Bibliothèque de l'université

Antoine sortie quelques ouvrages des rayonnages.
Ce n'était à vrai dire pas le meilleur endroit pour effectuer ses recherches mais le lieu s'avérait plus commode.
Et avec un peu de chance il pourrait même surprendre certaines personnes...

Les livres étalés sur la table devant le spadassin traitaient tous de théologie et d'histoire des lieu de cultes et congrégations... une perte de temps assurément mais il fallait des réponses à toutes les interrogations du jeune homme.
Il lui faudrait au moins comprendre les bases de la religion ainsi que tout ce qui se rapporte au monastère.

Dans le silence de la bibliothèque de l'université, Antoine se mit au travail... il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas travaillé aussi assidument.

Cela lui rappelait l'université de Bascogne, là où il avait passé une bonne partie de son adolescence.

En quelques heures, il avait dégagé une vague histoire du monastère d'Altamira.

Construit lors du déplacement du siège de l'Eglise vaticine en Castille, il avait été occupé par une petite congrégation de moines vodaccis. Peu à peu, ceux-ci s'étaient vus remplacés par des moines issus du rancho Soldano. Deux siècles après la construction, on y trouvait surtout d'anciens marchands en pleine crise de foi, de jeunes exaltés et quelques vrais ascètes.
Mais cela ne dura pas longtemps et le monastère tomba peu à peu en déliquescence, avant d'être complètement déserté.

Au début du XVe siècle, une petite communauté de moines venus d'Eisen se voit autorisée à s'installer à Altamira. Très secrets et ayant apparemment fait voeu de silence, ils vivent dans la montagne depuis près de 250 ans. Assez curieusement, ils ont refusé toute vocation venant des locaux et préfèrent les adresser à des monastères plus "accessibles". Il s'agirait donc d'une communauté de moines véritablement ascétiques, voire mystiques.
Quoi qu'il en soit, l'Eglise locale les a toujours laissé en paix depuis qu'ils sont là.

Antoine referma ses livres, il n'en apprendrait pas plus ici.

Maintenant qu'il avait toutes les informations nécessaires en main, Antoine pourrait dès demain tenter de s'introduire à l'intérieur du monastère.
Ce ne sera pas chose aisée, pensa-t-il, mais ce sera tout à fait faisable.

Le spadassin rangea tranquillement un à un les lourds ouvrages dont il s'était servi pour ses recherches avant qu'un livre lui tape à l'œil: de l'architecture et ingénierie castillane. Le jeune homme avait toujours aimé les mathématiques c'est donc avec plaisir qu'il le sorti des rayonnages.

Le bon vieux temps, se dit-il, se rappelant le temps pas si lointain où il arpentait la bibliothèque de l'université de Bascogne.

De toute manière, il devait rester encore un peu alors autant que ce soit en compagnie d'un traité intéressant.

- Hé ! Vous !

Antoine leva la tête. Une jeune fille habillée d'une robe sobre, aux longs cheveux noirs et portant de petites lunettes, le fixait d'un air furibond.

- J'avais besoin de ce livre, reprit-elle plus calmement. Vous en avez pour longtemps ?

Antoine releva le nez de son livre, surpris d'être ainsi rappelé à la réalité :

- Quelle charmante apparition, répondit-il se fendant d'un franc sourire. Êtes-vous une douce réminiscence de mes lectures ou est-ce possible que tel ravissement puisse exister dans la réalité ? ajouta le jeune homme avec une grande candeur.

Cette dernière phrase, dite sans aucune malice de la part du spadassin, fut suivie d'un retour immédiat de son attention dans le traité d'architecture :

- Dans ce monde difficile, la politesse reste toujours le plus grand des sésames.

La jeune fille parut surprise. Apparemment, on ne lui parlait que rarement de la sorte. Prenant une grande inspiration, elle s'adressa au spadassin :

- Laissez-moi me présenter, señor. Je suis Ariana Lopez de Gallegos, fille de Cesario Aldana de Gallegos, doyen de cette université, énonça-t-elle. Consentiriez-vous à me prêter ce livre quelques instants ?

- Veuillez excuser mes manières, mademoiselle, répondit Antoine du salut le plus élégant qu'il lui été possible de sa position assise. Je n'avait pas conscience d'être en présence d'une personne aussi importante.

Le ton du spadassin laissait une certaine ambiguïté entre la sincérité et la moquerie.
Toujours est-il qu'il se leva et tendis l'ouvrage à Ariana Lopez de Gallegos:

- Il me fallait partir de toute manière; mais faites bien attention à ne pas vous retrouver prisonnière de ce livre: malédiction inhérente à toute bonne lecture.

Puis, saluant de nouveau mais d'une vrai courbette:

- Vous m'avez libérée mais qui vous en sauvera?

Sur ces mots, le jeune homme commença à s'éloigner.
Il avait toujours préféré côtoyer les jeunes filles instruites plutôt que les femmes de la cours... une mauvaise habitude de l'université certainement.

La jeune fille regarda s'éloigner le jeune montaginois que nous savons tous petit et très laid, avant de s'installer à sa place.

- Pfff ! renifla-t-elle. Quel malotru...

Elle ouvrit le livre. Son mémoire n'allait pas s'écrire tout seul.

HRP : Comme je suis cruel et mesquin, je décrète que ce rp est fini. Na ! :p