou encore l’impressionnante statue du Bouddha que nous purent apercevoir de loin. À ma demande, Livingston-san m’en apprit un peu plus sur la technologie steam et le fonctionnement des locomotives à vapeur. Bien que je fus impressionné par cette technologie, je ne doutais point qu’elle n’arriverait jamais à la cheville de Magie que nous, kannagi, pouvons pratiquer.
Enfin, au bout de 3 jours (je n’ose imaginer combien cela aurait pris à dos de tortue à vitesse réduite...), les daibas du port de Tokyo se dressèrent devant nous, annonçant que nous étions arrivés à destination.
Mon estomac se noua lorsque mes pieds touchèrent terre. Au Nord-Est, le village de Hinohara m’attendait.
Mais pour l’heure, un complot contre l’Empereur devait être déjoué et cela n’allait surement pas être de tout repos !
TOKYO, SANCTUAIRE MYOJIN
Tokyo.
Les premiers jours dans cette ville furent réellement intenses et le rythme ne va surement pas faiblir.
Nous rencontrions un des prétendants de la jeune sœur de Tori-chan, un artiste sur bois qui trouva à faire commerce avec Steven-san.
Le traître quant à lui se révéla, sentant l’étau se resserrer, la vile traîtresse allemande blonde à forte poitrine pris la fuite. Quant à Yuki-san… pauvre fille. Elle fut assassinée comme la grande sœur de Torihime-chan.
Et le kinzu-no-kannagi, Taisha-sensei, que nous rencontrions au siège de la magistrature, nous fit bien comprendre qu’il comptait sur nous pour en apprendre plus sur le complot qui menace l’Empereur.
C’est une mission que Torihime-chan et moi-même DEVONS mener à bien, il en va de notre honneur de kannagis !
Le groupe est amputé mais comme me disaient mes Maîtres, c’est dans l’épreuve que nous nous révélons !
Tout s’accélère et se mélange en même temps, aussi il faut garder la tête froide : Affenburger reste introuvable, des ombres se glissent dans les docks, on assassine des jeune fille et des visions me montrent une femme accoucher d’un enfant-lézard mort… tout doit être lié d’une manière ou d’une autre.
De plus, le fait qu’à la fin du mois ait lieu la célébration de Kanda Matsuri qui, comme nous l’avons appris, perturbe grandement les forces magiques… tout ça me semble plutôt très louche !
Elle arrêta le flot de ses pensées et s’allongea sur son lit en faisant glisser entre ses doigts un morceau de parchemin.
Le pli que j’ai trouvé sur mon lit m’a brusquement rappelé le but initial de mon périple.
Se joue-t-on de moi ou m’approcherais-je de mon but ?
Mais je n’ai pas le temps pour le moment de penser à mes intérêts propres, du moins pas immédiatement.
Le destin du pays est en jeu et je compte bien prouver ma valeur !
Elle ferma les yeux et s’endormit aussitôt. Toutes ses pensées et ses élans de bravoure l’avaient littéralement épuisés.
Re: [Personnage] Fubuki
Fubuki ouvrit les yeux sur un plafond inconnu.
Elle cligna plusieurs fois des paupières, essaya de bouger sur sa couche, mais cela ne fit que réveiller la douleur qui sommeillait dans tout son corps. Elle resta donc immobile en fixant le plafond, essayant de rassembler ses esprits.
« Ma fille… »
Les mots avaient raisonnés à ses oreilles si distinctement qu’elle tourna la tête de tout côté, mais en vain.
La pièce était vide, baignée de la lueur de l’aube nouvelle qui accompagné une nouvelle journée à Tokyo.
Décidément, c’était loin de l’idée qu’elle s’était faites de la capitale. Et si un jour elle retournait au Temple et y devenait une kannagi enseignante, elle ne manquerait pas d’apprendre à ses élèves à se défendre pour qu'ils soient préparer à ce qu'ils pourraient trouver à l'extérieur des murs !
Si elle n’avait pas croisé la route de Torihime, elle serait peut-être morte à l’heure actuelle...
Elle fixa la main que celle-ci avait saisit pour la ramener dans ce monde. Elle lui devait la vie désormais.
Malgré la douleur, elle se redressa sur son lit et après quelques étirements qui lui arrachèrent des petits cris, elle se mit sur ses pieds et se dirigea vers ses vêtements.
Elle fut navrée de voir que son kimono était en piteux état.
« Finalement, ces gaijins n’apportent que le malheur sur nos terres. Eux et leurs machines infernales… » murmura-t-elle.
Elle se mordit aussitôt les lèvres en repensant au visage de son… père.
« Vraiment ? » se demanda-t-elle à elle-même.
La joie de l’avoir enfin approché, de savoir qu’il la connaissait et qu’il veillait sur elle, tout ce qui aurait dû lui procurer un bonheur intense, toutes ces émotions joyeuses étaient noyées sous un déluges de questions auxquelles elle n’était finalement pas sur de vouloir les réponses.
« Alors euh… d’abord retrouver Tori-chan, j’imagine qu’elle va bien mieux que moi - vu qu'elle semble rôder à ce genre de situations. Ensuite se remettre sur la piste de cet Affenburger – elle fit une grimace en disant son nom - de malheur et après… on verra. »
Elle entreprit de se rhabiller lorsqu’un détail attira son attention.
Son corps était certes couverts de bleus, mais au-dessus de son sein gauche, une marque était apparut, et sa forme trop précise ne laisser aucun doute sur le fait que ce n’était pas une ecchymose.
Elle frotta avec ses doigts, à s’en rougir la peau, mais la marque était toujours là.
Elle soupira, soudain très las et fatiguée, tourna les talons et se rallongea sur son lit.
« Je crois que je vais dormir encore un peu… »
Et à peine les paupières closes, le sommeil la rattrapa, remplit de lions à la crinière de feu qui se battaient avec rage et fureur contre des machines d’acier aux yeux rouges, et un visage aux cheveux noirs de jais qui les regardaient se déchirer en lui souriant…
Elle cligna plusieurs fois des paupières, essaya de bouger sur sa couche, mais cela ne fit que réveiller la douleur qui sommeillait dans tout son corps. Elle resta donc immobile en fixant le plafond, essayant de rassembler ses esprits.
« Ma fille… »
Les mots avaient raisonnés à ses oreilles si distinctement qu’elle tourna la tête de tout côté, mais en vain.
La pièce était vide, baignée de la lueur de l’aube nouvelle qui accompagné une nouvelle journée à Tokyo.
Décidément, c’était loin de l’idée qu’elle s’était faites de la capitale. Et si un jour elle retournait au Temple et y devenait une kannagi enseignante, elle ne manquerait pas d’apprendre à ses élèves à se défendre pour qu'ils soient préparer à ce qu'ils pourraient trouver à l'extérieur des murs !
Si elle n’avait pas croisé la route de Torihime, elle serait peut-être morte à l’heure actuelle...
Elle fixa la main que celle-ci avait saisit pour la ramener dans ce monde. Elle lui devait la vie désormais.
Malgré la douleur, elle se redressa sur son lit et après quelques étirements qui lui arrachèrent des petits cris, elle se mit sur ses pieds et se dirigea vers ses vêtements.
Elle fut navrée de voir que son kimono était en piteux état.
« Finalement, ces gaijins n’apportent que le malheur sur nos terres. Eux et leurs machines infernales… » murmura-t-elle.
Elle se mordit aussitôt les lèvres en repensant au visage de son… père.
« Vraiment ? » se demanda-t-elle à elle-même.
La joie de l’avoir enfin approché, de savoir qu’il la connaissait et qu’il veillait sur elle, tout ce qui aurait dû lui procurer un bonheur intense, toutes ces émotions joyeuses étaient noyées sous un déluges de questions auxquelles elle n’était finalement pas sur de vouloir les réponses.
« Alors euh… d’abord retrouver Tori-chan, j’imagine qu’elle va bien mieux que moi - vu qu'elle semble rôder à ce genre de situations. Ensuite se remettre sur la piste de cet Affenburger – elle fit une grimace en disant son nom - de malheur et après… on verra. »
Elle entreprit de se rhabiller lorsqu’un détail attira son attention.
Son corps était certes couverts de bleus, mais au-dessus de son sein gauche, une marque était apparut, et sa forme trop précise ne laisser aucun doute sur le fait que ce n’était pas une ecchymose.
Elle frotta avec ses doigts, à s’en rougir la peau, mais la marque était toujours là.
Elle soupira, soudain très las et fatiguée, tourna les talons et se rallongea sur son lit.
« Je crois que je vais dormir encore un peu… »
Et à peine les paupières closes, le sommeil la rattrapa, remplit de lions à la crinière de feu qui se battaient avec rage et fureur contre des machines d’acier aux yeux rouges, et un visage aux cheveux noirs de jais qui les regardaient se déchirer en lui souriant…
Re: [Personnage] Fubuki
À l’ombre du cerisier, assise en tailleur sous son large chapeau de paille, Fubuki était un brin mélancolique.
Ses yeux étaient posés sur le théâtre de kabuki mais son esprit s’était envolé ailleurs.
« Otōsan … »
Dire qu’elle avait été à quelques mètres de lui, qu’elle avait été à un cheveux de pouvoir lui parler réellement, le toucher…
Elle soupira, baissa la tête de dépit et ses longs cheveux blancs tombèrent en cascade sur ses genoux.
Un nuage passa dans le ciel, cacha un instant l'éclat du soleil, puis le vent le chassa et de doux rayons revinrent danser dans le feuillage de l'arbre.
« Bon… Ça ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort, ça ne fera pas avancer mes affaires ! »
Elle s’étira, se releva et épousseta son kimono.
Les gens qui passaient non loin et qui la remarquaient lui jetaient des regards interrogateurs, et pour la plupart réprobateurs.
Elle sourit sous cape.
« Au moins, j’en aurais des choses à raconter, le jour où je rentrerais au Temple. »
Le théâtre avait ouvert ses portes et elle se dirigea à l’intérieur…
Ses yeux étaient posés sur le théâtre de kabuki mais son esprit s’était envolé ailleurs.
« Otōsan … »
Dire qu’elle avait été à quelques mètres de lui, qu’elle avait été à un cheveux de pouvoir lui parler réellement, le toucher…
Elle soupira, baissa la tête de dépit et ses longs cheveux blancs tombèrent en cascade sur ses genoux.
Un nuage passa dans le ciel, cacha un instant l'éclat du soleil, puis le vent le chassa et de doux rayons revinrent danser dans le feuillage de l'arbre.
« Bon… Ça ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort, ça ne fera pas avancer mes affaires ! »
Elle s’étira, se releva et épousseta son kimono.
Les gens qui passaient non loin et qui la remarquaient lui jetaient des regards interrogateurs, et pour la plupart réprobateurs.
Elle sourit sous cape.
« Au moins, j’en aurais des choses à raconter, le jour où je rentrerais au Temple. »
Le théâtre avait ouvert ses portes et elle se dirigea à l’intérieur…
Re: [Personnage] Fubuki
Fu-chan se recueillait quelques instants devant le monceau de terre fraîchement remué à ses pieds.
Elle avait tenu à trouver un bel endroit sur leur chemin pour que Miramoto soit enterré décemment.
Yo-chan n'avait pas protesté, il semblait bien apprécier l'homme et être réellement peiné de sa mort - même si visiblement il en était le commanditaire, allez comprendre...
Fubuki soupira. Elle revit la scène, avec un sentiment de malaise.
Était-ce vraiment son père, cet homme qui n'hésitait pas à assassiner de sang-froid ?
Ses rêves de jeune kannagi et de famille heureuse et paisible étaient bien loin de tout ça.
Le monde n'avait-il à offrir que peine, souffrance et déception ?
Une petite brise vint jouer dans ses cheveux tandis qu'on l'appelait pour reprendre la route.
"Non..." murmura-t-elle " il y a aussi de la joie, des rires et de l'espoir. Gardons ça à l'esprit ! "
Elle déposa une fleur sauvage sur la tombe et rejoignit ses camarades pour reprendre la route.
Elle avait tenu à trouver un bel endroit sur leur chemin pour que Miramoto soit enterré décemment.
Yo-chan n'avait pas protesté, il semblait bien apprécier l'homme et être réellement peiné de sa mort - même si visiblement il en était le commanditaire, allez comprendre...
Fubuki soupira. Elle revit la scène, avec un sentiment de malaise.
Était-ce vraiment son père, cet homme qui n'hésitait pas à assassiner de sang-froid ?
Ses rêves de jeune kannagi et de famille heureuse et paisible étaient bien loin de tout ça.
Le monde n'avait-il à offrir que peine, souffrance et déception ?
Une petite brise vint jouer dans ses cheveux tandis qu'on l'appelait pour reprendre la route.
"Non..." murmura-t-elle " il y a aussi de la joie, des rires et de l'espoir. Gardons ça à l'esprit ! "
Elle déposa une fleur sauvage sur la tombe et rejoignit ses camarades pour reprendre la route.
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