[Jack, Heinrich, Rose] Une arrestation

Heinrich sortit assez vite. Il s'était habillé pour son travail, il allait d'ailleurs partir pour sa tâche de fossoyeur. Sa barbe avait commencé à blanchir et des rides lui creusait le visage. Tous les matins en se regardant dans la glace il remerciait les dieux de lui avoir fait rencontré Halibel car sinon... sinon rien, peu importe se disait il. Il marcha nonchalemment vers la porte et se présenta aux miliciens en prenant garde que sa dulcinée ne soit pas dasn une tenue trop affriolante.

- "Que puis-je pour vous?"

Heinrich fit deux pas en arrière. Il se décomposa littéralement sous les yeux des miliciens. Il venait de prendre une sacrée torgnole sur la courge. Ca lui pris plusieurs longue secondes à reprendre le dessus. Son entrainement avec Efilon il y a trente ans avait laissé quelques traces. Il arriva à se contenir et à ne pas s'affoler.

Ses yeux s'étaient mis à briller, à s'humidifier pour être exact. Il avait senti son coeur se fissurer littéralement, et bien qu'il ne pouvait croire que son grand garçon soit coupable, il éprouvait de la peur. Il commençait à connaitre la justice mais aussi les peines qu'encourait son fils. Sa voix était calme mais on pouvait y déceler quelques tremblements.

- " Il est dans sa chambre. Il suffit d'aller le chercher. Désirez vous que je vous accompagne? Est ce que je pourrais en savoir plus? "

Heinrich était encore un peu secoué par tout ça. C'est la mort dans l'âme qu'il se résolut à annocer lui-même la nouvelle à son propre fils. Néanmoins, ces réflexes de disciple de Véréna lui revinrent en mémoire et une chose l'intrigga dans ce qu'avait dit le chef de la milice.

- " Je vais aller le chercher. Mais d'après ce que vous dites, personne ne l'a vu tuer ce Rubinstein. Les deux seraient partis chacun de leur coté. Et qui sera chargé d'enquêter? Je suppose que vous ne pouvez pas le condamner juste comme ça, je ne pense pas qu'il y ait assez de preuves. Sinon vous me l'auriez présenté comme coupable et non comme suspect. N'est ce pas?"

Après que gruber lui ait répondu, le vieux middenheimer se dirigea vers la chambre de Jack. Il entra sans frapper, de toute façon c'était toujours ouvert. Son grand fils dormait dans une position absolument improbable. Heinrich sourit et le secoua.

- " Debout fiston. Et sois sérieux."

Jack ouvrit un oeil et se remit dans une position plus décente. Ca n'arrivait jamais que son père vienne le réveiller. Du moins pas depuis des années. Si en plus celui-ci luyi demande d'être sérieux c'est que quelque chose de grave a du se produire. Son strabisme fut particulièrement visible à ce moment là, lorsqu'il regarda vers le haut pour appréhender le visage de son paternel. Il prit bien vite ses lunettes.

- " Qu'est ce qui se passe?"

- " Qu'est ce que tu as fait hier soir? C'est très important, je te demande donc de me dire la vérité. Et tu sais que quand je dis ça, ça veut dire..."

- " Sans rien détourner, sans rien omettre, rien que ce qu'il s'est passé. Je sais. Tu as donc eu vent de ce qu'il m'est arrivé... Je suis désolé de te causer du tort pour ça, ainsi qu'à Maman, j'essairai d'être plus calme la prochaine fois. Hier soir j'étais au Loup Mécanique pour une soirée d'étudiants. Tu sais la fin d'année quoi. Sauf qu'il y a un peigne cul qui est venu me chercher en traitant ta fille de "fille facile qui se couchent sous tout ce qui passe". Normalement je l'aurais étalé, mais j'ai essayé de me retenir, de savoir qui c'était pourquoi il me disait ça. Au lieu de ça, ce baltringue a ré insulté Rose et m'a traité de couard. Pas grand chose, mais j'ai pas supporté. Du coup, pour pas que mes deux copines, Light et Fang qui s'amusaient bien aient des problèmes, j'ai proposé au gars de venir s'expliquer dehors. Je pensais pas qu'il viendrait mais il s'est pas débiné, et ça je le respecte. Même si... ben c'était pas vraiment un bagarreur. Bref on s'est un peu foutu dessus et puis la milice est arrivée. On s'est fait virer de la taverne pour rixe. Je sais que t'aimes pas que je me batte, mais dis toi que j'ai fait au mieux pour ne rien casser dans l'auberge. Je suppose que t'as appris ça et que tu viens me faire la morale? Comme quoi se battre c'est pas bien tout ça?"

- "Et après cette bagarre, t'as fait quoi?"

- " Euh... Ben j'étais assez en rogne parce que je savais pas qui c'était ce gus, et j'aurais bien voulu le savoir pour lui demander pourquoi il m'a provoqué. Mais personne connaissait son nom et la milice voulait pas que je retourne m'amuser. Donc ben je suis rentré, tu voulais que je fasse quoi?"

- "Rien d'autre? Vraiment?"

- " Une fois ici, je me suis entrainé au tir pour faire passer la rage. Any m'a suivie et elle m'a regardé jusqu'à ce qu'on aille se piauter. Et puis après tu m'as réveillé y'a genre... quelques minutes."

- "Any? Une autre de tes fameuses amies? "

- " Naaaaan. Any, Annabelle, ta fille tu sais? Tu vois Rose et moi? Ouais, ben après t'en as eu une autre de fille? Ben c'est elle!"

- " Merci, je connais mes enfants mieux que toi je te rappelle."

Les yeux du vieux mage allaient de droite et de gauche, cherchant une solution, mais au fur et à mesure les espoirs qui naissaient en lui s'éteignaient petit à petit. Pourquoi cet imbécile n'était pas resté avec quelqu'un après cette bagarre. Les témoignages de la famille n'ont aucune valeur dans un tribunal!!

- " Quelqu'un t'a vu rentrer?"

- " Ben Annabelle bien sûr. Puis surement les gardes, je les ai salué en arrivant mais je ne sais pas s'ils m'ont bien vu. Pourquoi?"

- " Ce gamin avec qui tu t'es battu, il s'appelle Bastian Rubinstein. Et il est mort. Mort d'une balle dans la tête après ta bagarre. Tu comprends ce que ça veut dire?"

- " Pas bien non. Je lui ai juste collé mon poing dans la gueule, une banale histoire d'honneur et de famille. J'ai pas tué ce Bastian."

- " La milice est là. Tu es le suspect principal dans l'affaire. Tu vas donc t'habiller, puis tu vas les suivre. Mais... tu es mal, très mal."

- " Je compte pas me défiler. D'autant plus que je me suis juste battu avec ce gars et c'est tout. J'avais pas de raison d'en faire plus. J'ai même dit au gars de la milice que l'incident était clos. Je te promets P'pa, j'ai pas tué ce mec."

- " Moi je veux bien te croire, mais la justice doit faire pareil désormais. Il vont fouiller ta chambre aussi. Tes révolvers sont là?"

- " Ils sont là bas. Tu peux leur donner, de toute façon, je suppose qu'ils allaient le faire."

- " Ils le feront eux mêmes. Allez, dépêche toi."

Heinrich sortit et indiqua à Gruber que son fils allait les rejoindre d'ici peu. Jack sortit quelques secondes après, juste le temps de s'enfiler quelque chose sur le dos. il allait mettre sa veste, mais s'aperçut qu'elle était déchirée. Surement un vestige de l'altercation de la veille. Il la mit sous le bras et sortit. En voyant les miliciens il leur tendit le vêtement.

- " Je suppose que vous tenez à la voir. C'est la veste qui s'est déchirée hier lors de la bagarre. Et vous pouvez fouiller la chambre, je n'ai rien à cacher. Mais je vous jure n'avoir tué personne. "

Jack et Heinrich n'avait pas du être aussi sérieux depuis des années. C'était grave. Mais il ne fallait pas fuir ce genre de problèmes, ça ne servait qu'à s'enfoncer un peu plus. Jack suivit donc les miliciens, prêts à expliquer en détail ce qu'il s'est passé.