Lettres diverses (fil de discussion pour William)

Ma chère Mère,

Je trace pour vous sur cette feuille mes premiers mots en temps que mon propre Capitaine.
Je vous imagine lever les yeux au ciel comme vous l’avez fait si souvent du temps où j’étais encore à vos côtés, mais laissez-moi vous expliquer les évènements récents.

C’est le cœur lourd que j’ai dit au revoir à l’équipage du Red Force et au Capitaine Shanks, lui qui aura été pendant 4 années formidables le père que je n’ai jamais connu. Dans mes précédentes lettres, vous aurez noté à quel point il a été bon, rude parfois, mais toujours juste avec moi.
C’est lui qui m’a poussé à prendre mon envol, et je me fis à son instinct qui ne l’a jamais trompé.
Il dit que je serais un formidable capitaine de navire, et au fond, c’est ce que j’ai toujours souhaité depuis que j’ai posé les yeux sur l’océan.
Et l’occasion qui se présente est unique et je ne peux pas la rater !
Rendez-vous compte Mère, si tout se passe bien, je vais pouvoir rencontrer l’Impératrice en personne, et si je joue les bonnes cartes, mon nom (et donc le vôtre) pourrait devenir connu et honorable – de quoi m’ouvrir bien des portes !

Bon, pour cela il va falloir que j’escorte dans ses pérégrinations un futur baron qui ne me plait guère. Je ne préfère pas vous décrire les atrocités que je l’ai vu commettre (et pourtant j’en ai vu en 4 ans), mais autant dire que je garde un œil sur lui. C’est un être sombre et obscur, je ne vois en lui que malice et cruauté et je suis certain que vous penseriez comme moi !
Alors que son frère est un homme honorable et que sa toute jeune sœur semble si pure et fragile. J’espère d’ailleurs qu’elle se remettra des séquelles de la mésaventure qu’elle a connu la nuit dernière.

« Quelle mésaventure ? » vous demandez-vous certainement.
Etes-vous assise ? (je vous le conseille).
Voilà ce qu’il s’est passé l’autre nuit, et qui fait que je me vois donc embarqué à escorter le frère cadet du Baron.
Quelle nuit… Des zombies ! Si j’avais seulement imaginé que cela existait ! J’ai bien connu des marins qui y ressemblaient – après avoir pris leur retraite et sombré dans l’alcool – mais ceux que nous avons combattu cette nuit-là…
Oui oui, je m’imagine bien que vous ne me croyez guère, mais la suite et encore plus folle, car une espèce de crocodile géant et rougeoyant est sorti du feu de l’incendie qui s’était déclaré en ville alors que nous essayions de contrer l’attaque des morts-vivants et s’est mis à les dévorer ! La moitié de la ville a fini calcinée, mais il nous a néanmoins été d'une grande aide. Ce qui me laisse assez dubitatif.
Tout comme je reste des plus interrogatif sur cette magnifique beauté exotique qui m’a littéralement planté sur place à la course (vous auriez vu cette souplesse !). Incroyable. Surhumain.
Et elle n’a pas disparu les mains vides, elle a emporté avec elle un objet qui était caché dans un coffre du château. Madame Isabella aurait pu nous éclairer sur le sujet, mais malheureusement un coup de coude mal placé a eu raison d'elle. J’en suis resté tout étourdit, ce fut si rapide.

Tout cela me fait vous dire que ce voyage pourra m’ouvrir les yeux sur de nouvelles choses, que je n’aurais pu connaître à bord du Red Force.
J’imagine vôtre teint blême après avoir lu ce petit rapport, aussi soyez certaine que je vais rester sur mes gardes. De mauvaises choses dont je ne saurais expliquer l’existence étaient présentes, et certainement qu’elles ne vont pas s’en tenir là (même si je l’espère).

Ah !
J’en oublierais presque de vous parler de mes deux autres compagnons de route.
Pour l’un, je ne saurais trop quoi en dire pour le moment. Il est très discret et je n’arrive guère à retenir son nom au consonances exotiques elles aussi.
Pour l’autre, il s’agit d’un petit bout de femme sympathique (quoiqu’un peu coincée, de ce que j’ai pu tâter du terrain… mais la route en sa compagnie me fera peut-être mentir !).
C'est une artiste qui a une très belle voix, et parallèlement à cela elle sait très bien se battre, sa petite taille et son agilité nous seront surement utiles durant le voyage.
Je pourrais vous en dire plus sur eux dans ma prochaine lettre.

D’ici là, portez-vous bien !
Je vous joins un peu de monnaie pour subvenir à vos besoins, et mes pensées les plus affectueuses.

Votre fils
William

Journal de bord de l'Aube de métal
Par le Capitaine William Toss
Jour 1

C’est avec une certaine fierté que je rédige ces mots en tant que Capitaine de mon propre navire.
Nous avons jeté l’ancre en mer pour la nuit, et c’est à la lumière de ma lanterne, bercé par les flots calmes et les étoiles veillant au-dessus de ma tête, que je m’en vais vous contez comment le privilège d’être à la barre – ou devrais-je dire aux manettes ? - de ce navire m’a été dévolu.

Tout a commencé, avec la venue d’un dénommé Genaro en ville.
Il y arriva peu après le décès de Huan Tiao, mort soudaine sur laquelle je n’écrirais rien par égard pour le Seigneur Gherard pour lequel j’ai beaucoup de respect, et avec lequel je ne souhaite me brouiller en salissant la réputation déjà peu glorieuse de son frère cadet. Ceci dit, après l'incendie et pendant plusieurs jours, j’aidais à la reconstruction de Du'Kana la journée, et le soir je prenais soin de ma petite Juliette ,qui s’est avérée être une hôtesse merveilleuse, aussi douce et tendre que la laine ses petits moutons…

Hum... revenons-en à Genaro !
J’ai tout de suite apprécié ce grand gaillard. Avec une stature pareille, j’étais sur d’avoir trouvé un compagnon qui saurait boire sans piquer du nez au deuxième verre ! C’est pourquoi je l’invitais le soir-même à venir faire plus ample connaissance à la Taverne du village.
Mes souvenirs sur les évènements de cette nuit-là sont assez confus à partir d’une certaine heure, je dois bien l’avouer, aussi passerais-je directement au lendemain matin.

Je le retrouvais frais et dispo, et nous nous rendîmes chez le Baron, car Genaro avait une missive à lui remettre, ainsi qu’à moi-même.
Revoir Heinrich ne me plaisait pas particulièrement, mais les missives devaient nous être remises en mains propres et en même temps, visiblement.
Une fois tous réunit – Achmel ne quittant que peu Heinrich, il s’était aussi joint à nous - nous purent prendre connaissance du message.
Enfin…
J’aurais aimé en prendre connaissance, mais à peine avais-je ouvert la lettre, essayé de décrypter ce qui y été inscrit, que les mots se mirent à disparaitre !
Je ne pu que saisir que la lettre m’était adressée, qu’elle m’indiquait une ville (Brudges) et qu’elle parlait d’anges et de perdus… enfin quelque chose du genre… le tout signé d'une espèce de S bizarre.
Visiblement Heinrich avait reçu la même car il me précisa le tout.
Le destin se jouait-il de moi en m’indiquant qu’une fois encore je devrais voyager avec lui ?
Je ne le sais pas… Quoiqu’il en soit, le procédé était rare et qu'une personne importante prenne la peine de m'envoyer un message de la sorte ne pouvait que m'intriguer. C'était une nouvelle route à suivre, et il fut donc décidé que nous ferions tous route ensemble, Genaro y compris car telle était sa mission, jusqu’à Brudges, et que nous partirions dès le midi passé.

Quitter ma bergère fut bien triste, mais j’espère bien pouvoir la revoir un jour ! C’est ce que je lui fit comprendre, après quoi je rejoignis la joyeuse –sauf un - troupe qui se mit en marche !


* à suivre d'ici peu *

*suite*

La route se passait bien, jusqu’à ce que nous tombions dans une embuscade organisée par 2 femmes. Nous apprenions très vite que leur objectif était Heinrich et que sa tête avait été mise à prix (par qui… tellement de monde pourrait en avoir après lui à vrai dire !!!), suite à quoi, après une démêlée assez ardue où, certes, je démontrais une nouvelle fois mon habilité à manier le pistolet de mon père, je fus néanmoins envoyé au tapis par une droite puissante de l’une d’elle. Sacré punch la demoiselle.
Ca ne m’aurait pas étonné qu’elle fut originaire du Dwänholf, tout comme moi. Elle s’enfuit avec sa compagne lorsque Heinrich fit apparaître de je ne sais toujours pas où d’ailleurs, la diablesse avec le fouet enflammé que nous avions déjà vu lors de l’affrontement avec sa belle-mère.
Quoi qu’il en soit, il ne m’étonnerait pas que dans mes écrits futurs je refasse allusion à ces deux demoiselles, car elles m’ont semblé très déterminées !
Pour nous remettre de nos émotions, nous décidions d’en rester là de notre trajet pour cette journée, et trouvions dans une caverne de la paroi rocheuse un abri pour la nuit.

Autant dire que le repos, s’il y en eut un, fut de courte durée !
Car il s’avéra que la grotte connaissait en son fond une fissure qui nous mena jusqu’à un endroit pour le moins insolite et curieux, entretenu par des machines de métal.
Je n’ai jamais été très à l’aise sous terre, et je sentais un sentiment d’étouffement monter peu à peu en moi. Je surmontais néanmoins mon malaise pour suivre les autres dans leur exploration.
C'est alors que le gardien des lieux vint à notre rencontre. Il s’appelait EMET et était en réalité un prototype des modèles de type EMET, des robots guerriers redoutables – de ce que j’ai compris – construis autrefois par un dénommé Salomon et dont les inventions disséminées aujourd’hui un peu partout dans notre monde ne peuvent être utilisées que par ses descendants directs qui possèdent son sang (aucun d’entre nous à ce moment là, autant dire !).
Cet être sympathique nous fit néanmoins don du formidable navire qu’est l’Aube de métal.
Pourquoi ? Parce qu’il nous appris que le laboratoire devait absolument être condamné vis-à-vis du monde extérieur, et que je pense que cela l’aurait encore plus peiné qu’une des créations des personnes pour lesquelles il avait développé des sentiment disparaisse elle aussi, avec lui…

Pauvre gars, il m’a fait de la peine, s’il n’avait pas été aussi attaché à cet endroit, il aurait fait un très bon membre de mon futur équipage, j’en suis certain !

Voilà, c’est ainsi que l’Aube de métal fini entre mes mains.
Le jour se lève et nous allons repartir vers Brudges, en prenant soin de ne pas croiser de vaisseaux de l’empire.
Mais le vent nous est favorable, alors voguons, compagnons !!!!

Ma chère mère,
je vous écris ces lignes confortablement installé dans une magnifique chambre de la ville de Brudges, un des établissement les plus chers de la capitale dont vous-même n'auriez pu imaginer à quel point il est... luxueux !
Je n'aurais jamais eu les moyens de me payer un tel luxe, mais ces derniers jours, les mésaventures que nous avons connu nous on fait faire des rencontres très riches (dans tous les sens du termes) et intéressantes.

La dernière en date est celle de Miss Annabelle Nevers, fille d'une grande et riche famille marchande de ce que j'ai compris et pu voir.
Vous pouvez être fier de votre fils, car j'ai su brillamment m'illustrer devant elle en défendant sa caravane d'une attaque de brigands, sur la route pour Brudges, soutenu par mes compagnons qui ne furent pas en restes !
Nous avons passer une soirée en leur compagnie - fort agréable - au frais de la demoiselle, une jeune fille certes, mais pleine d'entrain et de bonnes manières (elle ira loin je n'en doute pas !). Il faudra que je vous montre la magnifique ceinture en cuir pour mon pistolet, avec blague à poudre intégrée, une merveille qu'elle m'a négocié à un prix d'ami !

Nous avons beaucoup à faire à Brudges, d'importantes rencontres qui guideront surement mes pas futurs, et que je ne manquerais pas de vous conter au plus vite.
Ne vous en faites pas trop pour moi, mère, je suis bien entouré.
Genaro (le grand et fort gaillard) sait se débrouiller quand il faut (l'autre jour dans les marécages, nous étions à deux doigts de mourir de faim, et il a réussit à nous dégotter un animal - étrange, certes - mais pas mauvais du tout qui nous a bien sauvé la mise !
Quand à Achmel, il sait prendre soin de lui (et c'est déjà bien par les temps qui courent) et concernant Heinrich... disons qu'en présence de monde de la Haute bourgeoisie, il sait être beau parleur et présenter comme il faut ! Ce n'est pas un mauvais atout...

Il faudra aussi que je vous raconte la façon dont j'ai piloté un vaisseau volant !
Oui, moi, William Toss ! C'était un moment incroyable, une sensation grisante, et vous auriez vu ces lumières qui fendaient la nuit en même temps que nous le vent... Ha...

Je ne sais pas ce que me réserve l'avenir, mais le Capitaine Shanks avait raison de me pousser au cul, depuis que j'ai quitté le Red Force (et j'en ai encore un pincement au cœur) tout va si vite et je vois des choses dont je n'aurais même pas pu soupçonner l'existence...
Vous me connaissez et je sais exactement ce que vous me diriez en cet instant :
"Will, arrête de foncer les cheveux aux vents et regarde-donc voir ce qu'il y a sous tes pieds..."
J'essaierais mère, j'essaierais.

Je vous quitte et vous embrasse,
avec toute mon affection.

William

Ma chère mère,

Je vous écris de Brudges toujours, confortablement installé dans une des chambres de la demeure du Prince.
Oui, d’ici je lis l’étonnement sur votre visage.
Je vous avais mentionné dans ma précédente lettre des rencontres importantes, laissé moi vous les compter ci-dessous.

Tout d’abord, les premiers jours je fis le tour du port. Je m’y sentis de suite à l’aise, retournant quelques temps en arrière lorsque nous faisions halte au port avec l’équipage du Red Force. Un petit moment de nostalgie qui ne dura pas, car un incident précipita les choses : Achmel et Genaro furent pris dans une embuscade, et par un coup tordu du destin, il en découla la mort d’Achmel. L’assassinat, plus exactement, et à l’heure actuelle nous ne savons pas encore qui en est le responsable. Mais nous avons engagé une jeune personne – Katarina – dont le père semble diriger un des grand réseau de communication de la ville. Je suis navré de ce qui est arrivé, mais ne connaissant que peu Achmel, je ne me suis pas sentit énormément accablé par cette mort (enfin j’ai quand même bu quelques verres à sa mémoire). Quand à la jeune femme rousse qui a rejoint nos rangs, je ne sais trop qu'en penser pour le moment, aussi nous verrons ce qu'elle nous réservera dans l'avenir.

D’autant plus que j’ai beaucoup d'autre choses qui me trottent dans la tête ces derniers jours.
En partit dû a la rencontre que je fis à "l'Auberge des Perdus".
Genaro, Heinrich et moi nous y rendîmes comme convenu. C’était un endroit simple, et le tenancier s’occupa de régler le salaire -semble-t-il généreux - de Genaro, nous indiquant à Heinrich et moi de descendre au sous-sol pour rencontrer la personne qui désirait tant nous voir.
Il s’agissait d’une femme… enfin oui et non. Un démon peut-être, mais différent de ceux des légendes qui font peur, qui sont laids et répugnants et veulent vous jouer des sales tours. Bien qu’à son contact des frissons peu agréables me parcoururent, son langage était cohérent et elle ne semblait en rien agressive vis-à-vis de nous. Enfin, sauf lorsqu’Heinrich, têtu comme un âne, voulant sans doute étaler une nouvelle fois sa science, cru bon de convoquer sa compagne de feu – qui se fit moucher en 2 secondes – et furieux de s’être vu ridiculisé, parti sans demander son reste.
Je restais donc seul avec Baël, en essayant de ne pas trop lorgner sur ses cornes et ses ailes...
Les révélations qu’elle me fit furent des plus… déroutantes, au début.
Elle m’apprit que mon âme appartenait jadis à un être de la race des Sylvains, qu’Heinrich lui était un ‘descendant’ d’un Duk’Zarist et qu’il y en avait d’autres encore, différents, partout sur la planète.
En aviez-vous connaissance, mère ?
Elle me dit encore qu’elle faisait donc partit d’une organisation dont le but était de protéger ces êtres, que c'est pour cela qu'ils nous avaient contacté, car beaucoup de personnes dans le monde ne leur veulent pas que du bien. Ce qui m’inquiéta un peu, car cela voulait dire que sans le vouloir, j’avais surement sur le dos des ennemis que je ne connaissais pas.
Je lui posais toutes les questions qui me vinrent à l’esprit, et nous nous mirent d’accord pour nous retrouver plus tard à Arkange pour que je lui donne ma réponse.
Après y avoir réfléchi, avoir rencontré d’autre personne faisant partie de cette organisation, je pense accepter sa proposition. Vous connaissez mon goût pour l’aventure Mère, et la cause qui plus est me paraît noble, comment refuser ? Je suis certain que vous seriez de mon avis.

La deuxième rencontre eut lieu dans ma chambre, au beau milieu de la nuit. Un individu faisant lui aussi partit d’une organisation mystérieuse (encore une, elles ne cesseront donc pas de s’étendre…) vint me proposer de me racheter l’aube de métal, s’étant (lui aussi, décidément) fait disconduire par Heinrich. Sa proposition me semble des plus honnête je dois avouer, et après une petite négociation, j’ai accepté. Je suis bien conscient que céder l’Aube de métal est une grande perte, mais il faut être réaliste, ce n’était pas un bateau pour moi.
J’en parlerais à Heinrich (j’imagine déjà la crise qu’il va faire), non pas que je pense lui devoir quelque chose, mais de toute façon, vu comme il est difficile par les temps qui courent de garder un secret, il l’apprendra bien un jour ou l’autre ! Et j’aime autant que ça soit de ma bouche.

Avec tout ça, vous vous demandez toujours comment j’ai atterrit dans la demeure du Prince, n’est-ce pas ? Et bien il se trouve que, conformément aux désirs du frère d’Heinrich que je l’escorte (du moins jusqu’à chez ses grands-parents, voir Arkange vut que c'est aussi ma route), nous nous sommes donc présenté devant le Prince pour lui conter les inquiétants évènements qui ont eu lieu à Du’Kana et les demandes des régions du Nord quand à un soutient militaire. Il nous a écouté, a répondu aux différentes requêtes, et de fil en aiguille dans la discussion, nous fument donc inviter à déménager nos affaires dans les murs de sa demeure. Heinrich, quant à lui, fut mandaté pour aller requérir à l’Impératrice elle-même de venir apporter son soutient au Prince à Du’Kana. Rien que ça !!!
Il ne fait pas bon être un noble mère, je vous l’dit, on vous demande de ces choses ! Enfin je me demande comment Heinrich s’en tirera, lui qui a toujours la langue si bien pendu (quand elle n’est pas occupée à autre chose… enfin il ne siérait pas que je vous parle de ça !!!!)

De mon côté, il devient urgent que j’apprenne à lire et écrire, car ce sera un avantage lorsque je serais capitaine, d’une part, et pour ne pas passer pour un imbécile illettré devant les gens que je pourrais rencontrer à l'avenir, d’autre part.
Je vous vois soupirer en l'air en repensant à tous ces jours où j'ai fait l'école buissonnière et aux innombrables punitions que vous avez dû me donner, mais ne soyez pas fâcher, le temps n'était simplement pas venu !

Voilà, vous êtes au courant des dernières nouvelles, je vous ferais part de l’avancement des évènements très vite.

Avec toute mon affection,
Votre fils William.

(j'écrirais une lettre après la prochaine partie, d'ici là, une petite chanson de marin, avec Will comme sujet principal, huhuhu
Inspirée de cette vraie chanson )


Voulez vous messieurs mesdames
Que je vous chante l’histoire
L’histoire d’un drôle de quidam
Qui vécut couvert de gloire
Voulez vous les filles les gars
Entendre de ma bouche même
Tant pis si vous voulez pas
Je la chanterai quand même

C’était un hardi marin
Qui régnait sur l’équipage
Qui n’était pas très malouin
Mais qui avait du courage

Par belle mer et par beau temps
En buvant tout s’qui trouve
Dans un port comme dans cent
Il avait un beau nez rouge

Planté sur son fier vaisseau
Accompagné de drôles d’oiseaux
Qu’ce soit petit ou bien gros
Les monstres il leur faisait la peau
Quand il tombait sur un gros balèze
Avec ses compagnons d’infortune
Pour lui y’avait pas d’malaises
Y s’gênaient pas pour lui en mettre une

Par belle mer et par beau temps
En aidant les pauvres bougres
Pour s’rappeler du commencement
Portait une chemise rouge

Regardant par sa longue vue
Il contemplait l’horizon
Buvant une gorgée d'vin goûtu
Comme au début de la chanson
Il était toujours un p’tit marin
Mais le grand air le faisait vivre
Il ne faisait pas le malin
Et même quand il était ivre


Par belle mer et par beau temps
En buvant tout s’qui trouve
Dans un port comme dans cent
Il avait un beau nez rouge

Sur les mers vous l’croiserez
Ou bien dans un d’ces bars
Avec ses amis attablés
Il vous paiera sa tournée
Et ce bien volontiers
Si un jour par hazard
Sur sa ch’mise y’a du sang
Dans ce cas prenez garde
Qu’y vienne pas d’vos dents

Par belle mer et par beau temps
En aidant les pauvres bougres
Pour s’rappeler du commencement
Portait une chemise rouge

Ma très chère mère,

J’espère ne pas vous avoir inquiété en ne vous donnant plus guère de nouvelles ces derniers temps.
C’est que je n’ai pas eu beaucoup de moments de répits, entre les diverses embuscades dont nous avons une fois de plus été la cible, les rencontres malheureuses des uns et des autres…
Nous aurions pu croire que, à l’abri au château du Prince, le repos serait de mise… mais il n’en fut rien !
Nous avons néanmoins actuellement rejoint les terres d’Heinrich, où j’espère qu’aucunes mauvaises surprises ne nous attendra (pour changer).

Enfin, je ne vous inquiéterai pas plus.
Réjouissez-vous plutôt, car me voilà l’heureux Capitaine d’un navire volant ! Un dirigeable !
Et oui mère, qui aurait pu le deviner ?
Sûrement pas le Captaine Shanks, dont j’ai hâte de voir la réaction à notre prochaine rencontre !
Enfin, n’imaginez pas que ma tête ait grossi au point de ne plus rentrer dans mon tricorne, loin de là !
Je commence à peine à me rendre compte de toutes les choses auxquelles doit penser un capitaine… Et ça n’est pas une mince affaire.
Shanks doit en fait bien rire sous cape en m’imaginant me dépatouiller ! Il ne perd rien pour attendre ! Haha !

Ajoutez à cela que l’environnement d’Heinrich devient de plus en plus dangereux, que Genaro prend un peu trop goût à l’alcool, que nous avons rencontré une charmante demoiselle qui elle aussi est bien en détresse, que des créatures de plus en plus étranges font leur apparition…
Euh, ne pas vous inquiéter plus vous disais-je ?

Quoi qu’il en soit, et cela me fait mal où j’pense de l’écrire, mais la présence d’Heinrich est parfois rassurante face à tous ces évènements. Derrière son regard rouge sang et son sourire narquois, il me semble parfois voir plus d’humanité que son air hautain veut bien laisser croire.
Quant à Genaro, je pense lui offrir le poste de vigile sur le dirigeable. Il a prouver sa vaillance au combat à mainte reprise et puis je l'apprécie.
Le premier membre officiel de mon équipage… J’espère qu’il acceptera, il a la carrure parfaite pour ce job !

Père serait-il fier de moi ?
Je vous imagine acquiessant d’un signe de tête.

Je vais vous quitter à présent mais ne manquerais pas de vous écrire de nouveau dès que possible. Ne vous inquiétez pas trop pour moi, j’ai une forme physique épatante ces derniers temps (il faut dire que l’exercice ne manque pas) et dans nos infortunes la chance semble quand même être de notre côté (à moins que ce soit mon côté optimiste qui me fasse simplement dire ça ?)


Je vous embrasse,
Portez-vous bien mère.


P.S : ne déchirez pas trop vite cette lettre en apprenant que j’ai baptisé le dirigeable en votre honneur.
Le Sophitia sera bientôt un bâtiment dont le nom sera réputé et qui vous rendra grâce, je vous le promets !

Avec tout mon amour, votre fils William.




(N.B hors jeu : chez eux, la mère de William se fait appelé 'Fifi' (non elle n'est pas rousse avec des taches de rousseur ><) C'est simplement le surnom qu'on lui a donné enfant et qui l'a suivi par la suite.
Très peu de gens savent que son vrai prénom est Sophitia. C'était juste pour la petite anecdote !)

Petit écusson réalisé pour le Sophitia
(c'est simple mais j'espère que ça vous conviendra ^^)



"A l’aventure compagnon, je suis parti vers l’horizon..."

Journal de bord du Sophitia

Blanche-Cîme

Je garderais un excellent souvenir de cet endroit, et tans mieux car c’est désormais ici que sera le port d’attache du Sophitia. Heinrich en est donc devenu l’armateur, me fournissant les fonds pour ‘lancer la machine’.
Genaro a décliné l’offre que je lui ai faite d’être vigile, mais je le comprends. Je crois qu’il a un chemin à suivre qui lui est propre, et je ne voudrais en aucun cas l’en détourner !
Ce qui n’empêche que l’équipage s’est agrandit. Désormais j’ai à mon bord Farfen, Firegelt ainsi que sa femme Ola. Je les ai recruté à Brudges lorsque j’y suis retourné pour transmettre les invitations du mariage d’Heinrich.
Et oui, ça y est, il a la corde au cou ! Héhéhé…
Enfin il n’est pas mal lotit, sa femme est très belle, douce et ne semble pas idiote, il n’a pas vraiment à se plaindre (même si c’est une situation dans laquelle je ne m’imagine guère) !

Bref, comme je le disais, Blanche-Cîme est un endroit bien agréable dans lequel je me suis sentit très à l’aise. Cela vient certainement de mes origines « ethniques » et lointaines. Grâce à la Dame de la forêt, j’ai pu en apprendre plus sur celui qu’il semblerait, je fus dans un lointain passé.
Ca me laisse bien entendu un peu perplexe, j’ai envie d’en savoir plus, mais je n’en oublie pas pour autant qui je suis et ce que je veux, là, à l'heure où j'écris ces mots. J’ai un sourire aux lèvres lorsque je regarde le ciel qui défile sous moi et je ne manque pas une occasion de sortir sur le pont pour sentir le vent fouetter mes cheveux. Bref, la vie est belle !

Bien entendu, pour savoir profiter des bons moments, il faut qu’il y en ait des plus sombres qui viennent contrebalancer le tout. Et il y en eut.
Tout d’abord, une espèce de monstre mi-machine mi-… je ne sais pas, qui s'en prenait à la forêt.
J’avoue que face à lui je n’ai pas vraiment su que faire. Heureusement, Heinrich & sa ménagerie, Genaro et Rosabelle ont réussi à le neutraliser, pour le bien de la forêt et la quiétude des alentours.
J’étais d’ailleurs étonné de voir que finalement Rosabelle a quelques tours dans son sac.
Elle reste beaucoup en retrait, je vois bien qu’elle a du mal à se faire à notre compagnie, malgré les efforts d’Heinrich (et le connaissant je sais qu’il en fait énormément) et les miens.
J’ai peur qu’avec Genaro, pour une raison inconnue, ça ne puisse jamais coller… Mais qui vivra verra !

À part cela, le mariage s’est merveilleusement bien passé, ce fut une fête prodigieuse, à laquelle même les enfants purent participer, grâce à d’habiles déguisements.
J’aurais aimé que le Capitaine Shanks soit à mes côtés, ainsi que ma mère, mais après quelques verres, j’avais bien l’impression de les avoir à notre table ! Héhéhé…

Suite aux festivités, plusieurs semaines s’écoulèrent pendant lesquelles j’en profitais pour aménager l’intérieur du vaisseau, et nous reprîmes la route, voguant sur les vents…



Arkange

Nous fîmes une arrivée très remarquée à Arkange.
Tellement remarqué que nous eûmes droit à nombres de visites ensuite, dont nous nous serions bien passées.
La première fut en mon absence – j’étais en train de décharger les cargaisons.
Hans fit son grand retour, pour le plaisir de Rosabelle. Enfin le plaisir est surtout dans le fait qu’il ne reviendra plus pour elle, ni pour personne d’autre.

La deuxième rencontre peu avenante que nous fîmes, nous la devons à l’Inquisition.
Décidément, je n’avais pas énormément de rapport avec le clergé avant de rejoindre Heinrich, mais depuis, avec tout ce que j’ai pu entendre et vérifier par moi-même, je peux assurer que je ne les porte pas dans mon cœur. Quand on n’hésite pas à assassiner de pauvres croyants pour soi-disant servir sa quête, j’appelle ça de la barbarie, et non plus de la foi.

Bref, malheureusement pour nous, la femme guerrière qui nous tendit un piège dans la cathédrale d’Arkange réussit à s’enfuir, aussi je ne serais pas étonné qu’elle revienne d’ici peu, et beaucoup mieux équipée et accompagnée.
Elle était vraiment puissante, même Genaro a bien ramassé, et si nous ne nous préparons pas pour la suite, j’ai bien peur qu’un malheur n’arrive…
Chose inacceptable !
J’ai encore mille choses à découvrir et à vivre, et il est hors de question que je laisse de telles personnes attenter à la vie d’autrui, surtout lorsqu’il s’agit de mes camarades !

Surtout que je viens juste de rejoindre l’ordre de Samaël, d’engager 2 nouveaux membres d’équipage, de retrouver mon nom (celui que j’ai porté dans mon ancienne et lointaine vie), que le Sophitia est encore en rodage, que je n’ai pas encore pu le montrer à Shanks (et m’en vanter devant lui, comme il se doit, avant qu’il ne me rabatte mon caquet, comme il se doit), que nous n'avons pas encore vu l'Impératrice, je n'ai pas encore une femme dans chaque port d’attache, je n'ai pas retrouvé Shantae pour la battre à la course, ni trouvé un plus beau tricorne, ni appris à encore mieux viser au pistolet… et que sais-je !

Ah, toutes ces pensées me donne des fourmis dans les doigts et les pieds et l’envie de croquer la vie à pleines dents.
Qu’ils essaient donc de nouveau de venir nous empêcher de profiter de nos vies, nous les accueilleront comme ils le méritent…

Que dire de ces derniers jours…
Un évènement a éclipsé tous les autres.
Mes pensées sont confuses et de nombreux regrets m’assaillent lorsque je ferme les yeux.
J’ai courut après mon passé ancestral et voilà que la réalité me rappelle à elle de manière bien cruelle.
Si j’avais su que Shanks était mon père depuis le départ, tout aurait-il été différent ?
Et si j’étais resté avec l'équipage du Red Force, aurais-je pu empêcher leur tragique destinée ?
...
Même si ces questions me hantent, je n’y puis malheureusement plus rien désormais.
Il faut que j'écrive à mère, mais je ne sais encore quels mots lui adresser. Je préfèrerais être en face d'elle pour lui dire la triste nouvelle, mais j'ai des amis qui comptent sur moi et que je ne puis abandonner dans pareils moments, aussi sombres soient-il.
Je dois relever la barre et penser à eux ainsi qu'à mon équipage.
Pour que Shanks, mon père, soit fier de moi, où qu’il soit désormais.

Repose en paix, papa.
Tu t'es battu pour tes idéaux jusqu'à la fin et je saurais me montrer digne de tes enseignements et de ton nom.