Sur les ruines fumantes de Davos

Randall Morn se trainait sur la route menant à Delbarran. Son tapis s’était déchiré et il avait de plus en plus de mal à porter son sac. Il avait eu la clavicule brisée par une colonne qui lui était tombée dessus lors de l’effondrement du temple de Cérès. Il n’avait du sa survie que grâce à un sortilège qui lui avait permis de se fondre dans la pierre et rejoindre les égouts.
Il fallait qu’il trouve un médecin. Il n’avait jamais été doué pour la magie curative. De plus, chaque fois qu’il tentait de lancer un sort sa blessure se rappelait à son bon souvenir.
Mais cette blessure n’était rien face à celle qu’il portait en lui. Sa soif de connaissance avait causé la destruction de Davos et la mort de plusieurs milliers de personnes. Il avait été trop orgueilleux. Il s’était cru suffisamment fort pour continuer à étudier le sanctuaire tout en le protégeant grâce à sa magie. Mais il avait échoué.
Pourtant, il ne lui semblait pas avoir fait d’erreurs. Il avait entouré le sanctuaire d’un puissant sortilège que lui avait enseigné un vieux chaman orque. Il était sensé repousser violemment toute personne tentant de pénétrer dans le sanctuaire et de faire écrouler la porte du sanctuaire si l’on cherchait à le dissiper. Seule une poignée de personnes était autorisée à y entrer, dont il avait inscrit les noms lorsqu’il avait tissé le sortilège.
Il était désemparé. Il ne comprenait pas comment cela avait pu échouer. Il soupira et se tourna une dernière fois vers la ville en ruines.
Soudain, il aperçut une chose dans le ciel. Il posa doucement son sac, en essayant de ne pas réveiller la douleur dans son épaule et sortit sa longue-vue.
C’était bien ce qu’il pensait, un navire aeromarchand. Des personnes se trouvaient sur le pont. Il incanta un mot de pouvoir et la netteté se fit sur les passagers de l’étrange dirigeable.
« Hé, Hé, fit Randall Morn lorsqu’il reconnut Loreena. Ces jeunes ont de la ressource. »
Il rangea sa longue-vue et farfouilla dans le bazar qu’était son sac.
« Bien sûr, maugréa-t-il. Jamais de papier quand on en a besoin. »
Il regarda autour de lui et ramassa une pierre. Il se concentra et lança un sortilège sur le caillou, incantant le plus lentement possible pour ménager sa blessure.
Puis, il lança la pierre en direction du dirigeable et incantant de nouveau ce qui lui arracha une grimace de souffrance et l’obligea à s’assoir pour ne pas s’évanouir sous la douleur.

Sur le dirigeable, Gordan s’éloignait de Loreena en direction de l'unique cabine du dirigeable lorsqu’un projectile, venu de nulle part, le percuta en plein front et le projeta sonné sur le plancher de l’aeronef …