Les personnalités de l'Eglise d'Altamira

Evêque Gabriella Correas

Comme un certain nombre de ses pairs, l'évêque d'Altamira a été recueillie par l'Eglise, à sa naissance. Elle n'a jamais rien su de ses parents. Mais ce n'était pas grave, car l'orphelinat subvenait à ses besoins et les soeurs étaient bonnes avec elle. Mais, à l'adolescence, ces questions vinrent la tourmenter. Gabriella était intelligente, elle savait qu'elle n'aurait jamais de réponse à ses questions. Alors, pour éviter d'y penser, elle se plongea dans les livres de la maigre bibliothèque de l'orphelinat. En un an, elle les avait tous lu et pouvait en citer de longs passages. Mais -plus important- elle commençait à écrire elle aussi sur ces sujets.
Les soeurs firent remonter l'information et, quelques années plus tard, Gabriella Correas commençait ses études à l'université Arciniega d'Altamira. Il n'est pas exagéré de dire qu'elle en fut une des plus brillantes élèves. De plus, elle se fit de nombreuses relations dans ce milieu, dont la digne Clara Gallegos de Soldano et l'infâme Alvaro Arciniega. A l'âge de vingt ans, elle était pressentie pour occuper la chaire de médecine, mais elle préféra retourner à ses études des textes religieux.
Deux ans plus tard, elle devenait monsignor et, après dix ans de bons et loyaux services et la mort de l'évêque précédent, elle revêtit enfin les habits blancs de sa fonction.
Sous son administration, la ville connut une amélioration spectaculaire des services hospitaliers. Au lieu d'être ces mouroirs où on entassait les pauvres, les hôpitaux d'Altamira commencèrent à prodiguer des soins de qualité, par un personnel plus conséquent.
Ceci dit, il est bien évident pour ceux qui la connaissent que l'évêque se soucie peu des pauvres gens. Certes, elle les aide car elle a toujours entendu qu'il fallait le faire. Mais ses préoccupations tournent surtout autour de ses recherches médicales. C'est d'ailleurs pourquoi elle passe la plupart de son temps à l'université où elle mène ses expériences. Elle y est d'ailleurs accompagnée par son amie d'enfance, Maria Grazia, qui est son assistante en toute chose.
Gabriella est une femme d'une quarantaine d'années aux cheveux encore noirs coupés courts. Quand on la regarde, on comprend qu'elle a dû être belle, autrefois. Elle s'habille principalement de vêtements usagés pour ses expériences, mais elle sait paraître imposante quand elle est revêtue de sa robe d'évêque.





Don Antonio Lopez de Montoya

Dans la famille Montoya, la guerre est un métier. Et chaque enfant de la famille l'apprend depuis son plus jeune âge.
Antonio grandit près de Tarago, troisième garçon de sa famille. Comme ses aînés, il s'entraînait tous les jours à la rapière, apprenait par coeur des manuels de stratégie et montait au moins une heure dans la journée. Mais, contrairement à eux, il sentait que son destin n'était pas là.
Après avoir lu les œuvres des grands stratèges, il se plongeait pendant des heures dans les Vigiles de la religion vaticine.
Quand il parvint à l'âge adulte, sa décision était prise : il deviendrait prêtre. Comme on peut s'en douter, ses parents ne goûtèrent pas vraiment la nouvelle. Ils arrivèrent à le fléchir pour qu'il fasse au moins ses classes avant de rentrer dans les ordres.
Il était en manœuvre, quand la guerre contre la Montaigne éclata. Il fut mobilisé avec son régiment pour contrer l'ennemi. Au fur et à mesure des batailles, Antonio gagna peu à peu le respect de ses camarades par ses actions d'éclat et ses idées audacieuses. Il se rendit compte qu'il était doué pour la guerre, mais il avait l'impression de sacrifier sa foi à son métier. L'aumônier de sa troupe lui fournit une solution. Il pourrait devenir garde de l'Église et servir la Foi des Prophètes !
Antonio accepta avec joie et rentra dans la prêtrise armée pendant une permission. Puis il rejoignit les troupes de l'Église à La ùltima Muralla en tant que lieutenant. Il combattit pendant des mois, avant d'être gravement blessé à la jambe. A l'hôpital militaire, on lui apprit qu'il était démobilisé et qu'il était envoyé à Altamira comme Capitaine des Gardes de l'Eglise. Il y allait pour remplacer le précédent, retrouvé pendu par des malfaiteurs. Antonio n'était pas ravi, mais obéit à sa hiérarchie.
Cela fait trois mois qu'il habite à Altamira et il trouve la ville plutôt calme. En tout cas plus que le front !
Antonio est un homme qui approche de la trentaine, les cheveux noirs mi-longs. Il est petit et trapu et s'habille sobrement. De la guerre, il garde un léger boitillement à la jambe gauche.





Inès Cordoba de Guzman

Inès a toujours vécu à Altamira. Ses parents étaient des nobles sans le sou qui ne pouvaient se permettre de nourrir une troisième fille. Ainsi, à son huitième anniversaire, elle fut envoyée au couvent.
Outre une bonne éducation, elle y découvrit aussi le métier des armes. Un jour, le Capitaine des Gardes de l'Église oublia sa rapière dans le couvent. Quand il revint, il eut la surprise de voir une jeune novice s'entraîner avec. Il la ramena immédiatement chez les Gardes de l'Eglise et entreprit de l'entraîner. Elle fut sa meilleure élève et, quelques années plus tard, elle devenait son commandant en second.
Quelques jours après sa nomination, on retrouva le capitaine Diego Ontiveros de Lopez pendu à un arbre, un peu en-dehors de la ville. Inès se jura alors de retrouver ses meurtriers et de les faire payer.
Quand le nouveau capitaine arriva, elle fit de son mieux avec lui, mais il lui semble quelque incompétent. C'est pour cela qu'elle parcourt la ville depuis plusieurs mois pour trouver des indices sur la mort de son mentor.
Inès est une jeune femme mince aux longs cheveux bruns. Son visage est quelque peu ingrat, mais son sourire la rend bien plus jolie. Habituellement, elle porte l'uniforme des Gardes de l'Eglise, mais, quand elle sort, elle adopte des vêtements moins voyants.

Père Cecilio Vasquez de Soldano

Né roturier, il se consacra très tôt à la prêtrise. A sa sortie du séminaire, ce jeune prêtre exalté fit le choix de rejoindre les troupes vaticines en Eisen lors de la Guerre de la Croix. Ce conflit dépassa en horreur tout ce qu'il avait imaginé. Les atrocités qu'il y vit, les visages des victimes, tout cela transforma un jeune aumônier aimable en un homme dur et taciturne.
Avant la fin du conflit, il demanda à être rapatrié en Castille pour y poursuivre une carrière plus calme. C'est ainsi qu'il arriva à Altamira pour améliorer ses connaissances en médecine. Se plaisant dans cette ville cosmopolite, il décida d'y rester et devint tout naturellement le directeur de l'hôpital quand son prédécesseur partit rejoindre Theus.
Contrairement à certains de ses pairs, Cecilio ne croit pas qu'il puisse exister une seule façon de vénérer Theus. Si la Guerre de la croix lui a appris une chose, c'est que tous les hommes sont les mêmes, qu'ils soient vaticins ou protestataires.
Le Père Cecilio est un vieil homme d'une soixante d'années aux cheveux blancs coupés courts. Il ne se sépare jamais jamais de son habit ecclésiastique et passe le plus clair de son temps à l'hôpital San Ramon où il vit.





Mère Maria de San Ramon

Maria de San Ramon travaille à l'hôpital depuis si longtemps que personne ne se rappelle le temps où elle n'y était pas. On la voit toujours parcourir les couloirs du bâtiments, que ce soit pour amener un bébé à sa mère, former un groupe de bonnes soeurs, ou tout simplement parce qu'elle a de la paperasse à faire.
On murmure qu'elle y serait rentrée depuis son plus jeune âge, abandonnée par ses parents. Elle aurait par la suite montré de réels talents pour l'obstétrique et serait "sortie du rang" pour occuper le poste de directrice de la partie féminine de l'hôpital.
Son naturel bonhomme et ses manières simples lui ont attirée le respect de quasiment tous les habitants d'Altamira, dont elle a mis la plupart au monde. C'est d'ailleurs grâce à leurs dons de nourriture ou de matières premières que l'hôpital arrive à fonctionner d'une année sur l'autre.
La Mère Maria est une petite femme aux traits ridés dont seul le visage émerge de sous ses robes. Elle porte un pendentif -sa seule coquetterie- sur lequel elle a toujours refusé de s'expliquer.

Monsignor Lucas Avila de Ontiveros

Monsignor de Ontiveros est le juge de la cour religieuse d'Altamira. Sa juridiction s'étend aux crimes concernant les gens d'église et les crimes de "religion", tels que les œuvres d'art blasphématoires, les violations du blocus de l'Eglise sur les produits croissantins et tout ce qui peut porter au dogme vaticin en général.
Normalement, c'est l'évêque Correas qui devrait siéger mais, étant trop prise par ses recherches médicales, elle a délégué cette charge à Monsignor Lucas.
Fin lettré et juriste brillant, il vient de la famille Ontiveros de San Gustavo et est rentré très tôt dans les ordres. Il a été remarqué par l'ancien évêque d'Altamira qui l'a rapidement promu monsignor. Quand Gabriella Correas est devenue évêque, il a serré les dents et continué d'exercer son magistère comme avant. Il semble cependant qu'il déteste encore plus cordialement doña Floriana de Cordoba, qui dirige la cour royale de la ville.

Monsignor Lucas est un vieil homme aux cheveux blancs courts et en bataille. Il garde encore, comme signe d'humilité, son ancien habit, du temps où il était simple prêtre.

Père Eugenio Araya

Ce vieil homme officie depuis plus de trente ans à l'église Sainte Camilla d'Altamira.
Sous son office, l'église a connu un renouvellement complet de son personnel et a réussi à attirer des fidèles plus jeunes, en mettant en place des activités qui permettent à ceux-ci de se rencontrer, voire de créer des couples.
Ceux-ci se sont mariés sous la bénédiction de ce prêtre, et ils sont de plus en plus nombreux à les imiter.
Le père Eugenio est très respecté en ville et nombreux sont ceux qui se lèveraient pour le défendre.
C'est un homme d'une cinquantaine d'années, maigre et les cheveux tonsurés. On le voit rarement habillé d'autre chose que sa soutane.