Frère et Soeur

Rose s’éclaircissait tranquillement la voix avant une séance d’entrainement pour la prochaine épreuve de la Barde Académie. Elle prenait cela un peu à cœur quand même, elle aimait bien cette compétition saine. Du moins tant qu’elle ne se ramassait pas de légumes pourris sur la tête. Pas comme ce pauvre Marvin, obligé de chanter malgré son extinction de voix…

Jack révisait lui aussi. A sa façon. C'est-à-dire qu’il était allongé dans un carré d’herbes à regarder les nuages qui passent. Et garder un œil sur la frangine parce que les garçons ne pensent qu’à une chose, et il le savait bien…

- « Dis, tu ne voudrais pas me la recharger un coup ? Comme ça je pourrais jouer un peu avant les épreuves ? Un tout petit s’il te plait Rose ? »

-« Pffff… Et j’y gagne quoi en échange ? »

-« Un grand sourire ? »

-« Tu peux crever.»

-« Ma protection rapproché contre tes prétendants, pendant un mois, jours et nuits »

-« Tu parles de me coller comme tu le fais… laisse moi réfléchir… exactement comme maintenant ? Tu pourrais arrêter de braire des choses comme ça, je vais finir par croire que t’es pas fini ! »

-« Braire ? Ca veut dire quoi ? »

-« Mais c’est pas vrai !... C’est le cri de l’âne, de l’âne !!! T’es pourtant bien placé pour le savoir non ? »

- « Ouais je suis bien placé ! On est montés pareil ! »

-« Mais c’est pas vrai !... Comment tu peux être aussi débile ? Ca me désespère de voir qu’on est jumeaux… Je pense que si la connerie était contagieuse tu serais un pire fléau que les Orques !!!! »

-« Héhé… »

-« Tu me lâches la grappe pendant une semaine. »

-« Euh…. Quoi ? »

-« Pendant une semaine je veux même plus entendre parler de toi ! »

-« Euh… Ca va pas être de la tarte…Je vais essayer. »

Ils ne les avaient pas vus arriver, mais une paire de jeunes garçons de leur âge s’étaient adossés au même mur que Rose. L’un des deux, l e plus grand, brun, bien bâti même s’il était un peu plus petit que les jumeaux, mimait le comportement de Rose, tandis que son compère, plus petit et châtain imitait Jack. Pour être exact, ils mettaient en scène ce dont parlaient les enfants d’Heinrich, notamment lors du passage de l’âne.

-« Vous avez rien d’autre à faire vous deux? »

- « Vous n’avez rien d’autre à faire vous deux ? » répéta le brun en accentuant la prononciation pour rendre la phrase ridicule. Il imitait la pose de Rose, alors que son collègue commençait à ricaner.

-« Ce qu’Amal veut dire c’est qu’on est tout à fait d’accord avec toi. Ton copain est aussi intelligent qu’un âne. »

Etrangement Jack ne réagit pas d’un poil à cette petite provocation, il se contenta de remettre son chapeau en place, comme pour mieux se protéger du soleil. Rose en revanche paraissait plus touchée, plus en colère. Elle ne put se retenir davantage :

-« Ca fait longtemps que vous couchez ensemble ? Parce que depuis le temps on a du vous dire que vous formiez un joli couple. Et je suppose que c’est Amal qui fait la fille, ou sinon il ne marcherait pas comme s’il venait de descendre de cheval. »

Le lascar explosa littéralement et se jeta sur Rose, envoyant la galanterie à dix mètres de là. Alors qu’il parcourait la distance qui les séparait, Jack leva un œil et avança négligemment son pied en direction des jambes d’Amal qui s’affala dans l’herbe, légèrement groggy. La belle jeune fille en profita pour le piétiner et s’approcher du comparse qui était resté immobile.

Celui-ci n’avait presque pas bougé, ne prenant part qu’aux moqueries verbales. Il se retrouva bête lorsque Rose le toisa de toute sa hauteur. Il ne l’avait pas remarqué mais elle le dépassait d’une bonne tête. Et elle était mignonne en fait. Et blaff !!!! Une tarte monumentale vint l’atteindre et il commença à compter des Roses miniatures qui étaient apparues autour de ses yeux.

Elle se retourna, observa les environs et se dirigea vers Amal, toujours à terre, à un ou deux pas de Jack encore allongé. Ses cheveux commencèrent à voleter légèrement, ce qui attisa la curiosité de son double masculin. Celui-ci sourit et tendit la basse faite par le Duc Von Cambelhof. A cet instant de petits éclairs bleutés s’extirpaient des doigts de la jeune fille qui les dirigea avec un grand sourire vers l’homme à terre. Ce n’était qu’une petite décharge, un micro-éclair, mais de quoi le faire tomber dans les pommes quand même. Quelques éclairs se dirigèrent vers les électrodes placés au fond de l’instrument qui se chargea en électricité.


-« Bon, on à qu’à dire qu’on est quittes sœurette. Et qu’est ce que tu dis de ça ? »


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